Mouvement des Focolari
Trame d’amour : un projet pour cultiver les bons sentiments

Trame d’amour : un projet pour cultiver les bons sentiments

Le 12 mai, au théâtre Cuminetti de Trente (Italie), a eu lieu la cérémonie de remise des prix de la troisième édition du concours scolaire « Une ville ne suffit pas. Chiara Lubich citoyenne du monde », pour lequel 136 candidatures ont été déposées. Nous vous partageons l’interview de Cinzia Malizia, enseignante de la classe 1A de l’I.C. Camerano – Giovanni Paolo II – Sirolo (Ancona-Italie), qui a remporté le premier prix dans la section des écoles primaires. « Trame d’amour » est le titre de l’œuvre graphique-multimédia gagnante de la section primaire de la troisième édition du concours national pour les écoles 2022-2023. « Une ville ne suffit pas. Chiara Lubich citoyenne du monde », promu par le Centre Chiara Lubich en collaboration avec le Ministère de l’Éducation et du Mérite, la Fondation du Musée historique du Trentin et Humanité Nouvelle du mouvement des Focolari. Cette vidéo a été réalisée par les enfants de la classe de 1ère A de l’I.C. Camerano – Giovanni Paolo II – Sirolo di Camerano (Ancône-Italie), sous la direction de leur enseignante, Cinzia Malizia. Professeur Cinzia, comment avez-vous découvert ce concours ? Comme vous pouvez le voir sur la vidéo que nous avons réalisée, ma classe est très vivante, parfois même complexe et difficile à gérer. Malgré le fait qu’ils aient 7 ans, ils me donnent beaucoup à faire et, étant aussi un peu des enfants du Covid, j’ai remarqué une certaine difficulté à entrer dans leurs sentiments, à faire ressortir les « bonnes » choses, les bons gestes et les bonnes paroles. Je me suis demandée : « comment entrer dans le cœur de ces enfants ? » J’ai commencé à chercher des projets, des concours parmi ceux du Miur qui pourraient être utiles, surtout des figures qui pourraient servir d’exemple. C’est ainsi qu’est arrivée Chiara Lubich, une figure dont j’avais entendu parler mais que je connaissais peu. J’ai commencé à lire son histoire et, petit à petit, avec les enfants, nous avons construit un parcours dans le but de leur faire redécouvrir, avant tout, cette curiosité, cette crainte, cet émerveillement qui semblent malheureusement s’être perdus dans la société d’aujourd’hui. Sur quoi avez-vous travaillé en particulier ? Avec eux, j’ai voulu travailler beaucoup sur les émotions, comprendre ce qu’ils avaient en eux. Nous avons affronté la peur, travaillé sur la colère, sur la joie, et beaucoup d’expériences sont ressorties. Ils ont commencé à parler, à s’exprimer à leur manière, et ce qui était le point faible de ma classe s’est transformé en une véritable force. Ils ont été les premiers à comprendre à quel point cela fait du bien au cœur de « demander pardon », de dire « merci » ou « bonjour ». J’ai donc l’impression que la distance initiale commence à se réduire. Ce n’est pas que les enfants aient radicalement changé, ils sont toujours ceux qui ne tiennent pas en place, qui crient, qui ne respectent pas les règles, mais il commence à y avoir des gestes qui sont petits mais en même temps grands parce qu’ils font partie d’un cheminement fait ensemble. Chiara Lubich a été un guide, une figure rassurante, presque une « grand-mère », qui, par ses messages d’amour, d’espoir et d’exemple, a vraiment œuvré à la création d’un monde meilleur. Le simple fait de regarder l’autre avec amour, toujours, indépendamment du milieu social, de la religion, de la couleur de peau ou de la culture, les a beaucoup impressionnés. Ils en ont fait l’expérience en classe avec leur camarade musulman et c’est ce que signifie cultiver de bons sentiments, espérer une société différente. Nous, enseignants, ne pouvons pas baisser les bras. Ces enfants ont tant à donner. Comment les enfants ont-ils réagi lorsqu’ils ont appris qu’ils avaient remporté le premier prix ? Ils étaient aux anges et vraiment heureux. Nous avons travaillé pendant des mois et des mois et je pense vraiment qu’ils le méritent. Malheureusement, nous n’avons pas pu trouver les moyens de faire venir tout le monde à Trente pour la cérémonie de remise des prix. Nous avons pris contact avec certains d’entre eux, mais six enfants étaient présents, accompagnés de leurs familles qui, avec une grande joie, ont mis leurs propres moyens à disposition pour le voyage. Eux aussi ont été très heureux de ce projet, nous avons tellement travaillé ensemble qu’à la fin de l’année nous ferons une pièce de théâtre sur les émotions. Les parents eux-mêmes ont collaboré en fabriquant une grande partie des masques que les enfants porteront, et nous avons même apporté certains d’entre eux à la cérémonie de remise des prix. Notre voyage ne s’arrête donc pas là. La directrice de l’école, le Dr Flavia Maria Teresa Valentina Cannizzaro, m’a dit au début : « Professeur, ils sont si jeunes, comprennent-ils ce que vous dites ? » J’espère que oui ! Au moins ils ont entendu et entendre de bonnes choses ne fait jamais de mal. Je pense qu’il est important que les enfants comprennent qu’avant d’être capable, ce qui compte c’est d’être bon, d’avoir une bonté d’âme qui nous permet de changer les choses pour le mieux. Je pense que l’expérience de Chiara Lubich les a vraiment aidés.

Maria Grazia Berretta

Les Focolari dans le Pacifique, une seule famille

Les Focolari dans le Pacifique, une seule famille

Les îles Fidji ont été la troisième étape du voyage en Asie et en Océanie de Margaret Karram et Jesús Morán, Présidente et Coprésident des Focolari. Dans cette région du Pacifique, la spiritualité de l’unité s’est diffusée à partir de la fin des années 1960.

Bien qu’ils soient arrivés aux îles Fidji le 3 mai 2023 nous devons dire que l’étape en Océanie du voyage de Margaret Karram et Jesús Morán n’a officiellement commencé que deux jours plus tard, avec la cérémonie du “Sevusevu“, qui a rassemblé plus de 200 personnes, y compris les représentants de l’Église locale. Cette cérémonie a marqué leur entrée et celle de la délégation du Centre qui les accompagne, dans la communauté ecclésiale et sociale fidjienne.

Sevusevu” : le don de l’accueil

Isole Fiji_cerimonia del “Sevusevu”

Avec la cérémonie du “Sevusevu” – qui signifie “don” – celui qui arrive dans l’archipel est accueilli et, à partir de ce moment, il n’est plus visiteur mais fait partie de la communauté et en est membre, il peut alors fouler le sol fidjien avec tous les droits et privilèges. La Présidente et le Coprésident des Focolari ont reçu de précieuses guirlandes et la racine de Kava, un dérivé de la plante du poivre, à la signification ancestrale. Les deux “candidats” ont été présentés à la communauté par les “hérauts“, qui ont parlé en leur nom. Ils ont ensuite bu d’un seul trait la coupe de Kava et reçu le “Tabua”, une dent de cachalot ayant une signification sacrée : c’est l’objet le plus précieux de la culture fidjienne, qui leur a été offert en signe de la plus haute estime et honneur.

Les traditions dans le Pacifique : racines du présent et de l’avenir des peuples

D’emblée, on perçoit que les traditions dans le Pacifique sont des réalités vitales et actuelles ; elles ne sont pas reléguées à un passé qui n’a rien à voir avec la vie quotidienne des personnes, mais elles constituent le fondement de leur style de vie. Respect, accueil, réciprocité, solidarité sociale, un lien très profond et millénaire avec la nature, sont les valeurs que les traditions perpétuent.

« Margaret Karram, Jesús Morán et la délégation des Focolari sont arrivés à un moment particulier de la vie des îles Fidji – explique Peter Emberson, fidjien, consultant et analyste politique pour le gouvernement des îles Fidji et les Nations Unies, qui a grandi au sein du Mouvement depuis son plus jeune âge. Le gouvernement actuel est plus ouvert et plus démocratique et je vois la visite de Margaret et Jesús dans le cadre de ce processus de renouveau social et politique. Il y a deux questions qu’ici, dans le Pacifique, nous posons toujours à une délégation officielle qui débarque sur les côtes de nos îles : “D’où viens-tu ?” et “Pourquoi es-tu venu ?” Au “Sevusevu”, Margaret Karram a pris la parole devant le peuple fidjien et a offert son engagement et celui du Mouvement des Focolari pour construire, ici aussi, l’unité. C’est une réponse identitaire, qui en dit long sur la contribution que le Mouvement peut apporter à notre pays. Et cela construit la confiance. »

Une région encore trop peu connue

Isole Fiji

L’Océanie est un continent peu connu et, bien qu’il soit le plus grand du globe d’un point de vue territorial, c’est le plus petit en termes de masse terrestre. Outre l’Australie et la Nouvelle-Zélande, elle comprend la région du Pacifique, composée de 26 États nationaux et territoires. Les principaux groupes ethniques sont les Mélanésiens, les Micronésiens et les Polynésiens. Au total, la région du Pacifique compte 16 millions d’habitants et, ces 100 dernières années, les îles Fidji (près d’un million d’habitants) sont devenues le cœur politique et économique de la région, avec un contexte religieux diversifié. Le christianisme est la religion la plus représentée, suivi par l’hindouisme et l’islam. Le catholicisme est arrivé au XIXe siècle et on compte aujourd’hui un peu plus de 82 000 fidèles.

Le Père Soane Fotutata, Secrétaire de la Conférence Épiscopale du Pacifique (CEPAC), lors d’un dîner au focolare, a clarifié les défis sociaux mais aussi ecclésiaux de ce vaste territoire où l’Église catholique est présente avec 14 diocèses. Il a expliqué que la crise écologique est une menace existentielle pour les personnes et les communautés. Elle se manifeste par l’élévation du niveau de la mer, l’acidification des océans, la sécheresse, les inondations et les phénomènes météorologiques extrêmes devenus plus fréquents. Il y a également des fléaux sociaux tels que l’émigration économique et climatique, qui est en train de dépeupler de nombreuses îles ; la prostitution, l’alcoolisme, la pauvreté, auxquels l’Église locale tente elle aussi de répondre.

2022 : l’arrivée des focolares à Suva

C’est dans ce contexte ecclésial qu’il y a un an ont été ouverts à Suva, la capitale des îles Fidji, les focolares féminin et masculin. Leur présence, en effet, est aussi liée à un projet soutenu par Missio Écosse et MissioAustralie, pour collaborer à la pastorale diocésaine des jeunes confirmands et post-confirmands avec un programme visant à soutenir la transmission des richesses culturelles entre les générations. « À notre arrivée, racontent Lourdes Rank, du Brésil, et Stephen Hall, de Nouvelle-Zélande, l’archevêque nous a demandé d’être avant tout au service de l’Église et de nous insérer dans ses activités et ses projets. Nous nous sommes lancés dans la catéchèse, auprès des jeunes et dans la vie de nos paroisses. Une approche qui a été très positive : nous faisons à présent vraiment partie de la vie de l’Église et nous avons commencé à nouer des relations avec différents prêtres, religieux et laïcs. »

À cet égard, le vicaire général de l’Archidiocèse de Suva, Mgr Sulio Turagakacivi, a exprimé sa gratitude pour le service que les focolares rendent à l’Église locale. En le remerciant, Margaret Karram a déclaré : « Nous pouvons apprendre de l’Église d’ici comment vivre le processus synodal et comment maintenir la fraîcheur de la rencontre de l’Évangile avec la culture et la société locales. »

À Futuna, la première semence de la spiritualité de l’unité

Mais la première semence de la spiritualité de l’unité dans le Pacifique a été plantée à la fin des années 60 par sœur Anna Scarpone, missionnaire mariste, sur l’île de Futuna. Le premier focolare du Pacifique s’est ensuite ouvert à Nouméa (Nouvelle-Calédonie) de 1992 à 2008, accompagnant la naissance et la croissance d’une communauté locale dynamique. Aujourd’hui, les focolares des îles Fidji sont “la maison” pour toutes les communautés du Mouvement de la région Pacifique, présentes – en plus de la Nouvelle-Calédonie et des îles Fidji – à Kiribati et Wallis et Futuna, avec quelques personnes qui connaissent la spiritualité aussi en Papouasie-Nouvelle-Guinée, à Samoa et à Vanuatu.

Pour la première fois ensemble

Isole Fiji-Margaret Karram e Jesús Morán con alcuni membri della comunità dei Focolari

À l’occasion de la visite de Margaret Karram et Jesús Morán, les communautés se sont rencontrées à Suva pendant quelques jours ; cela a été leur première rencontre dans l’un des pays du Pacifique et de nombreux gestes, comme l’accueil et le fait de se mettre en valeur réciproquement, ont montré que tous étaient conscients du caractère précieux de ces journées. Pour ces peuples, se retrouver comme famille des Focolari ne signifie pas seulement vivre une communion spirituelle, mais également contribuer à la vie quotidienne – qui inclut la cuisine, la préparation de la liturgie de la Messe, les chants et les danses – en offrant chacun son propre “don” humain et culturel, qui rencontre celui de l’autre.

Ici aussi, Margaret Karram et Jesús Morán ont rencontré les focolarini et les focolarines durant une matinée de communion profonde et ont pu vivre différents moments avec la communauté, comme les repas, la Messe et de nombreux moments de dialogue en toute simplicité. Le partage des expériences leur a permis ensuite de connaître les défis et l’engagement du Mouvement dans le Pacifique. En Nouvelle-Calédonie, la communauté est engagée au service de l’Église et, au niveau social, à créer des espaces d’unité entre les différentes entités ethniques dont le peuple est composé. À Futuna et Kiribati, la Parole de Vie est centrale, générant des expériences de pardon et de réconciliation dans les familles et des projets sociaux au service des femmes et des plus démunis. À Fidji, la communauté se développe et partage avec les focolarini l’engagement au service de l’Église.

Run4Unity aux îles Fidji : cheminer ensemble

Le 6 mai était la journée du Run4Unity et Margaret Karram a donné le coup d’envoi du relais mondial depuis le Pacifique, le premier lieu du monde à voir le soleil se lever. Avec les Juniors pour un Monde Uni présents, elle a planté avec Jesús deux arbres caractéristiques des îles Fidji : « l’arbre à bois de santal et l’arbre à agrumes, qui ont besoin l’un de l’autre pour grandir », a-t-elle expliqué.

« Le bois de santal possède le parfum et le citrus, qui est un agrume, lui fournit tous les nutriments dont il a besoin. C’est un merveilleux exemple de soin réciproque qui existe dans la nature. C’est ce que les habitants des îles du Pacifique veulent nous dire à tous : la seule façon d’offrir notre précieux don, l’unité, est de cheminer ensemble, en prenant soin les uns des autres. C’est ainsi que nous pourrons transformer notre monde. »

Un message qui rappelle ce qui est peut-être la principale caractéristique de ces îles : la vie communautaire, telle qu’elle est apparue lors de la rencontre de Margaret Karram et Jesús Morán avec la communauté du Mouvement des Focolari, l’après-midi et la soirée du 7 mai. « Je suis venue ici pour être proche de vous et partager votre vie, au moins pour quelques jours », a confié à tous Margaret. « Ce que j’ai trouvé ici est très proche de mon cœur et de la culture dont je suis issue, qui encourage le respect des personnes, de leur langue et le sens de la famille. Vous aussi, vous êtes peu nombreux, mais ne vous inquiétez pas : ce qui compte, c’est de vivre l’Évangile et d’apporter l’unité à ceux que nous rencontrons. Ce que vous avez partagé ces jours-ci m’a beaucoup touchée : vous nous avez donné Jésus par votre amour, votre hospitalité et votre accueil. Mais, en vous écoutant, j’ai compris que la perle la plus précieuse que nous possédons est Jésus abandonné, pour qui nous avons tout quitté et qui est le secret pour aimer tout le monde. »

« Les expériences de pardon que vous avez racontées m’ont profondément touché », a poursuivi Jesús, « et elles témoignent du fait que vous vivez l’Évangile, car le pardon est la plus grande nouveauté qu’il contient. Le pardon n’est pas humain, seul Jésus en nous peut pardonner, et vous l’avez raconté avec une pureté unique. »

À la question de savoir ce qu’elle espère pour l’avenir du Mouvement en Océanie, Margaret a répondu en disant ce qu’elle souhaite pour le Mouvement dans le monde entier : qu’il devienne toujours plus une famille non pas repliée sur elle-même, mais ouverte, qui dialogue pour réaliser la prière de Jésus au Père, comme l’a rêvé Chiara Lubich.

Reprenant la parole, elle a ajouté : « Je voudrais encore dire que pour contribuer à réaliser l’unité, chaque pays, culture ou continent ne doit pas perdre son identité propre. Nous devons rester nous-mêmes. Cela pourrait être un grand don pour tout le Mouvement et aussi pour le monde : être nous-mêmes, avec nos richesses et nos contradictions, et vivre le charisme de l’unité sans éliminer ce que nous sommes. » Les applaudissements qui ont suivi ont exprimé la gratitude des participants pour s’être sentis compris.

Commencée par la cérémonie du “Sevusevu“, cette visite ne pouvait que se conclure avec la même solennité. La cérémonie d’adieu, “I-Tatau”, semblait donc boucler la boucle : en fidjien, les “hérauts” parlant au nom de Margaret et Jesús ont remercié la communauté et ont demandé, en leur nom, l’autorisation de prendre congé ; tandis que l’orateur parlant au nom de la communauté fidjienne le leur accordait et leur souhaitait un bon voyage avec l’espoir de se revoir encore.

La soirée-concert préparée par les communautés du Pacifique a été une extraordinaire “expo”  des expressions artistiques des peuples présents, où les danses et les chants disent leur lien profond avec la terre et la nature, la fierté de leurs traditions et leur désir de les partager.

Mais ce qui restera gravé dans les mémoires, nous le croyons, c’est les salutations que les communautés de Nouvelle-Calédonie et des îles Fidji se sont échangées : assis les uns en face des autres, ils ont entonné chacun leur chant d’adieu, ils se sont salués de la main, en se regardant dans les yeux, comme on quitte un frère de sang.

« Nous t’assurons que nous serons une seule famille – ont-ils dit à Margaret Karram -, et malgré nos faiblesses, nous ferons tout pour garder Jésus au milieu de nous en Océanie. »

Stefania Tanesini

Festival œcuménique de la jeunesse

Festival œcuménique de la jeunesse

Le Festival œcuménique de la jeunesse naît du cœur de nombreux jeunes chrétiens et a pour devise « Marcher tous ensemble dans la lumière du Christ ». L’événement a eu lieu à Timisoara (Roumanie), capitale européenne de la culture, du 1er au 7 mai 2023. L’événement Un véritable festival où les jeunes sont les protagonistes et où chacun est témoin de la fraternité générée par la rencontre avec le Christ. C’est le cœur du Festival œcuménique de la jeunesse, le festival œcuménique qui s’est déroulé du 1er au 7 mai en Roumanie, à Timisoara. La motivation pour cet événement est venue après la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens en 2022, d’un groupe de jeunes de 6 confessions différentes : catholique romaine, catholique grecque, orthodoxe roumaine, servite, luthérienne et calviniste. L’évêque catholique romain József-Csaba Pál a déclaré que les 14 mois de travail en commun ont été « une véritable école de l’unité ». Le programme du festival a été riche en rencontres, conférences, débats et ateliers, enrichi par une belle procession œcuménique et des visites d’églises et de musées des différentes confessions à Timisoara. Les activités de loisirs n’ont pas manqué, comme celles organisées dans le parc Carmen Sylva, la soirée des jeunes à la maison Kolping et la promenade en bateau sur la rivière Bega. Le groupe « Ensemble pour l’Europe » (together4europe.org)  a organisé un atelier avec la participation de 100 jeunes sur le thème de la participation citoyenne et de la transformation de la ville. Une initiative importante dans le cadre du « Progetto Dialogue ». Le 6 mai, le groupe Gen Verde a donné un concert dans la salle du Capitole de la Philharmonie de Banat à Timisoara. Un spectacle qui est le fruit du projet Start Now : cinq jours d’ateliers de danse, de chant, de percussion et de théâtre qui ont impliqué des jeunes Roumains de différentes confessions dans la production du spectacle, auquel ont assisté quelque 850 spectateurs. La ville Timisoara a été choisie comme capitale culturelle de l’Europe pour l’année 2023. La ville de plus de 300 000 habitants reste fidèle à son esprit, accueillant actuellement 21 cultures et 18 religions.  Dans une atmosphère accueillante, ce lieu rassemble diverses communautés culturelles, notamment des Roumains, des Allemands, des Hongrois, des Serbes, des Croates, des Italiens, des Espagnols et des Bulgares. « Timisoara est le lieu où l’on peut le mieux vivre l’œcuménisme », explique le jeune orthodoxe Cezara Perian. La ville s’inspire de son passé (elle a accueilli la première bibliothèque publique avec salle de lecture de l’Empire des Habsbourg ou la première séance de cinéma), tout en explorant le pouvoir de transformation de la culture pour façonner son avenir. Timisoara est une ville accueillante qui compte plus de 40 000 étudiants, un secteur créatif dynamique et une multitude d’institutions culturelles accueillantes. La richesse du tissu urbain, composé de plus de 10 000 bâtiments historiques, d’espaces publics généreux et de quartiers historiques aux identités distinctes, associée au développement de corridors bleu-vert le long du canal de la Bega, rend la ville attrayante pour les familles, les professionnels délocalisés du monde entier, ainsi que pour les esprits libres qui parcourent l’Europe avec leur sac à dos. Les jeunes Au cours de ces journées du festival, les jeunes portant le T-shirt caractéristique de l’événement étaient nombreux à arpenter les rues de Timisoara. Plusieurs d’entre eux ont participé en tant que bénévoles à l’organisation de déjeuners publics, de promenades et d’activités dans toute la ville. Le jeudi 4 mai, des garçons et des filles de différentes confessions, accompagnés de leurs communautés et de prêtres, ont organisé une procession qui a traversé quatre églises. Partant de l’église gréco-catholique Sfânta Maria Regina Păcii, 300 personnes ont occupé les rues de Timisoara en chantant l’hymne du Festival œcuménique de la jeunesse. La première étape a été la Parohia Reformată Timișoara, de l’Église réformée, où les jeunes ont pu marcher dans le silence et la prière, incités par des messages sur les murs encourageant la réflexion. Arrivés à la Mitropolitană Orthodoxă Cathedrala, les participants à la procession ont prié ensemble et ont eu droit à un chœur d’opéra orthodoxe. Enfin, à la cathédrale catholique romaine Saint-Georges, tout le monde a déposé ses bougies, formant un cœur devant l’église. Ciobotaru Luca Paul, un jeune catholique romain, a déclaré : « En cette fête œcuménique, renouvelons notre foi, collaborons et ne laissons pas nos croyances nous diviser ». Deux femmes de passage en ville ont demandé en quoi consistait l’événement. Elles ont été impressionnées car, en tant que jeunes femmes orthodoxes, elles ont reconnu que les bougies utilisées provenaient de leur tradition, même si elles ne connaissaient pas les chants. Lorsqu’elles ont réalisé qu’il s’agissait d’une procession œcuménique, elles se sont demandées : « Mais comment est-il possible qu’il y ait autant de chrétiens ensemble ? »

C’est ce message d’unité dans la diversité que l’événement a voulu transmettre.

Ana Clara Giovani

Assemblée continentale d’Amérique latine : un appel à se faire entendre

Assemblée continentale d’Amérique latine : un appel à se faire entendre

Les assemblées régionales de la phase continentale du Synode 2021-2024 se sont conclues par l’Assemblée du Cône Sud, qui s’est tenue à Brasilia en mars 2023. Nous vous partageons quelques réflexions de membres du mouvement des Focolari qui ont participé à ce parcours et aussi à l’Assemblée de clôture.   « Dès que j’ai appris mon élection, outre la grande joie de pouvoir participer, j’ai ressenti une grande responsabilité, celle d’être un véritable canal par lequel laisser passer l’Esprit Saint ». Tels sont les propos de Mercedes Isola, Volontaire du mouvement des Focolari, élue comme laïque par les Évêques de la région de La Plata (Argentine) pour participer à l’Assemblée continentale du Synode du Cône Sud, qui s’est déroulée à Brasilia (Brésil), au siège de la CNBB (Conférence Nationale des Évêques du Brésil). Un espace de grand échange où il a été possible de redécouvrir, a poursuivi Marcedes, la « dignité baptismale qui nous rend tous frères, peuple de Dieu, coresponsables de la mission, quelle que soit la vocation de chacun. Les “communautés de discernement”, composées de personnes issues de réalités et de vocations différentes, ont confirmé cette réalité : l’Esprit Saint souffle en chacun, sans distinction ». La rencontre, à laquelle ont participé plus de 200 personnes, a commencé par l’entrée des images de la Vierge Marie, patronne de chaque pays, à qui ont été confiés les travaux de cette Assemblée qui a rassemblé des Brésiliens, des Chiliens, des Uruguayens, des Argentins et des Paraguayens. Dans la diversité de chaque peuple, la beauté de l’individu qui devient constructeur d’une véritable synodalité en dialoguant avec l’autre. « S’ouvrir à une Église avec une plus grande participation des laïcs, inclusive, transparente, cohérente à la suite de Jésus et concrète dans son service et sa mission, sont quelques-uns des points qui ont été abordés et approfondis au cours de ces journées », nous dit Eliane de Carli, focolarine brésilienne mariée. « Cette expérience, poursuit-elle, faite par une pratique appelée “conversion spirituelle”, nous a permis de vivre une communion très profonde dans les groupes de travail. De plus, la richesse de cette internationalité nous a permis de connaître les défis de l’Eglise dans chaque pays, parfois très similaires ». Ce fut une semaine de travail intense qui s’est transformée en expérience de vie. Marise Braga, Focolarine brésilienne, en témoigne : « La journée a commencé par un moment de prière, organisé chaque jour par un pays différent. Pour la rédaction du document final, et sur la base des questionnaires recueillis dans les différents pays au cours de la phase locale, il a fallu que le groupe réponde à trois questions : mettre en évidence les lumières qui se dégagent de ces rapports, souligner les ombres, les tensions et les défis de certaines questions dans chaque pays, et enfin, reconnaître les priorités à aborder au cours du Synode ». Le rôle des femmes dans l’Église a été l’un des thèmes récurrents de cette Assemblée continentale du Cône Sud, une question qui gagne en importance, tout comme les problèmes de la jeunesse qui doivent être abordés. « Avant la messe de clôture de cette phase synodale, les jeunes ont demandé la parole », a déclaré Mercedes Isola. C’était très fort d’entendre de leur bouche pourquoi leurs amis ne sont plus dans l’Église. Les jeunes eux-mêmes ont demandé une plus grande ouverture, une Église qui permette à tout le peuple de Dieu d’être protagoniste, avec des portes ouvertes comme le dit le pape François ». Un appel qui semble unir tous les continents dans ce processus synodal et qui, comme l’a affirmé le père Pedro Brassesco, secrétaire adjoint du CELAM (Conseil épiscopal latino-américain et caribéen), nous pousse à « apprendre une nouvelle manière d’être Église ». « L’Église nous a appelés à être écoutés, a conclu Marise, pas seulement les Évêques, mais tout le peuple de Dieu. Il faut souvent inverser la pyramide pour savoir ce qu’il y a en bas, mais il faut de la patience pour voir les fruits de ce travail. Peut-être que nos enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants en profiteront. Nous sommes en train de planter une graine, mais nous devons garder l’espérance. C’est un premier pas vers une Église plus proche ».

Maria Grazia Berretta

Japon : ouvrez votre cœur à tous !

Japon : ouvrez votre cœur à tous !

Le voyage en Asie et en Océanie de Margaret Karram et Jesús Morán, Présidente et Coprésident du Mouvement des Focolari, se poursuit en direction des îles Fidji, après avoir achevé la deuxième étape sur le sol japonais. Voici quelques nouvelles de leur séjour au Japon. ありがとう    Arigato            Merci 思いやり        Omoiyari         Attention à l’autre 健康                Kenko              Santé 平和                Heiwa              Paix 美しさ            Utsukushisa     Beauté 正直                Shojiki”            Honnêteté   Selon une enquête de la chaîne de télévision nationale japonaise NHK, ce sont les six mots les plus appréciés des Japonais. Ils décrivent bien l’âme de ce peuple et la valeur qu’il accorde à l’harmonie dans la vie sociale et avec la nature. Et c’est dans la très riche culture du Japon que Margaret Karram et Jesús Morán, Présidente et Coprésident du Mouvement des Focolari  avec la délégation du Centre du Mouvement se sont immergés, pour la deuxième étape de leur voyage en Asie de l’Est, du 25 avril au 2 mai 2023. L’Église au Japon : recréer la communauté C’est l’archevêque de Tokyo, Mgr Tarcisius Isao Kikuchi, qui leur ouvre les portes du « Pays du Soleil levant » et décrit l’Église catholique locale comme « petite et silencieuse ». Le pays compte 536 000 chrétiens soit 0,4 % d’une population de 130 millions d’habitants, où les religions bouddhiste et shintoïste sont majoritaires ; mais il est difficile de déterminer laquelle est la plus importante, étant donné que de nombreux Japonais pratiquent les deux et qu’il y a donc une tendance à regrouper les éléments des différentes religions. Il a expliqué que le mode de vie actuel conduit à une désintégration de la famille, ce qui provoque chez les personnes solitude et aliénation. « Il est nécessaire de recréer la communauté, a-t-il dit, et le Focolare peut être une aide pour l’Église. Je vous encourage à faire connaître votre spiritualité avant tout aux évêques (il y en a 16 au Japon), afin qu’à travers eux elle arrive aux communautés. » Avec la visite à Mgr Leo Boccardi, Nonce apostolique à Tokyo, l’échange s’est poursuivi : en Asie, les chrétiens ne sont que 2 %. Quel est donc leur rôle ? Le Nonce lui aussi a encouragé les Focolari à diffuser le charisme de la fraternité. « Au Japon, règne l’ordre, le respect entre les personnes, a-t-il expliqué, mais aussi beaucoup d’indifférence. La pandémie a laissé une plaie ouverte  : nous devons rétablir les relations ». « J’ai vu l’Église naissante », écrivait déjà en 1959 Igino Giordani (Foco) – lorsqu’il s’était rendu à Tokyo à l’invitation des sœurs canossiennes -, saisissant le caractère sacré de l’histoire chrétienne de ce pays. Ce fut lui qui mit la première semence de la spiritualité de l’unité dans ce pays. Les focolares ne sont arrivés qu’en 1976 et 1977 et il y en a trois aujourd’hui, à Tokyo et Nagasaki, tandis que la communauté compte un millier de personnes disséminées sur les cinq îles principales de l’archipel japonais. Entre modernité, tradition et soif de spiritualité Huit jours, c’est bien peu pour connaître en profondeur l’âme d’un peuple, c’est pourquoi chaque rencontre, chaque échange a été précieux pour Margaret Karram et Jesús Morán, tout comme la visite à Tokyo de lieux, tels que le sanctuaire shintoïste Menji Jingu ou le quartier ultramoderne de Shimbuya. Le Japon montre ainsi son visage aux multiples facettes : c’est l’un des pays les plus avancés de la planète, tout en étant solidement ancré dans la tradition. La société est très homogène et privilégie le bien commun plutôt que l’individu. Le peuple est doté de sensibilité, de douceur et d’attention aux autres, d’une grande capacité de travail et de sens du devoir. Les Japonais sont guidés par le « sentiment du cœur » qui sait saisir  dans les faits concrets ce qui est essentiel. Et il est significatif que les premiers à rencontrer la Présidente et le Coprésident des Focolari aient été précisément les jeunes du Mouvement, les Gen. Avec eux, ils ont trouvé une belle harmonie, se racontant réciproquement, dans une atmosphère de simplicité et de famille. Une profondeur de relation et de communion qu’ils ont également expérimentée lors de leurs rencontres avec les focolarini et les volontaires. Jésuites et Focolari ensemble, signe d’espérance pour le monde Le 29 avril, l’université catholique de Tokyo, Sophia University, accueille le symposium très attendu : « Can we be a sign of hope for the world ? » (« Pouvons-nous être un signe d’espérance pour le monde ? ») auquel Margaret Karram et Jesús Morán ont été invités en tant qu’intervenants. Le séminaire propose une rencontre exceptionnelle entre deux charismes, celui “historique” de saint Ignace, qui a apporté le christianisme au Japon au XVIe siècle, et le charisme de Chiara Lubich. Au centre, les thèmes du dialogue et de l’unité dans un contexte social et religieux assoiffé de spiritualité. Les autres intervenants sont les Pères Renzo De Luca, provincial des Jésuites du Japon, Augustine Sali et Juan Haidar, enseignants de l’université. Des interventions ressort tout le potentiel de cette synergie. Margaret Karram ouvre le symposium, en disant que l’espérance est ce dont l’humanité a le plus besoin et qu’elle peut la retrouver si nous mettons en œuvre le dialogue sans jamais nous  lasser, même avec ceux qui sont très différents de nous. Et elle conclut : « Les petits et grands efforts de dialogue que chacun de nous peut faire, de relations sincères et chaleureuses, sont la base solide sur laquelle construire un monde plus fraternel. » Le P. De Luca explique que le dialogue fait partie de l’ADN des chrétiens japonais depuis les origines. « Pendant les persécutions, ils n’ont pas répondu à la violence qu’ils recevaient par plus de violence, et c’est pourquoi les Papes les ont présentés au monde comme un modèle. » Le P. Sali réfléchit aux défis de l’Église japonaise face à la sécularisation, qui doit trouver de nouvelles voies de dialogue pour offrir la spiritualité chrétienne à la communauté mondiale. Et le Parcours synodal qu’a engagé l’Église catholique, explique Jesús dans son exposé, peut être une réponse, mais il ne l’est que s’il est animé par la communion. « Communion et synodalité conduisent naturellement à un nouvel élan dans le dialogue, qui est toujours plus nécessaire étant donnée la polarisation croissante des sociétés à tous les niveaux. » Le P. Haidar revient sur le thème de l’espérance et assure que « nous n’avons aucune raison de la perdre, parce que le bien est plus fort que le mal et que Dieu est toujours du côté du bien ». L’un des participants au symposium définit cette réflexion commune, Jésuites et Focolari, comme une « réaction chimique » qui peut produire une nouvelle vie. « J’ai compris que le dialogue exige du courage, de la persévérance et de la patience ; et surtout que c’est moi qui dois commencer. » « Ouvrez votre coeur à tous », est la consigne de Margaret Karram à la communauté des Focolari « Nous sommes ici parce que nous voulons partager ce que nous avons reçu comme un don de Dieu », disent Natzumi et Masaki à l’ouverture de la rencontre de la communauté des Focolari au Japon, le même après-midi. Quelle joie et quelle émotion de se retrouver pour la première fois en présence, trois ans et demi, après la pandémie ! Les témoignages disent la grande fidélité à vivre l’Évangile au quotidien dans un contexte social souvent hostile, en raison de l’indifférence ou de la distance sociale. Une volontaire touche un point crucial pour tous les chrétiens au Japon : la difficulté de transmettre la foi, en particulier aux nouvelles générations. « Si tu vis la Parole – répond Jesús Morán- tu peux être sûre que tu transmets Jésus. Nous voudrions obtenir des résultats, mais cela n’intéresse pas Jésus parce qu’Il veut toucher les personnes avec Sa vie. Donnons-Lui tout, et Il recueillera ce qu’Il veut et comme Il le veut ». « Avez-vous un message pour la communauté des Focolari au Japon ? » Dernière question surprise pour la Présidente et le Coprésident: « Le message est le dialogue – répond Margaret Karram -. Je vous encourage à une nouvelle ouverture de cœur envers tous. Il est vrai que les chrétiens sont une minorité ici, mais notre vocation, en tant que membres des Focolari, est d’aller vers les autres avec courage et d’ouvrir de nouvelles voies pour construire la fraternité et un monde de paix ». « Notre spécificité est de vivre l’unité – continue Jesús Morán- c’est pourquoi chacun de nous est en pleine vocation. Nous sommes “sacrement de l’amour de Dieu” pour les autres, comme le dit Chiara. Que personne ne se sente seul, mais allez de l’avant ensemble, parce que la foi se vit ensemble. » En visite à la Rissho Kosei-kai : nous sommes une unique famille Le 1er mai, 42 ans après Chiara Lubich, Margaret Karram et la délégation des Focolari qui l’accompagne, entrent dans la grande salle sacrée du Centre de la Rissho Kosei-kai (RKK). Il est difficile de décrire la joie et l’émotion, qui se lisent sur tous les visages : joie des retrouvailles  entre des frères et des sœurs qui, depuis de nombreuses années, cheminent ensemble. Une chaleur exprimée par le Président Nichiko Niwano et sa fille Kosho. La Rissho Kosei-kai est un Mouvement bouddhiste laïc, fondé en 1938 par le révérend Nikkyo Niwano. Il compte environ un million de fidèles au Japon, avec des centres dans différents pays. Il est très actif dans la promotion de la paix et du bien-être, avec des actions humanitaires et de coopération. En 1979, Nikkyo Niwano rencontre Chiara pour la première fois. « J’ai rencontré une personne extraordinaire avec qui je peux vivre en communion », dira-t-il de Chiara. Depuis lors, la relation entre les deux Mouvements ne s’est jamais interrompue. « Nous sommes réunis aujourd’hui comme une unique grande famille – dit Margaret Karram dans le salut qu’elle adresse aux nombreuses personnes présentes et à celles qui ont suivi la cérémonie en ligne -, ce qui tient le plus à cœur à toute l’humanité est la valeur suprême de la paix. (…) Ensemble, nous pouvons être un signe d’espérance dans le monde ; ensemble, telle une seule famille, nos deux Mouvements peuvent être de petites lumières qui brillent dans la société, en vivant la compassion et l’amour, qui sont nos armes les plus puissantes. » « Aujourd’hui est une journée que nous n’oublierons pas – poursuit Nichiko Niwano – journée dont il faut être reconnaissants parce que nos Mouvements se rencontrent : ils sont frères et ont beaucoup en commun. » « C’est le dialogue entre nous qui nous rend tels – continue la fille Kosho, future successeur à la Présidence de la RKK – je remercie mon grand-père Nikkyo Niwano qui a fait du dialogue et de la rencontre le fondement de ma vie. » « Nous avons vécu une matinée de recueillement et de sacralité – a conclu Margaret Karram -, et j’emporte avec moi ce que j’ai appris grâce à vous : être toujours reconnaissante de ce que je reçois en don. Je renouvelle l’engagement des Focolari à aller de l’avant ensemble pour réaliser le rêve d’un monde meilleur. »

Stefania Tanesini

Semaine Monde Uni 2023: #DARETOCARE – Osez prendre soin des personnes et de la planète

Semaine Monde Uni 2023: #DARETOCARE – Osez prendre soin des personnes et de la planète

La « Semaine Monde Uni » revient dans sa 28e édition, du 1er au 7 mai 2023. Elle est le laboratoire et l’expo mondiale d’actions et d’initiatives pour la fraternité, l’unité et la paix entre les personnes et les peuples ; elle est promue par les communautés du mouvement des Focolari dans le monde entier. Le 1er mai, l’inauguration aura lieu à la Mariapolis internationale des Focolari à Loppiano (Italie), en direct sur Youtube, Le 7 mai, la conclusion se fera par la course relais mondiale « Run4Unity », soutenue et promue par la Plate-forme « Laudato Si » du Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral du Saint-Siège.   Une communauté de Pont-à-Mousson, en France, convertira le sport et les kilomètres parcourus en arbres qui seront plantés dans sa paroisse jumelée au Burkina-Faso. C’est là, à Bobo Dioulasso, que les Jeunes pour un monde uni du Sahel marcheront dans les rues de la ville en les débarrassant des déchets en plastique avec lesquel ils construiront une « montagne de la paix » symbolique. A S. Mauro Pascoli, en Italie, des jeunes et des adultes promeuvent ensemble des sports écologiques afin de sensibiliser à la protection de l’environnement et collecteront des fonds pour offrir des activités sportives à de jeunes cyclistes en Ukraine. À Palawan, aux Philippines, des centaines de personnes nettoieront les plages publiques afin de protéger la nature et la santé des habitants. Ils expliquent : « Nous pensons qu’aujourd’hui plus que jamais l’unité et la fraternité ne peuvent être réalisées que si nous prenons soin, que si nous prenons la responsabilité de prendre soin de la planète ensemble, par des actions concrètes, en commençant là où nous sommes ». Du Paraguay à l’Inde, en passant par le Togo, le Bénin, le Liban et l’Australie, il existe des centaines d’initiatives comme celles-ci, petites et grandes, qui ont été mises en place avec les mêmes motivations idéales. C’est ce qui se passe chaque année, partout dans le monde, pour célébrer la Semaine Monde Uni. Sept jours d’ateliers et d’expositions, promus par les communautés du mouvement des Focolari dans le monde entier, en synergie avec d’autres mouvements, associations, institutions locales qui partagent leurs valeurs, afin de sensibiliser l’opinion publique à la paix, à la protection de l’environnement, à la conversion écologique, à la prise en charge intégrale de la personne qui part d’une fraternité concrète. Le thème principal de la 28e édition est le soin de l’humanité et de la planète. Elle s’intitule en effet : « Dare to Care : les personnes, la Planète et notre conversion écologique ». Des thèmes rendus d’autant plus urgents par le présent que nous vivons, avec les effets catastrophiques de la crise climatique et la prolifération de foyers de guerre et de conflits inhumains un peu partout sur la planète. Les initiatives qui sont activées tout au long de l’année dans le monde sur ces thèmes, trouvent une vitrine dans cette semaine dans de nombreux rendez-vous, virtuels et en présence, différents selon les lieux et les communautés qui les promeuvent : expo, revue d’événements culturels, ateliers de dialogue et d’idées, actions solidaires ou écologiques, événements sportifs. Si localement l’objectif est d’influencer l’opinion publique dans les pays respectifs, l’objectif international est d’illuminer d’espérance la Maison Commune à partir de l’action persévérante et infatigable des personnes qui s’engagent à construire la fraternité. Le principal partenaire de la Semaine du Monde Uni 2023 est le Mouvement Laudato sì. La Semaine Mondiale Uni est cofinancée par l’Union européenne par le projet AFR.E.SH”.

Les événements internationaux de la Semaine Monde Uni

Le soir du 30 avril, à 21 heures (heure italienne), la Semaine du Monde Uni débutera par le concert « The reason we care » (la raison pour laquelle nous prenons soin) du groupe international Gen Rosso, qui sera diffusé sur leur chaîne YouTube (https://youtube.com/@GenRossoOfficial). Le concert est le résultat des dernières années de travail du groupe, qui, par le biais de la musique, a réalisé des activités d’accueil et de formation avec des jeunes réfugiés et des migrants en Bosnie-Herzégovine et au Liban. Le 1er mai à midi, un grand spectacle, intitulé « Common Ground, me you and us » retransmis en direct dans le monde entier depuis la scène de l’auditorium de Loppiano (Italie), inaugurera la 28e édition de la Semaine Monde Uni. La proposition ? Redécouvrir la valeur de l’attention, de l’attention à soi et à l’autre, des relations qui nous lient et de la relation avec la Terre Mère. Dans le programme, les témoignages de jeunes changemakers, italiens et originaires de différents pays du monde engagés en réseau et, souvent, courageusement, à contre-courant, dans l’attention aux personnes et à l’environnement pour le bien commun de leurs peuples. Comme Mimmy du Burundi qui, dans le cadre de la lutte contre la pollution plastique, a été élue ambassadrice « zéro plastique » car, avec son association, elle transforme le plastique en feuilles écologiques et plante des arbres dans le parc national de Rusizi. Ou encore Ivan, qui à Damaguete aux Philippines, avec sa communauté, prend soin de son peuple en s’engageant en faveur de l’environnement marin et en plantant des mangroves, car dit-il : « Etant un des pays les plus pauvres d’Asie, la pêche est un moyen de subsistance pour beaucoup. Notre peuple a besoin de la mer pour survivre, pour la vie quotidienne. La retransmission en direct sera visible sur www.unitedworldproject.org. Le samedi 6 mai aura lieu Peace Got Talent, un événement artistique promu par le réseau « Living Peace International » qui, s’inspirant du célèbre format télévisé, donnera la parole à de jeunes talents engagés dans la promotion de la paix à travers la musique, le chant et la danse. Chaque morceau en compétition est le fruit et l’expression de projets informels d’éducation à la paix. Parmi les écoles et les groupes participants figurent également ceux d’Ukraine, de Syrie, de Russie, du Myanmar, du Congo : des pays touchés par la guerre et les conflits armés, qui n’ont pas voulu renoncer à apporter leurs chants et leurs voix porteuses d’espoir. L’événement sera retransmis en direct sur www.unitedworldproject.org. Le dimanche 7 mai, plus de 200 000 adolescents, jeunes et familles dans de nombreux pays et dans centaines de villes participeront à « Run4Unity », une course de relais mondiale qui unira de façon transversale les ethnies, les cultures et les religions pour construire la paix et pour planter des arbres. Soutenue et promue par la Plateforme d’Initiatives Laudato Si’ du Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral du Saint-Siège, Run4Unity 2023 est dirigée par des jeunes du mouvement des Focolari. Les participants de tous âges prendront soin de leur corps en faisant de l’exercice physique et prendront soin de la Terre en échangeant les kilomètres qu’ils auront courus ou les minutes qu’ils auront passées à faire de l’exercice contre des arbres qui seront plantés dans le monde entier. Run4Unity partira des îles Fidji, c’est-à-dire du premier fuseau horaire en commençant une nouvelle journée par un pays écologiquement symbolique car déjà fortement touché par le changement climatique. De là, les jeunes passeront le « témoin » virtuel d’un fuseau horaire à l’autre par le biais d’une série de vidéoconférences au cours des 24 heures suivantes pour conclure avec les communautés de Californie. Les participants courront, feront du jogging, marcheront ou participeront à des événements sportifs locaux, dont certains se dérouleront dans des lieux symboliques de la paix, aux frontières de pays ou de communautés en conflit ou dans des sites écologiques importants, afin de témoigner de l’unité et de la paix. Parmi les participants se trouveront quelques-unes des 1 000 écoles Laudato Si’ dans le monde, engagées dans l’éducation à l’écologie à travers la Plate-forme d’initiatives de Laudato Si’, ainsi que des groupes et des écoles qui font partie du Projet Living Peace International. Tous les événements locaux de la Semaine du monde uni 2023 peuvent être consultés à l’adresse suivante : https://www.unitedworldproject.org/uww2023/.

Tamara Pastorelli (Foto: Pixabay)