Qu’est-ce que l’inculturation aujourd’hui ? « C’est l’incarnation de la lumière de l’Évangile dans les cultures africaines », déclare Maria Voce aux 305 participants à l’Ecole d’inculturation qui s’est tenue la semaine dernière à la Cité pilote des Focolari « Mariapoli Piero » située dans les faubourgs de Nairobi (Kenya). La joie, la surprise, l’enthousiasme sont les mêmes que lors de la visite de Chiara Lubich en 1992 à l’occasion de la pose de la première pierre de la mariapoli et donc aussi de l’école d’inculturation qui en a surgi. La fondatrice des Focolari avait en fait imaginé au sein de la cité pilote une école pour un dialogue tous azimuts entre l’Évangile et les cultures africaines, une école qui aurait donné une nouvelle impulsion à l’évangélisation. Et le coprésident Jesús Morán de préciser : « Se faire un est l’aspect le plus profond de l’inculturation. Il s’agit d’une expérience que Chiara a faite ici en Afrique et qu’elle propose ensuite comme méthode à nous tous du monde entier. ‘Se faire un’ prend sa source-modèle en Jésus abandonné sur la croix, c’est-à-dire lorsque, par amour pour l’humanité Il a voulu s’anéantir, être un rien d’amour. Nous aussi comme Lui, face aux différentes cultures nous devons apprendre à nous faire rien, pour ensuite expérimenter qu’il ne s’agit pas d’un rien qui annule, mais un rien qui enrichit ». Pour beaucoup des participants cette affirmation contient la réponse aux nombreux défis du continent africain, y-compris celui de l’inculturation. Mais c’est aussi une réponse au phénomène de la mondialisation. « L’inculturation est nécessaire, relance Morán. En vivant notre spiritualité de l’unité nous pouvons nous rapprocher de la culture de l’autre dans le respect de sa vérité et découvrir, dans le dialogue, la beauté de la diversité, non seulement en Afrique mais dans le monde entier ». « Un monde – souligne Maria Voce – qui porte sur ses épaules tant de souffrances par manque d’harmonie et de paix. « Se faire un » profondément favorise l’inculturation, qui peut représenter une parcours possible de réconciliation ». A 24 ans de sa fondation, « l’École – souligne encore Maria Voce – a mis au point les instruments bien spécifiés dès le début, qui débouchent sur la deuxième génération ». En regardant le futur elle ajoute : « Nous entrons dans une nouvelle phase de l’École, qui se multipliera peut-être ultérieurement ». Ces paroles de la présidente résonnent comme « un appel à une nouvelle prise de conscience et une nouvelle responsabilité », comme beaucoup s’en sont rendu compte, afin de poursuivre sur la voie de l’inculturation dont Chiara avait eu l’intuition après avoir été au contact de certaines populations africaines à partir des années 60. La présidente des Focolari s’est particulièrement arrêtée sur la compréhension que Chiara avait eue en 92 au sujet de la lumière de l’Évangile, une « lumière blanche » capable de pénétrer et d’éclairer les diverses cultures en les faisant devenir un don réciproque et un don pour le monde. « Maria Voce – dit Peter du Cameroun – a réorienté notre cœur vers notre vocation spécifique qui est d’incarner la spiritualité de l’unité qui n’impose pas mais, comme le disait Chiara, est une « lumière blanche » qui éclaire. La mondialisation suit un processus qu’on ne peut arrêter dans lequel notre apport spécifique est la vie de l’Évangile ». « En revenant chez nous – se demande Nicodème du Burundi – il me semble comprendre que je dois commencer par moi-même, en vivant l’Évangile dans la réalité sociale, politique, dans les conflits, afin d’être une réponse d’amour aux attentes de nombreux pays d’Afrique. On ne peut pas attendre ».
Mettre en pratique l’amour
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