Approcher l’Évangile aujourd’hui signifie trouver la Parole de Dieu vivante. Chiara Lubich, à travers son expérience avec la première communauté du Mouvement à Trente, nous fait goûter les effets de sa mise en pratique. […] Si Dieu nous parle, pouvons-nous ne pas accueillir sa Parole ? La Bible nous invite à nous mettre à son écoute à plus de 1150 reprises. « Écoutez-le[1] » : le Père lui-même y invite les disciples, quand son Fils, la Parole, vient habiter au milieu des hommes. Mais l’écoute dont parle la Bible s’adresse plus au cœur qu’à l’oreille. Il s’agit d’adhérer entièrement à ce que Dieu dit, de lui obéir, avec la confiance d’un enfant qui s’abandonne entre les bras de sa mère et se laisse porter par elle. […] Cette parole fait écho à l’enseignement de Jésus. Ne déclare-t-il pas bienheureux ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui l’observent[2] ? Ne considère-t-il pas comme sa mère et ses frères ceux qui écoutent la Parole et la mettent en pratique[3]. […] Au terme du « discours sur la montagne » Jésus affirme encore que celui qui sait écouter la Parole est celui qui la met en pratique, construisant ainsi sa vie aussi solidement qu’une maison bâtie sur le roc[4]. Chacune des Paroles de Jésus exprime tout son amour pour nous. Devenons nous-mêmes paroles vivantes et nous constaterons, en nous et autour de nous, la puissance de vie qu’elles contiennent. Aimons l’Évangile au point de nous laisser transformer en lui et de la faire déborder sur les autres. Ainsi nous pourrons rendre à Jésus son amour. Ce ne sera plus nous qui vivrons, mais le Christ qui prendra forme en nous. Nous nous sentirons libérés de nous-mêmes, de nos limites, de nos dépendances, et surtout nous verrons se répandre la révolution d’amour que Jésus, vivant en nous, provoquera dans le tissu social dans lequel nous sommes immergés. Cela, nous en avons fait l’expérience dès le début du Mouvement, à Trente, durant la seconde guerre mondiale, lorsque nous devions nous réfugier dans les abris, n’emportant avec nous que le petit livre de l’Évangile. Nous l’ouvrions, nous le lisions et, sans doute par une grâce particulière de Dieu, ces paroles, pourtant si souvent entendues, s’éclairaient d’une lumière nouvelle. Paroles de vie, elles étaient pour nous devenues Paroles à vivre. […] Nous avons vu naître autour de nous, après seulement quelques mois, une communauté vivante composée de 500 personnes. Tel était le fruit de notre communion constante à la Parole, qui rendait notre vie dynamique à chaque instant. Nous étions ivres de la Parole, nous pourrions dire que la Parole en quelque sorte « vivait à notre place ». Il nous suffisait de nous demander : « Vis-tu la Parole ? », « Es-tu la Parole vivante ? » pour augmenter notre engagement à la vivre. Revenons à la vie de cette époque. L’Évangile est-toujours actuel. C’est à nous d’y croire et de l’expérimenter.
Chiara Lubich
(Chiara Lubich, in Parole di Vita, Città Nuova, 2017, p. 789-791) [1] Mt 17, 5. [2] Cf. Lc 11, 28. [3] Cf. Lc 8, 20-21. [4] Mt 7, 24.
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