Pasquale Foresi est intervenu de très nombreuses fois, oralement et par écrit, pour présenter la théologie du charisme de Chiara Lubich dans sa dimension sociale et spirituelle. Il en souligne, avec la compétence qui est la sienne, la nouveauté, tant sur le plan de la vie que celui de la pensée. Les années 1990-1998 ont été particulièrement intenses pour lui et il a répondu très fréquemment à de nombreuses questions des membres du Mouvement de toutes vocations et en provenance d’aires géographiques et culturelles les plus variées. Lors d’une de ses interventions, il répond à une personne qui lui demande conseil sur la façon de vivre l’humilité¹. “Vivre l’humilité signifie simplement accepter d’être ce que l’on est – répond Don Foresi – . Et nous sommes tous pécheurs. Si quelqu’un dit “ Moi je ne suis pas un pécheur”, il ment. L’humilité, nous pouvons donc toujours la mettre en pratique. La façon dont Saint Benoit présente cette vertu m’a paru pleine de sagesse et m’a aidé à la vivre. Elle pourrait se résumer ainsi: Le premier pas à faire pour être humble consiste à accepter les humiliations, les mortifications. A un certain moment il se peut que quelqu’un parle mal de toi dans ton bureau, dans ton milieu de travail: ce peut être à cause d’une incompréhension de la part de quelqu’un ou une vraie calomnie… Il faut savoir accepter ces épreuves et ces difficultés. Le deuxième pas consiste non seulement à accepter ces humiliations, mais à les aimer. C’est par exemple le cas lorsque nous nous sommes beaucoup donné et que dans la communauté surviennent des accusations, des jugements, en particulier de la part de personnes pour lesquelles on a beaucoup fait. Ce sont souvent des critiques qui ont quelque chose de vrai, mais elles sont exagérées. Il est difficile d’aimer de telles humiliations, mais elles sont importantes pour grandir dans la vie spirituelle. Le troisième pas consiste à les préférer, c’est à dire non seulement les aimer, mais s’en réjouir: lorsque par exemple quelqu’un parle mal de toi, tu te dis: “C’est une grâce de Dieu que je reçois en ce moment…” C’est le niveau le plus haut, auquel nous devons tous tendre, parce qu’il nous met dans cette humilité qui nous rapproche . Evidemment les calomnies, doivent, autant que possible, être rectifiées, mais toujours dans le détachement, en vivant l’Evangile qui nous dit: “Heureux êtes-vous, lorsque l’on dira faussement contre vous toute sorte de mal à cause de moi. Réjouissez-vous alors et soyez dans l’allégresse car votre récompense est grande dans le royaume des Cieux” (Matthieu V, 11) ( ) Pasquale Foresi – COLLOQUI, domande e risposte sulla spiritualità dell’unità, Città Nuova Editrice, Roma 2009, p.64.
Mettre en pratique l’amour
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