Mouvement des Focolari

Margaret Karram : retrouver le chemin du respect des droits de l’homme par le dialogue et la réconciliation

La déclaration de la présidente du mouvement des Focolari suite à l’explosion de graves violences en Terre Sainte le 7 octobre 2023 : “Justice, dialogue et réconciliation, outils indispensables pour construire la paix”.

Rome, le 8 octobre 2023

Il n’y a pas de mots pour exprimer la tristesse infinie que j’ai dans le cœur pour les populations d’Israël et de Palestine ; pour les morts, les blessés, les personnes retenues en otage, les disparus et leurs familles que la dernière et très grave flambée de violence a provoqués sur ma terre. C’est avec une foi profonde, avec l’ensemble du Mouvement des Focolari, que je m’unis à l’appel du pape François, à celui du Patriarcat latin de Jérusalem, aux paroles de paix de responsables des différentes Églises chrétiennes et des leaders des Religions – en particulier de la région israélo-palestinienne – pour demander l’arrêt des armes et que l’on comprenne que, comme l’a dit le pape François à l’Angélus d’aujourd’hui, « le terrorisme et la guerre ne mènent à aucune solution, mais toute guerre est une défaite ». Dans la prière au Dieu de la Paix et de la Justice, je suis unie également à tous ceux qui, dans le monde entier, offrent prières, souffrances et actions, afin que la paix l’emporte sur la haine et la terreur. Je remercie en particulier ceux qui m’ont écrit depuis des lieux de conflit, comme l’Ukraine, exprimant leur offrande et leur proximité, malgré la tragique situation dans laquelle ils se trouvent depuis plus d’un an. Engageons-nous à construire un monde fraternel et à faire tout ce qu’il nous est possible pour que ces peuples et tous ceux qui se trouvent dans les mêmes situations d’instabilité et de violence retrouvent le chemin du respect des droits de l’homme ; où la justice, le dialogue et la réconciliation sont les instruments indispensables pour construire la paix.

Margaret Karram Présidente du Mouvement des Focolari

 

Les Eglises en prière pour le Synode

La 16e Assemblée générale du Synode des évêques qui est en cours au Vatican s’est ouverte, le 30 septembre 2023, par une veillée de prière œcuménique intitulée ” Ensemble – Rassemblement du peuple de Dieu “. Promue par la communauté de Taizé en collaboration avec le Secrétariat du Synode des évêques, le Vicariat de Rome, le Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens et le Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, elle a été conçue et réalisée par des représentants de diverses Églises chrétiennes. Nous avons demandé à trois évêques présents : Charles May – Église anglicane d’Afrique du Sud ; Bertram Meier – Évêque catholique d’Augsbourg (Allemagne) ; Chrysostomos de Kyrenia, Église orthodoxe de Chypre. Activer les sous-titres en français https://www.youtube.com/watch?v=va9sdPxfovI&list=PLKhiBjTNojHqtFwgi5TYI3T7zRvAuOZiD

Synode : transformer le parcours en une réalité permanente

Le Synode sur la synodalité débutera le 4 octobre au Vatican et se poursuivra jusqu’à la fin du mois. Parmi les invités spéciaux figure Margaret Karram, Présidente du Mouvement des Focolari. Nous sommes au seuil de l’étape universelle du Synode 2021-2024 sur la synodalité. Samedi 30 septembre 2023, la place Saint-Pierre à Rome réunira des milliers de personnes de différentes Églises chrétiennes pour la Veillée œcuménique « Ensemble – Rassemblement du Peuple de Dieu », organisée par la communauté de Taizé en collaboration avec le Secrétariat du Synode des évêques, le Vicariat de Rome, le Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens et le Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie. Les jeunes seront les protagonistes de cet événement. Au terme de ce temps de prière et de célébration, les 464 participants à l’assemblée synodale se rendront à Sacrofano, près de Rome, pour une retraite spirituelle jusqu’au 3 octobre. Ils reviendront au Vatican pour l’ouverture solennelle du Synode avec la messe célébrée par le pape François, le mercredi 4 octobre. Tout de suite après, les cardinaux, les évêques, les religieux et les laïcs qui participeront au Synode commenceront leurs travaux dans la Salle Paul VI. Quatre semaines au cours desquelles les membres participeront à des assemblées plénières, des cercles mineurs, un pèlerinage et des moments de prière et de liturgie jusqu’au 29 octobre. La Présidente des Focolari, Margaret Karram, qui fait partie des neuf invités spéciaux, a envoyé un message à tous les membres du Mouvement dans le monde entier, exprimant ses sentiments sur cette étape historique dans l’Église catholique : « Je ne vous cache pas l’émotion que je ressens, mais j’ai surtout la grande joie de pouvoir participer en personne à ce moment de grâce, consciente que j’emmène avec moi chacune et chacun des membres du Mouvement des Focolari, ce qui est aussi une grande responsabilité. » « Je suis sûre – poursuit-elle – que beaucoup d’entre vous ont déjà vécu quelques étapes du chemin synodal dans leurs Églises locales et ont déjà expérimenté quelques fruits de ce parcours, comme de nouvelles occasions de dialogue qui conduisent à une communion et à une participation plus profondes et élargies. (…) Dans cette prochaine session, nous sommes encore plus appelés à “marcher ensemble” en tant que “peuple de Dieu”, afin que cela devienne une réalité permanente et quotidienne dans notre vie, pour le bien de l’Église et de l’humanité. » Tout cela – explique-t-elle encore -, a fait naître dans mon cœur un grand désir : celui de nous engager, en tant que Mouvement des Focolari, à nous améliorer, à faire un pas de plus, à renforcer et à affiner nos liens d’unité, à être des bâtisseurs de fraternité dans tous les milieux où nous vivons ou travaillons. » Et elle conclut par l’appel adressé à tous d’accompagner par la prière « cette nouvelle saison de l’Église riche de promesses » : « Je vous demande la chose la plus importante : prier ! “Sans la prière, il n’y aura pas de Synode”, a dit le Pape François. Et le Secrétaire général, le Card. Grech, le répète aussi, encourageant tous à prier avec foi et sérieux. Il s’agit de se mettre à l’écoute de Dieu, avec ce recueillement qui lui laisse de la place et qui permet à nos cœurs et à nos esprits d’être éclairés par Sa lumière. (…) Faisons-le nous aussi en tant que membres du vaste peuple qui, dans le monde entier, prie et offre, afin que le Synode – dont le protagoniste est l’Esprit Saint – puisse porter les plus grands fruits pour l’humanité d’aujourd’hui et de demain. »

 Carlos Mana

Rencontres méditerranéennes : Marseille, mosaïque d’espérance

Rencontres méditerranéennes : Marseille, mosaïque d’espérance

Les Rencontres méditerranéennes se sont récemment achevées à Marseille (France), ville mosaïque de peuples et de cultures. Un événement qui, dans le dialogue, trace de nouveaux chemins d’espérance avec un regard renouvelé sur l’avenir.   « Qu’est-ce qui est ressorti de l’événement de Marseille ? Un regard sur la Méditerranée que je définirais comme simplement humain, un regard ni idéologique, ni stratégique, ni politiquement correct, ni instrumental, non, un regard humain, c’est-à-dire capable de tout rapporter à la valeur première de la personne humaine et à sa dignité inviolable. Et en même temps, un regard d’espérance est apparu ».

Foto: © Chiara Barbaccia

Ce sont les paroles que le Pape François a prononcées lors de l’audience générale du 27 septembre 2023, concentrant sa méditation sur le récent Voyage Apostolique à Marseille en conclusion des « Rencontres méditerranéennes » qui se sont déroulées dans la ville française du 17 au 24 septembre 2023. Une véritable « Mosaïque de l’Espérance », comme l’annonçait le titre de l’événement organisé par l’Archidiocèse de Marseille, qui a rassemblé des Évêques, des Maires, des Responsables religieux, des théologiens du bassin méditerranéen et des jeunes des cinq rives du Mare Nostrum, dans un dialogue ouvert sur l’avenir et sur les nombreux défis à relever. Dans le sillage des deux rencontres précédentes, celle de Bari en 2020 et celle de Florence en 2022, Marseille, avec son histoire, son port et son essence multiculturelle et multireligieuse, est devenue la promotrice de ce voyage à travers des tables rondes, des rencontres de réflexion et de prière, des spectacles artistiques et culturels de toutes sortes dans le but, comme l’a dit le Pape François lors de l’Angélus du dimanche 17 septembre, de « promouvoir des chemins de paix, de collaboration et d’intégration avec une attention particulière au phénomène migratoire ».

Foto: © Chiara Barbaccia

Et c’est l’un des thèmes les plus abordés dans les débats entre les jeunes présents, comme le raconte Chiara Barbaccia, 28 ans, diplômée en criminologie, qui se prépare à devenir éducatrice dans les prisons, fille d’une île italienne, la Sicile, la porte de l’Europe : « A une époque où nous sommes bombardés par une communication médiatique qui nous donne l’impression d’être envahis, nous sommes appelés à ne pas oublier qu’il s’agit de personnes qui quittent leur pays parce qu’elles y sont forcées et non par plaisir. Nous devons également garder à l’esprit la valeur de l’accueil, l’atout qui nous permet de rester humains ». Des propos qui ne restent pas à l’état de pensées mais qui, une fois partagés, prennent forme. En effet, Chiara fait partie des 70 jeunes de 25 à 30 ans qui, représentant la Méditerranée et ses multiples visages, ont rencontré les Évêques des cinq zones géographiques de cette mer, dans un moment d’interaction en plein style synodal : « Je fréquente la paroisse des frères franciscains de Sant’Antonino à Palerme, raconte-t-elle, et, dans un but d’échange et de croissance mutuelle et grâce à mon amitié avec les Focolari de ma ville, je suis ici à Marseille ». Les jeunes présents à la table ronde à laquelle j’ai participé venaient d’Ukraine, de Bosnie, de Terre Sainte et d’Algérie. Un regard sur les différentes perspectives de la Méditerranée. Je leur ai parlé un peu de mon expérience et de ce que nous faisons pour l’accueil et plus encore. Ce qui manque pour que cette mer soit vraiment le “mare nostrum” de tous, de la communauté, c’est l’idée partagée du bien commun, l’idée que tout ce qui “bouge” en elle n’appartient pas plus à une nation plutôt qu’à une autre mais est un patrimoine commun qu’il faut valoriser et non pas “faire échouer” ou, pire, “faire couler”. Des migrations à la crise climatique, de l’intégration à la crise géopolitique et à la violence des guerres, la voix de ces nouvelles générations qui ont animé et coloré la ville de Marseille est forte. Les jeunes sont des “phares”, comme les a appelés le Pape dans son discours de clôture des Rencontres, le 23 septembre, « ils sont la lumière qui indique le chemin de l’avenir » et il est important de leur offrir des espaces de rencontre où ils peuvent être guidés pour fraterniser et ouvrir leurs oreilles à l’autre, comme ce fut le cas à l’Œuvre de jeunesse Joseph Allemand Saint Savournin, où un grand nombre de lycéens et lycéennes de la ville, répartis en groupes, ont participé aux “salons” organisés autour d’un thème pour discuter et partager des défis et des projets sur la Méditerranée.  Parmi les animateurs venus de différentes régions, en particulier d’Italie, il y avait également un groupe du mouvement des Focolari qui, avec d’autres réalités, a contribué à cet échange. Chaque salle a été un voyage : vers l’inclusion, vers le respect de la diversité des autres confessions, vers la liberté des femmes dans les différentes cultures, vers la danse et l’art, capables d’abattre les barrières et d’être un instrument d’accueil. Un voyage de sensibilisation au thème de la reconversion de l’industrie de la guerre, raconté par les jeunes de WarFree – Lìberu dae sa gherra, l’association qui vise à une reconversion éthique de la Sardaigne (une île italienne) à travers une économie de paix tournée vers le monde ; un réseau d’entreprises qui se proposent comme une alternative aux industries de l’armement et de la pétrochimie et une nouvelle économie civile qui offre un travail digne au territoire, en favorisant l’imbrication de la paix et du développement durable. « Ces industries en Sardaigne représentent la plus grande exportation de la Sardaigne et dans un pays où le travail est rare, il est important que les gens sachent pour quoi ils travaillent, qui gagne de l’argent grâce à ces exportations et quelles en sont les conséquences – déclare Stefano Scarpa, l’un des partenaires de Warfree, qui a participé au projet depuis le début -. C’est pourquoi les Rencontres méditerranéennes sont une opportunité. Ce serait bien de pouvoir parler non seulement de Mare Nostrum mais aussi de globalité, d’un dialogue constant qui veut trouver des similitudes entre les difficultés de chaque pays et des réponses ». « L’Eglise joue un rôle très important dans les territoires et dans le dialogue avec les autres Eglises et les autres religions. C’est là qu’il faut encourager la participation de tous », ajoute Maria Letizia Cabras, jeune Sarde membre des Focolari qui collabore avec Warfree, « afin qu’un discours au niveau territorial soit également appliqué au niveau méditerranéen, à travers des projets et des événements qui concernent tous les pays ».

Maria Grazia Berretta

Évangile vivant : être contaminé

Observer les gestes d’amour des autres engendre parfois une tension qui, comme des aimants, nous attire, adoucit notre cœur et éveille en nous le désir de  « participer », de faire la même chose. Ce fait ne passe pas inaperçu et peut contaminer véritablement beaucoup de monde. Poèmes pour la mère Les relations avec ma mère n’ont jamais été faciles. Elle critiquait ma foi, estimant que je me berçais d’illusions. Après mon départ de la maison, j’étais plutôt en relation avec mon père qui équilibrait sagement la situation. Un jour, il m’a appelé pour me dire que ma mère était à l’hôpital pour une maladie grave. En allant lui rendre visite, j’ai pensé à ce qui pourrait lui faire plaisir. Je savais qu’elle aimait les poèmes d’Attila József et je m’en suis procuré un livre audio. Ma mère n’était plus la même, elle était transformée par le chagrin. Mais dès qu’elle a commencé à écouter ces poèmes, ses yeux sont devenus aussi brillants comme s’il s’agissait d’un rêve. Mes visites ultérieures sont donc devenues une découverte ou une redécouverte de notre poète national, mais c’était une grande joie pour moi de voir qu’elle avait aussi fait participer d’autres malades à la lecture ou à l’écoute des poèmes. Grâce à ce geste de charité à leur égard, j’ai eu l’impression de connaître une autre personne :  « Tu m’as appris qu’il faut aimer tout le monde  », a-t-elle commenté. Et moi ? J’ai accueilli son dernier souffle serein et confiant. (L.M.L. – Hongrie) Trois fois par jour Dans les dépenses habituelles de notre budget familial, nous avions prévu une somme à mettre à la disposition de personnes dans le besoin. Seulement, ce jour-là, nous n’avions pas pu le réaliser car nous avions beaucoup de dépenses. C’était une vraie souffrance pour nous. Soudain, nos deux fils sont arrivés avec leurs porte-monnaies et, devant nous, ils ont versé tout le contenu, toutes leurs économies, sur la table. Mais cela ne s’est pas terminé là: lorsque la grand-mère est venue nous rendre visite et que les enfants lui ont raconté ce qu’ils avaient fait. Elle nous a regardés d’un air perplexe :  « Mais comment aidez-vous les autres quand vous êtes vous-mêmes en difficulté ?  » Avant que nous ayons pu répondre, le plus jeune a sauvé la situation :  « Mais grand-mère, on mange trois fois par jour  » ! Sur cette phrase, la sérénité est revenue et quelques jours plus tard, la grand-mère est revenue tenant une enveloppe :  « C’est ma contribution, je la mets en commun avec vous… Après tout, moi aussi je mange trois fois par jour ! » (L.R. – Italie)

Édité par Maria Grazia Berretta

(extrait de Il Vangelo del Giorno, Nouvelle Citée, Année IX – No.1 septembre-octobre 2023)

Sportmeet pour un Monde Uni : retrouver les racines des valeurs authentiques

Le 10ème congrès international de Sportmeet pour un Monde Uni s’est récemment tenu à São Sebastião, au Brésil. 20 ans après sa naissance, il continue de promouvoir une culture et une pratique du sport capables de contribuer à la paix, au développement et à la fraternité universelle. Un réseau mondial de sportifs, d’opérateurs et de professionnels du sport, d’hommes et de femmes de tous âges, cultures, ethnies, langues et religions qui vivent l’activité physique et sportive comme une réalité importante et positive pour la croissance intégrale de la personne humaine et de la communauté ; des personnes animées par le désir de contribuer, à travers le sport, au développement, à la paix et à la construction d’un monde plus uni. Telle est la mission de Sportmeet for a United World, expression dans le monde du sport de ce renouveau spirituel et social que le mouvement des Focolari veut contribuer à mettre en œuvre. Représentée aux Nations Unies par New Humanity, une ONG accréditée auprès de l’UNESCO, cette réalité a célébré son 20ème anniversaire il y a un mois à São Sebastião, au Brésil, où s’est tenu le 10ème Congrès international de Sportmeet pour un Monde Uni. Federica Comazzi, présidente et coordinatrice internationale, nous en parle. Federica, qui a participé à cette réunion et comment les activités ont-elles été réparties ? Quels étaient les objectifs et les thèmes abordés ? Le congrès a été construit en collaboration avec Ecoone, le MPpU (Mouvement Politique pour l’Unité) et la municipalité de São Sebastião (Brésil) qui, par l’intermédiaire du département des sports, a mis à disposition le théâtre municipal, le logement et le transport. En collaborant avec Ecoone et MPpU, Sportmeet s’est senti soutenu : le programme a été enrichi par leurs apports, ils se sont occupées des relations avec les autorités politiques et académiques et ont offert une contribution importante dans la rédaction du manifeste final signé à la fin de l’événement. L’objectif était de lancer un processus de refonte du sport dans une perspective socio-environnementale, à partir d’une réflexion sur les ombres et les lumières du sport contemporain, éclairée par un principe commun à différents peuples de différentes parties du monde : le Bien Vivre (Teko Porã en guarani, la langue des peuples indigènes présents sur le territoire de São Sebastião et dans d’autres parties de l’Amérique du Sud). Le congrès a réuni une centaine de personnes issues de huit institutions actives dans les domaines de l’éducation, du traitement des addictions et de la promotion sociale dans les banlieues des grandes métropoles et villes du Brésil, d’Argentine et de Colombie. Le programme s’est articulé autour de la présentation de plusieurs communications. Les après-midis étaient consacrés à des activités pratiques et à une étude approfondie de la culture locale. “Le sport, qui contribue à construire la fraternité entre les hommes, peut-il aussi contribuer à améliorer l’existence humaine d’un point de vue socio-environnemental ?” C’est l’une des questions qui a été au cœur du congrès. Après avoir observé la nature et la réalité locale au Brésil, quelle a été la réponse apportée ? Il est apparu clairement que la lutte contre la pauvreté ainsi qu’un nouveau paradigme économique (ne reposant pas exclusivement sur les paramètres quantitatifs de la croissance) s’imposent non seulement par nécessité, mais aussi comme une urgence. Dans ce contexte, il est apparu très clairement que le jeu et le sport constituent une force irremplaçable avec un potentiel énorme en termes de promotion humaine et de diffusion d’une culture de partage des ressources, éléments de base d’une écologie intégrale qui peut sauver l’humanité des désastres environnementaux. La définition du Bien Vivre nous aide à comprendre comment la fraternité universelle et le respect de la nature sont liés. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un principe fermé et bien défini, puisqu’il s’enrichit du regard de tant de peuples de la terre, le Bien Vivre se définit à partir d’une triple harmonie : avec soi-même, avec les autres et avec la nature. Le sport d’aujourd’hui, le sport officiel promu par le Mouvement olympique, a trop souvent une approche basée sur l’exploitation des ressources naturelles et humaines dans un seul but : l’argent. Il y a un déséquilibre entre ces harmonies et il est clair que ce manque a conduit ce grand contenant à se vider de ses valeurs. Il est nécessaire de retrouver le sens du jeu, tel qu’il a été conçu avant le Mouvement Olympique lui-même et expérimenté dans les communautés indigènes. Il porte en lui une valeur symbolique plus profonde qui nous conduit à une meilleure compréhension de ce que nous sommes. Il est nécessaire de repenser le jeu et le sport qui n’aient pas pour objectif premier l’intérêt de l’individu et n’exploitent donc pas les ressources, mais permettent la rencontre entre les hommes, la nature et les âmes. En célébrant ces 20 ans de parcours de Sportmeet, quels sont vos espoirs pour l’avenir ? L’expérience du Brésil, première rencontre internationale après la pandémie, a mis en évidence et confirmé deux aspects de la mission de Sportmeet. Tout d’abord, la dimension académique, à réaliser avec un noyau de professeurs de différentes universités et institutions dispersées sur les différents continents qui ont trouvé une résonance dans les valeurs et les expériences de Sportmeet par rapport à leur travail. Deuxièmement et conjointement à cette première orientation, une sphère d’action visant à un changement socioculturel dans le sport et par le sport : il s’agit de mettre en réseau les personnes des différentes organisations qui ont exprimé l’intérêt et l’utilité d’un espace commun, également pour échapper au risque d’isolement autoréférentiel. L’histoire de Sportmeet a mis en évidence un élément fondamental : la culture et la vie doivent aller de pair et peuvent s’enrichir et se nourrir mutuellement.

                                                                                                                                                          Maria Grazia Berretta

https://youtu.be/NtwiaVAYPdY