Mouvement des Focolari

Évangile vécu : « Allez dans le monde entier et proclamez l’Évangile à toute créature » (Mc 16,15)

Évangile vécu : « Allez dans le monde entier et proclamez l’Évangile à toute créature » (Mc 16,15) Annoncer la Parole n’est pas simplement parler, c’est plutôt une action concrète, qui se manifeste dans la vie, dans la relation avec les autres, avec la création. C’est une mission : être des frères et sœurs, l’image du Royaume de Dieu dans notre temps. Artisans de la paix Le Burundi est un très beau pays, mais après la guerre civile, des milliers de personnes de différents groupes ethniques ont émigré et maintenant nous sommes dispersés dans le monde entier. Les Tutsis ont fui les Hutus et vice-versa, sans parler du régionalisme qui oppose les gens du Sud à ceux du Nord et qui est très fort, notamment en ce qui concerne le partage du pouvoir. Et nous, chrétiens, que faisons-nous ? Ici, au Canada, mon mari et moi avons pensé créer un petit monde nouveau au sein de la communauté burundaise : à travers diverses activités culturelles et sportives, nous donnons l’occasion à nos compatriotes, mais aussi à d’autres Africains et à nos amis et voisins québécois de se rencontrer autour d’un repas traditionnel, d’un verre et de bonne musique. Notre objectif principal est de contribuer à la réalisation de la volonté de notre Seigneur : « Que tous soient un ». Nous sommes convaincus que chaque chrétien doit contribuer, à sa manière, à la réalisation de ce projet. Aujourd’hui, plusieurs Burundais sont en contact permanent et se serrent la main, ce qu’ils ne faisaient pas auparavant. (Florida K. – Canada) Une décision commune Un jour, remarquant que quelque chose dérangeait une collègue, je l’ai approchée et lui ai demandé gentiment de ses nouvelles. Elle m’a confié qu’elle avait décidé d’accueillir chez elle une sœur atteinte d’un cancer en phase terminale. Comme elle m’a dit qu’elle avait besoin d’une alimentation spéciale, notamment d’un type de lait très coûteux, j’ai eu envie d’apporter ma contribution. Je pouvais puiser dans mon compte, sûre que mon mari serait d’accord, mais cette fois, je voulais décider avec lui. Je n’avais pas toujours procédé ainsi dans le passé, surtout pour les petites dépenses. Mais depuis que nous nous étions engagés à vivre les Paroles de l’Évangile avec plus de conviction, nous étions devenus plus sensibles au fait que « c’est mieux de voir les choses ensemble ». Donc, après être rentrés tous les deux du travail, je lui ai parlé de ma collègue et de l’aide que je voulais lui apporter. Il m’a immédiatement soutenu. En plus de cela, il a suggéré de donner le double du montant que j’avais prévu. Son visage exprimait une grande joie. Cette attention portée à notre prochain souffrant nous a fait nous sentir plus unis. (Thanh – Vietnam) Optimiser les relations Je suis souvent tenté d’« optimiser mon temps » en fonction de mon propre programme, pour être finalement mal à l’aise lorsque l’ordre des choses à faire est bouleversé par des imprévus : ces imprévus qui, si souvent, traduisent la volonté de Dieu et donnent une autre saveur à la journée. Cependant, je me rends de plus en plus compte que, dans la trame de la vie quotidienne, la meilleure attitude consiste à « optimiser les relations » avec chaque prochain que je rencontre. Et ici, la hâte est le grand ennemi ! J’essaie donc de m’arrêter, par exemple, avec les retraités en bas de l’immeuble, avec la voisine sur le palier, récemment sortie de l’hôpital. Je m’arrête pour dire ‘’bonjour’’à l’habitant assigné à résidence, que beaucoup marginalisent par peur, et pour le prévenir qu’aujourd’hui l’eau sera coupée à tout le quartier pour cause de travaux de maintenance. (Ciro – Italie)

Maria Grazia Berretta

(extrait de ‘’Il Vangelo del Giorno’’, Città Nuova, année VIII, n.2, mars-avril 2022)

Être et faire communauté

Les Focolari dans le monde À l‘image des premières communautés chrétiennes, des communautés locales animées par l’esprit des Focolari sont nées dans toutes les points du monde où il y avait un groupe, même petit, de personnes vivant la spiritualité de l’unité. Emmanuel Mounier, philosophe français et fondateur du personnalisme, qui a vécu dans la première moitié du siècle dernier, dit : « La première expérience de la personne est l’expérience de la deuxième personne : le Tu, et donc le nous, précède le Je, ou du moins l’accompagne. » Ce qui, en deux mots, signifie : être une communauté. Et parce que nous sommes communauté, nous devons faire la communauté. Cet effort, qui n’est pas facile à notre époque, consiste à dépasser l’individualisme, à regarder autour de nous et à renforcer les liens avec ceux qui partagent avec nous l’espace géographique d’une ville ou d’un quartier, un lieu de travail, un établissement scolaire … C’est le défi que les groupes des Focolari tentent de relever en différents points du monde, que ce soit dans des grandes villes ou de petites localités situées dans les montagnes ou bien encore au milieu des grandes plaines de la planète. C’est une sensation très agréable que j’ai éprouvée il y a quelque temps lorsque je suis arrivé dans une petite ville au milieu de la campagne argentine pour visiter un centre pour enfants handicapés. Au fur et à mesure que je le découvrais, je me suis rendu compte qu’il y avait là une communauté vivante, unie par de forts liens de fraternité. Une communauté active et présente dans les différents visages de la ville elle-même : le club de sport, la paroisse, la mairie, l’école. Adultes, jeunes et enfants œuvraient tous ensemble, sans distinction. Mais ce n’était pas une expérience isolée, j’ai pu la retrouver en d’autres occasions en visitant différentes régions du monde. Dans la province de Namibe, en Angola, les communautés locales se sont réunies pour mener à bien diverses activités, encouragées par les défis apparus lors de l’Assemblée générale du mouvement des Focolari en 2021, afin de répondre à la détresse de l’humanité qui reflète le cri d’abandon de Jésus en croix. Ainsi, les adultes préparent et distribuent chaque mois une soupe “solidaire” aux plus défavorisés : les tâches sont bien réparties entre les différents membres de la communauté. Il s’agit d’une activité menée en collaboration avec l’église locale, à laquelle s’est ajoutée une collecte de vêtements et d’ustensiles ménagers pour subvenir aux besoins des personnes dans le besoin. Entre temps, les jeunes sont devenus les promoteurs d’un centre pour les enfants de la rue, plus de 30, âgés de 5 à 17 ans. Ils recueillent chaque mois de la nourriture et des articles ménagers, tandis que d’autres adolescents, répondant au Cri de la Planète, collectent des bouteilles en plastique d’eau minérale (aujourd’hui largement consommées et jetées dans les rues de la ville) pour ensuite les remettre à des personnes sans emploi qui en ont fait un véritable travail. Ces jeunes sont aidés par des adultes qui mobilisent familles, voisins et collègues de travail pour livrer gratuitement des bouteilles vides. La communauté de Tombwa, également en Angola, se concentre en priorité sur l’organisation du nettoyage et de la collecte des déchets dans la ville, en sauvegardant et en prenant soin de la vie des arbres. De passage aux Pays-Bas, dans la région du Limbourg, au sud du pays, Peter Gerrickens (volontaire de Dieu) raconte : « Fin novembre 2019, nous avons rendu visite à une personne d’une ville voisine engagée dans la distribution de repas offerts aux personnes dans le besoin et nous voulions lancer la même action dans notre paroisse. » Malheureusement, alors que l’initiative était sur le point d’être lancée, la Covid est arrivée et il ne n’était plus possible d’utiliser une salle de restauration. Du coup s’est mise en place une distribution de repas en sachets. Maria Juhasz (membre des Focolari), qui aide à leur préparation, ajoute : « Il ne s’agit pas seulement de distribuer de la nourriture, mais nous voulons donner quelque chose de plus. C’est bien plus qu’une action sociale. » Après un an, ils ont atteint le chiffre de 400 repas par jour et le nombre a tellement augmenté qu’ils ne pouvaient plus assumer seuls cette activité. Après avoir fait un tour d’horizon, cependant, des renforts sont arrivés : l’Armée du Salut, la communauté de Sant’Egidio, avec leurs bénévoles et leur expérience pratique extrêmement précieuse ont apporté leur contribution. L’aide de la providence ne cesse également d’arriver : des entrepreneurs qui donnent ce qu’il leur reste, un magasin qui apporte chaque semaine de nombreux fruits et légumes… « Tous les quinze jours – précisent-ils – nous avons aussi un moment de prière ensemble le soir. Tout le monde est invité : les amis qui reçoivent les repas, les bénévoles de la cuisine et ceux qui distribuent la nourriture. Ce sont des chrétiens de toutes les églises, des personnes d’autres religions ou sans référence religieuse particulière. » Ils ont même aménagé un espace sur la place de l’église où chaque semaine ils offrent du café. Le curé de la paroisse est toujours disponible. « Nos amis sont reconnaissants pour la nourriture, mais aussi pour la prière : pour un ami décédé, pour un nouveau-né. En plus de cette aide alimentaire, il est important de construire de véritables amitiés, de voir Jésus en chaque personne. C’est notre point de départ pour créer un véritable contact, pour engager un dialogue de personne à personne et découvrir les besoins de chacun. Beaucoup de gens viennent juste pour parler un peu. Un homme, par exemple, après avoir pris son repas, nous a remerciés de l’avoir écouté, chose qui n’arrive plus dans sa famille. » Actuellement, environ 2000 personnes prennent un repas chaque semaine, mais la communauté ne s’arrête pas là. Un nouveau projet démarre. La municipalité de Heerlen a apporté une première contribution financière. Ce projet permettra de créer une école professionnelle pour les jeunes des quartiers défavorisés. Ils recevront une formation culinaire et participeront eux-mêmes à la préparation des repas. « Dans tout cela, la Parole de Vie est un grand soutien – concluent-ils – nous pouvons vraiment nourrir Jésus en ceux qui ont faim. » On pourrait ainsi faire le tour du monde, partout où se trouvent les communautés locales des Focolari, là où deux ou trois personnes vivent la spiritualité de l’unité, et où, s’inspirant des premières communautés chrétiennes, elles veulent témoigner de l’amour réciproque : « À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jn 13, 35) De cette façon elles contribuent ensemble à transformer leur propre réalité, avec une attention particulière envers leurs frères et sœurs les plus défavorisés.

Carlos Mana

Session de formation communautés locales Afin de réfléchir au potentiel des communautés dans l’amour préférentiel pour ceux qui souffrent le plus, et ainsi témoigner et annoncer l’Évangile dans les diverses réalités de l’Église et du monde d’aujourd’hui, les responsables des communautés locales du mouvement des Focolari se réuniront lors d’une session du 7 au 10 avril. Réunis au même moment dans des centaines d’endroits dans le monde, ils se connecteront électroniquement les uns aux autres pendant quelques heures chaque jour. De cette manière, ils vivront une expérience “glocale”, c’est-à-dire qu’ils seront profondément enracinés dans leur propre région tout en faisant partie d’une famille mondiale élargie.

Burundi : “C’est possible !”

Burundi : “C’est possible !”

L’histoire de Rose, une Burundaise qui, grâce à un projet de microcrédit communautaire, a monté un restaurant. Rose vit au Burundi et a six enfants. Il y a quelques années, elle a ouvert son propre restaurant, où elle prépare des repas qu’elle livre à des clients éloignés de son village. Grâce à cette entreprise, elle a réussi à envoyer ses enfants à l’école et à verser un salaire à certains de ses employés. Mais il y a 13 ans sa situation était très différente. Rose ne savait pas ce que signifiait l’épargne et avait de grandes difficultés à gérer les finances de sa famille. Ses conditions de vie ont changé lorsqu’elle a fait connaissance avec le projet “C’est possible !” mené par AMU, Azione per un Mondo Unito (Action for a United World) et Casobu, une ONG burundaise et partenaire local. Grâce à ce projet, explique Rose, nous avons appris à économiser de l’argent. Je suis entrée en contact avec un groupe de personnes qui, comme moi, avaient besoin d’argent pour améliorer leur situation. Avec le premier crédit que j’ai reçu, j’ai immédiatement acheté des vêtements : je ne savais pas comment faire un véritable investissement. Puis je me suis dit : comment puis-je prendre l’argent, sans avoir un projet concret ? J’ai donc décidé d’acheter des casseroles, des assiettes et des poêles. Alors j’ai ouvert mon propre restaurant. “C’est possible !” est un projet basé sur le microcrédit communautaire, une méthodologie par laquelle des groupes de personnes se réunissent et se financent en plaçant leurs propres économies dans un fonds commun. Ainsi, le groupe peut accorder de petits crédits à ses membres pour les aider à faire face à certaines dépenses et à démarrer ou à gérer de petites activités génératrices de revenus. Emanuela Castellano, responsable de projet pour l’AMU, explique : « Les projets de microcrédit communautaire sont basés sur une approche participative, qui vise à responsabiliser les membres du groupe afin que le projet puisse se poursuivre et s’étendre. Les fonds collectés et notre soutien sont utilisés pour sensibiliser les communautés, former et accompagner les membres du groupe, mais l’argent partagé leur appartient. C’est la principale caractéristique du projet : l’appel à la réciprocité, qui permet à chacun d’apporter sa propre contribution au développement de la communauté. Le projet “C’est possible !” veut donc aussi accompagner les activités qui se développent et qui souhaitent accéder à un financement plus important pour soutenir leur expansion. » Depuis que Rose a eu connaissance du projet, elle a pu réaliser son rêve d’ouvrir un commerce qui lui permettrait de subvenir aux besoins de ses enfants et de les envoyer à l’école. Au fil du temps, le nombre de clients a augmenté et elle est désormais en mesure de supporter les dépenses des cinq employés qui l’aident. Ils ont également des projets pour l’avenir : l’un d’entre eux aimerait acheter une chèvre, un autre un terrain. Tout rêve semble difficile à réaliser au début, surtout dans un pays comme le Burundi. C’est le deuxième pays d’Afrique le plus densément peuplé et l’un des cinq pays ayant le taux de pauvreté le plus élevé au monde. Près d’une famille sur deux, soit quelque 4,6 millions de personnes, souffre d’insécurité alimentaire et 56 % des enfants de moins de cinq ans de malnutrition. Dans ce contexte complexe, le restaurant de Rose est véritablement la réalisation d’un rêve, et peut aussi devenir l’espoir de réaliser ceux de ses enfants et de ses employés. C’est exactement ce que fait le projet “C’est possible !” : il permet d’espérer que beaucoup d’autres personnes, comme Rose, réaliseront leur rêve et envisageront un avenir meilleur.

Laura Salerno

https://www.youtube.com/watch?v=t0W6a2khA3Q

Chiara Lubich : “Aimez vos ennemis”

La paix regarde les personnes, chacun d’entre nous. C’est quelque chose que nous devons tous construire, toujours et en toute situation. Un engagement qui n’est pas du tout facile ou évident, surtout aujourd’hui. Dans cette intervention de1978, Chiara nous lance un grand défi. « Aimez vos ennemis » Voilà bien quelque chose de puissant ! Quelque chose qui bouleverse notre façon de penser et nous fait tous redresser la barre de notre vie ! En effet, ne nous cachons pas la réalité : un ennemi… petit ou grand, nous en avons tous un. Il est là, derrière la porte de l’appartement voisin, dans la personne de cette femme si antipathique et indiscrète que je fais tout ce que je peux pour l’éviter chaque fois qu’elle risque d’entrer avec moi dans l’ascenseur. Il est dans cette personne de ma famille qui a porté tort à mon père il y a trente ans. Depuis, je ne la salue plus… Il est assis derrière toi à l’école et tu ne l’as plus jamais regardé en face depuis le jour où il t’a dénoncé au professeur… C’est cette fille qui était ton amie et qui t’a planté là pour aller avec un autre… C’est ce commerçant qui t’a dupé… Ce sont ces gens qui n’ont pas les mêmes idées politiques que nous et que nous considérons comme nos ennemis. Il y en a aussi actuellement qui voient l’État comme un ennemi et pratiquent facilement la violence contre ceux qui le représentent. On en trouve également, et il y en a toujours eu, qui considèrent les prêtres comme leurs ennemis et haïssent l’Église. Oui, tous ces gens-là et bien d’autres encore que nous appelons ennemis, sont à aimer. À aimer ? Oui ? À aimer ! Et n’allons pas croire que nous pouvons nous en tirer simplement en remplaçant notre sentiment de haine par une vague bienveillance. Il faut aller plus loin. Écoute ce que dit Jésus : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient » (Lc 6, 27-28). Tu vois ? Jésus veut que nous triomphions du mal par le bien. Il veut un amour qui se traduise en gestes concrets. On peut se demander : comment se fait-il que Jésus édicte un tel commandement ? Simplement parce qu’il veut modeler notre comportement sur celui de Dieu, son Père, qui « fait lever le soleil sur les méchants comme sur les bons et tomber la pluie sur les justes, comme sur les injustes ». Voilà la vérité. Nous ne sommes pas seuls au monde : nous avons un Père et nous devons lui ressembler. Dieu a droit à cette attitude de notre part. En effet, lorsque nous étions ses ennemis, que nous demeurions dans le mal, c’est lui, le premier, qui nous a aimés, en nous envoyant son Fils, qui est mort de façon terrible pour chacun de nous. […] Peut-être serait-il bon que nous aussi nous rétablissions l’une ou l’autre situation, d’autant que nous serons jugés de la même façon que nous jugeons les autres. C’est nous-mêmes qui remettons entre les mains de Dieu la mesure avec laquelle il doit nous juger. Ne lui demandons-nous pas : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » ? Aimons donc nos ennemis ! C’est l’unique moyen pour recomposer l’unité, abattre les barrières, construire la communauté. C’est dur ? C’est pénible ? La seule idée de devoir le faire nous ôte le sommeil ? Non, ce n’est pas la fin du monde : un petit effort de notre part, et Dieu s’occupe des 99% qui restent. Alors dans notre cœur jaillit un fleuve de joie

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, in Parole di Vita, Città Nuova, 2017, p. 105-108) https://www.youtube.com/watch?v=VLsugwXngL4

Guatemala : technologie au service de la culture d’origine

Educa est un projet qui a permis à 25 jeunes du Guatemala de suivre une formation informatique en programmation et en conception de sites web. Quelques-uns des boursiers sont issus d’ethnies indigènes et souhaitent mettre leurs compétences techniques au service, avant tout, des femmes de leurs communautés. L’objectif est de valoriser leur culture et d’aider les femmes à exceller, afin de garantir l’égalité des chances pour tous. https://www.youtube.com/watch?v=ysltALLYiOA

Le Mouvement des Focolari publie les résultats d’une enquête indépendante sur des abus commis par un ancien membre consacré en France

Margaret Karram : « Je m’engage au nom du Mouvement des Focolari à répondre par des actions, des mesures d’écoute, d’accueil et de prévention, aux recommandations finales formulées par l’enquête indépendante. » Le Mouvement des Focolari publie les conclusions de l’enquête menée par un organisme externe et indépendant sur les cas d’abus sexuels concernant JMM, ancien membre consacré du Mouvement des Focolari en France. L’enquête a été confiée le 23 décembre 2020 par les Focolari à la société britannique GCPS Consulting, un organisme indépendant dont la mission est d’aider les institutions à améliorer leurs systèmes de prévention et de signalement des abus. Afin de garantir l’intégrité, la qualité et la fiabilité du processus d’enquête et de ses résultats, le Mouvement des Focolari a également nommé Alain Christnacht, ancien haut fonctionnaire français, en tant que superviseur indépendant, sans aucun lien avec le Mouvement. Le Mouvement des Focolari a confié l’enquête à une Commission indépendante à la demande des victimes, dans le même esprit que la Conférence des évêques de France qui, en février 2019, avait chargé la CIASE de mener une enquête sur l’ensemble de l’Église catholique en France, avec l’objectif de placer les victimes au cœur des priorités et des travaux de l’enquête. L’organisme indépendant a reçu des témoignages couvrant la période allant de 1958 à 2020, qui montrent clairement que JMM a commis des agressions sexuelles sur au moins 26 victimes. GCPS Consulting résume comme suit le travail effectué pour l’enquête: « Écouter les victimes était l’une des principales tâches de l’Enquête. Ce fut une part ardue du processus, pour les victimes comme pour l’équipe d’enquête, mais c’est l’élément le plus important de l’enquête. Le rapport décrit les événements survenus pendant cinq décennies au cours desquelles JMM a abusé ou tenté d’abuser sexuellement de ses victimes, principalement de jeunes garçons. Il décrit son modus operandi ainsi que le contexte dans lequel les abus ont été commis. L’enquête a permis d’entendre un nombre significatif de victimes et de témoins d’autres abus, sexuels ou d’autre nature. Le fait que les abus aient été répandus et n’aient pas été traités, même lorsqu’ils ont été signalés à des personnes en charge et en position de responsabilité, est également un sujet du rapport. Il a été demandé à l’équipe d’enquête d’examiner le degré de connaissance de ces événements par les personnes responsables, à l’époque des faits et par la suite, et d’évaluer la façon dont elles ont géré cela. Le rapport décrit en détails comment des signalements n’ont pas reçu de réponse adéquate, des victimes n’ont pas été entendues et n’ont pas été traitées de manière appropriée, et comment des occasions ont été manquées de réagir aux abus commis par JMM et de prévenir des incidents ultérieurs. Enfin, le rapport détaille la manière dont le Mouvement des Focolari a plus récemment développé des mesures de protection. Il formule un certain nombre de recommandations visant à renforcer la sécurité de l’environnement, ainsi que des recommandations au niveau de la culture et du leadership » Après avoir examiné le rapport, Margaret Karram, Présidente du Mouvement des Focolari, a déclaré : « Il n’y a pas de mots adéquats pour exprimer le choc et la douleur que je ressens face au mal qui a été infligé à des enfants et à des adolescents par JMM et – je dois le dire avec une immense souffrance – non seulement par lui, ainsi qu’il résulte des conclusions de l’enquête. » S’adressant aux victimes, elle a ajouté : « En ce moment, chacune de mes pensées et de mes paroles va vers vous qui avez subi un crime gravissime qui, dans de nombreux cas, a détruit votre vie ». « À CHACUNE ET CHACUN D’ENTRE VOUS PERSONNELLEMENT, AVEC LE COPRÉSIDENT JESÚS MORÁN, ET AU NOM DU MOUVEMENT DES FOCOLARI, JE DEMANDE HUMBLEMENT PARDON. Nous devons reconnaître que, malgré le bien que le Mouvement a accompli au long de son histoire, dans ce domaine nous avons échoué dans la vigilance, dans l’écoute et dans l’accueil de l’appel à l’aide de beaucoup. Cela ne peut plus se produire, c’est en totale contradiction avec les valeurs que le Mouvement des Focolari, avec sa spiritualité chrétienne, est appelé à vivre. Je m’engage au nom du Mouvement des Focolari à répondre par des actions, des mesures d’écoute, d’accueil et de prévention, aux recommandations finales formulées par l’enquête indépendante ». Le Mouvement des Focolari est plus que jamais déterminé à faire en sorte que ses communautés dans le monde soient des lieux sûrs qui permettent l’enrichissement mutuel. Comme le souligne l’enquête de GCPS, le Mouvement a entamé en 2011 une évaluation approfondie des mesures visant à prévenir les abus et à protéger les personnes. Mesures qui ont été revues en 2014 et en 2020 et qui seront ultérieurement mises à jour après l’étude approfondie des résultats de cette enquête. Le Mouvement des Focolari a informé la Conférence des Evêques de France et le Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie de la publication de ce rapport. La principale préoccupation du Mouvement est de contribuer autant que possible au processus de reconstruction des victimes, y compris par une compensation financière, si nécessaire et demandé. C’est pourquoi, selon la recommandation de l’Eglise en France, le Mouvement des Focolari a demandé à la “Commission indépendante de reconnaissance et de réparation” (CRR) – organe pluridisciplinaire composé d’experts de la société civile et institué par la CORREF (Conférence des Religieux et Religieuses de France) – d’accompagner les victimes qui le souhaitent dans leur processus de réparation. Dès à présent, les victimes peuvent contacter cet organisme. Email : victimes@crr.contactTél : 09 73 88 25 71  Site Internet : https://www.reconnaissancereparation.org   Afin de respecter son engagement envers les victimes de JMM, le Mouvement avait précédemment mis en place une procédure de soutien psychologique coordonnée par le Dr Alexis Vancappel. Cette procédure sera maintenue pour les victimes qui ont déjà eu recours à ce service. Le Mouvement des Focolari informe qu’il fera connaître dans les prochaines semaines les actions et les mesures qu’il entend mettre en œuvre pour répondre aux recommandations exprimées dans le rapport. Les résultats de l’enquête sont publiés dans leur intégralité et accessibles à tous sur le site de GCPS Consulting et sur les pages française et internationale du Mouvement des Focolari. Le rapport d’enquête est actuellement disponible en anglais, français et italien. L’allemand, l’espagnol et le portugais seront ajoutés prochainement. Stefania Tanesini

Enquête indépendante (texte intégral) Sommaire rapport d’enquête Rapport du Superviseur Alain Christnacht Lettre del la Présidente e du Coprésident à tous les membres du Mouvement des Focolari en France