Mouvement des Focolari
UNIRedes : espérance pour l’Amérique Latine et pour le monde

UNIRedes : espérance pour l’Amérique Latine et pour le monde

L’antenne de Pedrinhas (SP, Brésil) de la Fazenda da Esperança accueille des jeunes et des adultes qui sont à différents stades de rétablissement de la toxicomanie et de différentes formes de dépendance et de malaise social. Il n’y avait pas de meilleur lieu pour accueillir la rencontre d’UNIRedes, la plateforme d’ONG, de projets sociaux, humanitaires et d’agences culturelles qui s’inspirent de la spiritualité de l’unité de Chiara Lubich en Amérique latine. 140 personnes représentant 37 des 74 organisations partenaires d’UNIRedes, actives dans 12 pays d’Amérique latine et des Caraïbes, étaient présentes.

L’objectif de la rencontre était de présenter le travail de ces années à Margaret Karram et Jesús Morán, présents à la rencontre ; de définir les prochaines étapes communes à toutes les organisations partenaires et de renforcer le lien avec le Mouvement des Focolari, afin de partager l’expérience acquise, y compris au-delà du continent latino-américain.

UNIRedes : un réseau de réseaux

Maria Celeste Mancuso, d’Argentine, coresponsable internationale du Mouvement Humanité Nouvelle, explique qu’UNIRedes n’est pas seulement un super projet de solidarité : « C’est aussi un espace qui génère une réflexion culturelle visant à identifier les catégories anthropologiques et épistémologiques nécessaires pour générer une nouvelle culture de l’attention à la personne et aux sociétés latino-américaines. »
C’est pour cette raison que les agences culturelles inspirées par le charisme de l’unité, telles que l’Institut Universitaire Sophia (Loppiano, Italie), sa branche locale, Sophia Amérique Latine et Caraïbes (ALC), et le Centre Universitaire ASCES UNITA de Caruaru (PE), en font partie intégrante.

Virginia Osorio, Uruguayenne, l’une des initiatrices du projet, en explique les origines : Les changements politiques et économiques constants dans nos pays rendaient nos organisations de plus en plus fragiles et isolées. Avec UNIRedes, nous avons trouvé un lieu où nous renforcer mutuellement et partager nos souffrances et nos espoirs. Notre dernier projet concernait le Genfest : des centaines de jeunes ont fait du volontariat auprès de plusieurs de nos organisations, faisant ainsi une expérience directe de fraternité et de proximité avec les plus démunis.

La racine commune : « Donner la vie pour son peuple »

La première racine d’UNIRedes ne repose pas sur des analyses géopolitiques ou économiques : il faut remonter au début des années soixante-dix, lorsque les Gen, les jeunes des Focolari, comme beaucoup des jeunes de leur âge de nombreux pays, voulaient changer le monde et instaurer l’égalité, la justice, la dignité.

Chiara Lubich, qui les rencontrait fréquemment, avait soutenu et confirmé la nécessité d’une révolution sociale pacifique, en particulier en Amérique latine, continent qu’elle considérait comme ayant cette vocation particulière. Elle disait aux jeunes des Focolari que « chacun doit sentir que nous devons donner notre vie pour l’humanité, mais il faut que nous trouvions notre Jésus abandonné local, afin de donner la vie pour notre peuple[1] ».



« C’est ainsi que beaucoup se sont rendus à la périphérie des villes, dans les favelas, partout où la pauvreté privait les personnes de leur dignité », explique Gilvan David, un Brésilien du groupe latino-américain de coordination de UNIRedes. « Les premières ONG sont nées et, entre-temps, nous tentions de nous structurer, mais ce n’était pas suffisant : “Vous venez à nous – nous disaient les [plus] pauvres -, mais ensuite vous partez et vous nous laissez seuls.” Pour répondre à ce cri, nous avons commencé à travailler en réseau avec les politiques publiques locales et, à la même période, plusieurs prêtres qui vivaient la spiritualité de l’unité ont fondé des projets sociaux : Frei Hans avec la Fazenda da Esperança, le père Renato Chiera avec la Casa do Menor et d’autres. »

Une “unique” Amérique Latine

Puis les premiers groupes d’organisations ont vu le jour – poursuit Gilvan David –, ‘Sumá Fraternidad’ qui regroupait les projets de quelques pays hispanophones ; l’association civile ‘Promocion Integral de la Persona’ (PIP) au Mexique et les organisations sociales brésiliennes continuaient à se développer, trouvant leur propre identité et leur espace de service. Ces années n’ont pas été faciles, mais nous avons commencé plusieurs parcours dans différents territoires d’Amérique latine pour soutenir leur engagement social, qui ont ensuite fusionné avec UNIRedes.
Nous nous sommes réunis à plusieurs reprises, mais la rencontre fondatrice a eu lieu en 2014, en présence de Maria Voce (Emmaüs) et de Giancarlo Faletti, alors respectivement Présidente et Coprésident du Mouvement des Focolari. Emmaüs avait dit à cette occasion : “Vous donnez au Mouvement une nouvelle visibilité, un nouveau sens à son action, vous êtes un témoignage pour ceux qui vous regardent de l’extérieur ; vous donnez une visibilité complète au charisme par le biais d’actions concrètes.” Je dirais que c’est à ce moment-là que nous nous sommes reconnus comme une réalité unique pour toute l’Amérique Latine : nous nous sommes retrouvés enveloppés par le “charisme de l’unité”.

Les contributions qui ont construit cette rencontre ont été nombreuses et substantielles, avec la présentation des différentes organisations partenaires.

Juan Esteban Belderrain : de l’inégalité à l’espérance

Le politologue argentin Juan Esteban Balderrain a analysé le plaie de l’inégalité, dont l’Amérique latine détient le record mondial. « Il s’agit de construire une vision de ce continent qui parte de l’espoir et c’est possible parce que si nous regardons la racine la plus profonde du problème des inégalités, nous trouvons la perte de référence au Dieu qui est amour et qui nous aide à comprendre que nous sommes frères et sœurs les uns des autres et de la nature, qui est aussi l’expression de son amour. Se référant au XXe siècle, Paul VI a dit que c’était un temps béni parce qu’il exigeait de tous la sainteté. Je pense que ces mots s’appliquent également au nôtre. »

Père Vilson Groh : La « mystique des yeux ouverts »

Depuis plus de 40 ans, le père Vilson vit dans le “morro”, une favela de Florianopolis (Santa Catarina, Brésil), où il mène des projets sociaux, en particulier pour les jeunes. Il a parlé de la « mystique des yeux ouverts » : « Nous devons porter nos organisations dans les caves sombres de nos périphéries, y être un espoir. Le Genfest a apporté la perspective de “l’ensemble”, que le pape François promeut. Cela requiert un cheminement patient et résilient ; cela demande d’être déterminés dans la poursuite du bien commun. L’unité est supérieure au conflit, dit toujours le Pape, et l’unité, est pluralité. Introduisons la diversité dans nos organisations : le charisme de l’unité est une porte par laquelle le Christ blessé ouvre des espaces. »

Vera Araujo : L’Amérique Latine constructrice de fraternité

L’intervention de la sociologue brésilienne s’est concentrée sur une vision positive qui sait reconnaître le patrimoine culturel et humain latino-américain et qui l’offre au monde comme un don.

« UNIRedes trouve son origine dans le charisme de Chiara Lubich et peut devenir une chance inouïe pour le reste du monde : l’unité vue non seulement comme une valeur religieuse, mais aussi comme une force capable de former efficacement la famille humaine, en réalisant une interaction entre la multiplicité des personnes, tout en préservant les distinctions dans le contexte des réalités sociales. Ici, le charisme de l’unité offre une solution qui n’est pas facile, mais un sens, une signification, une Personne : le Christ abandonné sur la croix.

« Pour bien aimer – dit Chiara -, ne pas considérer seulement les difficultés, les erreurs et les souffrances du monde comme des maux sociaux auxquels (il faut) porter remède, mais y découvrir le visage du Christ qui ne dédaigne pas de se cacher derrière toute misère humaine [2].»



Susana Nuin Núñez : la marche des peuples et des mouvements sociaux

La sociologue uruguayenne a décrit le parcours et la richesse sociale, politique, économique des peuples du continent et de quelques mouvements sociaux. « Ces réseaux aux physionomies les plus variées, avec leurs développements dans les pratiques sociales ou dans le monde académique, agissent de manière complémentaire, générant un tissu socioculturel indiscutable au caractère communautaire multiforme dont l’Amérique latine est porteuse. » Elle a souligné ensuite la particularité d’UNIRedes qui, depuis plus de dix ans, est un sujet social qui guérit, révolutionne, transforme et agit à partir de l’Évangile et de la Parole de l’unité.

Margaret Karram et Jesús Morán : UNIRedes fait partie du Mouvement des Focolari

« Ceux qui veulent vivre l’Evangile dans cette région sont toujours en crise parce qu’ils voient constamment des inégalités » – a souligné Jesús. « L’unité ne peut laisser de côté cette réalité. Comment pouvons-nous construire l’unité sur ce continent, sans prendre en compte ceux qui sont rejetés par la société ? Ce que vous faites en tant qu’UNIRedes doit inspirer l’ensemble du Mouvement dans cette région. Son travail pour l’unité n’est pas crédible s’il ne passe pas aussi par les œuvres sociales. Bien sûr, ce n’est pas nous qui résoudrons les problèmes sociaux. La seule chose que nous pouvons faire, c’est faire en sorte que les personnes se convertissent à l’amour. Si nous touchons les cœurs, quelqu’un saisira l’esprit et, dans la liberté, comprendra comment vivre l’Évangile. »


Margaret a encouragé UNIRedes à aller de l’avant : « Maintenant, vous devez comprendre comment faire arriver à tous dans le monde votre vie et votre exemple. ». Citant une intervention de Chiara Lubich datant de 1956, elle a rappelé que, dans son engagement social, le Mouvement ne doit pas oublier que la clé de la résolution des problèmes qu’offre le charisme de l’unité réside dans la nouveauté de la réciprocité plus que dans la justice. Il promeut le partage, la mise en commun entre tous du peu ou de la richesse dont on dispose pour créer un plus grand Bien Commun qui, en plus de résoudre les problèmes sociaux, produit l’épanouissement humain et spirituel qui ne se produit que dans la communion entre tous. Enfin, Margaret la lancé une proposition : « Ajouter un nouvel article à votre Charte des principes et des engagements : un pacte solennel de fraternité à proposer à ceux qui veulent faire partie d’UNIRedes : nous sommes ici pour témoigner de l’amour réciproque et c’est seulement si nous avons cet amour que le monde croira. »

« UNIRedes nous parle d’espérance », a conclu M. Celeste Mancuso. « Il s’agit d’une proposition transversale et synodale de réseau organisationnel, qui peut inspirer des modèles semblables pour les périphéries existentielles d’autres parties de notre vaste monde. De cette manière, nous pourrons penser à construire des réseaux mondiaux de fraternité qui promeuvent le bien commun. »

Stefania Tanesini


[1] Chiara Lubich aux jeunes des Focolari, Rocca di Papa (Rome, Italie), 15 mai 1977.

[2] Chiara Lubich, “Pour une civilisation de l’unité”. Discours prophétique au Congrès “Une culture de paix pour l’unité des peuples”. Castelgandolfo, (Rome) 11-12 juin 1988.

Depuis la communauté “tri-nationale” un avenir de fraternité pour l’Amérique Latine

Depuis la communauté “tri-nationale” un avenir de fraternité pour l’Amérique Latine

À ce carrefour de pays, où les fleuves d’Iguaçu et Parana se rencontrent, se trouve la frontière la plus fréquentée d’Amérique latine ; la zone est caractérisée par une grande diversité culturelle et la présence séculaire de peuples indigènes, tels que le grand peuple Guaraní. Le tourisme est la principale ressource économique de cette région où les personnes viennent principalement pour visiter les chutes d’Iguaçu, qui sont les plus grandes au monde, avec une largeur de 7,65 km, et sont considérées comme l’une des sept merveilles naturelles de la planète.

Dans son message de bienvenue, Tamara Cardoso André, présidente du Centre des droits de l’homme et de la Mémoire Populaire de Foz do Iguaçu (CDHMP-FI), explique qu’en ce lieu, ils veulent donner un sens différent aux frontières nationales : « Nous voulons que notre triple frontière devienne toujours plus un lieu d’intégration, une terre que tous sentent leur, comme l’entendent les peuples autochtones qui ne connaissent pas de frontières. »

Foz do Iguaçu, dernière étape

C’est ici que s’achève le voyage au Brésil de Margaret Karram et Jesús Morán, président et co-président du mouvement des Focolari. Ils l’ont parcouru du nord au sud : depuis l’Amazonie brésilienne, en passant par Fortaleza, Aparecida, la Mariapolis Ginetta à Vargem Grande Paulista, la Fazenda da Esperança à Pedrinhas et Guaratinguetà (SP), jusqu’à Foz do Iguaçu. Ici, la famille “élargie” de la communauté tri-nationale des Focolari célèbre sa jeune histoire et raconte la contribution d’unité qu’elle apporte à ce lieu : l’étreinte de trois peuples que la spiritualité de l’unité rassemble en un seul, transcendant les frontières nationales, tout en conservant chacun sa propre identité culturelle distincte.
Sont également présents pour l’occasion le card. Adalberto Martinez, archevêque d’Asuncion (Paraguay), l’évêque du lieu, Mgr Sérgio de Deus Borges, Mgr Mario Spaki, évêque de Paranavaí et Mgr Anuar Battisti, évêque émérite de Maringá. Un groupe de la communauté musulmane de Foz, avec laquelle des relations d’amitié fraternelle existent depuis longtemps, est également présent.

Des peuples aux racines communes

Arami Ojeda Aveiro, étudiante en médiation culturelle à l’Université Fédérale d’Intégration Latino-Américaine (UNILA), illustre le cheminement historique de ces peuples et les graves blessures qui se sont accumulées au long des siècles. Le conflit entre le Paraguay, d’une part, et l’Argentine, le Brésil et l’Uruguay, d’autre part (1864-1870), a été l’un des plus sanglants d’Amérique du Sud en termes de vies humaines, avec des conséquences sociales et politiques pour l’ensemble de la région.
D’autre part, il existe également de nombreux facteurs culturels communs, tels que la musique, la gastronomie, les traditions populaires issues des mêmes racines culturelles indigènes, comme la Yerba Mate Guaranì, une boisson typique des trois peuples.

La culture Guaraní est l’une des plus riches et des plus représentatives d’Amérique du Sud ; elle est le témoignage vivant de la résilience et de la capacité d’adaptation d’un peuple qui a su préserver son identité au fil des siècles avec une cosmogonie unique, où le lien avec la nature et le respect des traditions sont fondamentaux et peuvent constituer une grande richesse pour toute l’humanité.

« Ainsi – conclut Arami Ojeda Aveiro -, la région de la triple frontière ne constitue pas seulement une frontière géographique, mais un espace multiculturel et de coopération qui renforce l’ensemble de la région.

La communauté “tri-nationale” des Focolari

De toutes les communautés des Focolari dans le monde, celle-ci présente un caractère unique : « Il nous serait impossible de nous sentir une seule famille si nous ne regardions que nos histoires nationales », explique une jeune femme d’Argentine. Monica, du Paraguay, l’une des pionnières de la communauté avec Fatima Langbeck, du Brésil, nous raconte que tout a commencé par sa prière quotidienne : « Seigneur, ouvre-nous la voie pour que nous puissions établir une présence plus solide du Focolare et que ton charisme d’unité puisse fleurir parmi nous. Depuis 2013, nous formons une unique communauté et nous voulons écrire pour cette terre une autre histoire, qui témoigne que la fraternité est plus forte que les préjugés et les blessures séculaires. La parole de l’unité de Chiara Lubich nous unit, lorsqu’elle dit que la véritable socialité dépasse l’intégration, parce qu’elle est l’amour réciproque en action, tel qu’il est annoncé dans l’Évangile. Nos particularités et nos différences nous rendent plus attentifs les uns aux autres, et les blessures de nos histoires nationales nous ont appris à nous pardonner mutuellement. »

Les contributions artistiques témoignent de la vitalité et de l’actualité des racines culturelles des peuples qui habitent cette région. Il y a les chants de la communauté argentine arrivée du “littoral“, de la côte ; puis “El Sapukai”, la danse paraguayenne très rythmée qui se danse avec (jusqu’à) trois bouteilles sur la tête ; la représentation du peuple Guaraní entonne un chant dans sa langue à la louange de la “grande mère”, la forêt, qui doit être protégée, qui produit de bons fruits et donne vie à toutes les créatures.

Le père Valdir Antônio Riboldi, prêtre du diocèse de Foz, qui a connu les Focolari en 1976, poursuit le récit en écrivant : « Les Focolari de Curitiba au Brésil et d’Asuncion au Paraguay ont commencé à promouvoir des événements qui réunissaient des personnes des trois pays voisins, une expérience que nous avons appelée ”Focolare tri-national”. Ici aussi, la vie ecclésiale évolue dans le sens de la communion, en promouvant des initiatives conjointes entre les différents diocèses. »

Il est clair que la vie de cette région et de la communauté locale des Focolari ne s’adresse pas seulement à l’Amérique latine, mais au monde entier. Elle dit qu’il est possible de marcher ensemble, tout en étant différents : c’est la spiritualité de l’unité qui entre en contact avec la partie la plus profonde de l’identité des personnes et des peuples, faisant fleurir l’humanité et la fraternité communes.

La parole à Margaret Karram et Jesús Morán

« Je me suis sentie accueillie non pas par un, mais par trois peuples, a déclaré Margaret Karram. Toute ma vie, j’ai rêvé de vivre dans un monde sans frontières. Ici, j’ai eu l’impression que mon souhait le plus profond avait été exaucé, pour cette raison, je sens que je fais partie de vous. Vous êtes la confirmation que seul l’amour fait tomber tous les obstacles et abolit les frontières. »

« J’ai vécu 27 ans en Amérique latine – a dit pour sa part Jesús Morán -, mais je n’étais jamais venu dans cette région. Vous avez connu beaucoup de souffrance : le peuple guarani a été dépossédé de ses terres et dispersé. Ce que vous faites aujourd’hui est important, même si c’est modeste : Nous ne pouvons pas réécrire l’histoire, mais nous pouvons aller de l’avant et guérir les blessures, en faisant nôtre le cri de Jésus abandonné. Les blessures se guérissent en créant des relations interrégionales, aussi avec les peuples d’origine, parce qu’ils sont en fait les seuls à être véritablement “tri-nationaux”. Eux aussi ont reçu la lumière du Christ ; n’oublions pas le travail d’évangélisation et de promotion humaine que les Jésuites ont accompli dans cette région avec “las Reduciones” entre les années 1600 et 1700. Aujourd’hui, nous sommes liés à cette histoire, à tout ce que fait l’Église, et nous savons que l’unité est la réponse dans ce monde qui a besoin d’une âme et de bras pour réaliser une véritable mondialisation à la hauteur de la dignité de l’homme. »

À la fin, reprenant la parole, Margaret a partagé ce qu’elle avait vécu au cours de ce mois : « Ce voyage a fait grandir en moi la foi, l’espérance et la charité. En Amazonie, aux confins du monde, la “foi” a émergé, puissante : j’ai rencontré des personnes qui croient fermement que tout est possible, même les choses les plus difficiles. Ils rêvent et ils réalisent ! Je voudrais avoir ne serait-ce qu’une graine de leur foi, comme le dit l’Évangile : “Si vous avez de la foi gros comme une graine de moutarde, vous direz à cette montagne : ‘Passe d’ici jusque là-bas’, et elle y passera ; rien ne vous sera impossible” (Mt 17, 20). De là, je retiens cette foi qui déplace les montagnes et le courage de rêver de grandes choses. Ensuite, le message du Genfest ne peut être qu’”espérance” : nous avons vécu cette expérience ensemble : tout le Mouvement était engagé avec les jeunes et pour les jeunes. Cela a été aussi un événement œcuménique et interreligieux qui a donné beaucoup d’espérance.

Et enfin, la “charité”, qu’aujourd’hui j’ai vue ici parmi vous et que nous avons touchée du doigt dans les nombreuses organisations sociales avec lesquelles nous sommes entrés en contact ce mois-ci : la Fazenda da Esperança, les nombreux mouvements et nouvelles communautés ecclésiales que nous avons rencontrées à Fortaleza ; la rencontre de UniRedes, qui réunit toutes les organisations sociales et les agences culturelles d’Amérique latine qui s’inspirent du charisme de l’unité [dont nous parlerons séparément]. Tout cela dit “charité”, car chaque réalité sociale naît de l’amour du prochain, de la volonté de donner sa vie pour son peuple.

De cette frontière part une espérance pour toutes les communautés des Focolari dans le monde et au-delà.
En décembre dernier, j’avais suggéré le projet “Méditerranée de la fraternité”, où seraient rassemblées toutes les actions déjà en cours et celles qui verront le jour, pour construire la paix dans cette région très éprouvée par la guerre. Un projet de “fraternité pour l’Amérique latine” pourrait aussi partir d’ici et s’étendre à tous les pays qui la composent, nous le confions à Marie. »

Stefania Tanesini

Le Pape François au Kazakhstan : être des « artisans de la communion »

Le Pape François au Kazakhstan : être des « artisans de la communion »

Un pont entre l’Europe et l’Asie. Le Kazakhstan était le pays de destination du 38ème Voyage Apostolique du Pape François, un voyage qui s’est déroulé du 13 au 15 septembre 2022. L’occasion de cette visite était le VIIe Congrès des Responsables des religions mondiales et traditionnelles.

Hier, 14 septembre 2022, s’est ouvert au Palais de l’Indépendance de Nur-Sultan, la capitale du Kazakhstan, le VIIe Congrès des Chefs des religions mondiales et traditionnelles, un événement qui a réuni une centaine de délégations de 50 pays du monde et qui, parmi ses principales priorités, a placé l’affirmation de la paix, de l’harmonie et de la tolérance comme principes inébranlables de l’existence humaine. Ce n’est donc pas un hasard si la devise de ce 38ème voyage papal était précisément « Messagers de paix et d’unité » et si le logo conçu pour l’occasion représente une colombe avec un rameau d’olivier. Un rappel fort à la fraternité, comme l’a rappelé le Souverain Pontife au début de son intervention, « qui nous unit tous, comme fils et filles du même Ciel ».

Dans une époque rongée par les conflits et écrasée par le poids des inégalités, François a déclaré : «  les religions nous rappellent que nous sommes des créatures (…). Ce fait que nous partageons, d’être créatures, établit ainsi une communion, une véritable fraternité ». Citant un poète kazakh, Abai, le pape a souligné l’importance de garder « l’âme éveillée et l’esprit clair ».  C’est ce dont le monde a besoin, une « religiosité authentique », dépourvue de toute forme de fondamentalisme, toxique pour toute croyance. « Nous avons donc besoin de la religion pour répondre à la soif de paix du monde et à la soif d’infini qui habite le cœur de chaque homme », a-t-il poursuivi. En regardant les problèmes d’aujourd’hui, en particulier ceux liés à la vulnérabilité causée par la pandémie, « les croyants sont appelés à prodiguer le soin aux autres », a déclaré le Saint-Père, c’est-à-dire à « prendre soin de l’humanité dans toutes ses dimensions, en devenant des artisans de la communion ». Une exhortation forte qui représente l’un des nombreux défis planétaires à relever à côté de l’indifférence aux misères des autres, de la préservation de la création et de l’énorme difficulté à créer un chemin de paix sur un terrain miné par les guerres.

« Avançons ensemble, pour que le chemin des religions soit toujours plus amical », a conclu Bergoglio, ajoutant des remerciements particuliers au Kazakhstan pour « l’effort de toujours chercher à unir, à provoquer le dialogue, à faire des amis ».

Dans l’après-midi et à la fin de la deuxième journée du voyage apostolique, le Pape François a également célébré la Sainte Messe sur la place de l’Expo, rencontrant des catholiques du pays et de diverses autres régions d’Asie. Certains membres de la petite communauté du Mouvement des Focolari présente dans la région lui ont également emboîté le pas. « La visite du pape François au Kazakhstan a été une grande joie pour les catholiques qui vivent ici et au-delà », a déclaré Nikolay, un tout jeune père de famille originaire d’Amalty. « Notre communauté a organisé un pèlerinage pour se rendre à Nur-Sultan. Il était important d’être là et de prier ensemble avec le Pape », a-t-il poursuivi. Une prière communautaire qui semble exprimer un désir gravé dans le cœur de chacun, celui d’atteindre la joie d’un monde uni en semant le bien. Pour Nikolay, être des « messagers de la paix » signifie ceci : « Le Kazakhstan est un pays multinational où vivent différentes nations et où chaque habitant respecte les différentes traditions religieuses des autres. Les musulmans félicitent les chrétiens pour Pâques et Noël et les chrétiens, à leur tour, félicitent les musulmans pour leurs fêtes. Dans diverses situations difficiles, chacun essaie d’aider son voisin, qu’il soit kazakh, russe ou kirghize, mais c’est un chemin qui doit être constamment renouvelé ». C’est ce que le pape François a également confirmé, en citant dans son homélie une partie du discours que saint Jean-Paul II a prononcé lors de son voyage au Kazakhstan en septembre 2001 et qui laisse à chacun une parole à suivre : « la paix n’est jamais acquise une fois pour toutes, elle doit être conquise chaque jour, tout comme la coexistence entre les différentes ethnies et traditions religieuses, le développement intégral, la justice sociale . Et pour que le Kazakhstan grandisse encore plus ‘dans la fraternité, le dialogue et la compréhension […] pour construire des ponts de solidarité et de coopération avec d’autres peuples, nations et cultures’1 , l’engagement de tous est nécessaire ».

Maria Grazia Berretta

1 S.Jean Paul II, Discours durant la cérémonie de bienvenue, 22 septembre 2001

Brésil, Mariapolis Ginetta : 50 ans de dialogue et d’unité avec la société

Brésil, Mariapolis Ginetta : 50 ans de dialogue et d’unité avec la société

La Mariapolis Ginetta a célébré son jubilé d’or le 15 août 2022. Le rêve des pionniers est désormais une réalité : un phare d’unité, de dialogue et une nouvelle société pour tous. Depuis sa genèse, l’Église catholique a cherché de diverses manières à vivre le mandat de Jésus dans la prière dite sacerdotale : « Père, que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi et que je suis en toi, … » (cf. Jn 17, 21). L’unité et le dialogue sont, aujourd’hui encore, à la base des actions et des théories ecclésiales. C’est précisément pendant la Seconde Guerre mondiale, dans la ville de Trente, en Italie, que Chiara Lubich, âgée de 21 ans, a compris qu’elle voulait vivre et répandre l’unité entre tous les peuples du monde, croyants et non-croyants. Au Brésil, à travers la Mariapolis Ginetta, cette mission est fructueuse depuis maintenant 50 ans. La « ville sur la montagne » En fondant le mouvement des Focolari et en se basant sur ses expériences, Chiara a estimé qu’il fallait créer des « villes sur la montagne » qui seraient visibles et lumineuses, véritables phares pour la société, où l’on pourrait vivre l’amour réciproque en communion, l’Évangile et la présence constante de Dieu. Les Focolari ont réalisé 35 Mariapolis dans le monde, appelées cités-pilotes. Trois d’entre elles sont au Brésil : la Mariapolis Santa Maria près de Recife, la Mariapolis Gloria près de Belem et la Mariapolis Ginetta, située dans l’État de São Paulo, dans le Vargem Grande Paulista, qui a célébré son jubilé d’or le 15 août, jour de la fête de l’Assomption. La Mariapolis Ginetta Fruit de la providence de Dieu, témoignée par de nombreuses actions, elle est un lieu de rencontres spirituelles et sociales pour des milliers de personnes dans le monde entier. Habitée par des familles, des personnes consacrées, des laïcs, des prêtres et même des personnes d’autres confessions religieuses, la cité phare est un espace où chaque visiteur peut faire l’expérience de Dieu. Karina Gonçalves Sobral y vit avec son mari et ses deux filles dans la communauté ; elle souligne l’importance de la spiritualité de l’unité et des valeurs contenues dans la culture locale : « La Mariapolis a pour mission d’être un lieu de rencontre, un foyer ouvert à tous. Elle l’est vraiment pour tous. Ceux qui viennent ici doivent se sentir les bienvenus. L’accueil fait partie de notre charisme ». « Au vu des différents terrains qui nous avaient été proposés il y a cinquante ans, celui de Vargem Grande semblait vraiment avoir les bonnes caractéristiques pour être un espace fécond, où nous pourrions incarner visiblement l’Idéal de l’unité. Nous nous sommes installés ici et nous célébrons aujourd’hui une étape importante », déclare Maria do Socorro Pimentel, une focolarine qui vit à la Mariapolis depuis plus de 40 ans. La présence de la fondatrice Chiara Lubich a visité la Mariapolis Ginetta à plusieurs reprises. Lors de l’un de ses voyages en 1991, impressionnée par la grande inégalité sociale de la population brésilienne, elle est particulièrement inspirée et elle crée l’Économie de communion, dont l’objectif principal est de développer un réseau d’entreprises qui partagent leurs bénéfices, en contrastant la culture de l’avoir par celle du don. La Mariapolis prend le nom d’une des premières compagnes de Chiara Lubich, la Servante de Dieu Ginetta Calliari, l’une des plus grandes promotrices de la construction de cette « ville sur la montagne » et coresponsable du mouvement naissant des Focolari au Brésil. Son corps est enterré dans le cimetière de la Mariapolis où de nombreux fidèles se rendent pour demander des grâces. Reconnaissance Déjà en mai 2022, la municipalité de Vargem Grande Paulista a reconnu le travail social et spirituel réalisé par le mouvement des Focolari dans la ville et l’importance non seulement de son Centre Mariapolis, mais de toutes les œuvres qui sont réalisées et qui concernent les enfants, les adolescents et les jeunes. Il ne faut pas oublier le travail des foyers pour les sans-abri et son système de communication qui a apporté investissement, partenariat et notoriété à la municipalité. À l’occasion de la messe célébrée lundi 15 août 2022 par Don João Bosco, évêque d’Osasco, le Pape François a envoyé la Bénédiction Apostolique écrite en signe de reconnaissance pour cette mission menée par le mouvement des Focolari dans la ville, dans l’État de São Paulo et dans tout le Brésil.

Ronnaldh Oliveira (D’après un article publié sur cancaonova.com)

 

Bolivie : dans les rues de notre ville

Bolivie : dans les rues de notre ville

Le témoignage des volontaires de la « Casa de los Niños » à Cochabamba (Bolivie), une œuvre inspirée par la spiritualité de l’unité, engagée à prendre soin sans relâche des personnes infectées par la COVID-19 et à apporter de la consolation aux mourants.

Nous sommes retournés dans les rues de notre ville avec un peu d’insouciance et beaucoup de naïveté. Ce virus effraie tout le monde. Il nous encourage à nous isoler les uns des autres. Mais nous sommes conscients de l’importance et de la nécessité de ce qui nous est demandé avec grande urgence. C’est pourquoi nous ne reculons jamais. Même si nous prenons les précautions nécessaires. Les tests que nous effectuons ponctuellement chaque semaine continuent à nous donner des résultats négatifs. Peut-être que quelqu’un tend une main miséricordieuse à notre naïveté. Ici, la saison froide a commencé et la contamination à la Covid-19 a augmenté de façon exponentielle. Nous en sommes à des chiffres sans précédent. Les hôpitaux publics se sont complètement saturés. Des gens meurent dans leur voiture, en attendant que des lits se libèrent… Même dans les cliniques privées coûteuses, les admissions ont été suspendues. L’oxygène n’est plus disponible, et il y a de longues files d’attente pour les recharges dans les deux seuls endroits qui offrent ce service payant. Une bonbonne de 6 m3 dure moins de 5 heures ! Les médicaments spécialisés ne sont disponibles qu’au marché noir : chaque flacon coûte environ 1300 euros ! Cette année, les personnes touchées par le virus sont beaucoup plus jeunes. Nous allons apporter de l’oxygène et des médicaments partout où nous sommes appelés. Nous avons des autorisations pour pouvoir circuler tous les jours et à toutes les heures. Notre minibus très spacieux a été transformé gratuitement en ambulance et, souvent et malheureusement, en corbillard. Le temps passe vite pour ceux qui sont dans le besoin et qui ont du mal à respirer, alors nous aussi nous sommes pressés et n’avons plus le temps de penser à nous-mêmes. Nous apportons de l’oxygène et des médicaments, mais, à vrai dire, nous nous efforçons surtout d’apporter des semences d’espérance. Il arrive que, pour la première fois nous fassions connaissance avec ceux que nous visitons, mais aussitôt s’établit une sorte de complicité mutuelle qui donne de l’espoir. Et, petit à petit, la peur s’estompe et nous voyons les gens sourire sereinement. Nous prenons aussi le chapelet avec nous. Ce n’est pas une amulette magique. Non. C’est la couronne composée par nous tous qui voulons confier les grandes afflictions et douleurs de ce temps, de tant de frères et sœurs, au cœur de notre Mère du ciel. Il fait partie de la thérapie par l’oxygène : il donne de l’air au cœur de ceux qui souffrent ! Nous nous retrouvons, chaque soir, pour la prière communautaire de notre centre, sur la pelouse ouverte, devant la belle chapelle, qui accueille les histoires de tant de nos enfants qui se sont déjà envolés vers le ciel. Nous prions devant la statue de la « Virgen de Urcupiña », patronne de Cochabamba, qui porte son Fils dans ses bras. La nôtre est une prière qui va directement au ciel et qui veut fixer les noms de tant de personnes que nous avons visitées pendant la journée. Nous demandons pour chacun une lumière du ciel, nécessaire pour éclairer la nuit de leur douleur.

Les volontaires de la “Casa de los Niños” – Cochabamba (Bolivie)

Donner une âme à la ville

Donner une âme à la ville

Avec un langage simple, comme celui de Jésus qui, pour expliquer ‘’son règne’’ utilisait des termes et des comparaisons à la portée de tous, Sándor a commencé à raconter comment il essayait de mettre l’Évangile en pratique dans tout ce qu’il faisait. Un groupe assidu d’agriculteurs s’est formé autour de lui et régulièrement, ils se sont rencontrés pour échanger leurs joies, douleurs, réussites et progrès… En eux s’est faite peu à peu la conviction d’avoir comme une mission. Leur rapport à la nature, source de sagesse, était un bien à transmettre aussi à ceux qui vivaient en ville. De cette étincelle jusqu’au pas réalisé pour rencontrer aussi des maires, le délai fut plutôt court. Des rencontres entre maires et agriculteurs est fortement ressortie la nécessité de créer une alternative à la globalisation qui homologue et éteint valeurs et traditions. C’est ainsi qu’en septembre 2016, ils ont réalisé une rencontre qui, avec des expériences et des interventions de spécialistes, avait pour but de trouver la manière pour donner une âme au pays, en commençant par la campagne. Ils étaient 350 participants, dont 20 maires . En septembre dernier, la deuxième rencontre, cette fois-ci à Újkígyós, une commune au sud-est de la Hongrie qui, malgré le froid précoce, a vu une présence de 500 participants, 27 stands qui exposaient des fromages, des tapis faits main, du miel, de petits meubles, des confitures…Avec gratuité, et générosité, les agriculteurs provenant de plusieurs communes, villages et bourgs ont offert le meilleur de leurs produits culinaires et d’artisanat. Ils ont aussi apporté des chevaux pour faire faire un tour aux enfants. Une vraie fête populaire. Les conférenciers, des spécialistes en écologie, en agriculture, en nuisances sonores, des agriculteurs, des chercheurs et professeurs d’université, étaient déjà liés entre eux par une réelle amitié. C’est cela qui n’est pas seulement le secret de la réussite mais aussi de la voie réalisable pour arriver à donner une contribution de vraie fraternité. Le Maire de la Commune aussi, qui a mis au service de l’événement des groupes folkloriques, a révélé qu’il voyait dans la communauté, une ‘’nouvelle âme’’. Le curé de la paroisse a souligné la manière efficace d’évangéliser qu’il avait expérimentée. Un des organisateurs me disait : « Nous n’avons eu aucune aide financière politique ou d’institutions : tout est cadeau. La rencontre n’a pas coûté un centime : autant pour les chaises que pour les stands et les tables. Ici, comme tu le vois, tous se retrouvent frères, parce que dans les villages, le rapport humain, l‘amitié, c’est la force gagnante. Dans les villes, ce sont des manières de se rencontrer différentes. On crée des cercles, des clubs selon l’intérêt, des lieux de détente… mais les gens sont isolés. Les habitants d’un même immeuble ne se connaissent pas. Nous sentons que les habitants des campagnes peuvent donner une contribution au pays, ils peuvent en être l’âme. L’agriculteur, grâce au contact qu’il a avec la nature, nourrit une âme religieuse et connaît la valeur et le prix de chaque chose et reconnaît dans l’homme, la sacralité à laquelle le pape François fait continuellement allusion. Cette rencontre nous semble être un petit pas, non seulement pour l’Église elle-même mais aussi pour la société ». Csaba Böjte (ofm), un franciscain de la Transylvanie (Roumanie), bien connu non seulement dans sa terre mais aussi en Hongrie, et dans l’est européen où, avec la collaboration de volontaires, il accueille depuis 1992, des enfants et des adolescents avec des situations familiales difficiles. Aujourd’hui, les maisons sont au nombre de 82 et accueillent 2500 enfants. L’expérience de Sándor est un caillou jeté dans l’eau qui, avec ses vagues, s’élargit, s’élargit . Tanino Minuta