Mouvement des Focolari
Dixième Rencontre Mondiale des Familles : appelées à nourrir l’Église

Dixième Rencontre Mondiale des Familles : appelées à nourrir l’Église

L’amour familial : vocation et chemin de sainteté. Tel est le thème de la dixième Rencontre Mondiale des Familles qui se tiendra à Rome du 22 au 26 juin 2022. Le témoignage de quelques couples de “Familles Nouvelles”, une branche du mouvement des Focolari, qui participeront à l’événement. Un moment de célébration et de partage pour être embrassé par l’Eglise, “famille de familles” (Al 87) et se sentir partie intégrante de ce peuple en marche. Du 22 au 26 juin 2022, Rome accueillera la Xème Rencontre Mondiale des Familles, un événement né sous l’impulsion de saint Jean-Paul II en 1994 et repris tous les trois ans depuis lors dans des lieux différents. La rencontre, comme l’a annoncé le pape François dans un message vidéo, se tiendra cette fois sous une forme “multicentrique et étendue”, pour répondre aux besoins dictés par la pandémie et au désir de très nombreuses personnes d’y participer. En effet, de nombreuses familles à travers le monde suivront l’événement dans leurs diocèses respectifs, tandis que d’autres auront la joie de vivre cet événement sur place. « C’est la troisième fois que nous participons à la Rencontre Mondiale des Familles et, chaque fois, nous en revenons toujours comblés de grâces. »

Dori et Istvan Mezaros, Serbie

Istavan et Dori Mezaros (Serbie), sont les référents du Mouvement Familles Nouvelles en Europe de l’Est et ils racontent l’importance et la joie d’être présents à cet événement.  « En 2018, à Dublin (Irlande), nous avons découvert le merveilleux trésor que le Saint-Père nous a offert avec l’Exhortation Apostolique “Amoris Laetitia”, un véritable guide à utiliser quotidiennement dans la sphère familiale. Aujourd’hui, nous sommes reconnaissants à Dieu de pouvoir être à Rome, à la fois pour vivre un moment de grande joie, mais aussi pour partager avec le Saint-Père et l’Église universelle les difficultés que vit la famille. Nous voudrions comprendre comment approcher les familles, également d’une manière nouvelle, comment les accompagner, surtout lorsqu’elles souffrent. » Le thème choisi par le pape François pour cette dixième Rencontre Mondiale des Familles est “L’amour familial : vocation et chemin de sainteté”. Une vocation aujourd’hui plus que jamais mise à l’épreuve.

João Francisco e Soraia Giovàni, Brésil

« Dans notre pays, l’Argentine, la première difficulté que rencontre un jeune couple est de trouver une stabilité économique, mais la grande pauvreté, le manque de travail et l’inflation n’aident pas les jeunes dans cette recherche », racontent Liliana et Ricardo Galli qui, pendant des années, ont accompagné à différents niveaux les Familles Nouvelles en Argentine et qui sont aujourd’hui responsables de la formation des familles dans la Cité pilote internationale des Focolari à Loppiano (Italie). « De plus – poursuivent-ils – lorsque la famille s’agrandit, que les enfants arrivent et grandissent, on ne peut compter sur aucune aide institutionnelle pour accompagner les couples dans cette étape, sans oublier qu’une forte laïcité, fruit de l’individualisme et de la consommation facile, n’aide pas les jeunes à bâtir un projet. » Le défi consiste donc à soutenir la famille, à prendre en compte la dimension communautaire de son projet et à s’en occuper comme tel. Vivre en réseau avec d’autres familles aide à maintenir cet amour familial et à ne pas se sentir seuls. »

Ricardo et Liliana Galli, Argentine

« L’amour vécu dans les familles est une force permanente pour la vie de l’Église », lit-on dans Amoris Leatitia (Al 88), et pour cela, il faut veiller à ce que cette union soit soutenue, comme le racontent Joao et Soraia Giovani, responsables depuis des années de Familles Nouvelles au Brésil. « Depuis que nous nous sommes mariés, la foi nous a guidés dans notre relation avec Dieu et avec l’autre. Pour nous, le mariage est un chemin de sainteté que nous construisons chaque jour. Avec une grande joie, nous avons accueilli nos enfants et, avec d’autres familles, nous avons essayé de mettre en pratique les paroles de l’Évangile, en grandissant dans la foi. Bien sûr, les défis n’ont pas manqué pendant ces 25 années de mariage et parfois nous n’avions pas de réponses, mais le désir d’être fidèles à l’amour de Dieu a été un phare. Nous avons toujours appris à nous dire tout et, en cas de difficulté, nous savions comment demander de l’aide. Deux paroles de l’Évangile nous ont guidés jusqu’ici : “Le Seigneur fait des merveilles pour ceux qui mettent sa confiance en Lui” et “Celui qui croit en Lui ne sera pas déçu”. La grâce du mariage est merveilleuse et nous remercions Dieu pour notre vie commune. »

                                                                                                                                                              Maria Grazia Berretta

Focolare EcoPlan, une intuition puissante

Focolare EcoPlan, une intuition puissante

« Nous nous engageons à vérifier la durabilité écologique de nos structures et de nos activités (…) Nous voulons nous consacrer à la formation d’une conscience environnementale qui mène à des modes de vie plus durables ». La « conversion écologique » est l’un des objectifs fixés par les  Focolari lors de l’Assemblée Générale de 2021. En réponse à ce besoin urgent, le Focolare EcoPlan est né. « Le Mouvement des Focolari est profondément engagé dans la conversion écologique en menant des actions concrètes et en favorisant le dialogue avec tous pour la protection de notre planète », a déclaré Margaret Karram, lors de l’ouverture du cinquième Sommet de Halki il y a quelques jours. « Stimulés par notre Assemblée Générale du début de l’année 2021, nous avons décidé d’agir courageusement en créant un plan écologique au sein de nos communautés afin de provoquer des changements et de rendre nos vies et nos activités plus durables ». En effet, le 3 juin 2022 à Stockholm, le Mouvement des Focolari a pu présenter son propre document – Focolare EcoPlan – représentant l’engagement de ses communautés en faveur de l’environnement, motivé par la spiritualité qui l’anime. Il a été officiellement remis à Iyad Abu Moghli (jordanien), Conseiller principal de l’UNEP, directeur de l’initiative Faith for Earth, qui a déclaré que l’EcoPlan est « une approche écologique ambitieuse et complète ». À travers l’EcoPlan, les Focolari souhaitent amplifier, connecter et développer le travail environnemental qui existe déjà au sein du Mouvement.

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L’EcoPlan, réalisé en partenariat avec FaithInvest et EcoOne, a pour but d’encourager les membres et les communautés du Mouvement des Focolari à réexaminer leur style de vie en relation avec la protection des personnes et de la planète, à travers les différents aspects de la spiritualité de l’unité. Il représente également une déclaration publique d’engagement écologique, aujourd’hui et dans les années à venir, en réponse aux objectifs exprimés par la dernière Assemblée Générale des Focolari. Présenté à l’occasion du 50ème anniversaire du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (UNEP), le 3 juin 2022 à Stockholm, avec d’autres plans similaires, d’autres organisations dans le cadre des Faith Plans for People and Planet, qui comprennent également les plans que la Plate-forme d’action Laudato Sì a recueillis au cours de l’année écoulée à la suite de la rencontre historique du Pape et d’autres chefs religieux le 4 octobre 2021 au Vatican. Comme première action pour aider les communautés locales du Mouvement des Focolari à développer des plans écologiques locaux en fonction de la culture des différents lieux, le Programme Seed Funding est né, grâce au soutien financier de Faithinvest, projet de financement géré directement par les jeunes. Les projets peuvent être soumis jusqu’au 30 juin 2022. Stockholm+50 Il y a cinquante ans, la Conférence des Nations Unies sur l’environnement humain s’était tenue à Stockholm. À cette occasion, il avait été souligné pour la première fois que, pour améliorer durablement les conditions de vie, les ressources naturelles devaient être préservées au profit de tous, et qu’une coopération internationale était nécessaire pour atteindre cet objectif. L’accent avait été mis sur la résolution des problèmes environnementaux, mais sans oublier les aspects sociaux, économiques et de développement. Peu après, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (UNEP), basé à Nairobi, au Kenya, avait vu le jour. Pendant 50 ans, l’UNEP a coordonné un effort mondial pour relever les plus grands défis environnementaux de la planète. Son pouvoir rassembleur et ses recherches scientifiques rigoureuses ont permis aux pays de s’engager, d’agir avec audace et de faire progresser le programme environnemental mondial. « Nous demandons trop à notre planète en maintenant des modes de vie non durables », a déclaré le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres. « L’histoire a démontré ce qui peut être réalisé lorsque nous travaillons ensemble et que nous donnons la priorité à la planète ». Début juin 2022, la Conférence Stockholm+50 s’est tenue comme un moment de réflexion et de relance pour l’écologie et pour le soin de la planète. Dans ce contexte, les grandes religions du monde ont souhaité exprimer leur engagement pour la planète par une déclaration interreligieuse adressée à la rencontre internationale des Nations Unies à Stockholm+50. Plus de 200 chefs religieux et représentants des religions du monde – dont New Humanity, représentant les Focolari – ont demandé, lors de la réunion de l’UNEP, que l’écocide ou la destruction de l’environnement soit considéré comme un crime international, car il porte atteinte à la vie humaine. Cela devrait avoir des conséquences pénales pour les responsables, et avoir ainsi un effet dissuasif et préventif. Grâce à l’accréditation de New Humanity en tant que conseiller de l’UNEP, à la réunion de Stockholm étaient présents pour les Focolari : Nausikaa Haupt, Christine Wallmark (toutes les deux suédoises) et Nino Puglisi (italien à Vienne).

Carlos Mana

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https://youtu.be/hOd8SsfkCsU

Mouvements et Communautés nouvelles : tesselles précieuses dans la mosaïque de l’Église

Le 20 juin 2022 s’est tenue à Rome la conférence « L’identité des Mouvements et des Nouvelles Communautés dans le parcours synodal de l’Église », organisée par l’Université Pontificale du Latran en collaboration avec l’Institut Universitaire Sophia. Accroître et approfondir le dialogue entre les dons hiérarchiques et charismatiques, entre l’Église institutionnelle, les Mouvements et les Communautés Nouvelles. Le souhait du Cardinal Marc Ouellet est que ces temps caractérisés par le chemin synodal élargissent la conscience des charismes dans toutes les communautés ecclésiales. Ces mots du Préfet de la Congrégation pour les Evêques et Président de la Commission Pontificale pour l’Amérique Latine expriment bien l’étape importante de la conférence « L’identité des Mouvements et des Nouvelles Communautés dans l’engagement synodal de l’Eglise » qui s’est tenue hier à l’Université Pontificale du Latran et promue conjointement avec l’Institut Universitaire Sophia. Au centre des interventions qualifiées se trouvaient le parcours et les questions ouvertes sur ces nouvelles expressions de l’Esprit qui demandent des réponses actualisées et capables de se mesurer à un monde en changement continu et rapide. Le Cardinal Kevin Farrell, Préfet du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, a identifié en quatre points les défis que ce parcours présente aujourd’hui : fidélité dynamique au charisme, unité, synodalité et esprit missionnaire : « Les nouvelles perspectives que l’Esprit Saint ouvre devant nous se présentent toujours comme des défis, quelque chose qui ne nous laisse pas tranquilles, parce que l’Esprit est dynamisme, Il est créativité, Il est vie ».

Comment, alors, mettre en œuvre la mise à jour qui doit être faite dans de multiples domaines : formation des membres, activités d’évangélisation, d’aide et de guérison des blessures les plus profondes des sociétés ?  Dans leur variété et leur complémentarité, les réponses et les contributions offertes par les représentants des Mouvements et des Nouvelles Communautés ont offert un panorama de l’état des lieux de ces réalités ecclésiales aujourd’hui. Margaret Karram, Présidente du mouvement des Focolari, a souligné que « En ce temps, où toute l’Église s’oriente vers un style synodal, nous sommes appelés à faire un pas de plus : marcher ensemble, non seulement dans nos propres réalités, mais ensemble avec tous ». Ce n’est qu’en se mettant en réseau, en étant un don pour l’Église et l’humanité, que les Mouvements découvriront aussi leur propre identité d’une manière nouvelle. Mary Healy, professeur d’Écriture Sainte (Sacred Heart Major Seminary à Détroit, USA) a mis en évidence dans la formation, l’évangélisation et la primauté de la dimension charismatique les trois principaux fruits dont les Mouvements et les Communautés Nouvelles sont devenus porteurs depuis le Concile Vatican II : des dons apportés à l’Église et à l’humanité, fondés sur la rencontre personnelle et communautaire avec le Christ. Intervenant sur le thème « Les mouvements ecclésiaux et les nouvelles communautés aujourd’hui dans le kairos du processus synodal », Mgr Piero Coda, théologien, Secrétaire Général de la Commission théologique internationale et professeur à l’Institut universitaire Sophia, a mis en évidence un défi encore ouvert : le caractère provisoire de la configuration de ces réalités ecclésiales quant à leur reconnaissance dans l’ordre canonique. Le soin de l’Église dans cette phase prélude, dans le contexte ecclésiologique dynamique actuel, à de nouvelles dispositions plus mûres.
Une représentation des Mouvements et des Nouvelles Communautés s’est ensuite vu confier la session sur « Fondation, développement et incarnation du Charisme ». Moysés Louro de Azevedo Filho de la Communauté Catholique Shalom, fondateur et modérateur général de la Communauté Catholique Shalom, a présenté l’esprit et les objectifs de cette expression ecclésiale qui est « porteuse d’un charisme dont la synthèse est la parole prononcée par Jésus lorsqu’il rencontra les disciples au Cénacle : ‘Shalom’, vers une sainteté communautaire ». Daniela Martucci, Vice-présidente de la Communauté Nuovi Orizzonti, a mis en évidence le cœur du charisme : l’écoute du cri de Jésus crucifié et abandonné dans les pauvres, les derniers et les laissés-pour-compte ainsi que le cri d’amour de l’Homme-Dieu qui ne cesse de répéter : « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Iraci Silva Leite a souligné la centralité de la Parole de Dieu qui guide l’expérience de la « Fazenda da Esperança », une Parole qui « nous unit, notamment dans l’effort de vivre l’amour entre nous et de donner à ceux qui souffrent la présence de Jésus ». Michel-Bernard De Vregille, de la Communauté de l’Emmanuel, a abordé le sujet des crises qui ont traversé et traversent encore les réalités ecclésiales : « On risque souvent de vouloir opposer charisme et institution, a-t-il dit, mais le flambeau de l’Église hiérarchique et institutionnelle et le flambeau du charisme sont faits pour se rencontrer et devenir une grande et belle flamme pour illuminer le monde de la présence du Ressuscité ». Pour l’aspect de l’incarnation, le professeur Luigino Bruni, économiste, s’est concentré sur le défi « narratif » des charismes qui naissent dans une période historique qui est souvent racontée de manière typique de l’époque de la fondation. « Nous devons nous mettre à jour avec le charisme, a-t-il dit, sans perdre le contact avec son noyau fondamental. Un nouveau capital narratif naîtra du pluralisme des langues, de diverses expériences, du dialogue de différentes sensibilités : jeunes et adultes, universitaires et gens ordinaires, Église et mouvements, etc. »
L’après-midi, les travaux ont porté sur la manière dont les charismes peuvent et doivent féconder tous les aspects de la vie des membres et des communautés, du spirituel à l’organisationnel, de l’inclusion de membres de différentes vocations à la formation, à l’administration des biens et à toutes les formes de responsabilité et de gouvernance. Elena Di Bernardo, professeure de droit canonique (Institutum Utriusque luris, Université pontificale du Latran) a offert un excursus très qualifié sur les relations entre la théologie et le droit canonique, telles qu’elles se sont réalisées et ont évolué au fil du temps. « Il faut partir du principe que l’identité en soi d’un mouvement ou d’une réalité ecclésiale, observe-t-elle, est pleinement acquise lorsque tous les aspects charismatiques qui le constituent ont reçu une configuration juridique adéquate ». Au terme des travaux, le rapport de Madame Linda Ghisoni, Sous-secrétaire du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, intitulé « Les laïcs aujourd’hui dans l’ecclésiologie de la communion », a mis en évidence deux polarités sur lesquelles l’attention doit se porter : personne-institution et praxis-statuts. En ce qui concerne la première, elle observait que « l’institution, Mouvement ou Communauté nouvelle, sera préservée si son charisme originel, ses finalités propres où se conjuguent prière et apostolat, et surtout si le bien des personnes qui la composent est sauvegardé. Ce dernier ne peut jamais être une alternative au bien de l’institution ! ». Soulignant que l’expérience nous enseigne douloureusement que chaque fois que le ‘bon nom’ de la communauté a été préservé en sacrifiant les personnes individuelles et leurs droits, des aberrations ont été commises au détriment de l’institution dans son ensemble, elle a conclu : « La personne au centre constitue toujours un investissement dans la communauté ou le mouvement ». L’autre polarité concerne au contraire les pratiques et les statuts : s’il est vrai que « la vie anticipe sans doute toute définition normative », il est également vrai qu’il faut éviter tout légalisme ou toute diabolisation du droit, qui « loin d’être un mal nécessaire à supporter en dressant une liste d’articles, constitue un chemin de liberté pour tous : pour tous les membres et pour ceux qui sont appelés personnellement à en être les garants, en particulier pour ceux qui occupent des postes de gouvernement, à tous les niveaux ».

Stefania Tanesini

https://youtu.be/uwykF7mn3f0

Chiara Lubich : Dieu seul est tout !

En octobre 1946, Chiara Lubich écrit à Sœur Josefina et Sœur Fidente qui cherchent à mettre en pratique l’esprit du Mouvement naissant. Cet extrait de la lettre laisse transparaître l’enthousiasme et l’ardeur des premiers temps et nous incite, aujourd’hui encore, à donner à Dieu la première place dans notre vie. Dieu de mon âme, mon Amour, mon Tout, parle toi-même à ces deux cœurs. Parle-leur avec ta voix divine. Dis-leur que toi seul es tout et que tu habites en elles ! Dis-leur de ne pas te chercher autour d’elles, qu’elles te trouveront toujours dans leur cœur ! Tu le sais, Jésus, combien je les aime et voudrais être sans cesse avec elles. […] Dieu seul est tout ! Et cette vérité se vit dans la passion la plus grande pour la Pauvreté ! Quand t’aimons-nous, Seigneur ? Quand nous te trouvons. Quand te trouvons-nous avec certitude ? Quand nous ne comptons que sur toi, quand fous d’amour nous regardons vers les sommets et ne cherchons que toi : Dieu, notre Père ! Et maintenant que tes épouses sont dépouillées de tout et convaincues que toi seul leur suffis, maintenant seulement dis à leur cœur qu’il peut accepter aussi l’amour ardent que j’ai pour elles – de même que je l’accepte avec joie et gratitude – et le désir intense qui est le mien de faire d’elles ce que mon cœur veut être pour toi ! […] Mes petites sœurs, Votre vie, si souvent semblable à celle de Jésus vivant, travaillant, aimant dans la maison de Nazareth, comme elle peut faire du bien ! Mais ne savez-vous donc pas qu’une âme qui aime de façon que sa vie soit une vie continuelle à deux – Jésus et l’âme – fait autant que si elle prêchait à l’univers entier ? Maintenant que vous êtes dépouillées de vos misères, que vous donnerez chaque jour à Dieu, vous êtes libres d’aimer. Aimez ! Il veut vivre en vous. Et il ne souhaite rien de plus que cette vie à deux. […]

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, in Lettres des premiers temps 1943-1949, Nouvelle Cité 2010, p. 117)

Évangile vécu : « C’est toi le Seigneur ! Je n’ai pas de plus grand bonheur que toi !» (Ps 16 [15], 2)

Placer Dieu au centre et être certains de ne pas vaciller. Vivre dans la plénitude ce qui est exprimé dans ce psaume, est la plus grande consolation que l’on puisse recevoir : se sentir guidé et savoir, au plus profond de son cœur, que Lui seul fait bien toutes les choses. Semences de paix Dans notre immeuble, il y avait un mécontentement croissant concernant l’administration, les réparations, le bruit. Un jour J’ai réfléchi aux paroles d’un prêtre : la paix, disait-il, commence en nous, conscients que Dieu se trouve dans la graine de la vérité ; une graine qui germe avec la charité mise en pratique dans les nombreuses situations de la vie. Nous en avons parlé en famille et nous avons eu l’idée d’apporter chaque jour de petites améliorations au bâtiment, mais sans qu’on en voie l’auteur. Par exemple, enlever les feuilles jaunes des plantes dans le hall d’entrée, les arroser, nettoyer les vitres et les cadres des tableaux dans le hall d’entrée qui n’avaient peut-être jamais été époussetés depuis qu’ils y avaient été placés. Bien sûr, c’étaient les tâches de ceux qui sont payés pour nettoyer. Lors de la première réunion de copropriété, l’administrateur a fait remarquer que depuis un certain temps, tout le monde ressentait l’environnement plus accueillant ; des idées ont émergé également sur la façon de peindre l’escalier. Lorsque j’en ai fait part aux enfants, ils ont été enthousiastes. Une contribution à l’amélioration du monde peut même commencer dans son propre immeuble. (C. – Croatie) Le fagot Depuis le début de notre mariage, tout était toujours mis en commun. Un jour, avec mon épouse, nous nous sommes assis autour d’une petite table pour organiser l’économie familiale. Au-delà des chiffres arides, chaque sortie et chaque entrée a marqué une croissance de la qualité de la relation entre nous. Nous avons également impliqué nos enfants. Depuis lors, il est devenu normal que la paire de chaussures peu utilisée soit mentionnée comme étant nécessaire à quelqu’un ou que parmi les dépenses indispensables, il y ait une somme à mettre à la disposition de personnes dans le besoin. Une autre étape a été le ce que l’on appelle le « fagot » : l’attention mis sur le don de ce qui n’est pas strictement nécessaire. Ce n’est que plus tard que nous avons réalisé l’importance de cet acte. Nous avons remarqué que nous étions entrés en relation avec ceux qui ont besoin de tout. Même un crayon, un livre, une couverture deviennent un signe de sollicitude envers les autres. Cette façon de faire a renouvelé nos vies. (L.R. – Pays-Bas) Avoir confiance J’avais perdu mon emploi, mais j’avais confiance que la Providence de Dieu me permettrait d’en trouver un autre : N’avais-je pas expérimenté de nombreuses fois « donnez et on vous donnera » (Lc 6,38) comme réponse à mes efforts pour mettre en pratique l’amour évangélique ? Le jour même, à la paroisse, j’ai raconté mon expérience chrétienne. Après avoir également mentionné que j’étais à la recherche d’un emploi, une fille présente à la rencontre m’a signalé que l’entreprise de son père cherchait justement un employé. C’est ainsi, qu’en ayant confiance, j’ai trouvé un travail. (F.I. – Italie)

Sous la direction de Maria Grazia Berretta

 (Extrait de “Il Vangelo del Giorno”, Città Nuova, année VIII, n°2, mai-juin 2022)

Nouveau site dédié à Igino Giordani

À partir du dimanche 19 juin 2022, le nouveau site réalisé par le Centre Igino Giordani sera mis en ligne. Il est dédié à la figure de cet écrivain et homme politique, cofondateur du mouvement des Focolari. Un espace complètement renouvelé, explique Alberto Lo Presti, où l’on peut rencontrer « Foco » en allant au cœur de son témoignage de vie. « Quelqu’un a dit que si l’Évangile disparaissait sur tous les points de la terre, le chrétien devrait être tel que ceux qui le voient vivre pourraient réécrire l’Évangile. Eh bien, Giordani était l’un de ces chrétiens ». Les mots de Chiara Lubich, pour décrire la figure extraordinaire d’Igino Giordani (à qui elle a donné elle-même le nom de Foco), nous permettent de saisir la beauté qui se cache derrière l’aventure devenue vie de celui qui est considéré comme le cofondateur du mouvement des Focolari. Héros du siècle dernier, engagé sur différents fronts, du politique au social en passant par le culturel, Giordani marche aussi dans le présent. Pour garder cet héritage, le Centre Igino Giordani, fondé par Chiara Lubich et incardiné dans le Mouvement des Focolari, lancera le 19 juin 2022 son nouveau site web. Alberto Lo Presti, qui dirige le centre, nous en parle. Prof. Lo Presti, comment est née l’idée de réaliser un nouveau site dédié à Igino Giordani et quelle en est la nouveauté ? Nous vivons une époque difficile à bien des égards : la paix et la guerre, la justice et les inégalités, la migration et l’accueil, le travail et le chômage… et comme Igino Giordani a abordé ces questions avec sagesse et inspiration, nombreux sont ceux qui essaient de chercher dans ses discours, ses écrits, ses témoignages, une lumière qui puisse les guider dans leurs choix actuels. C’est pourquoi nous avons décidé de revaloriser le site web, en le rénovant complètement, en l’adaptant aux graphismes et à l’opérabilité la plus moderne. De cette manière, nous mettrons à la disposition du public intéressé les principaux matériaux illustrant sa pensée et sa vie. De quelle manière la figure de Foco peut-elle faire son chemin dans le monde d’aujourd’hui et être une source d’inspiration pour les nouvelles générations ? À l’âge vénérable de plus de 70 ans, Igino Giordani était considéré comme un « mythe » par de nombreux jeunes et adolescents qui se promenaient dans les jardins du Centre international du mouvement des Focolari à Rocca di Papa, en Italie, et le rencontraient assis sur un banc. Ils aimaient parler avec lui, parler de choses profondes, ou simplement raconter quelque chose de leurs expériences. Aujourd’hui, les jeunes ont encore besoin de mythes et de héros et ils les cherchent souvent dans les endroits les plus improbables (sport, cinéma, jeux vidéo, médias sociaux, influenceurs). Rencontrer Igino aujourd’hui, c’est connaître l’histoire d’un véritable héros, qui a fait la guerre, qui a véritablement choisi la paix, qui a réellement mis au défi les puissants de rester cohérents avec leurs idéaux. On croit généralement que la jeunesse est le temps des idéaux qui, avec la maturité, sont destinés à s’effondrer. Igino est resté jeune jusqu’à la fin car, comme il aimait à le dire, « on ne vieillit jamais dans l’esprit ». S’appuyer sur son expérience, c’est écouter son enseignement : vivre pour l’idéal d’unité est la chose la plus passionnante qui lui soit arrivée. Et en plus de l’amélioration de la convivialité du site et de son nouveau graphisme, il y a aussi la création d’une page Instagram déjà en ligne, le premier canal officiel entièrement dédié à Igino Giordani (Igino_giordani_official), pour entrer en contact avec lui, un citoyen du monde et un véritable influenceur de notre temps.

Maria Grazia Berretta