Mouvement des Focolari

PAROLE DE VIE DE MAI 2000

Avr 30, 2000

« Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez et cela vous arrivera » (Jn 15, 7).

Le discours d’adieu que Jésus prononce après la dernière Cène est très riche d’enseignements et de recommandations. Il l’adresse, avec un cœur de frère et de père à la fois, à tous les siens, de tous les siècles.
Si toutes ses paroles sont divines, celles-ci ont des accents particuliers, car le Maître et Seigneur résume en elles sa doctrine de vie, en un testament qui deviendra ensuite la grande charte des communautés chrétiennes.
Abordons donc de la Parole de Vie de ce mois, qui est justement tirée du Discours d’adieu de Jésus, avec le désir d’en découvrir le sens profond et caché, afin de pouvoir en imprégner toute notre vie.
En lisant ce chapitre de Jean, la première chose qui saute aux yeux, c’est l’image de la vigne et des sarments, si familière à un peuple qui depuis des siècles plante des vignes et cultive le raisin. Un peuple qui sait bien que seul le sarment bien greffé au tronc peut devenir vert de feuilles et riche de grappes. Tandis que le sarment coupé se flétrit et meurt. On ne pouvait trouver d’image plus expressive pour décrire la nature du lien qui nous unit au Christ.
Il est également dans cette page d’Evangile, un autre mot qui revient fréquemment : “ demeurer ”, dans le sens d’être solidement liés et intimement insérés en lui, condition indispensable pour recevoir la sève vitale qui nous fait vivre de sa vie même. “ Demeurez en moi comme moi je demeure en vous ”. “ Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là portera du fruit en abondance ”. “ Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment ”  . Ce verbe “ demeurer ” revêt donc une signification et une valeur essentielles pour la vie chrétienne.

« Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez et cela vous arrivera. »

“ Si ”. Ce conditionnel indique quelque chose que personne ne pourrait observer si Dieu n’était pas le premier à venir à notre rencontre. Bien plus encore : s’il ne s’était pas mêlé à l’humanité au point de devenir une seule chose avec elle. C’est lui qui, le premier, se greffe pour ainsi dire en notre chair quand nous recevons le Baptême et qui nous vivifie de sa grâce.
A nous ensuite de réaliser dans notre vie ce que le baptême a opéré en nous, et de découvrir les inépuisables richesses qu’il y a déposées.
Et comment ? En vivant la Parole, en la faisant fructifier, en lui permettant de s’installer de façon stable en notre existence. Demeurer en lui signifie faire en sorte que ses paroles restent en nous, non pas comme des pierres au fond d’un puits, mais comme des graines jetées en terre, afin que, l’heure venue, elles germent et portent du fruit. Mais demeurer en lui , signifie surtout – comme Jésus l’explique lui-même dans ce passage de l’Evangile – demeurer dans son amour  . Voilà la sève vitale qui monte depuis les racines jusqu’au tronc et jusqu’aux sarments les plus éloignés. C’est l’amour qui nous lie à Jésus, qui nous fait être une seule chose avec lui, comme un organe “ greffé ” en son corps. Et l’amour consiste à vivre ses commandements, tous résumés en ce grand et nouveau commandement de l’amour réciproque.
Et comme pour nous en donner une confirmation, afin que nous puissions vérifier que nous sommes bien greffés en lui, il nous promet que chacune de nos prières sera exaucée.

« Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez et cela vous arrivera. »

Si c’est lui-même qui demande, il ne peut pas ne pas obtenir. Si nous sommes une seule chose avec lui, c’est lui en nous qui exprime sa demande. Si nous nous mettons donc à prier et à demander quelque chose à Dieu, interrogeons-nous d’abord pour savoir “ si ” nous avons vécu la Parole, si nous avons toujours été dans l’amour. Demandons-nous si nous sommes ses paroles vivantes et le signe concret de son amour pour chacun de ceux que nous rencontrons. Car il peut arriver que nous demandions des grâces, mais sans aucune intention de conformer notre vie à ce que Dieu nous demande.
Serait-il juste alors qu’il nous exauce ? Notre prière ne serait-elle pas différente si elle naissait réellement de notre union avec Jésus, si c’était lui-même en nous qui suggérait les demandes à adresser à son Père ?
Demandons alors tout ce que nous voulons, mais préoccupons-nous d’abord de vivre sa volonté, afin que ce ne soit plus nous qui vivions, mais lui en nous.

CHIARA LUBICH

 

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