Mai 6, 2016 | Focolare Worldwide
Lilia et Paul parlent au nom de leurs camarades syriens. Ils vivent à Alep. Leur message, adressé aux Juniors pour l’Unité de l’Argentine, a rapidement fait le tour du monde : « Merci, nous sentons votre amour, et que vous partagez notre souffrance même si vous êtes loin. Nous, Juniors pour l’Unité de la Syrie, vivons dans trois villes : Damas, Alep, Kfarbo (proche de Hama). Nous sommes 125. Ici à Alep nous sommes 25. Nous étions beaucoup plus nombreux avant, mais à cause de la situation beaucoup d’amis ont dû émigrer ». C’est l’histoire de Myriam, partie en Belgique. Elle ne voulait pas parce que toutes ses amies sont restées en Syrie, mais elle a dû suivre sa famille. « Un moment que nous aimons beaucoup est le Time Out à midi. Nous essayons de prier non seulement entre nous, mais aussi avec nos parents et amis. L’un de nous l’a proposé à un ami musulman, alors à midi maintenant, chacun prie dans son cœur, selon sa religion. Nous voulons vous le proposer à vous aussi, pour que la paix arrive non seulement en Syrie mais dans le monde entier. Nous vous aimons ! ». Au Liban la Semaine Monde Uni commence par la protection de l’environnement, avec une action écologique de nettoyage des plages, en partenariat avec #Recycle Lebanon et les Scouts. Le thème tient à cœur aux Jeunes pour un Monde Uni libanais, qui étaient déjà descendus dans la rue dans le but de prendre soin de l’environnement dans leur pays en commençant par la capitale Beyrouth. Ils continuent par un ciné-forum et concluront par un week-end dédié aux SDF de la ville. https://vimeo.com/148599969 A Taïwan, on va courir la Run4Unity, dans le nord (Taipei), et dans le sud (Kaohsiung). A Taipei le vice-président y a même participé. Alors qu’au Asie du Sud-Est on prépare un rendez-vous pour les jeunes venant de nombreux pays : Thaïlande, Corée, Bolivie, Myanmar, Laos, Cambodge, Malaisie, Indonésie et Singapour, suivi à la fin du mois par un rendez-vous sportif où participeront les juniors sous le drapeau de Run4Unity. A Manilles et Cebu, dans les Philippines, une course est prévue. Nombreux sont les rendez-vous en Inde, qui en 2015 a été le centre de la Semaine Monde Uni ; à Bangalore un Festival International Food, avec plus de 500 jeunes, dans l’idée d’unir les cultures par le biais de la gastronomie, et participer aux soins médicaux de Salomon Ellis, un jeune gravement blessé par un accident. A Bombay, dans le cadre de la YMCA Chembur, dans un quartier de la métropole, concours de peintures murales sur le thème de la paix ; en plus la Run4Unity se déroulera avec des jeux et un mini marathon. A New Delhi par contre, chez Fr Agnel Bal Bhavan à Greater Noida, 300 enfants d’un orphelinat participeront à différents jeux et sports par des messages sur la Règle d’Or. Les enfants appartiennent à différentes religions : hindoue, chrétienne, musulmane et sikh. Ils viennent de diverses régions de l’Inde et du Népal, ils ont entre 7 et 17 ans. En plus, une liaison téléphonique avec le Mexique est prévue le 8 mai pour Run4Unity, puisque l’événement sportif mexicain, lieu symbolique pour la paix, se conclura justement dans le « Parco Gandhi ». A Lahore, au Pakistan, des activités dans une école tenue par les sœurs de Mère Térésa : des enfants ont été attirés par un groupe de filles animées du seul désir d’apporter un peu de joie. « Au début c’était difficile d’établir ne relation avec ces enfants, mais à la fin c’était si beau que nous ne voulions plus nous en aller, écrit l’une d’entre elles. Ces deux jours-ci j’ai beaucoup changé ». Enfin, à Medan (Indonésie) un concert pour la paix se prépare pour le 14 mai prochain dont le bénéfice est destiné à un pays en guerre. Afin de couvrir les dépenses d’organisation, ils travaillent depuis des mois en vendant des jus de fruit, en allant chanter dans des restaurants, et en cherchant des sponsors. Par leurs chansons et des témoignages, les jeunes échangeront leurs propositions afin d’être des bâtisseurs de paix au quotidien. Maria Chiara De Lorenzo
Mai 5, 2016 | Focolare Worldwide
Foto: stocksnap.io
« J’ai terminé les études d’ingénieur civile dans le département des Sciences Appliquées, mais, pour le moment je suis encore sans travail. Le 12 mai 2015, en rentrant d’une célébration de funérailles, on nous a annoncé qu’un oncle, frère de mon père, avait à peine été tué chez lui. Neuf jours après, mon père a été accusé de l’assassinat et a été arrêté. Pour moi et pour toute la famille, ce fut une très grande douleur aussi parce que nous savions très bien que notre père était innocent. Et en pensant à lui qui était dans la prison avec une telle accusation, cela nous angoissait terriblement. J’ai partagé ma douleur avec la communauté du Focolare et cela m’a réellement aidé à ne pas me sentir seule dans cette situation absurde. La communauté m’a également aidée à trouver un bon avocat qui a pris à cœur la situation, auprès des autorités compétentes. La justice a suivi son cours et un mois plus tard, mon père a été libéré. Cela a été une grande joie pour nous et la situation est retournée à la normalité. Mais au cours de l’après-midi de Noël, alors qu’ils rentraient à la maison, un jeune a touché mon père à la tête avec une pierre, en répétant plusieurs fois les coups, le blessant à mort. En même temps, deux autres jeunes ont pris et ligoté ma mère, mais grâce à Dieu, ils l’ont laissée en vie. Un enfant qui gardait les chèvres dans les environs, est tout de suite venu nous avertir. Nous avions difficile à le croire, mais nous sommes quand même allés voir avec mes frères ce qui s’était passé. Le trouvant agonisant, nous avons tout de suite porté notre père dans un local de la Croix Rouge où, malheureusement il est décédé peu de temps après. La matinée suivante, ma mère est allée au poste de police où elle a dénoncé ces jeunes qu’elle avait reconnus. Ainsi, ils ont été arrêtés. Depuis ce jour-là cependant, les parents de ces jeunes ont commencé à proférer des menaces : si elle n’allait pas les faire libérer, elle et mes frères seraient tués. Ma mère a tout de suite porté plainte au tribunal résidentiel, mais malgré cela, après trois semaines, les jeunes étaient libérés ! Et comme si cela ne suffisait pas, leurs parents ont diffusé la nouvelle disant qu’ils avaient donné de l’argent à ma mère pour qu’elle retire sa plainte. C’était naturellement du pur mensonge. Bouleversés par la douleur de la perte du papa, oppressés pour ce qui était en train de se passer, ma mère et nous les enfants étions en proie à la peur et pleins d’interrogations. Nous ne savions pas quoi faire. Un jour, je suis allée au Focolare. Écoutant un discours de Chiara Lubich: « L’amour est la clé de l’unité, la solution à tous les problèmes ». Je suis rentrée à la maison plus soulagée. Le soir-même, j’ai senti que Dieu me demandait de pardonner aux assassins de mon père et d’aider ma famille à faire de même. J’ai partagé cette pensée avec ma mère et elle aussi, avec le temps, a réussi à leur pardonner. Et mes frères et sœurs également. En nous règne maintenant la paix. Nous prions ensemble pour les personnes qui ont directement ou indirectement tué mon père afin que ce soit Dieu lui-même qui les convertisse. Seuls nous n’aurions jamais réussi à le faire. Les prières de la communauté nous ont aidés à le faire et celle-ci continue toujours à nous soutenir afin que nous réussissions à voir ces personnes, chaque jour, avec un regard nouveau ». (A.M.N. )
Mai 4, 2016 | Focolare Worldwide
Lorsque l’Equateur a été choisi pour être le siège central de la Semaine Monde Uni 2016 (SMU) personne ne pouvait imaginer que le 16 avril ce pays d’Amérique du Sud aurait été frappé par un des plus graves tremblements de terre de ces dernières années : 660 morts, 4600 blessés, 22000 personnes déplacées. « Ce furent des moments vraiment terribles, se souvient Hermina, une Jeune pour un Monde Uni équatorienne. A ce moment-là, des milliers de familles se sont retrouvées sans toit, mais la solidarité du monde entier nous a émus et nous a fait sentir que nous n’étions pas seuls ! ». Dans ce contexte d’urgence humanitaire, les actions de la Semaine Monde Uni prennent une nouvelle orientation : « Nous pensions ne plus faire le Festival pour la paix (prévu pour le samedi 7 mai), mais nous avons compris ensemble que nous devons avancer, être des sources de lumière, une réponse pour ceux qui vivent dans la souffrance. Nombreux sont ceux qui se sentent frustrés de ne pouvoir rien faire ; nous leur donnons la possibilité d’aider », écrivent les jeunes des Focolari, qui ont décidé de redoubler leur pari : “Nous avions choisi de mettre en valeur la fraternité, et c’est d’elle que notre peuple est en train de témoigner. Nous voudrions faire en sorte que ce soit le style de vie non seulement lors de circonstances exceptionnelles, mais toujours ». Le Festival pour la Paix du 7 mai à Quito porte un titre « La solidarité est une voie pour la paix » : partage d’expériences, expressions artistiques et même récolte de fonds pour la reconstruction. « Nous voulons transmettre à nos compatriotes le message que nous n’avons qu’une seule vie et que nous devons bien la mettre à profit ». Sur la page Facebook des Jeunes pour un Monde Uni de l’Equateur (fb.com/JMUEcuador) il est possible de poster une vidéo de salutations qui témoigne de la fraternité et soit motif d’espérance. L’événement est maintenant entré dans le vif du sujet, en présence d’environ 300 jeunes d’Amérique du Sud et 60 d’autres pays : de l’Italie à la Corée, du Burundi aux Philippines. L’expérience qu’ils font n’est pas un voyage touristique, mais un voyage de « relations » : avec eux-mêmes, avec les autres, avec la nature, avec la transcendance. Une occasion pour connaître de l’intérieur les nombreuses cultures dont est composé l’Equateur aujourd’hui. Un plongeon dans l’histoire précolombienne de Quito et des communauté des Andes, prépare les jeunes à commencer leur école itinérante, avec l’aide du peuple Kitukara (enfants du soleil droit), une des communautés indigènes les plus antiques de l’Equateur, reconnue officiellement en 2003, composée actuellement de 9.000 familles. « Le cœur de notre tradition est le respect de notre Mère la Terre », explique Sami, le sens de la communauté est tout aussi fort : « Lorsque quelqu’un arrive, il est accueilli comme s’il faisait partie de notre famille depuis toujours. Parce qu’accueillir les autres, c’est nous accueillir nous-mêmes ». Les deux routes du voyage nous font parcourir 1200 km (du 1er au 6 mai). A chaque étape, une nouvelle richesse à découvrir, une caractéristique, un cadeau spécial. De la Sierra à la Costa : à Esmeralda, avec la communauté ancestrale des Chachis, l’origine de la musique et de la danse du peuple Afroesmeraldeño; à Otavalo avec la communauté d’Agato et Gualapuro, on apprendra l’art du don selon l’antique philosophie de la vie. De la Sierra, à l’Orient, jusqu’à toucher l’Amazonie. A Puyo, première étape de cette route, la communauté indigène des Shiwacocha, a attendu les jeunes pendant des heures, les accueillant par des danses, des chants et… en leur donnant à chacun un nom Kichwa. C’est un moment qui veut dire rencontre entre cultures : à partir de ce moment la communauté fait la fête chaque fois que ce nouveau nom est prononcé solennellement. On apprend le sens très important des responsabilités vis-à-vis de la création, l’attention aux espaces d’écoute de l’autre. La route continue sur Tungurabua, où les jeunes leaders de Kisapincha montreront la valeur du travail en équipe des « MINGAS » et enseigneront à communiquer avec la nature, et Bolivar, où aux Marais Salants de Guardanda, les jeunes seront témoins du fruit du travail et de la coopération entre divers groupes ayant comme but un modèle économique de développement plus respectueux de la nature et des producteurs. Six jours d’un véritable échange de dons entre cultures : l’expérience faite sera présentée au cours du Festival pour la Paix, le 7 mai, comme témoignage de la richesse de la vie en harmonie avec les différentes cultures.
Mai 3, 2016 | Focolare Worldwide
« Un homme de grande stature morale et d’une culture exceptionnelle : c’était un privilège de l’avoir connu ! » De nombreux échos arrivent de tous les coins du monde à l’annonce de son départ. Des personnes, pleines de gratitude, témoignent que chaque rencontre avec Azir a été un « moment de Dieu ». Né au Kosovo, enseignant, marié et père de trois enfants, Azir Selmani (9.5.1947 – 17.4.2016) est le premier musulman qui adhère aux Focolari à Skopie (en Macédoine, où il a dû déménager pour des motifs politiques). “ En 1990 – raconte-t-il lui-même – dans ma classe tous étaient musulmans, sauf un qui était catholique et que j’ai senti le besoin de protéger. En reconnaissance ses parents m’ont invité à la mariapoli en Slovénie. J’étais parmi eux et je me demandais : qui sont ces personnes ? J’ai essayé d’ouvrir un peu plus mon cœur et petit à petit l’amour m’a changé. Le dernier jour j’ai pris mon courage à deux mains et dans cette salle, face à 300 personnes, j’ai admis que grâce à eux j’avais rencontré l’amour, le Dieu Un, le Tout-Puissant ! À la lumière de Dieu j’ai vu mon passé parsemé d’échecs. Je regrettais pour toutes les générations d’élèves à qui j’avais expliqué que dans le monde la force la plus grande était la puissance atomique, alors que maintenant j’étais convaincu que cette force était l’amour. Petit à petit une nouvelle vie s’est ouverte devant moi. J’ai commencé à lire le Coran et à connaître Dieu. J’ai essayé de transmettre ma découverte aux collègues et amis et très vite nous avions une vingtaine de musulmans qui voulaient suivre le mouvement. » Azir ouvre sa maison pour les rencontres, toujours disponible au dialogue et à donner son témoignage, à s’offrir pour la traduction des textes de Chiara Lubich pour les amis albanais. Frappées par le témoignage d’Azie et de Behije sa femme, des couples avec de grosses difficultés relationnelles s’adressent à eux et avec délicatesse ils les accompagnent vers la réconciliation. Azir et Behije participent aux diverses rencontres interreligieuses du mouvement, dans leur pays et au niveau international, durant lesquels Azir établit des rapports d’unité et d’amitié avec des personnes du monde entier. A Rome il a aussi l’occasion de connaître personnellement Chiara, à qui, même par la suite, il communique ses sentiments les plus profonds. Des lettres précieuses qui commencent par : « Très chère maman, je t’écris avec joie et liberté… je ne pourrais te remercier suffisamment… ». Dans une de ces lettres il lui confie : « Pendant le dernier Ramadan je lisais attentivement le Coran et l’Evangile. Je suis toujours plus convaincu que l’islam et le christianisme cachent un trésor commun à découvrir si l’on a de la bonne volonté et l’amour ». En 2007 il adhère immédiatement à l’invitation de Chiara à faire, avec elle et entre les musulmans du mouvement, le pacte de l’amour réciproque « de manière à pouvoir expérimenter – souhaite Chiara Lubich – la présence de Dieu parmi nous. Et Lui nous guidera sur la voie de l’unité. En voyant les effets de ce dialogue courageux et riche de communion qui se pratique dans le mouvement, Azir témoigne : « Je peux dire que le rêve de Chiara est en train de se réaliser ». Il ne se contente jamais de la médiocrité et la diversité ne nous fait pas peur. Et même il veut l’affronter, étant convaincu de trouver partout la semence de la Vérité. A l’occasion d’un symposium interreligieux qui s’est déroulé à Rome en 2014, Azir réussit à saluer personnellement le pape François : « Le rêve de ma vie s’est réalisé ! », a-t-il commenté tout joyeux Les six derniers mois Azir se battait contre la maladie, sans jamais cesser de vivre pour l’unité. Et, mettant à profit sa très fine sensibilité pour l’autre, il n’évite jamais une visite qui chaque fois devient un moment sacré. Ses paroles sur la Liberté, l’Essentiel, l’Eternité, sur la Vérité – valeurs dont il a toujours été un chercheur authentique – restent indélébiles dans les cœurs de ses interlocuteurs. Ce « maître du dialogue », au regard profond et aux larges horizons, avec son âme riche de poésies, nous laisse un bon nombre de lettres, d’écrits, de poésies sur la miséricorde, sur Marie de Nazareth dans l’islam et sur les points de rencontre avec le christianisme.
Avr 30, 2016 | Focolare Worldwide
EdU (EducationUnité), groupe interdisciplinaire et international d’étude dans le domaine pédagogique et éducatif, s’est retrouvé en Espagne (Centre Mariapolis Luminosa, à Madrid) pour un séminaire ayant pour thème central l’inclusion. Educateurs du Brésil, de la Croatie, de l’Italie, du Kenya, du Burundi, de la Slovénie, de la Corée, de la Pologne, du Portugal et bien évidemment de l’Espagne, ont travaillé sur trois grands thèmes : les relations, la communauté, l’art et le sport. Le Séminaire, grâce à la transmission en direct sur le net, a été suivi par plusieurs pays dans le monde, notamment par le Bénin, avec des contributions données par l ‘ Argentine, le Mexique, et les USA. Intéressantes et stimulantes, les contributions qui ont donné un contexte aux expériences de milieux très différents : le ”dé de l’art d’aimer”, mis en pratique au Burundi ; les rapports construits dans l’École ‘Raggio di Sole ‘(Croatie), l’Asociación Autismo Sevilla (Espagne)…ou les effets de l’éducation dans la communauté et de la communauté dans l’éducation. En Argentine, par exemple, on porte de l’avant une école dans une communauté aborigène. Résultat : c’est l’école qui récupère les traditions de ces cultures séculaires qui risquent de disparaître, à travers des ateliers pour les orfèvres, par la construction de métiers à tisser et d’instruments de musique. La variété des expériences présentées a été un des points forts d’un séminaire pensé comme laboratoire : ‘‘ici, je vois qu’il y a beaucoup de personnes qui travaillent pour les mêmes objectifs”, a dit une des participants qui ne s’est plus sentie seule à lutter. On a créé en effet, un réseau encore plus ample et, en même temps, plus serré parmi les participants, dans la certitude que ”le vrai travail commence maintenant”. Cela fut aussi une occasion pour connaître quelques projets internationaux comme Living Peace, Scholas Occurrentes et Sportmeet. Comme contribution du monde de l’art à l’éducation, la photographe et éducatrice Concha Casajús a montré quelques-unes de ses œuvres dans un DVD qui dénonce les abus sexuels au Congo. Pour conclure, les participants sont partis encore plus convaincus que l’inclusion est un style de vie, une nécessité dans un monde aussi complexe et diversifié comme il l’est actuellement ; et en particulier que l’éducation inclusive est une priorité dans tous les milieux. Le Séminaire a été précédé par un Symposium, le 22 avril, et s’est déroulé au sein de l‘Université Complutense de Madrid. Celui-ci également dédié à l’éducation inclusive, a été introduit par le Recteur de l’Université Nationale de l’Éducation à distance, Alejandro Tiana. Kishore Singh, Rapporteur Spécial des Nations Unies sur le Droit à l’Éducation, s’est rendu présent par un message de soutien à l’événement. Prochain rendez-vous de l’EdU, prévu pour les 3 et 4 juin en Pologne, durant la Conférence interdisciplinaire internationale à l’occasion du 20 ème anniversaire de la remise du doctorat h.c. à Chiara Lubich, en Sciences Sociales de l’Université Catholique de Lublin ”Jean-Paul II”.
Avr 29, 2016 | Focolare Worldwide
« En République Démocratique du Congo – commence Micheline que nous rencontrons à Castel Gandolfo (Rome) en marge du congrès OnCity organisé par les Focolari – les différences sautent aux yeux. Il existe plus de 400 tribus et ethnies, au point que d’une ville à l’autre non seulement les habitudes alimentaires changent mais aussi les dialectes qu’on peut dénombrer à plus de 800. Et de surcroît, dans la seule ville de Goma, ma ville, il existe plus de 200 églises de confessions chrétiennes différentes, mosquées musulmanes et autres formes de culte ». Quand la différence ethnique et religieuse a-t-elle commencé à créer des problèmes ? Durant la dictature du président Mobutu les souffrances de la population du point de vue économique, culturel et même politique étaient devenues trop grandes. La conception de « qui est l’autre », avec sa langue et sa culture, a été manipulée par les idéologies qui ont abouti à considérer la culture de l’autre comme un facteur à éliminer. C’est ainsi qu’en 1992 la guerre a commencé dans les villages contre l’ennemi qui était la tribu d’en face. Ceux qui ont aujourd’hui moins de 24 ans ne peuvent pas savoir ce qu’est la paix parce qu’ils n’ont vu que la guerre et les ravages qu’elle provoque. Nous avons tous, de fait, perdu quelqu’un de cher. Mais la guerre n’a pas détruit nos cultures. Elles existent encore dans toute leur beauté. Nous, jeunes, qui essayons de vivre la spiritualité de l’unité, nous voulons retrouver les liens qui nous unissent et qui font que nous sommes complémentaires les uns des autres ». Tu es engagée dans un mouvement de jeunes qui veulent la paix au Congo, de quoi s’agit-il ? « C’est un mouvement d’action formé de jeunes congolais. Nous rêvons d’une société où la dignité de la personne et la justice sociale soient respectées. Notre pays est riche mais ses habitants sont pauvres. Nous voulons participer activement à la construction du Congo. Nous sommes convaincus que le changement doit partir de nous congolais sans distinction de tribu, de religion, de langue. En ce sens nous travaillons pour conscientiser la population sur son potentiel et sur ses devoirs. Moi-même, en m’engageant activement dans des actions pour favoriser le changement, je me sens plus forte, plus partie prenante. Grâce à l’accès aux informations et à l’amitié avec les gens des diverses tribus, j’ai compris que dans tous les groupes on trouve des bons et des méchants, dont certains ont pu être des leaders qui ont instrumentalisé la haine au service du pouvoir ». Quelle est votre apport spécifique en tant que mouvement de jeunes ? « Nous essayons de faire connaître aux gens la vérité sur les faits et la vie du pays. Par exemple : nous avons dénoncé un massacre sur lequel le gouvernement n’a fait aucune enquête pour découvrir les coupables, ni essayé de protéger la population de la région qui avait été touchée. Nous organisons des discussions sur des thèmes importants comme la paix, le rôle de la communauté internationale, celui de nous jeunes, en essayant de jeter les bases pour construire ensemble notre futur. Nous voulons diffuser la conviction qu’on peut trouver les solutions en collaborant tous ensemble. Pour nous jeunes, il est difficile de comprendre les raisons de la spirale de violence qui a dévasté le pays pendant de longues années. Pour les jeunes il est plus facile de comprendre que l’appartenance tribale est un des nombreux aspects de l’identité des personnes. Le message que nous voulons faire passer est que nos diversités respectives ne doivent pas être considérées comme un motif de division mais comme un facteur positif qui enrichit l’humanité ».