Une centaine de participants de 14 pays européens (du Portugal à la Russie), trois jours de communion intense, présents des entrepreneurs des débuts de l’Économie de communion (EdeC), de jeunes entrepreneurs, des étudiants et des économistes. “La rencontre a commencé par l’exposition du peintre français Michel Pochet sur « Dieu Miséricorde », racontent les organisateurs. Ses œuvres d’art ont servi de toile de fond pour toute la rencontre. En particulier les tableaux du « Bon Pasteur » et du « Bon Samaritain » ont inspiré les entrepreneurs à vouloir devenir, dans leur entreprise et leurs milieux de travail, ce que ces peintures représentent ». « Je suis venu pour en savoir plus sur de l’EdeC. J’étais plutôt critique, mais ces jours-ci j’ai compris ce que cela signifie : prendre soin des autres, même sur le travail. Il s’agit de construire des rapports entre les personnes. Cela m’a fait un grand bien de vous rencontrer tous. C’est fort de voir que les entrepreneurs de l’Économie de communion sont altruistes, que vous êtes ceux qui s’occupent des nécessités des autres. J’espère que je deviendrai sous peu l’un des vôtres ». C’est l’impression à chaud de Federico (Italie), étudiant en management. Trois jours de communion intense. Parmi les interventions, celle de l’économiste suisse Luca Crivelli sur les nouvelles formes de Social Business, en extrayant des idées intéressantes pour l’EdeC à 25 ans de sa naissance. Celle d’Anouk Grevin, Professeur à l’université de Nantes et à l’Institut universitaire Sophia, sur « le don et la gratuité dans l’entreprise, visant à poser des regards de miséricorde en mesure de « voir » le don dans le travail chez ses propres collaborateurs, de « le reconnaître », de « le remercier » pour un acte libre que personne ne peut acheter. Regards de miséricorde en mesure de mettre chacun en condition de donner le meilleur de soi, parce qu’il sent la confiance de l’autre et arrive à s’exprimer sans peur de se tromper ». Et celle de Herbert Lauenroth, expert en interculturel auprès du Centre œcuménique d’Ottmaring (Augsbourg), sur la miséricorde appliquée à la vie économique et politique. Un entrepreneur de l’Angleterre venu pour la première fois à une rencontre EdeC, disait : « Une chose que vous avez et que vous pouvez donner à ceux qui luttent pour un monde meilleur mais qui peut-être ne voit pas la lumière, est votre joie. C’est quelque chose d’incroyable ! Un véritable capital spirituel ». Et Peter, un jeune Serbe : “Je suis venu en pensant que ce pourrait être une perte de temps. Mais j’ai trouvé des gens ouverts, chaque dialogue fut important pour moi. Je tire un grand bénéfice de cette rencontre ». Le professeur Luigino Bruni, coordinateur mondial du projet EdeC, a rappelé le temps où vivait Chiara Lubich à Trente, avec le premier groupe des focolarines, lorsqu’elles invitaient les pauvres à leur table chez elles, « mettant la nappe et les couverts les plus beaux », soulignant par-là que « notre première manière de faire face à la pauvreté, avant même de donner les bénéfices, est de la faire entrer chez nous, dans nos usines, et de l’aimer par des ‘’gestes de beauté’’ ». Un autre défi mis en évidence « pour arriver vivants au 50ème anniversaire de l’Économie de communion », concerne les entreprises. « C’est l’évidence même : la communion dans les entreprises doit trouver de nouvelles expressions plus visibles et radicales – affirme-t-il – en faisant participer à la « gouvernance » et surtout aux droits de propriété. Jusqu’à maintenant nous avons eu comme point de mire la culture et les motivations des entrepreneurs, mais dans une économie qui change tellement les entreprises coïncident de moins en moins avec les entrepreneurs ». Il a ensuite ajouté : “Un des aspects forts de l’EdeC de ces années, de sa résilience, est qu’elle a respiré avec tout son corps. Ce ne sont pas des personnes individuelles qui l’ont guidée, mais de nombreux membres actifs. L’EdeC est forte lorsqu’en chaque travailleur de l’entreprise se trouve la même énergie ». Pour résumer, a conclu Bruni : « Nous avons pris conscience que l’EdeC en Europe est encore très vivante après 25 ans, qu’elle continue à porter du fruit, à se développer dans de nouveaux domaines et de nouvelles régions. La présence des premières entreprises russes a été significative, ainsi que l’incubateur des entreprises au Portugal : cette Europe de l’Atlantique à l’Oural dont tous rêvent. C’est en plus une EdC jeune, ouverte (beaucoup de leaders de l’EdeC ne viennent pas du mouvement des Focolari) et qui se projette vers l’avenir ». Flickr: Photo gallery Le prochain rendez-vous est prévu pour 2017 en Belgique.
Mettre en pratique l’amour
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