La chaleur estivale de l’hémisphère austral a récemment servi de cadre à une rencontre avec la sociologie latino-américaine, que ses participants ont qualifiée de « fulgurante ». « Chaque fois que nous aimons, chaque fois que nous donnons, c’est Noël », résume au nom du secrétariat de Social-One Silvia Cataldi, chercheuse à l’Université « la Sapienza » de Rome, et co-auteur (avec Vera Araujo et Gennaro Iorio) du livre intitulé «L’amour à l’époque de la globalisation. Vers un nouveau concept sociologique » (Città Nuova, 2015), qui développe la dimension « publique » et sociale de l’amour comme force transformatrice au sein de la vie des communautés et des comportements collectifs. C’est au sujet de cette dimension de l’amour caractérisé par l’agapè que le groupe de sociologues s’est interrogé, avec des moments de réflexion et de travaux pratiques.
“En Uruguay – explique Silvia Cataldi – nous avons participé à un congrès international de 5000 sociologues, organisé par l’Association Latino-Américaine de Sociologie (Alas) avec la présentation d’un recensement et d’une méta-analyse des actions mues par l’amour agapè dans le monde. Ensuite a eu lieu une table ronde sur le manifeste de la Convivialité, signé en 2013 par des philosophes, des sociologues, des économistes et anthropologues du monde entier, comme contribution des sciences humaines à l’art du « vivre ensemble ». Une occasion de connaître la sociologie latino-américaine et de remettre en lumière ce que l’Amérique Latine peut donner au monde : une vision très vitale de la culture où l’étude, la coopération et la transformation sociale forment un tout, au service de l’humanité ». Ensuite, l’équipe de Social One – 60 étudiants et professeurs en provenance du Brésil, de Colombie, d’Argentine, du Chili et d’Italie – s’est rendue à Recife, au Brésil, où elle a participé à un séminaire auprès de l’Université Fédérale du Pernambouc, puis dans la Cité pilote Santa Maria où s’est déroulée la Summer School intitulée « l’ Agir – agapè et la réalité sociale : recherche sociologique en vue de promouvoir le développement, pour construire l’avenir » : « Une école d’apprentissage réciproque sur le thème de l’agapè en action dans le domaine social, suivie d’un workshop dans les communautés des favelas voisines ». Les impressions recueillies à la fin traduisaient un profond renouvellement personnel, communautaire et spirituel. Nous avons parlé constamment et exclusivement de sociologie, mais l’amour qui régnait en nous et les idées de Chiara Lubich ont touché non seulement les esprits, mais aussi les cœurs ». Une étudiante brésilienne, assistante sociale, a commenté: “La Summer School a été pour moi la confirmation du rôle important de l’interdisciplinarité. Je travaille comme assistante sociale, en contact avec la souffrance de personnes qui ont perdu leur dignité. Une compréhension nouvelle de la personne engendre de nouvelles pratiques qui mettent en mouvement des forces latentes de la nature humaine ». Un professeur de Recife : « L’agapè n’est pas seulement un concept sociologique, mais il recouvre aussi les domaines de la philosophie et de la métaphysique. J’ai vu que l’amour agit aussi dans votre groupe. Dans cette perspective s’ouvre un dialogue animé par l’amour et la générosité ». Giuseppe Pellegrini, de l’Université de Padoue : « La rencontre avec les cultures latino-américaines est toujours enrichissante. C’est pour moi une façon de mieux connaître mon Pays. La nécessité de mettre à l’épreuve nos catégories mentales et nos idées, la capacité d’interpréter la réalité sociale et ses mutations sont quelques uns des éléments les plus stimulants que j’ai trouvés. Trente ans après ma première expérience au Brésil, j’ai senti vibrer les mêmes sentiments, la même énergie qui anime ce peuple si divers dans les manifestations de sa vie communautaire. L’effort accompli par les nombreuses personnes qui s’inspirent de l’idéal de Chiara Lubich a porté des fruits authentiques et respectueux de la vie latino-américaine. Agir selon cet amour-agapè est un effet de l’amour réciproque, un élément générateur et contagieux, à la fois théorique et pratique, en mesure d’influencer les mutations sociales, culturelles et politiques ». Prochaine étape de Social One : le congrès des 7 et 8 juin à l’Université italienne de Salerne (Italie), pour poursuivre le dialogue avec la sociologie contemporaine, mais aussi pour accueillir une Expo qui mettra en valeur les bonnes pratiques d’associations et d’institutions qui œuvrent dans le social.Mettre en pratique l’amour
Mettre en pratique l’amour
0 commentaires