Une “Summer school” dans les vallées de Primiero (Italie) n’est pas une nouveauté. Au cours de ces dernières années quelques-unes ont déjà eu lieu à l’initiative de l’Institut Universitaire Sophia. Cette année, la session d’été, du 25 au 30 août, a revêtu un caractère nettement religieux, avec la présence d’étudiants chiites et chrétiens. Au-delà de son succès, l’événement n’avait rien d’occasionnel : il s’inscrivait à la suite d’un parcours d’une vingtaine d’années d’amitié entre musulmans chiites et catholiques, dans le contexte de la spiritualité de communion du mouvement des Focolari. Durant la deuxième moitié des années quatre-vingt-dix, le professeur Mohammed Shomali et sa femme Mahnaz, universitaire elle aussi, tous deux originaires de Qom (ville sainte de l’Islam chiite en Iran), se trouvaient en Angleterre. En plus de leurs études, ils désiraient trouver des chemins pour entrer en lien avec des groupes actifs au sein du christianisme. En chacun d’eux se manifestait déjà l’appel à un engagement interreligieux. C’est dans ce contexte que les deux jeunes universitaires ont rencontré le mouvement des Focolari. Une amitié spirituelle profonde est née, fondée sur l’amour comme voie principale pour rejoindre Dieu et les frères et sœurs que nous côtoyons. Une autre expérience profonde a mis les Shomali en contact avec la spiritualité bénédictine du monastère d’Ampleforth, où ils ont approfondi la spiritualité de communion en rencontrant aussi d’autres chrétiens et musulmans à l’occasion de rencontres internationales qui se sont tenues à Rome et dans la cité-pilote de Loppiano. Après leur retour à Qom, ils ont continué à entretenir des relations avec les Focolari et à partir de 2010 elles se sont enrichies d’une importante collaboration universitaire. En effet, le prof. Shomali, dans le but de favoriser le lien entre ses étudiants chiites de Qom et l’Église catholique, a organisé différents voyages en Italie pour des groupes d’étudiants : des rencontres ont eu lieu avec le Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux, l’Université de Saint Anselme et le Pisai (Institut Pontifical pour les Etudes Arabes et Islamiques) ainsi qu’avec le mouvement des Focolari. En 2014 une délégation du centre du Dialogue interreligieux du mouvement a passé une semaine à Qom pour rencontrer les différentes instances universitaires et religieuses et établir des rapports de confiance et de communion. L’année suivante, un groupe d’étudiantes iraniennes a vécu un mois dans la cité-pilote de Loppiano, en se plongeant dans la spiritualité de communion. Une expérience qui a nourri leur vie et leur pensée, tout en leur permettant d’approfondir le patrimoine religieux chrétien et de relever ce qui nous rapproche ainsi que des possibilités de voies de dialogue. C’est dans ce contexte qu’est née une relation avec l’Institut Universitaire Sophia, en particulier entre le Recteur, Mgr. Piero Coda et le Professeur Shomali. Successivement ont eu lieu des rencontres, des cours dispensés par le professeur aux étudiants de l’Institut et aux habitants de la cité-pilote de Loppiano. Puis, en collaboration avec Rita Moussalem et Roberto Catalano, coresponsables du Centre du Dialogue Interreligieux des Focolari, Coda et Shomali ont mûri l’idée de faire naître un projet commun de recherche universitaire et de réalisations concrètes auxquelles ils ont donné le nom de Wings of Unity. Le cœur de l’initiative se concentre sur la recherche de l’unité de Dieu et de l’unité en Dieu. Elle veut aussi focaliser la perception de Dieu dans les deux traditions et, à la lumière de ces deux perceptions, offrir la possibilité de construire un véritable esprit de fraternité. Le but est de créer des espaces de réflexion commune entre musulmans chiites et chrétiens et d’encourager la formation des jeunes générations au dialogue interreligieux. Comme l’a bien résumé le professeur Shomali, au cours de ces dernières années on a dépassé le dialogue. Désormais on est arrivé à penser ensemble.
Mettre en pratique l’amour
Mettre en pratique l’amour
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