Mouvement des Focolari

La Californie en proie aux flammes

Avec un bilan provisoire de 31 victimes, l’énorme incendie qui s’est développé en Californie a rejoint le triste record de la pire destruction par le feu de l’histoire du Golden State. 220 autres personnes sont portées disparues. Le principal des incendies, celui qui s’est développé au Nord de la capitale Sacramento, est en partie encore hors contrôle. Dans cette région de la Sierra Nevada, la dévastation est très grave : la petite ville de Paradise, 27 mille habitants, a été balayée par les flammes, avec un lourd tribut de victimes, au moins 14. Plus au Sud, entre le comté de Los Angeles et celui de Ventura, font  rage deux autres fronts de feu, de dimensions plus réduites. Au total, du Nord au Sud du pays, les personnes évacuées sont plus de 300 mille. Dans les zones les plus touchées, la scène apparaît fantomatique, avec des forêts et des villages réduits à des tas de cendres et les rares zones épargnées par le feu sont complètement désertes. Les vents forts, jusqu’à plus de 110 kilomètres à l’heure, génèrent des ‘’fire tornado’’ aussi spectaculaires que dévastatrices  tornades de feu qui réduisent en cendres chaque chose sur leur passage. L’énième des désastres environnementaux qui malheureusement se passent dans le monde entier, causés par les changements climatiques mais aussi par le manque de soins apportés à l’environnement.

Tous ensemble avec Marie

Tous ensemble avec Marie

La méfiance et l’appréhension naissent souvent de la peur et du peu de connaissance. Face à des tensions identitaires toujours plus fortes qui minent la cohésion sociale, nombreuses et fructueuses ont été les occasions de dialogue et de partage spirituel créées par des associations ou institutions religieuses. C’est le cas de « Ensemble avec Marie » (www.ensembleavecmarie.org), née d’une expérience au Liban et qui s’est diffusée en France, en Belgique et dans différents pays d’Afrique, dans le but de faciliter et promouvoir, « avec une approche spirituelle et populaire », une société plus fraternelle. Ouverte à tous les citoyens qui cherchent des manières de vivre pacifiquement ensemble, respectueuse de la liberté de culte et du droit à être différents, l’association « Ensemble avec Marie » part justement de l’unique femme mentionnée 34 fois par son nom dans le Coran (une sourate tout entière sur les 114 du texte, lui est dédiée) et du récit de l’Annonciation, reconnu comme véritable moment de contact entre le Coran et l’Évangile. Les deux traditions, chrétienne et musulmane, reconnaissent en effet la conception virginale de Jésus dans le sein de Marie (Mariam), suivie par l’annonce de l’ange Gabriel (Jibril). La journée de Lausanne s’est ouverte par la lecture en arabe et en français de la sourate sur Marie, suivie du récit biblique. « Nous collaborons à la construction d’une civilisation de l’amour et de la paix, dans le respect de l’identité de chacun », affirme le président de l’association, Gérard Testard. Le mouvement des Focolari, lui aussi actif dans le dialogue œcuménique et interreligieux au niveau local et international, participe à l’initiative. « Les mots dialogue, rencontre, communion sont essentiels pour moi. Sur le plan vertical autant qu’horizontal. C’est le motif pour lequel je m’engage dans tout ce qui contribue à l’unité et au renouvellement de l’Église » affirme Martin Hoegger, membre de la communauté des Focolari, pasteur de l’Église évangélique réformée du canton de Vaud, en Suisse, un des participants de la rencontre. Et Gwenaëlle Dalalande, engagée dans le dialogue interreligieux : « Parler de Marie comme modèle était un sujet très vaste. J’ai fait un choix et je n’en ai souligné que quelques aspects. Quelques moments de sa vie peuvent aussi enrichir les étapes qui se trouvent dans la nôtre. A propos de l’Annonciation j’ai demandé : ‘N’y a-t-il pas aussi dans notre vie des moments d’annonciation ?’. Ce sont ceux dans lesquels Dieu se manifeste et où nous sommes appelés à Lui répondre. Chiara Lubich souligne le lien entre la Parole de Dieu et Marie, en la présentant comme celle qui est ‘toute revêtue de la Parole’. A la fin j’ai partagé une expérience personnelle. L’exemple de Marie et de sa persévérance dans la souffrance m’ont aidée à dépasser une période très difficile. En renouvelant mon oui à Dieu, comme elle l’a fait, j’ai retrouvé une nouvelle vie ». Naceur Ghomraci, Imam et assistant spirituel dans la prison du canton de Vaud: “La force et l’engagement de Chiara Lubich sont une grande découverte pour tous les fidèles. Son invitation à mettre à la base de nos actions la règle d’or (‘fais aux autres ce que tu aimerais qu’on te fasse à toi-même’, présent dans toutes les religions), m’a beaucoup frappé. C’est un projet de Dieu auquel tous doivent contribuer ». Dans sa communauté une nouvelle mosquée est en construction. « Je voudrais la dédier à Marie » affirme l’Imam, qui a aussi participé au congrès international islamo-chrétien organisé par le mouvement des Focolari, en avril dernier. Le responsable du centre qui accueille la rencontre, l’Imam Abdel Ahid Kort, définit Marie comme “Un mystère, un océan sans fond”, traduisant ainsi l’opinion de nombreux exégètes musulmans : « Une prophétesse et une femme réalisée, qui nous mène d’une spiritualité individuelle, sa communion avec Dieu, à une spiritualité engagée, la rencontre avec les autres. Animée continuellement par l’amour. Comment a-t-elle dépassé ses épreuves ? Dans le silence, la prière et l’altruisme. Elle a vécu le vrai jeûne : celui du cœur, des paroles et de la vanité mondaine ». Qui est pour l’Imam, son fils, Jésus ? « C’est le sourire et l’humilité de mes frères chrétiens. Il m’enseigne le pardon et l’amour envers l’ennemi ».

Un appel pour l’Europe

Un appel pour l’Europe

« La fraternité universelle a été également promue par des personnes qui ne puisaient pas à des principes religieux, mais mues par le désir de faire du bien à l’humanité. La découverte du concept de fraternité est fondamentale comme le souligne le grand événement historique qui constitue la charnière entre deux époques : la Révolution Française. Par sa devise – « Liberté, Égalité, Fraternité » – elle synthétise le grand projet politique de la modernité. Un projet qui a échoué en partie. En effet, si de nombreux pays ont réussi à réaliser en partie au moins la liberté et l’égalité en se dotant d’institutions démocratiques, la fraternité en est restée davantage au niveau des mots que des faits. Celui qui, plus que tout autre, a proclamé la fraternité universelle et nous a donné le moyen de la réaliser, est Jésus. En nous révélant la paternité de Dieu, il a détruit les murs érigés entre ceux qui sont « égaux » et ceux qui sont « différents », entre amis et ennemis. Il a libéré l’homme des liens qui le rendaient prisonnier, des multiples formes de dépendance, d’esclavage, d’injustice. Il a accompli ainsi une véritable révolution existentielle, culturelle et politique. (…) Or l’instrument que nous a offert Jésus pour réaliser cette fraternité universelle est l’amour, un amour fort, un amour nouveau, un amour différent de celui que nous connaissons généralement. Il a répandu sur la terre la façon d’aimer du Ciel. Cet amour exige que nous aimions tous les êtres humains, non pas seulement nos parents et nos amis. Il exige que nous aimions ceux que nous trouvons sympathiques et ceux qui nous sont antipathiques, nos compatriotes et les étrangers, les Européens et les immigrés, ceux de notre Église et ceux d’une autre Église, ceux qui ont la même religion et ceux qui en ont une différente. Il demande aux pays d’Europe occidentale d’aimer les pays d’Europe centrale ou de l’Est et réciproquement. Il demande à tous de s’ouvrir aux autres continents, dans la visée des fondateurs de l’Europe unie. Cet amour demande que nous aimions nos ennemis et que nous pardonnions quand on nous fait du mal. Après les guerres qui ont ensanglanté notre continent, de nombreux Européens ont été des modèles d’amour envers leurs ennemis et des modèles de réconciliation. (…) L’amour dont je parle ne fait pas de discrimination et s’adresse à tous ceux que nous rencontrons, directement ou indirectement : ceux qui nous sont proches physiquement, ceux dont nous parlons ou dont il est question ; ceux pour qui nous accomplissons notre travail quotidien, ceux dont parlent les journaux ou la télévision… C’est ainsi en effet que Dieu Père nous aime, lui qui fait briller le soleil et tomber la pluie sur tous ses enfants, bons et méchants, justes et injustes (cf. Mt 5,45). (…) L’amour apporté par Jésus n’est pas non plus un amour platonique, sentimental, fait de mots. C’est un amour concret. Il demande que nous passions aux faits, que nous nous « retroussions les manches ». Cela n’est possible que si nous nous faisons tout à tous, malades avec ceux qui sont alités ; joyeux avec ceux qui sont dans la joie ; soucieux, dépourvus de sécurité, affamés, pauvres avec ceux qui le sont. Une fois que nous ressentirons en nous ce qu’ils éprouvent, il nous faudra agir en conséquence. Que de nouvelles pauvretés de nos jours en Europe ! Pensons, pour ne donner que quelques exemples, à la marginalisation des handicapés et des malades du Sida, à la traite des femmes contraintes à se prostituer, aux SDF, aux mères célibataires. Pensons à ceux qui courent après les fausses idoles de la recherche du plaisir, de la société de consommation, de la soif de pouvoir, du matérialisme. Jésus en chacun d’eux attend notre amour concret et agissant. Il a affirmé que ce que nous faisons de bien ou de mal aux autres, c’est à lui-même que nous le faisons. Au jugement final, a-t-il dit, il précisera aux bons et aux méchants : « C’est à moi que vous l’avez fait » (cf. Mt 25,40). (…) En outre, lorsque cet amour est vécu à plusieurs il devient réciproque. C’est ce que Jésus souligne davantage : « Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. » (Jn 13,34). Ce commandement, il le dit « sien » et « nouveau ». Un tel amour réciproque n’est pas demandé seulement aux individus, mais aussi aux groupes, aux Mouvements, aux villes, aux régions, aux États… Notre temps exige en effet que les disciples de Jésus acquièrent une conscience « sociale » du christianisme. Plus que jamais il est urgent et nécessaire que nous aimions le pays d’autrui comme le nôtre : la Pologne comme la Hongrie, le Royaume-Uni comme l’Espagne, la République Tchèque comme la Slovaquie. L’amour apporté par Jésus est indispensable pour l’Europe, pour qu’elle devienne la « maison commune européenne », une famille de nations ». Chiara Lubich, Stuttgart, 8 Mai 2004

Diwali, fête de la Lumière

Diwali, fête de la Lumière

Ces jours, en Inde, on célèbre la fête la plus importante de l’année: Diwali, la fête de la Lumière. On rappelle le retour victorieux de Rama, manifestation de la divinité Vishnu, dans sa capitale Ayodhya, après 14 ans d’exil et de tribulations. Symboliquement, donc, on fête le retour de la Lumière dans sa maison d’origine: la victoire du bien sur le mal. Au cours de cette fête on a l’habitude d’allumer des chandelles et des lampes, appelées traditionnellement diya. Dans de nombreuses régions de l’Inde le programme des festivités prévoit des spectacles pyrotechniques. Le “Projet Udisha”, qui nous arrive de Bombay, nous invite  à “ illuminer la façade de notre maison en souvenir de la victoire de l’Amour qui est dans notre cœur et que nous voulons faire grandir chaque jour envers tous, à commencer par notre propre famille”.   Voir la page Facebook UDISHA PROGETTO MUMBAI INDIA https://www.facebook.com/udishaprogetto.mumbaiindia

Faim et nourriture à la déchetterie

Faim et nourriture à la déchetterie

Avec une économie en croissance très rapide, l’Inde est un Pays qui va vers une amélioration constante de l’espérance de vie, du taux d’alphabétisation et de l’état de santé. Mais, parmi ses 1,2 milliards d’habitants, les conditions de vie de ceux qui vivent dans les régions les plus pauvres sont encore difficiles. Bien que figurant au rang des puissances économiques, elle est encore confrontée à  la mortalité due à la malnutrition.Chaque soir, en Inde, 200 millions de personnes cherchent à s’endormir malgré les crampes que procure la faim. Chaque jour 3000 enfants meurent de faim. A Bombay, d’où nous écrit Sunny, de la communauté des Focolari, arrivent chaque jour des milliers de personnes atteintes du cancer. “Leurs familles, pendant l’hospitalisation, dorment à la belle étoile, aux abords de l’hôpital, privées de tout”. Il s’agit de situations de pauvreté alarmantes, surtout quand on pense aux grandes quantités de nourriture gaspillée, des denrées alimentaires tout à fait comestibles, carrément jetées, après les mariages, les banquets, les cérémonies, les fêtes de famille. Le Pays compte parmi les plus grands producteurs mondiaux de produits alimentaires, mais en même temps il en gaspille une bonne partie. Parmi les causes il y a aussi le dysfonctionnement du système de transport et de stockage en magasin, ainsi que celui de la “chaîne du froid”: en 2017, selon les estimations du Ministère de l’Agriculture de l’Inde, le montant des pertes résultant du gaspillage alimentaire (pas seulement en termes de produits agricoles et alimentaires, mais aussi de consommation d’eau et d’énergie) s’élève entre 8 et 15 milliards de dollars par an. Depuis 2017 l’ONG RotiBank travaille au ramassage de la nourriture écartée ou à peine préparée par des établissements, comme les hôtels et les restaurants, pour les acheminer de façon sûre vers les bidonvilles ou les personnes qui vivent dans la rue. “Roti” est un pain rond typiquement indien, un mélange d’eau et de farine complète, qu’on peut aussi faire cuire sur la pierre. Après avoir reçu en don un fourgon, la RotiBank est en train de travailler à l’augmentation du nombre de moyens et de personnes mobilisés. Parmi elles beaucoup d’enfants ou de travailleurs qui n’ont pas un salaire suffisant pour réussir à survivre. Cette action à but non-lucratif se double d’un réseau de bénévoles qui, après une journée de travail normal, prennent part au ramassage et à la distribution des restes de nourriture. “Il est essentiel – peut-on lire dans la présentation de cette initiative – de réorienter l’excès de nourriture parfaitement comestible et destinée à la poubelle vers les personnes qui en ont réellement besoin”. Sunny précise: “ Nous avons décidé d’aller sur le terrain et de faire une campagne de sensibilisation pour soutenir cette ONG. Environ 45 personnes de la communauté du Focolare de Bombay se sont mises à disposition pour servir les repas. Ce fut aussi l’occasion de vérifier notre propre façon de faire nos achats et de comprendre que chaque jour nous pourrions mettre de côté quelque chose pour permettre à ces familles de manger. Il était émouvant de voir combien de personnes attendaient de recevoir un peu de quoi manger. Un des participants a dit:” Je suis heureux d’être venu faire cette expérience. Je n’oublierai jamais l’expression des visages des personnes qui faisaient la queue” Nous devrions peut-être tous les voir.   Chiara Favotti  

L’Esprit Saint, âme de l’Eglise

L’Esprit Saint, âme de l’Eglise

Ils ont choisi la Suède pour son impact profond dans le cheminement œcuménique. Les 40 évêques de différentes Eglises chrétiennes, amis des Focolari se réuniront du 6 au 9 novembre prochain. La rencontre se déroulera deux ans après la précédente de Lund qui a donné une nouvelle impulsion au dialogue œcuménique : dans la déclaration commune signée par le pape François et l’évêque Munib Younan, alors président de la Fédération Luthérienne Mondiale. On peut y lire entre autre : « Nous nous engageons à témoigner ensemble de la grâce miséricordieuse de Dieu, rendue visible en Christ crucifié et ressuscité. Nous nous engageons à grandir par la suite dans la communion enracinée dans le baptême, et en même temps nous essayons d’effacer les obstacles restants qui nous empêchent de retrouver la pleine unité conforme à la volonté du Christ qui désire que nous soyons une seule chose, afin que le monde croie (cf Jn 17,22) ». Tisser une communion qui devienne témoignage est la portée de ces congrès périodiques des évêques amis des Focolari qui désirent aussi approfondir la spiritualité de l’unité née du charisme de Chiara Lubich. Après les étapes de Jérusalem, Constantinople (Istanbul), Londres, Augsbourg, Katowice et d’autres villes significatives dans le chemin œcuménique, les participants des 12 Eglises chrétiennes, venant de 18 pays se réuniront pour réfléchir sur le thème : “Le souffle de l’Esprit, l’Eglise et le monde d’aujourd’hui”. Maria Voce, présidente des Focolari, sera présente et développera le thème : « L’Esprit Saint, âme de l’Eglise, dans l’expérience et la pensée de Chiara Lubich ». D’autres thématiques dans le domaine : du défi œcuménique aujourd’hui dans les différentes régions géographiques, au sens de la réconciliation dans la culture contemporaine, au renouvellement de l’Eglise, à la synodalité. Un espace sera dédié à la commémoration commune de la Réforme (2017) et à sa signification pour les Eglises aujourd’hui. Stefania Tanesini