Mouvement des Focolari

Évangile vécu : Nous sommes venus l’adorer (Mt 2,2)

Suivre l’Étoile qui mène à l’Enfant Jésus et devenir des pèlerins. A l’instar des Rois Mages, ce temps est une occasion précieuse de repartir ensemble, en témoignant chaque jour de la merveille qui habite cette grotte et vient faire toutes choses nouvelles. Le positif dans le changement En passant en revue la vie d’une année entière marquée par cette pandémie inattendue, j’ai l’impression de regarder un film d’action qui nous a tous un peu secoués, parents et enfants. Le fait de devoir changer de plans et de rythme de vie a souvent été difficile, fatigant, mais il est également vrai que cela a apporté un vent de fraîcheur dans notre famille. Nous avons pris conscience de nouveaux modes de relation entre nous, de besoins auxquels nous ne faisions pas attention auparavant. Si la foi avait été un tabou avec nos enfants, nous voici maintenant confrontés à nos propres fragilités, à des peurs de dimension mondiale, à des questions restées jusque-là sans réponse. Le véritable changement, cependant, a commencé lorsque nous nous sommes interrogés sur la signification de ce qui se passait. Habitués à avoir des réponses à toutes les questions, nous étions cettefois-ci déroutés par l’inconnu. En bref, nous nous sommes retrouvés plus solidaires non seulement les uns des autres dans la famille, mais nous avons élargi notre regard sur les autres. Nous nous sommes retrouvés à considérer l’humanité comme une seule famille. (R.F. – France) L’amour circule entre les prisonniers Je fais du bénévolat à la prison de ma ville et je participe au « Projet de lecture de Città Nuova » auquel de nombreux détenus prennent part chaque semaine ; j’anime également la messe dominicale. L’un d’eux semble désolé de ne pas pouvoir s’approcher de l’Eucharistie parce qu’il n’a pas de formation catéchétique; je lui propose alors de le préparer. Heureux, il me remercie et avec l’aumônier nous établissons un programme de leçons. Spontanément, d’autres détenus se joignent à nous. En quelques mois, nous sommes prêts; à ma grande surprise, à la date choisie pour recevoir le sacrement, l’église est pleine ; ses camarades de section tirés à quatre épingles, qui assistent rarement aux services religieux, viennent à la messe. Et ce n’est pas tout : déterrant des souvenirs d’enfance, ils prennent en main les chants, les lectures et les prières des fidèles. Enthousiastes comme nous tous, ils apprécient l’atmosphère familiale qui se créée où personne ne se sent seul. (Antonietta – Italie) A genoux Ce pauvre homme vivait seul dans un taudis sale, à moitié paralysé, la peau sur les os. Il devait avoir un peu plus de 60 ans, mais il semblait en avoir plus. Il avait abandonné la foi et les sacrements depuis des années. La première fois que je suis allé lui apporter de la nourriture et des vêtements, je lui ai suggéré de prier ensemble. Il ne se souvenait plus du « Notre Père », il ne connaissait que le « Je vous salue Marie ». En partant, je lui ai demandé la bénédiction, même si j’étais plus jeune que lui, j’étais un étranger et, à ses yeux, un riche étranger. J’ai pris sa main paralysée pour faire le signe de croix sur ma tête. Il me regardait avec des yeux pleins de joie, de surprise et de larmes. Notre rendez-vous est maintenant devenu hebdomadaire. Chaque fois, nous disons ensemble quelques prières qui lui reviennent à l’esprit. Il les récite à voix haute. La seule façon de m’approcher de lui est de m’agenouiller près de son lit, et pendant ce temps, je pense : « Me voici, Seigneur, à genoux devant toi ». (L.B. – Thaïlande)

Sous la direction de Maria Grazia Berretta

(Extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année VIII, n.1, janvier-février 2022)

Merci Palmira

Palmira Frizzera, l’une des premières compagnes de Chiara Lubich, nous a quittés aujourd’hui, 5 janvier 2022. Merci Palmira ! Aujourd’hui, 5 janvier 2022, Palmira Frizzera, l’une des premières compagnes de Chiara Lubich, nous a quittés. Née à Terlago (Trente) le 9 avril 1927, Palmira Frizzera rencontre Chiara Lubich en 1945 à Trente (Italie) à la maison de Piazza Cappuccini, qui deviendra le premier focolare. Elle est saisie par l’idéal de « fraternité universelle » et décide de suivre Chiara. En 1947, elle rejoint le focolare de Trente ; elle y reste plusieurs années avant de se rendre en Sicile, à Turin et à Rome. Elle vit ensuite plus de 40 ans à Montet (Broye, Suisse) à la cité pilote Foco du mouvement des Focolari. Elle en est la responsable et assure le suivi de la formation des futures focolarines. https://www.youtube.com/watch?v=bAePK0NN9WI&list=PLKhiBjTNojHoPfT9syIwfyLI4sPeqBV0P&index=4

AMAZONIE | Le début d’un parcours

À Parintins, au cœur de la forêt amazonienne, le projet “Protéger l’enfance et l’adolescence” à l’intention des enfants, des parents, des éducateurs et des enseignants vise à prévenir la violence à l’égard des mineurs. https://www.youtube.com/watch?v=xqCDHDmZxCs&t=41s

Chypre et la Grèce, laboratoires d’accueil et de fraternité

Chypre et la Grèce, laboratoires d’accueil et de fraternité

Qu’a laissé la visite du pape François en Grèce et à Chypre, près d’un mois plus tard ? Nous avons interrogé la communauté des Focolari des deux pays. Un mois après le voyage de François en Grèce et à Chypre, ce quadrant du globe continue d’être sous le feu des projecteurs internationaux. Ces derniers jours, nous avons lu l’histoire d’espoir de Grace Enjei, une Camerounaise de 24 ans qui, grâce à la visite du pape et à l’aide de la Communauté de Sant’Egidio, est arrivée à Rome depuis le « no man’s land » de Chypre avec 10 autres demandeurs d’asile. Mais nous avons également appris l’énième naufrage en mer Égée, celui qui s’est produit le jour de Noël, dans lequel 13 migrants ont perdu la vie. Grèce et Chypre. Deux pays avec une population relativement faible (les catholiques sont une minorité religieuse) mais qui sont le miroir des principales crises mondiales : des forts courants migratoires, à la crise financière et sanitaire. Ils souffrent en particulier des influences politiques inquiétantes de leurs voisins turcs. Nous avons demandé à la communauté des Focolari de ces pays ce que ce voyage apostolique leur a laissé, quels sont les pas à accomplir vers la paix et une coexistence plus humaine pour tous. Lina Mikellidou, orthodoxe et responsable de la communauté des Focolari à Chypre, n’a aucun doute : « Lorsque le pape François a déclaré que nous devions faire de cette île ‘’ un laboratoire de la fraternité’’, il a mis le doigt sur le problème. Chypre est occupée par les Turcs depuis 1974 et la capitale Nicosie est la dernière ville européenne à être divisée par des barbelés. Les tentatives de recomposition de ces fractures n’ont pas abouti à des résultats concrets malgré les efforts de la communauté internationale et des deux parties ces dernières années. Je pense qu’il est nécessaire de développer ou de renforcer les plateformes, les lieux de dialogue entre les différentes réalités qui existent à Chypre, c’est-à-dire entre les chrétiens de différentes confessions (comme les Arméniens, les Latins, les Maronites et les Orthodoxes) et aussi avec les Musulmans. Il est ensuite nécessaire de cultiver l’esprit d’ ‘’unité dans la diversité’’ entre les deux Églises sœurs, catholique et orthodoxe. Et enfin, il y a le chapitre des migrants. Leur nombre n’est pas supportable pour notre pays, tant sur le plan logistique qu’économique. Mon peuple est connu pour sa générosité et son esprit d’accueil : beaucoup a déjà été fait pour les réfugiés, mais nous pouvons certainement nous améliorer, en essayant de sensibiliser, de trouver des fonds et des structures pour que ces frères à nous vivent dans des conditions plus humaines et plus dignes ». « Le pape nous a encouragés à avoir un nouveau regard  – conclut Lina –  une vive attention aux questions brûlantes telles que les migrants et le dialogue œcuménique. La recherche d’unité entre le pape François et le patriarche œcuménique de Constantinople, S. B. Bartholomée, nous donne une grande espérance : une relation fraternelle, faite de gestes concrets et d’un dialogue profond ». Alexandros Oshana, un jeune d’Athènes issu de la communauté locale des Focolari, soutient que le chemin vers le dialogue œcuménique est encore long : « En ce sens – dit-il – la visite du pape a offert la possibilité d’un nouveau départ. Dans ses discours, il utilisait souvent les mots ‘’unité’’, ‘’fraternité’’, ‘’dialogue’’. Le pape a appelé à une Église inclusive, ouverte à ceux qui souffrent. François nous a tous exprimé, nous Grecs catholiques, à 100%, notre intention d’être proches de nos frères et sœurs orthodoxes et de nous sentir avant tout ‘’chrétiens’’. À cet égard, le propre exemple que le pape François a voulu donner n’a échappé à personne. Afin de souligner que l’unité n’est possible que par un acte complet d’humilité, il a lui-même demandé à nouveau pardon à l’archevêque orthodoxe Ieronimos pour les erreurs commises dans le passé par les catholiques envers les orthodoxes. L’archevêque lui-même a déclaré qu’il était sûr qu’il serait possible de « se débarrasser des fardeaux du passé, en particulier ceux liés aux événements de la guerre d’indépendance grecque ». En signe de fraternité, il a également déclaré vouloir rejoindre François ‘’dans l’énorme défi’’ concernant le sort des migrants et entreprendre ‘’une action commune pour l’environnement’’.

Lorenzo Russo avec la collaboration de la communauté des Focolari de Grèce et de Chypre 

Chiara Lubich : construire des rapports nouveaux

Le 1er janvier dernier, à l’occasion de la 55°Journée Mondiale de la Paix le Pape François affirmait dans son message : « Le dialogue consiste à s’écouter, à discuter, se mettre d’accord et cheminer ensemble. Favoriser tout cela entre les générations signifie labourer le sol dur et stérile du conflit et du rejet pour cultiver les semences d’une paix durable et partagée. » Dans ce passage, Chiara Lubich nous invite également à établir des rapports de dialogue afin de parvenir à une paix véritable. Jésus est venu pour construire des relations totalement nouvelles entre les personnes, entre homme et femme, garçon et fille, époux et épouse, parents et enfants, enseignants et élèves, travailleurs et employeurs, employés et dirigeants, citoyens et gouvernants, entre les races, les peuples et les États. Jésus veut construire un nouvel ordre social, fondé sur la justice, le respect et une authentique fraternité humaine. Il veut nous donner, en tant qu’individus et que collectivité, la paix véritable, cette paix divine que lui seul peut donner. Mais pour que cela arrive, il faut le suivre, même si, à première vue, il semble trop exigeant. Il faut vivre sa parole, chacun dans l’état de vie où il a été appelé.

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, in Parole di Vita, préparé par Fabio Ciardi, Opere di Chiara Lubich, Cittá Nuova, 2017, p. 362)

Dialogue, éducation, travail: un pacte pour engendrer la paix

Dialogue, éducation, travail: un pacte pour engendrer la paix

Dans son message pour la Journée Mondiale de la Paix aujourd’hui, 1er janvier, le pape François lance un avertissement sévère aux politiciens qui investissent dans l’armement plutôt que dans l’éducation. Que peut-on faire pour donner de l’espoir aux jeunes et inverser la tendance ? Nous avons interrogé le professeur Buonomo, recteur de l’Université pontificale du Latran, à ce sujet. Aujourd’hui, selon la Banque mondiale, près de 100 millions de personnes supplémentaires vivent dans un état d’appauvrissement à cause de la pandémie de la Covid-19. Et en 2020 les dépenses militaires dans le monde, malgré la Covid, ont augmenté à près de 2 000 milliards de dollars (en 2019, elles étaient de 1650 milliards), selon un rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). Des données qui ont incité le pape François à délivrer un message dur mais plein d’espoir pour la 55e Journée Mondiale de la Paix, qui a lieu aujourd’hui 1er janvier 2022. Le Pape propose trois éléments : le dialogue entre les générations, l’éducation et le travail : des outils pour construire une paix durable. Comment pouvons-nous contextualiser ce message dans les défis auxquels la société actuelle est confrontée ? Nous avons interrogé le professeur Vincenzo Buonomo, recteur de l’Université pontificale du Latran. Comment engager le dialogue entre les générations pour construire la paix ? Sur quelle confiance repose-t-elle aujourd’hui, alors que la pandémie et le développement de la technologie ont créé tant de solitude et d’indifférence ? «Tout d’abord, le message du Pape présente le dialogue non seulement comme un objectif pour les relations entre les générations mais aussi comme une méthode. Et ceci, je crois, est l’aspect le plus important que l’on peut saisir, c’est celui qui nous permet aussi de faire du dialogue un instrument efficace pour la paix, parce que très souvent nous réduisons le dialogue uniquement à la possibilité de communiquer. En réalité, le dialogue présuppose quelque chose de plus : il existe un pacte entre les générations, un pacte dans lequel la parole donnée a un sens. Très souvent, nous avons fait du dialogue un simple outil technique et non une réalité que nous partageons et qui devient donc une méthode ou une “action quotidienne”». Ces dernières années, l’éducation et la formation ont été considérées comme des dépenses plutôt que des investissements. Et les dépenses militaires ont augmenté. Quelles mesures les responsables politiques devraient-ils prendre pour promouvoir une culture du “soin” plutôt que de la “guerre” ? « La relation entre l’éducateur et celui qui est éduqué doit être construite quotidiennement sur la base du renoncement de la part des deux. Ce type de méthodologie éducative devrait également servir les grands enjeux de l’humanité. Le problème de la course aux armements, et donc du détournement des ressources vers d’autres domaines, est avant tout le lien entre les armements et un concept de puissance. C’est donc par l’éducation que nous devons essayer de faire circuler des valeurs partagées. C’est cet aspect que le message du Pape met en avant, car s’il y a des valeurs partagées – la paix par exemple – cela devient un moyen de surmonter les conflits. Mais les conflits sont surmontés en éliminant les armements, c’est donc un concept qui s’inscrit ensuite dans un processus. » Le travail est le lieu où nous apprenons à apporter notre contribution à un monde plus vivable et plus beau et constitue un facteur de préservation de la paix. Mais l’insécurité de l’emploi et l’exploitation ont augmenté avec la pandémie. Alors que faire pour donner de l’espoir aux jeunes en luttant contre la précarité et l’exploitation ? « Le travail n’est pas simplement quelque chose qui garantit la paix sociale comme on le dit traditionnellement. Le travail est une chose qui garantit la paix. Si la condition préalable du travail fait défaut, il n’y a pas d’éducation, pas de relation intergénérationnelle, pas de dialogue. Parce qu’en travaillant, la personne ne trouve pas seulement de quoi vivre, mais exprime sa dignité. Nous trouvons cela dans le Magistère de l’Église et le Pape François, qui l’a souligné à plusieurs reprises. Par conséquent, aujourd’hui, les hommes politiques, ou plutôt ceux qui ont des responsabilités, les “décideurs”, doivent faire du travail une priorité et non un point parmi d’autres de l’agenda politique. Je crois que les jeunes générations ont besoin non seulement d’un emploi, mais d’un emploi qui exprime leurs qualifications et, surtout, qui leur donne le sentiment d’être des protagonistes dans les décisions relatives à l’emploi. L’élément qui relie les trois rubriques – dialogue, éducation, travail – est donc le mot pacte. Le pacte entre les générations, le pacte éducatif, le pacte du travail : voilà le mot clé qui les situe en fonction de la paix. Sans quoi ce serait trois réalités sans lien entre elles. » Cliquez sur Clicca qui pour lire le message du Pape (en plusieurs langues) pour la 55ème Journée Mondiale de la Paix.

                                                                                                                      Lorenzo Russo