Mouvement des Focolari

Chiara Lubich : aujourd’hui mieux qu’hier

Si nous cherchons à nous améliorer chaque jour, nous pouvons nous aussi être bâtisseurs de paix comme la Parole de Vie nous y invite en ce mois de novembre 2021. Nous aspirons – car c’est notre Idéal – à l’unité du monde entier. C’est pour cela – pour que la paix règne partout – que nous faisons chaque jour le “time-out“. Or, un des moyens dont nous disposons pour y arriver, est celui d’entraîner vers ce but – vers l’unité et donc vers la paix – le plus de personnes possible, précisément en tant que fidèles d’une religion : c’est notre troisième dialogue. Par conséquent, en ce mois, je vous inviterais tous à raviver nos relations avec eux. Et les fidèles des religions les plus variées sont un peu partout. Bien sûr, ce que la volonté de Dieu nous demande est toujours une révolution. Nous savons qu’en ce domaine, nous avons des siècles d’immobilisme derrière nous et, souvent, d’hostilité. C’est donc un combat pour la paix que nous devons mener et, par conséquent, nous devons nous prémunir, nous entraîner et nous préparer. C’est pourquoi je voudrais recommander –  avant tout à moi-même, puis à vous tous -, quelque chose qui, au cours des prochaines semaines, serait une aide supplémentaire pour nous, que nous pourrions ajouter à ce que nous faisons déjà, qui nous permettrait d’être plus vigilants qu’avant, de progresser constamment, pour ne pas échouer – nous savons que si nous n’avançons pas nous reculons ; quelque chose qui nous aiderait à nous perfectionner chaque jour dans la vie de notre Idéal. Ce quelque chose pourrait consister à nous dire, à nous-mêmes, avant chacune de nos actions : « Aujourd’hui mieux qu’hier ! » Dans notre vie, de nombreuses actions ont un caractère répétitif : tous les jours nous prions, nous mangeons, nous sortons, nous étudions, nous travaillons, nous rencontrons des personnes, nous dormons, nous nous promenons, nous faisons le ménage, nous nous reposons, etc. Alors, avant chaque action disons : « Aujourd’hui mieux qu’hier ! » Et vivons en conséquence. Nous serons ainsi comme Dieu nous veut. Nous sommes un Mouvement et il ne nous est pas permis de nous arrêter. Nous recevrons plus de grâces et nous aurons plus de facilités pour concrétiser notre engagement spécifique de ce mois : prendre en grande considération les fidèles des autres religions et collaborer avec eux à la paix et à l’unité du monde.

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, in Conversazioni in collegamento telefonico, préparé par Michel Vandeleene, Opere di Chiara Lubich, Città Nuova, 2019, p. 425-426).

Inde/Népal : Un réseau d’espérance pendant la pandémie

Beaucoup de lumières dans le cauchemar du Covid en Inde et au Népal : un réseau d’aides se mobilise pour fournir de l’oxygène aux hôpitaux de la ville indienne de Mumbai et le récit d’un papa guéri grâce à cet oxygène ; les jeunes des Focolari procurent des repas à une centaine de familles indiennes ; la communauté du Mouvement au Népal, grâce aux aides reçues, fournit nourriture, matériel scolaire, médicaments et aide économique à des personnes en difficulté. https://vimeo.com/619795486

Les Mariapolis malgré la Covid

Les Mariapolis malgré la Covid

Cette année encore, les Mariapolis, ou « Cités de Marie », ont eu lieu dans différentes parties du monde. Depuis les débuts du Mouvement des Focolari, elles rassemblent pendant quelques jours des personnes du monde entier, qui veulent connaître l’esprit et le style de vie des Focolari, en les encourageant à vivre un atelier de fraternité universelle. « Nous venions de toutes les régions de France et beaucoup ont exprimé leur joie de pouvoir se revoir et de redécouvrir que l’unité peut être vécue malgré l’avenir incertain ». C’est par ces mots que les focolarini de France racontent les journées passées à la Mariapolis de Ressins. Le rendez-vous a eu lieu en présentiel et il était bon de se revoir après la longue période de la Covid. « Prendre un élan… pour vivre la fraternité aujourd’hui », tel était le titre de l’événement auquel ont participé plus de 300 personnes. En Slovénie, la Mariapolis intitulée « L’amour – remède pour tout », a également eu lieu avec 200 participants. « En marchant avec mes enfants, raconte Barbara, qui était présente à l’événement avec ses trois jeunes enfants et à qui on a diagnostiqué un cancer il y a un an, j’ai comme perçu la voix de Jésus qui me disait : « Tu n’as pas eu cette maladie parce que je ne t’ aime pas, mais parce que je t’ aime encore plus ». La maladie a suscité un grand amour entre elle et son mari et leur extraordinaire confiance en Dieu. Les paroles et les expériences de Chiara Lubich leur ont permis de découvrir la préciosité des relations, construites à partir de l’amour. Au Paraguay, la Mariapolis s’est déroulée en mode télématique. Les « cris de l’humanité souffrante », le « cri de la Création » et « les cris des nouvelles générations » ont été les thèmes abordés. « Nous avons pu voir les inégalités et les intolérances de notre société et comment nous pouvons répondre à ces cris de souffrance », explique Silvia. La joie de la Mariapolis a été ressentie, non seulement par les Paraguayens mais aussi par les personnes de différentes parties du monde qui y ont participé. Dans la région de Sao Paulo, au Brésil, la Mariapolis intitulée Nouvelle culture, en établissant des dialogues, a eu lieu en ligne avec plus de 1300 personnes connectées et plus de 4000 vues sur Youtube. Voici quelques impressions. « Le thème de l’écologie avec la présentation du Dé de la Terre a élargi ma vision de la manière de prendre soin et d’améliorer notre maison commune ». « Ce qui m’est arrivé aujourd’hui montre l’action de Dieu. Je me suis levée heureuse et prête à aimer davantage ! Je suis allée au marché et en le quittant je me suis retrouvée devant ma sœur avec laquelle nous ne nous parlions plus depuis 10 ans. Je pensais que je n’aurais pas pu lui pardonner, mais au lieu de cela, j’ai dit mon oui à Jésus et je suis allée lui parler ». Enfin, au Venezuela, la Mariapolis a été décrite comme « une oasis dans le désert » en raison de la  Covid et de l’incertitude quant à l’avenir. Ils ont écrit de la communauté locale : « Cela nous a remplis d’espérance et a renforcé en chacun de nos cœurs, le fait de nous reconnaître comme faisant partie de la famille de Chiara ». « Je promets de devenir un super héros qui prendra toujours soin de la planète , a dit un garçon de 9 ans, qui aidera tous les gens et je serai un bon citoyen, en montrant l’exemple avec ma vie et en faisant toujours le bien ». Une dame testée positive à la Covid a assisté à l’événement depuis son lit et a déclaré : « Je suis là ! Je suis là aussi… la meilleure expérience que je puisse vivre en ce moment est de me sentir entourée de l’amour de Dieu à travers vous tous ».

Lorenzo Russo

Évangile vécu : « Heureux ceux qui font œuvre de paix, ils seront appelés fils de Dieu » (Mt 5, 9)

Comme sur un chantier ouvert où chacun est appelé à « faire ». C’est la paix, pas seulement l’absence de guerre ou un concept abstrait. C’est quelque chose à construire ensemble, en affrontant toutes les difficultés et en partant de notre petitesse. Un autre Rob Rob avait quitté la maison après une dispute qui semblait mettre fin à notre mariage. Deux ans s’étaient écoulés depuis son départ, sans autre nouvelle de lui que ce que ses parents m’avaient dit : il passait des auditions pour des films et commençait à entrer dans le monde du cinéma. Quand il est revenu d’Italie, déçu et sans le sou, il ressemblait à un chien battu. En pleurant, il a demandé mon pardon. L’homme que j’avais aimé, estimé et choisi comme compagnon de vie semblait être maintenant un étranger, un raté. Où était passée sa fierté ? Et la beauté qui était sa fierté ? Quant à moi, pendant la période d’absence de mon mari, je m’étais rapprochée de la foi et j’avais commencé à fonder ma vie sur des valeurs que j’avais négligées. Quand il est revenu, j’ai senti que Dieu testait ma foi. J’en suis sortie renforcée. Maintenant, lui aussi a trouvé non seulement une nouvelle paix, mais nous découvrons ensemble une nouvelle façon de vivre. Ce n’est que maintenant que j’ai l’impression de commencer à connaître un autre Rob. (R. H. – Suisse) Bâtisseurs d’unité Lors d’une réunion de travail télématique dans mon groupe de membres de différents pays, après les présentations, quelqu’un a imprudemment osé définir les autres en fonction de leur « couleur » politique avec des relents de nationalisme et de fascisme. La tension qui en a découlé a dégénéré en un échange de propos outrageux. En tant que journaliste ayant beaucoup voyagé et ayant également étudié l’histoire des pays en question, mon opinion était bien différente de celle de ceux qui se fiaient aux ouï-dire et aux reportages des médias. La session de ce jour-là a été un véritable échec. Le lendemain, en préparant un autre groupe de travail, je me suis attaché à ne mettre en évidence chez chaque participant que les éléments qui construisent et non ceux qui divisent. Les choses se sont passées différemment, à tel point que lorsque c’était mon tour d’intervenir, tout le monde se sentait valorisé. D’où une réflexion : on peut devenir, ne serait-ce qu’en gardant le silence, un complice de la désintégration ou un élément constructif et unificateur. Il en coûte cher de réaliser le rêve de Jésus « Que tous soient un ». (G.M. – Hongrie) Dans le silence A l’hôpital, je devais faire des gardes de nuit avec un autre médecin. Il était chrétien, mais pas pratiquant, et comme il me voyait aller à la messe presque tous les jours, il se moquait souvent de moi. Notre garde a duré toute la nuit, mais il m’a déjà quitté en fin d’après-midi, ce qui a représenté beaucoup de travail supplémentaire pour moi. Malgré cela, j’ai essayé de garder une attitude ouverte envers lui, sans jugement, pendant un mois, deux mois… Un jour, il a exprimé le désir d’aller à la messe avec moi (« Au cours de ces mois, j’ai appris beaucoup de choses de ta façon d’aimer en silence »). Depuis, non seulement il prend son tour de garde jusqu’à la fin, mais il veille aussi à ne pas trop me fatiguer pendant la nuit. (Bashar – Irak)

Maria Grazia Berretta

(extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année VII, n.4, novembre-décembre 2021)

Brésil: Directement à votre domicile

Une livraison spéciale, une activité alternative que « Espiga Dourada (l’Épi doré) », une boulangerie de la banlieue de la Mariapolis Ginetta (São Paulo, Brésil), a créée pour garantir un service quotidien même en période de pandémie. « L’urgence Covid a vraiment tout changé mais elle a donné en même temps une vision nouvelle, différente, j’ajouterais beaucoup plus belle, plus libre. Nous avons pris conscience des nouveaux besoins des gens ». Ces paroles sont d’Adriana Valle, une focolarine italienne transférée au Brésil depuis 41 ans. À quelques pas de la Mariapolis Ginetta, la cité-pilote des Focolari dans la banlieue de São Paulo, Adriana est responsable de l’Espiga Dourada, un commerce mis sur pied en 1988 au bord de la route et transformé plus tard en une véritable boulangerie. Aujourd’hui, comme alors, elle offre aux clients bien plus que du pain : c’est un point de référence pour tous ceux qui le souhaitent, c’est une mission que même le Covid n’a pas réussi à freiner. « La pandémie est arrivée si soudainement que tous nos plans ont été mis à mal », poursuit Adriana. « Bien que nous fussions l’une des rares entreprises à pouvoir rester ouvertes, les nouvelles directives ne nous permettaient pas de faire notre travail comme auparavant. Nous ne pouvions pas nous approcher des gens, nous ne pouvions pas servir aux tables, et le client ne pouvait qu’entrer et prendre rapidement son pain, se privant ainsi d’une conversation. De nombreuses personnes ne sortaient plus de chez elles. Nous nous sommes donc demandé ce que nous pouvions faire pour ces personnes, pour que nos produits et notre présence leur parviennent dans une période aussi difficile. C’est ainsi qu’est née l’idée de créer une livraison. Nous avons assumé un membre du mouvement des Focolari qui était alors au chômage et nous avons commencé les livraisons avec une camionnette. Les réservations ont afflué. Nous avons commencé à créer de nouveaux produits, à offrir un repas chaud, à faire des paquets avec des produits de première nécessité. Nous avons compris que les personnes étaient heureuses lorsqu’elles recevaient leur colis. De plus, grâce à la Providence, nous avons réussi à surmonter la crise économique et cela nous a permis de garder tous nos employés ». Quel genre d’expériences avez-vous vécues pendant cette période ? « Nous avons été témoins de véritables miracles d’amour en cette période de pandémie. L’année dernière, à l’occasion de la fête des mères, il était interdit de se rencontrer et nous avons reçu beaucoup de réservations de la part des enfants de nos clients qui, ne pouvant rendre visite à leurs mères, souhaitaient leur envoyer des paniers cadeaux. Connaissant leurs goûts, nous avons préparé des colis ciblés et nous avons aussi rédigé les cartes de vœux. Nous avons travaillé jour et nuit pendant cette période et cela s’est reproduit à Noël. Combler la solitude des personnes, ne fut ce qu’avec un seul sourire, n’a pas de prix. La pandémie nous a également permis de mieux connaître nos employés. Ils étaient nombreux à prendre les transports publics pour se rendre à la boulangerie, ce qui constituait un véritable risque pour leur santé. Des jeunes et des focolarini ont donc proposé de venir les chercher le matin et de les ramener chez eux le soir. Un merveilleux réseau d’aide s’est créé et, grâce à ce service, en nous rapprochant de leur vie quotidienne, nous avons également pris conscience de certaines difficultés qu’ils rencontraient. Nous les avons aidés, comme on le fait en famille, et cela a vraiment impliqué tout le monde. Même un de nos clients non croyant, connaissant les difficultés de personnes que nous connaissons, nous laissait de petits dons chaque mois, et c’est ainsi que, petit à petit, la pâte continue à grandir et la levure, qui est l’amour, continue à se diffuser ». Adriana, que représente l’Épi doré pour toi aujourd’hui ? « Cette boulangerie est née de la volonté des gens et chacun peut s’y sentir chez lui. Elle est un lieu de passage pour de nombreuses personnes de toutes classes sociales : entrepreneurs, personnes fortunées, mais aussi des ouvriers, des personnes simples. Tout le monde entre et pas seulement pour acheter quelque chose ; parfois pour recevoir un bonjour, parfois pour échanger, pour demander de l’aide. Les personnes les plus pauvres viennent à l’aube pour retirer le pain de la veille que nous leur donnons, tandis que ceux qui ont plus de possibilités laissent une contribution.

Maria Grazia Berretta

Voir aussi : Brésil : Les “Jeunes filles du pain”

Chiara Lubich : Agir en enfants de Dieu

Établir des relations qui mènent à la paix est quelque chose de révolutionnaire. La paix est un aspect caractéristique des rapports typiquement chrétiens que le croyant cherche à établir avec les personnes qu’il fréquente régulièrement ou rencontre à l’occasion. Ce sont des rapports d’amour sincère sans hypocrisie ni tromperie, sans aucune forme de violence cachée ou de rivalité, de concurrence ou d’égocentrisme. Travailler à établir de tels rapports dans le monde est un acte révolutionnaire. En effet les relations qui existent normalement dans la société relèvent d’une tout autre nature et demeurent malheureusement souvent les mêmes. Jésus savait que les relations humaines en étaient là. C’est pourquoi il a demandé à ses disciples de faire toujours le premier pas sans attendre l’initiative et la réponse de l’autre, sans prétendre à la réciprocité : « Et moi je vous dis : aimez vos ennemis… Si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d’extraordinaire[1] ? » «…ils seront appelés fils de Dieu. » Recevoir un nom signifie devenir ce que ce nom exprime. Paul appelait Dieu « le Dieu de la paix » et, en saluant les chrétiens, il leur disait : « Le Dieu de la paix soit avec vous tous[2]. » Les artisans de paix manifestent leur parenté avec Dieu, ils agissent en tant que fils de Dieu, ils témoignent de Dieu qui – comme le dit le Concile – a imprimé dans la société humaine l’ordre qui a pour fruit la paix.

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, in Parole di Vita, préparé par Fabio Ciardi, Opere di Chiara Lubich, Città Nuova, 2017, p. 197) [1] Mt 5,  43. 47 [2] Cf. Phil. 4, 9