Berne, le 4 septembre 2004 La fraternité en politique : utopie ou nécessité ? Madame la Chancelière de la Confédération, Mesdames et Messieurs qui êtes engagés au niveau national, cantonal et municipal, Chers jeunes qui faites partie du « Parlement des jeunes », Mesdames, Messieurs, Chers amis, En 1998, à l’occasion du 150? anniversaire de la Constitution suisse, j’avais été invitée par le Comité « Vision pour la Suisse » à prendre la parole ici à Berne au cours d’une journée fédérale de réflexion. J’estimais un grand honneur pour moi, italienne, et donc étrangère dans ce Pays, de pouvoir m’adresser à une assemblée aussi qualifiée et représentative de la Suisse tout entière. Je l’avais fait avec une joie particulière parce que j’aime ce pays depuis plusieurs décennies et je le considère comme ma seconde patrie. De même, j’éprouve une joie spéciale à pouvoir m’adresser aujourd’hui à vous qui êtes engagés à différents niveaux en politique. Je remercie particulièrement le groupe d’hommes et de femmes politiques du Comité d’organisation de cette journée. Après avoir organisé en mars 2003 à Martigny une journée très réussie, suivie d’autres rencontres au niveau local, ils ont voulu profiter de l’imminente session d’automne des Chambres Fédérales pour organiser la réunion d’aujourd’hui. Le titre que l’on m’a proposé est : « La fraternité en politique : utopie ou nécessité ? » J’espère pouvoir démontrer dans cet exposé la nécessité de la fraternité et la possibilité de la réaliser. Le trinôme « liberté, égalité, fraternité », que l’on peut considérer une synthèse du programme politique de la modernité, exprime une profonde intuition et nous invite aujourd’hui à une réflexion profonde. Où en sommes-nous de cette grande aspiration ? La révolution française, qui avait déjà annoncé ces principes, ne les avait pourtant pas inventés. Ils avaient entamé leur parcours difficile depuis de nombreux siècles, notamment à partir de l’annonce du message du christianisme. Celui-ci mettait en lumière ce qu’il y avait de meilleur dans les antiques traditions des différents peuples et dans le patrimoine de la révélation juive, et accomplissait une authentique révolution ; c’était un nouvel humanisme, apporté par le Christ, qui rendait l’homme capable de vivre pleinement selon ces principes. À partir de cette annonce et tout au long des siècles, ils révèlent leurs richesses à travers les œuvres des hommes. La liberté et l’égalité ont profondément marqué l’histoire politique des peuples, aboutissant à des fruits de civilisation et créant les conditions pour que la dignité de la personne humaine puisse être progressivement reconnue. La liberté et l’égalité sont devenues des principes juridiques quotidiennement appliqués comme d’authentiques catégories politiques. Mais l’affirmation exclusive de la liberté peut, nous le savons, se transformer dans le privilège du plus fort, tandis que l’égalité, comme le confirme l’histoire, peut se traduire en un collectivisme qui massifie. De plus, de nombreux peuples ne bénéficient pas encore des bienfaits de la liberté et de l’égalité. Que faire pour que cet acquis puisse porter des fruits mûrs ? Comment orienter l’histoire de nos pays et celle de l’humanité pour qu’ils réalisent le destin qui leur est propre ? Nous croyons que le secret réside dans la fraternité universelle, qu’il faut placer parmi les catégories politiques fondamentales. Ces trois principes, dans la mesure où ils coexistent tous les trois, pourront faire naître une politique adéquate aux problèmes d’aujourd’hui. Notre époque qui, comme peu d’autres dans l’histoire, traverse une crise de confiance, est menacée par la peur, par la terreur : rappelons le 11 septembre 2001 et, plus récemment, le 11 mars 2004, ainsi que les centaines d’attentats qui, ces dernières années, ont occupé une large place de la chronique. Le terrorisme est une calamité au moins aussi grave que les dizaines de guerres qui ensanglantent notre planète ! Les causes sont multiples. Mais l’une des causes les plus profondes est certainement le déséquilibre économique et social qui existe entre pays riches et pays pauvres du monde. Ce facteur génère le ressentiment, l’hostilité, le désir de vengeance, et constitue un humus favorable au fondamentalisme. Afin que le terrorisme recule, rien ne sert de faire la guerre, il faut rechercher les chemins du dialogue, les voies politiques et diplomatiques. Mais il y a plus : il faut susciter dans le monde une plus grande solidarité entre tous et une communion des biens plus équitable. N’oublions pas non plus que les thèmes brûlants qui interpellent la politique, que ce soit au niveau national ou international, sont encore plus nombreux. Dans le monde occidental, le modèle même de développement économique est en crise, une crise qui ne peut pas se résoudre par quelques ajustements ponctuels, mais en repensant globalement l’économie. L’avancée irrépressible de la recherche scientifique ne peut se poursuivre qu’avec des mesures qui garantissent l’intégrité et la santé de l’espèce humaine et de l’écosystème tout entier. La reconnaissance de la fonction essentielle des moyens de communication dans le monde moderne, doit s’accompagner de normes aptes à sauvegarder la promotion des valeurs et la tutelle des personnes, des groupes, des nations. Un autre problème fondamental découle de la nécessité de défendre et de valoriser les richesses qui proviennent des différentes ethnies, religions, cultures, malgré le contexte de l’irréversible processus de mondialisation en acte. De tous ces grands défis lancés par notre époque, découle avec évidence l’idée et la pratique de la fraternité et, étant donné l’ampleur du problème, de la fraternité universelle. L’idée de la fraternité universelle est dans la pensée de quelques grandes personnalités. Gandhi disait : « La règle d’or est d’être amis du monde et de considérer la famille humaine “une”. » Le Dalai Lama écrivait après les attentats du 11 septembre 2001 : « Pour nous, la cause de ces événements est claire. [] Nous avons oublié les vérités les plus fondamentales. [] Nous sommes tous un. C’est un message complètement négligé par la race humaine. L’oubli de cette vérité est l’unique cause de la haine et des guerres. » Sans oublier le saint suisse, Nicolas de Flue, prophète et acteur de la paix, qui affirmait que pour réaliser la paix de façon efficace il faut résoudre les conflits dans un absolu respect réciproque. Et donc dans la fraternité qui va jusqu’à l’obéissance réciproque. Mais celui qui a indiqué à l’humanité la fraternité et lui en a fait don, un don essentiel, c’est Jésus. Avant de mourir, il a prié ainsi : « Père que tous soient un » (cf. Jn 17,21). En révélant que Dieu est Père, il nous a rendus frères et il a détruit les murs érigés entre ceux qui sont « égaux » et ceux qui sont « différents », entre amis et ennemis. La fraternité : c’est donc un Idéal à affirmer, l’Idéal d’aujourd’hui. Existe-t-il des signes de fraternité dans les vicissitudes des peuples d’aujourd’hui ? Ayant expérimenté d’innombrables fois dans ma propre vie et dans celle des autres l’action providentielle de Dieu, et ayant pu connaître directement de nombreux peuples, j’ai appris peu à peu à discerner les signes qui marquent le progrès de l’humanité, si bien que je puis affirmer que son histoire est cheminement lent, certes, mais irréversible, vers la fraternité universelle. Les faits sont là sous nos yeux, nous devons savoir les interpréter. La tension du monde vers l’unité n’a jamais été aussi vive et visible à l’œil nu qu’aujourd’hui. Les signes en sont les unions d’États et les processus d’intégration économique et politique qui se réalisent dans les continents ou selon des données géopolitiques. Le rôle des organismes internationaux, notamment des Nations Unies qui apparaît de nouveau incontournable pour connaître, affronter et gérer les principaux problèmes qui touchent la vie des peuples et des nations ; il faut encore citer l’avancée d’un dialogue tous azimuts, qui se diffuse et est fécond entre personnes très différentes ; la croissance des Mouvements sociaux, culturels et religieux qui se présentent comme les nouveaux protagonistes des relations internationales et œuvrent pour des objectifs à dimension mondiale. Pour susciter des relations de fraternité dans le monde, pour lui permettre d’engendrer une unité spirituelle qui soit garante d’unité en politique, en économie, dans le social et le culturel, les outils ne manquent pas. Il suffit de savoir les reconnaître. L’un de ces outils, dont on n’a pas fini d’explorer toutes les potentialités, est l’apparition, au cours du XX siècle, et notamment en Europe, de dizaines de Mouvements comme le nôtre. Ces Mouvements forment des réseaux de peuples et de cultures dans le respect de leurs diversités. C’est comme un prodrome de ce que le monde pourrait devenir : la maison des nations, ce qu’il est déjà, à échelle réduite, évidemment, par l’action de ces Mouvements. Ces Mouvements n’ont pas été le fruit d’une programmation humaine, mais de charismes de l’Esprit de Dieu qui connaît mieux que quiconque les problèmes de notre temps et désire y apporter des éléments de solution. Du fait qu’ils sont apparus grâce à l’initiative de laïcs et sont composés principalement de laïcs, ces Mouvements diffusent un intérêt profond pour les conditions de vie des hommes, ils ont des retombées dans le domaine civil et proposent des réalisations concrètes politiques et économiques, etc. De magnifiques Mouvements de toute sorte sont nés dans l’Église catholique, réformée, anglicane, protestante, orthodoxe, etc. Une de leurs caractéristiques est la présence de nombreux jeunes, espérance pour l’avenir, moins conditionnés que leurs aînés par le poids du passé et plus enclins à croire avec enthousiasme dans les grands idéaux authentiques. Ces Mouvements se sont fait connaître le 8 mai dernier à Stuttgart (Allemagne) au cours d’une manifestation qui a remporté un grand succès. Organisée par les Mouvements, cette manifestation intitulée « Ensemble pour l’Europe » a été retransmise par satellite en Europe et même ailleurs. Les Mouvements y affirmaient leur disponibilité pour réaliser, à côté de l’Europe politique ou économique ou de l’euro, une Europe de l’esprit. Une Europe qui aurait une âme, ce qui lui assurerait, entre autres, à la fois la pluralité et la cohésion. À titre d’exemple de l’œuvre de ces Mouvements, je désire vous exposer dans les grandes lignes le Mouvement que je connais le mieux puisque j’y suis liée, le Mouvement des Focolari, dont l’objectif est précisément l’unité et la fraternité universelle. Il est né pendant la seconde guerre mondiale, sous les bombardements, à Trente, ma ville natale et celle de mes compagnes, en Italie du nord, alors que s’écroulaient, en même temps que nos maisons, nos projets de vie, nos espérances, nos certitudes. Tout n’était que ruines. Mais dans nos cœurs, dans les cœurs des premières focolarines, émergeait avec force, une force inconnue, une unique vérité : Dieu est le seul Idéal que rien ne peut détruire ; et ce Dieu se révélait à nous pour ce qu’il est : Amour. Alors que la haine, les conflits atteignaient leur paroxysme, Dieu amour nous a suggéré que le chemin pour l’aimer était de nous efforcer de nous aimer entre nous et de porter cet amour à tout le monde. Cet amour s’est aussitôt étendu à la ville entière. Et peu à peu, au fil des ans, à toute la planète, en 182 pays. En vertu de notre vocation à l’unité nous avons privilégié les terres où régnait davantage la division. C’est ainsi que nous nous sommes tournés vers des lieux spécifiques de dialogue et de partage : d’abord au sein des Églises chrétiennes où le Mouvement œuvre afin que les chrétiens de différentes dénominations puissent vivre en communion ; avec les fidèles des grandes religions, nous avons vécu de nombreuses expériences de « dialogue de la vie » respectueux et fécond, promesse de paix. Dialogue enfin avec des personnes sans référence religieuse précise, qui s’actualise notamment dans une collaboration efficace. Bien que l’objectif principal du Mouvement des Focolari soit d’ordre religieux, il s’est intéressé, dès ses débuts et au cours de son développement, au monde politique jusqu’à donner naissance en 1996, à Naples, à ce que l’on a appelé « le Mouvement politique pour l’unité » au service de la politique. Ce Mouvement est en train de s’organiser et de se répandre dans le monde entier. J’ai eu moi-même l’occasion à plusieurs reprises de parler de sa genèse et de son développement à des parlementaires de plusieurs pays d’Europe et d’autres continents : à Strasbourg, au Centre européen de Madrid et à l’ONU. En tant qu’expression politique du Mouvement des Focolari, le but du « Mouvement politique pour l’unité » est d’aider des personnes et des groupes engagés en politique à redécouvrir les valeurs profondes, pérennes de l’homme, à baser leur vie sur la fraternité. Dans un deuxième temps seulement, à agir dans le domaine politique. Il en découle que l’action politique peut, de charité à dimension interpersonnelle, passer à une dimension plus grande, celle de l’amour envers la polis – la cité. Cet amour, vécu dans une dimension politique, ne perd pas ses caractéristiques : il implique la personne tout entière, son intelligence et sa volonté de parvenir à tous ; l’intuition et l’imagination pour faire le premier pas ; le réalisme qui se met dans la peau de l’autre ; le don de soi sans rechercher son intérêt personnel ; la capacité de trouver de nouvelles solutions alors même que les limites humaines et les échecs sembleraient les exclure. Il ne s’agit donc pas d’un nouveau parti. Il ne s’agit pas non plus de confondre religion et politique, comme l’ont fait et le font les intégrismes chrétiens et même non chrétiens. Les sujets du Mouvement politique pour l’unité sont : des hommes et des femmes politiques à tous les niveaux – administrateurs, parlementaires, militants de parti – de quelque formation politique que ce soit, qui savent de devoir agir avec ceux qui détiennent réellement le pouvoir : les citoyens. Sujets de ce Mouvement sont aussi les citoyens qui s’emploient à être politiquement actifs ; ce sont notamment les jeunes qui un peu partout, comme ici en Suisse, savent s’engager de façon admirable et passionnée dans leurs études de politologie, par exemple, et veulent donner un apport de compétence et de recherche ; des fonctionnaires de l’Administration publique, conscients de leur rôle spécifique. Ce que l’on désire proposer et témoigner est un style de vie qui permette à la politique d’atteindre de la meilleure façon possible son but, à savoir le bien commun dans l’unité du corps social. Nous voudrions proposer à ceux qui agissent en politique de s’engager à vivre en faisant un pacte de fraternité pour leur pays, où le bien de leur pays serait au-dessus de tout intérêt particulier, qu’il soit personnel, de groupe, de classe ou de parti. La fraternité, en effet, offre de surprenantes possibilités. Elle permet de concilier et de mettre en valeur des expériences qui, autrement, risqueraient de se développer en conflits irrémédiables. Elle permet d’harmoniser les exigences d’autonomie locale, avec le sentiment d’une histoire commune. Elle permet de saisir le rôle important des organismes internationaux et des moyens qui visent à dépasser les barrières et constituent des étapes essentielles vers l’unité de la famille humaine. C’est la fraternité, en effet, qui peut susciter des projets et des actions dans l’enchevêtrement complexe de la politique, de l’économie et du social de notre monde. C’est la fraternité qui fait sortir les peuples de l’isolement et ouvre les portes du développement aux peuples qui en sont exclus. C’est la fraternité qui indique comment résoudre de façon pacifique les dissensions et qui relègue la guerre dans les livres d’histoire. C’est par la fraternité vécue que l’on peut rêver et même espérer une certaine communion des biens entre les pays riches et pauvres. Le besoin profond de paix exprimé par l’humanité d’aujourd’hui prouve que la fraternité n’est pas seulement une valeur, une méthode, mais un paradigme global du développement politique. Voilà pourquoi un monde qui est toujours davantage interdépendant a besoin d’hommes politiques, d’entrepreneurs, d’intellectuels et d’artistes qui mettent la fraternité – instrument d’unité – au centre de leur action et de leurs pensées. C’était le rêve de Martin Luther King que la fraternité devienne à l’ordre du jour d’un homme d’affaires et le mot d’ordre d’un gouvernant. Les hommes politiques du Mouvement politique pour l’unité veulent faire en sorte que ce rêve devienne une réalité. Tout cela est possible à condition de ne pas oublier, dans l’action politique, la dimension spirituelle ou, du moins, la foi dans les valeurs profondes, qui doivent réglementer la vie sociale. Nicolas de Flue, qui joua un rôle important dans la politique de ce pays, en était bien convaincu. Il était toujours informé de tout. De sa cellule, une fenêtre s’ouvrait vers l’extérieur, vers les hommes, et une autre vers l’intérieur, l’autel de sa chapelle. Igino Giordani, parlementaire italien et cofondateur de notre Mouvement – et qui est depuis peu l’objet d’un procès de béatification – écrivait dans son style bien particulier : « Quand on sort de chez soi pour se plonger dans le monde, la foi ne s’accroche pas au portemanteau comme un vieux béret à un clou derrière la porte ». Un jour il m’a semblé comprendre ce que signifiait la politique comme amour. Si chaque secteur d’activité humaine avait une couleur – une couleur pour l’économie, la santé publique, la communication, l’art, la culture, le droit et la justice – la politique, quant à elle, n’en aurait pas. Elle constituerait la toile de fond, le noir, qui met en relief toutes les couleurs. C’est pourquoi la politique doit sans cesse être en relation avec tous les domaines de la vie : ce faisant, elle permet à la société, dans la multiplicité de ses expressions, de réaliser et d’accomplir sa propre destinée. Il va sans dire que la politique, bien que toute tendue au dialogue, a le devoir de se réserver certains espaces spécifiques : donner la priorité à un programme équitable, faire des derniers les sujets privilégiés, rechercher toujours et quoi qu’il en soit la participation ce qui signifie dialogue, médiation, responsabilité et sens du concret. Pour les hommes politiques dont je parle, le choix de s’engager en politique est une réponse d’amour à une authentique vocation, à un appel personnel. Un croyant y reconnaît la voix de Dieu qui l’appelle à travers les circonstances. Un non-croyant répond à une question de l’homme, à un besoin social, à un problème de sa ville, aux souffrances de son peuple qui ont trouvé un écho dans sa conscience. Les uns et les autres sont chez eux dans le Mouvement politique pour l’unité et c’est l’amour qui est le moteur de leur action. Cet amour qui est source de lumière, qui permet de pressentir de grands résultats, qui substitue à la crainte opprimante − trop souvent présente dans le monde politique − le courage, un nouveau courage. Les hommes politiques de l’unité prennent conscience que la politique est, en sa racine, amour : dès lors ils comprennent que les autres, fussent-ils leurs adversaires politiques, peuvent avoir fait leurs choix politiques par amour. Ils prennent conscience que toute formation politique, toute option politique, peut être la réponse à un besoin social, et est donc un ingrédient indispensable au bien commun. Ils s’intéressent donc au destin de l’autre, à ses instances, autant qu’aux leurs, et la critique devient constructive. On s’efforce de mettre en pratique l’apparent paradoxe d’aimer le parti d’autrui comme le sien parce que le pays a besoin de l’œuvre de tous. Tel est, à grands traits, l’Idéal du « Mouvement politique pour l’unité ». C’est bien là, me semble-t-il, la politique qui vaut la peine d’être pratiquée, une politique capable de reconnaître et de servir le dessein de sa propre communauté, de sa propre ville et nation, jusqu’à élargir son horizon à l’humanité entière parce que la fraternité est le dessein de Dieu sur toute la famille humaine. Telle est la politique crédible que chaque pays attend car, si le pouvoir rend puissant, c’est l’amour qui confère autorité et crédibilité. Telle est la politique capable d’édifier des œuvres qui durent. Les générations futures ne seront pas reconnaissantes aux politiciens d’avoir détenu le pouvoir, mais de la manière dont ils l’auront géré. Telle est la politique que le Mouvement politique pour l’unité ambitionne, avec l’aide de Dieu, de faire naître et de soutenir. Quels sont mes vœux pour vous, hommes et femmes politiques de la Suisse ? Que ce peuple et ses représentants, héritiers d’un riche patrimoine de démocratie, trouvent dans la fraternité la force nécessaire pour continuer avec un nouvel élan dans cette voie et pour donner une contribution de protagonistes dans l’histoire de l’unité de la famille humaine. De notre côté, nous nous engageons à ne pas vous laisser seuls en mettant à votre disposition le charisme de l’unité que le Ciel a accordé à l’humanité entière. Merci de votre attention.
Mettre en pratique l’amour
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