Le 8 février est la Journée mondiale de prière et de réflexion contre la traite des êtres humains. Cette année, en 2022, un marathon de prière en ligne débutera en Océanie et fera le tour du monde pour se terminer en Amérique du Nord. L’engagement des Focolari pour lutter contre ce phénomène. « Il y a beaucoup de prostitution dans notre quartier, mais l’invitation du Pape à aller dans les périphéries existentielles à la recherche des plus vulnérables, des nécessiteux, des oubliés, nous a encouragés à approcher les personnes en situation de prostitution dans le but de les accompagner, d’être proches d’elles, de leur faire sentir que nous les aimons en tant que personnes ». Laura Diaz, volontaire du Mouvement des Focolari, est l’une des huit femmes du groupe « Juntas en camino » né en 2013 dans la paroisse de la Sainte Eucharistie, dans le quartier ‘Palermo’ à Buenos Aires, en Argentine, qui s’engagent chaque jour à prendre soin des personnes en situation de prostitution afin de lutter contre le phénomène. « Avec ce service, poursuit-elle, nous recevons plus que nous donnons. Quelque chose a changé en nous : notre mentalité, notre approche sans préjugés. Ce changement s’est également produit dans plusieurs de nos familles : nous considérons ceux que nous approchons comme des personnes dont la dignité a été violée et dont la dignité peut être restaurée ». Ce témoignage et d’autres provenant de plus de 30 pays seront relatés le 8 février 2022, lors du marathon de prière en ligne – intitulé « La force du soin porté à l’autre » – organisé à l’occasion de la Journée mondiale de prière et de réflexion contre la traite des êtres humains. Suivant les différents fuseaux horaires – de 9 heures à 17 heures (CET) -, le marathon débutera en Océanie, en Asie et au Moyen-Orient, puis se poursuivra en Afrique, en Europe, en Amérique du Sud et se terminera par l’Amérique du Nord. Il sera diffusé en direct en cinq langues (français, anglais, italien, portugais et espagnol) sur le site Internet de la journée www.preghieracontrotratta.org.
Marcela Villares, une focolarine vivant en Argentine, s’engage elle aussi chaque jour à lutter contre le phénomène de la traite des êtres humains. Elle travaille avec les évêques de la Commission épiscopale pour les migrants et les personnes itinérantes, de la Conférence épiscopale d’Argentine, où elle coordonne le domaine de la traite des êtres humains. « Nous avons découvert l’importance de travailler à la formation des enfants et des adolescents sur ces questions », dit-elle. « Depuis plusieurs années, nous proposons des formations sur les questions liées à la traite des êtres humains à différents diocèses du pays, en travaillant principalement dans les écoles. Les résultats ont été énormes, surtout chez les enfants et les jeunes, où l’on peut déjà constater le fruit de la graine qui a été semée, et chez les enseignants et les directeurs qui l’ont pris comme un axe pédagogique à suivre au fil des ans ». Le résultat de ces expériences a été un livret d’activités didactiques et de jeux éducatifs pour les enfants de 6 à 17 ans. « Cette année, dans le diocèse d’Oran, au nord de notre pays, à la frontière avec Salta, et donc très sensible à ce crime », poursuit Marcela, « grâce à un groupe d’amis de l’Association Monde Uni (AMU) au Luxembourg, nous avons pu former et financer du matériel dans quatre écoles. Le vicaire de l’éducation nous a demandé d’étendre la formation à d’autres écoles catholiques et a invité d’autres directeurs d’écoles publiques ». Après cette expérience à Oran, Marcela et son équipe ont été contactés par différents médias argentins et le président du Cercle des journalistes a demandé s’ils pouvaient commencer à former des journalistes, des médecins et des infirmières des hôpitaux locaux, des personnes impliquées dans le transport et même une université a demandé à organiser une conférence. « La pandémie a accru le commerce de la traite des êtres humains, les conditions de vulnérabilité des personnes les plus exposées et les inégalités entre hommes et femmes », déclare Sœur Gabriella Bottani, coordinatrice de la Journée mondiale contre la traite des êtres humains. Tout cela doit être abordé avec courage. Nous, les femmes, devons donc jouer un rôle de premier plan dans la promotion d’un nouveau système économique fondé sur la force du soin porté à l’autre. La violence causée par l’exploitation peut être transformée par des gestes de soin et de solidarité ». Le marathon de prière du 8 février 2022 est coordonné par Talitha Kum, le réseau international de lutte contre la traite des êtres humains, qui regroupe plus de 3 000 sœurs, amis et partenaires dans le monde entier. Il est promu par l’Union internationale des Supérieures et Supérieurs Généraux, en partenariat avec la section Migrants et réfugiés du Dicastère pour le service du développement humain intégral, Caritas Internationalis, l’Union mondiale des organisations féminines catholiques, le mouvement des Focolari, le Service jésuite des réfugiés et de nombreuses autres organisations dans le monde.Lorenzo Russo
0 commentaires