« Ma famille est une famille chrétienne et elle refuse de tuer ou de porter les armes ». C’est George, jeune syrien de Homs qui s’exprime ainsi. Nous sommes à Loppiano, la cité-pilote des Focolari proche de Florence, là où depuis des décennies, le 1er mai, des jeunes de toute l’Italie mais aussi d’autres pays, se retrouvent pour un meeting qui est aussi une occasion de témoigner, de partager et de faire la fête. Cette année, l’habituel rendez-vous se relie idéalement à un grand événement international qui aura lieu à Manille le mois de juillet prochain, le Genfest Celle qui s’est déroulée ce mardi 1er mai en a été l’étape italienne. 3700 jeunes participants pour une journée au cours de laquelle la fraternité est montée sur scène en allant du partage de projets, d’actions d’engagement social, d’expériences personnelles en étroite relation avec la souffrance personnelle et les drames de l’humanité. Comme c’est le cas pour George et Michael qui laissent les jeunes sans parole avec leur récit cru de ce qu’ils vivent depuis des années dans leur belle et meurtrie Syrie. « Nous avons vu tant de gens mourir – continue George -. Pendant un certain temps, j’ai aussi porté sur moi un couteau par sécurité, pour me défendre en cas de danger. Des années de haine, de mort, sans dignité, ont vidé mon cœur et j’ai commencé à croire que l’amour n’existe pas. Cette idée, seule la Mariapolis a pu me l’enlever de la tête. (quelques jours vécus à la lumière des valeurs de l’Évangile, expérience typique des Focolari ndr). Après cette rencontre, je n’ai plus porté un couteau sur moi et j’ai commencé à répondre à la haine par l’amour ». L’invitation finale adressée à tous les jeunes a un écho particulier : « Ne vous plaignez pas de votre vie. Elle est belle mais vous ne vous en rendez pas compte ». Le fil conducteur de la manifestation dont le titre ‘’Beyond me’’, était l’envie d’aller au-delà des ses propres limites et frontières afin de travailler à un changement personnel et surtout social et de vouloir transformer le milieu autour de soi. Pour en témoigner, Roberto Spuri et Elena Sofia Ferri, en racontant l’expérience du tremblement de terre du centre de l’Italie ; Alessio Lanfaloni et Maria Chiara Cefaloni, avec l’engagement pour une économie désarmée ; Alessandra Leanza avec une expérience de volontariat avec des enfants Rom en Sardaigne. Et encore, Marco Voleri, ténor de réputation internationale et fondateur de ‘’Symptômes de bonheur’’ (Sintomi di felicità) qui sensibilise le public sur le thème de la sclérose en plaques ; Simone Barlaam, champion para-olympique de natation aux Mondiales du Mexique. Michele Tranquilli, auteur du livre Una buona idea et promoteur du pont avec l’Afrique YouAid ; Sara Fabris, peintre. Projets adoptables. Chaque histoire racontée au Genfest Italie est porte-parole d’une expérience concrète, d’une association, une action sociale, que chacun des participants pourra ‘’adopter’’ pendant l’année. C’est la call to action lancée à la fin de l’événement, avec l’invitation à choisir chacun une action à répercuter partout. Pour aider les jeunes, sur le site d’United world project, sont présentes, subdivisées par région, les associations qui sont activement engagées dans les différentes villes italiennes, à connaître et à contacter. Pour conclure le Genfest Italie, la scénographie d’une ville qui ‘’vole’’, une ville composée dans la chorégraphie finale sur les paroles du texte de Chiara Lubich ‘’Une ville ne suffit pas’’ : « Avec Dieu, une ville est trop peu. Lui est celui qui a fait les étoiles, qui guide les destins des siècles et avec Lui, on peut miser plus loin, vers la patrie de tous, le monde. A la fin de notre vie, faisons en sorte que nous n’aurons pas à dire avoir trop peu aimé ». Loppiano se prépare maintenant à accueillir le 10 mai prochain, le pape François. Ce n’est pas un hasard si quelques jeunes de Nomadelfia sont présents au Genfest Italie et présentent leurs salutations, communauté que le Pape visitera le même jour et avec laquelle, en cette période de préparation, se sont intensifiés les liens d’amitié. Source : www.cittanuova.it Flickr
Mettre en pratique l’amour
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