Mouvement des Focolari

A l’école de « l’unité » : tradition et innovation avec Sophia Web Academy

La Sophia Web Academy (SWA) est un mode de formation original à la culture de l’unité, une expérience née au sein de l’IUS (Institut Universitaire Sophia) qui vise à répondre aux exigences de notre époque. Il s’agit d’un cours de haute formation et d’un double parcours dans le domaine de la culture et du leadership de l’unité, destiné au mouvement des Focolari et au-delà. Le professeur Michele Zanzucchi, professeur de communication à Sophia et coordinateur de SWA nous en parle. Quelle est la mission de l’Académie Sophia Web ? Sophia Web Academy (SWA) se propose d’enquêter et de présenter les principales déclinaisons conceptuelles et opérationnelles du charisme de l’unité, explicitant ainsi la tentative de se confronter avec ceux qui ont initié une réflexion culturelle à partir de l’intuition mystique de Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari. Comment est née l’idée de créer cette formation? L’idée est née pendant la pandémie, en constatant que la demande de formation sur les fondements du charisme de l’unité augmentait et en vérifiant qu’il était possible de donner des enseignements satisfaisants en ligne. Dans le mouvement des Focolari, on ressent en effet le besoin d’un double parcours de formation pour les cadres dirigeants, tant au niveau central que local ; des parcours qui puissent donner aux participants, d’une part, une préparation adéquate aux défis de notre temps afin de pouvoir rendre compte du don reçu du charisme de l’unité et, d’autre part, équiper culturellement certains de ses membres à gérer des groupes de taille variable. Comment ce cours est-il structuré? Le cours de spécialisation commence en première année en ligne avec un total de 700 heures – 180 heures de cours magistraux, 60 heures de travail sous la direction de tuteurs ou en dialogue avec des enseignants, et 460 heures d’étude personnelle correspondant à environ 30 crédits académiques, répartis sur 8 mois, du 28 novembre 2021 au 3 juillet 2022. À partir d’une base commune d’environ 44 heures d’enseignement magistral commun, 120 autres heures magistrales seront réparties dans un double parcours : « Culture de l’unité » et « Leadership dialogique ». Dans un dernier « trois jours », les 16 heures finales seront données avec un caractère résolument interdisciplinaire. Quelles sont les conditions d’entrée ? L’inscription au cours peut se faire en tant qu’étudiant ou en tant qu’auditeur. Les premiers doivent avoir un diplôme, même court ; ils participent aux cours, ils ont droit à un tuteur, ils passent les examens et ils reçoivent un certificat universitaire. Les auditeurs, en revanche, peuvent s’inscrire sans qualification particulière, suivent les cours, n’ont pas droit à un tuteur, ne passent pas d’examens et reçoivent un certificat de participation à l’extension universitaire. En tant qu’auditeurs, il est possible de s’inscrire à des modules individuels. Le cursus complet d’un étudiant peut être accompli en un ou deux ans. L’une des deux voies proposées par SWA concerne la « culture de l’unité ». Quels sont les objectifs à atteindre ? L’une des qualités d’un leader dans un monde en mutation rapide est la sagesse. La tâche spécifique de Sophia, selon Chiara Lubich, consiste précisément à « enseigner la sagesse », qui s’acquiert également en écoutant les voix – et en entrant en dialogue avec elles – de ceux qui ont cherché la vérité au cours des siècles. Pour un dirigeant, cela signifie acquérir la capacité de voir loin et aussi de réfléchir stratégiquement aux processus à mettre en place aujourd’hui pour préparer un avenir plus humain. Une partie essentielle du cours est consacrée à l’expérience et à la pensée de Chiara Lubich dans le contexte du mouvement des Focolari, une contribution valable à la formation intégrale des leaders. Comment le terme « leadership » peut-il être lié à celui d’unité ? SWA offre un espace de connaissance et d’apprentissage du leadership avec des caractéristiques fortes de dialogue et de service, d’attention au plus petits, de communion, d’implication active et de flexibilité ; le tout est en mesure à conduire à des décisions et des choix stratégiques, au travail d’équipe et à la communication. Le cours de leadership s’articule autour de 5 unités didactiques qui se complètent de manière organique, en combinant les aspects théoriques et pratiques. « Fondamentaux du leadership », « Gestion du groupe », « Développement personnel », « Travail flexible », « Types et modèles de leadership » sont en fait les étapes de ce cours innovant et engageant. Inscription et informations : https://swa.sophiauniversity.org

Maria Grazia Berretta

L’alchimie de Sophia

L’alchimie de Sophia

Inauguration dans la cité-pilote des Focolari à Loppiano (Italie) de la nouvelle année académique de l’Institut Universitaire. Au centre du débat, l’écologie intégrale et ses implications pour l’université. L’Institut Universitaire Sophia a une ambition : réintroduire dans le système pédagogique universitaire le modèle utilisé par les philosophes grecs avant Jésus-Christ, comme le Gymnase ou le Lycée, où la coexistence entre enseignants et étudiants était le ressort éducatif fondamental, mais en introduisant les valeurs chrétiennes de la personne et de la communion. Ce n’est pas une mince affaire dans un lieu de recherche et d’’écologie intégrale’. Federico Rovea, ancien élève de Sophia, aujourd’hui enseignant, déclare : « Sophia signifie ‘faire université’, chercher la vérité dans une atmosphère d’amitié ». Tout cela a été vécu le 29 octobre 2021, à Loppiano (Italie), à l’Institut Universitaire Sophia, lors de la cérémonie d’inauguration de l’année académique 2021-2022. Thème : « Quelles implications pour l’université à l’ère de l’écologie intégrale ? ». La présidente des Focolari, Margaret Karram, qui est vice-grande chancelière de l’Institut, a rappelé dans son discours que « les objectifs que Sophia se propose sont élevés et engageants, qu’ils demandent de la part de chacun qu’il donne le meilleur de lui-même dans une ouverture permanente au dialogue et à l’écoute, un lieu où l’engagement intellectuel cherche toujours de nouvelles voies pour répondre aux exigences culturelles de notre temps ». De l’émotion aussi dans les propos du nouveau recteur, Giuseppe Argiolas, qui a retracé la grande épreuve liée à la pandémie : « Nous avons accompli ce que nous avions imaginé, par le passé, de faire sur plusieurs années : 1) compléter l’année académique 2019/20 via Internet ; 2) créer les conditions d’une offre de haut niveau, avec une plateforme professionnelle ; 3) proposer un diplôme spécifique pour ceux qui souhaitent étudier à Sophia mais n’ont pas la possibilité de venir à Loppiano ». Voici l’Académie Web Sophia : Culture de l’unité et leadership dialogique ». Dans un discours fort apprécié, Valeria Garré, représentant les étudiants, a mis l’accent sur trois paroles : parcours, engagement et ouverture : « Sophia est ma maison chaque fois que je me rends compte que l’écologie est vraiment intégrale, également là où ce n’est pas facile, que ce soit au niveau de la relation, du soin des espaces, de la fidélité dans l’accomplissement d’une tâche ». Et à la fin, le cardinal Giuseppe Betori, archevêque de Florence (Italie) et Grand Chancelier de Sophia, s’est concentré sur la rencontre, prévue en février prochain à Florence, de quelques évêques et d’autant de maires des pays méditerranéens. « Nos Églises ressentent le besoin de redécouvrir leur propre identité, à partir d’une appartenance méditerranéenne commune. C’est à partir de cette dernière que chaque Église locale et chaque gouvernement peut adopter l’attitude d’écouter et d’accueillir le cri de l’humanité, sans craindre de reconnaître, précisément dans ce cri de nature politique, religieuse, sociale, culturelle, économique, sanitaire, alimentaire, hydrique et écologique, le cri du Christ, son ‘pourquoi ?’ ». La cérémonie était donc axée sur l’écologie intégrale. Le professeur Sergio Rondinara a voulu relever le défi écologique en le reliant à un défi anthropologique plus profond et plus invasif : « Si dans un passé récent le rapport entre l’homme et la nature a été équilibré et souvent en collaboration (il suffit de penser à la société agricole et paysanne), aujourd’hui il a pris une configuration critique à laquelle nous donnons communément le nom de crise environnementale ». Il a expliqué comment sortir d’une telle crise, en travaillant sur quatre niveaux : « Le niveau anthropologique culturel, le niveau de la pensée, le niveau éthique et le niveau religieux, c’est-à-dire autant de voies d’un parcours éducatif personnel et social ». Au cours du débat, le professeur Mario Taccolini, de l’Université Catholique de Milan (Italie), a souligné l’expérience de son université à mettre au centre de l’intérêt, la nécessité d’une écologie intégrale, tandis que le professeur Stefania Papa, de l’Université Vanvitelli de Campanie (Italie), a insisté sur la nécessité d’axer les programmes universitaires sur cette culture vitale. Une conviction demeure : l’écologie intégrale n’est pas seulement un objectif scientifique ou politique, mais une manière d’ « être au monde ».

Michele Zanzucchi

Chiara Lubich : Saints par amour

En la fête de la Toussaint, Chiara Lubich nous invite à rechercher ensemble la sainteté pour témoigner de l’amour réciproque même au-delà des limites de notre vie terrestre. Nous avons compris que nous sommes appelés à aimer nos frères, mais que nous pouvons les aimer peu ou beaucoup. Aime peu celui qui se limite à le faire durant sa vie sur terre. Aime beaucoup, en revanche, celui qui trouve le moyen de les aimer aussi après, tout au long des années et des siècles car, le Christ vivant en lui, il demeure ici sur terre comme un modèle que beaucoup peuvent imiter. C’est ainsi qu’ont fait les saints. On médite sur leur vie, sur leurs écrits et sur leurs œuvres, même des siècles et des siècles après leur “départ“. À leur exemple, nous pouvons nous aussi le faire : nous sanctifier par amour pour nos contemporains et pour ceux qui viendront après, pour les éclairer et les encourager tout au long du chemin de la vie, et pour insuffler dans leur cœur la flamme de l’amour. Nous ne devons donc pas, certainement pas, nous faire saints pour notre satisfaction personnelle, nous devons le faire pour la gloire de Dieu, mais aussi pour nos frères.

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, in Conversazioni in collegamento telefonico, préparé par di Michel Vandeleene, Opere di Chiara Lubich, Città Nuova, 2019, p. 430-431 – Téléréunion du 30 mai 1991)

Quand Dieu vous prend au mot

« L’amour familial : Vocation et chemin de sainteté » est le thème de la 10e Rencontre mondiale des familles qui se tiendra à Rome du 22 au 26 juin 2022. Marcelo Chávez et Pia Noria, focolarini mariés du Chili, responsables du Mouvement de Familles Nouvelles du Cône Sud (Argentine, Chili, Uruguay et Paraguay), racontent leur histoire et comment ils attendent cet événement. » « Depuis mon enfance, j’ai senti que Dieu m’appelait à le suivre, même si je ne savais pas quel chemin prendre. Après une période de discernement, j’ai compris que ma voie était le mariage. » C’est avec ces mots que Marcelo Chávez, époux de Pia et père de trois filles ravissantes, raconte le merveilleux projet que Dieu avait en tête pour eux deux. Leur vocation est née d’une amitié de dix ans vécue dans le même idéal de vie ; un beau voyage de fiançailles qui a commencé une nouvelle grande aventure dans le mariage. Une famille qui devient aujourd’hui une “Église vivante” autour de beaucoup d’autres, tous protagonistes de la dixième Rencontre mondiale des familles « L’amour familial : vocation et chemin de sainteté » qui se tiendra à Rome (Italie) du 22 au 26 juin 2022. Comment vous préparez-vous à cet événement qui, comme l’a écrit le pape François dans son message de présentation, compte tenu de la pandémie, prendra une forme “multicentrique et étendue” ? Lorsque le pape François a inauguré l’année Amoris Laetitia en mars 2021, en indiquant qu’elle se conclurait par la dixième rencontre mondiale des familles à Rome, nous nous sommes immédiatement sentis appelés à participer à l’événement en présentiel. Puis, en juillet 2021, lorsque le Pape nous a invités à vivre tous ensemble cet événement d’une manière nouvelle, chacun avec son diocèse, nous avons senti qu’il s’agissait de voir Rome tendre ses bras au monde, aller à la rencontre de toutes les familles, jusqu’aux périphéries, pour que personne ne soit laissé de côté. Nous avons senti que nous pouvions vivre ce miracle de l’unité familiale en étant des protagonistes, et pas seulement en le regardant de loin. C’est pourquoi nous vivrons la rencontre depuis le lieu où nous nous trouvons, en adhérant aux initiatives qui naîtront de l’archidiocèse de Santiago du Chili avec d’autres mouvements. Qu’est-ce que cela signifie, en tant que famille, de suivre un chemin vers la sainteté ? Le 6 septembre 2021, nous avons célébré 18 ans de mariage et, même dans les moments difficiles, il n’y a eu aucun doute : notre appel est et a toujours été d’aimer les autres comme Dieu le veut. Dieu a pris notre “oui” au mot et nous a aidés à aller de l’avant. Nous comprenons ce chemin de sainteté dans le mariage comme un chemin partagé, parcouru ensemble, unis, dans lequel chacun contribue aussi à la sanctification de l’autre. Comment Jésus a-t-il été un soutien dans vos vies et quel rôle la prière a-t-elle joué, surtout en cette période de pandémie ? Au cours de ces 18 années, jour après jour, nous avons réalisé que la mesure de l’amour conjugal était vraiment de donner sa vie pour l’autre. Se rendre disponible à cela avec la grâce du Christ nous a permis de réaliser à quel point nos différences peuvent prendre une autre dimension. Bien sûr, il y a eu des situations où il n’était pas facile de gérer les conflits, certaines plus difficiles que d’autres, mais c’est dans ces moments-là que nous avons ressenti un fort désir d’être fidèles au sacrement du mariage et de continuer à aimer Jésus même au milieu des difficultés. Cela demande et exige du courage et c’est avec une grande force de volonté que nous nous confions à Dieu, à la Sainte Famille, pour faire face aux situations complexes que les défis d’aujourd’hui apportent. La prière nous a soutenus et nous soutient dans ce voyage, elle nous donne la force et la certitude que tout est Amour de Dieu. En cette période de pandémie, en particulier, la prière familiale a été aussi importante que la prière avec la communauté des Focolari et avec d’autres familles. Même si nous ne pouvions pas recevoir Jésus dans l’Eucharistie, nous avons compris que cette rencontre avec Lui aurait lieu de toute façon et que Son amour serait manifesté parmi nous. Lors de la conférence de presse de présentation de la réunion, le Card. Kevin Farrell, préfet du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, a déclaré : « Les familles sont la graine qui peut féconder le monde. Ils sont les évangélisateurs qui témoignent au monde de la beauté de la vie familiale. » Comment pouvons-nous rendre ce témoignage en dehors du foyer ? Nous trouvons cette réalité reflétée dans la Sainte Famille de Nazareth. Voilà la grandeur et l’importance d’être une famille aujourd’hui encore : être le lieu où Jésus naît et s’offfre au monde. Nous faisons l’expérience que l’amour de Dieu manifesté dans nos vies ne peut pas rester seulement dans notre famille, mais doit rayonner et être la base de la rencontre avec d’autres familles, couples, fiancés. Tout est une occasion d’aimer et de donner l’amour de Dieu. Marcher avec d’autres familles signifie former une communauté, partager les biens, les besoins, les préoccupations et prêter attention aux besoins de tous.

     Maria Grazia Berretta

Joyeux anniversaire, Chiara Luce Badano

Joyeux anniversaire, Chiara Luce Badano

La bienheureuse Chiara Luce Badano est née le 29 octobre 1971. Divers événements sont organisés dans le monde entier pour se souvenir d’elle : à Sassello (Italie), son lieu d’origine, il y aura la messe, le Timeout et la projection d’une vidéo inédite avec une interview de ses parents par la Fondation Chiara Badano. La bienheureuse Chiara Luce Badano aurait eu 50 ans aujourd’hui. Elle est née il y a 50 ans, le 29 octobre 1971, et est aujourd’hui un exemple de vie pour des milliers de jeunes. Chiara avait un peu moins de 19 ans ; « Luce » est le nom que Chiara Lubich lui a proposé, en l’ajoutant au sien et en lui souhaitant d’être porteuse de la lumière qu’apporte l’amour de Dieu. Alors qu’elle n’était guère plus qu’une adolescente, elle avait appris à connaître l’Idéal de l’unité et était devenue une Gen, la génération des jeunes du mouvement des Focolari. Toujours attentive au prochain, elle a vécu sa jeunesse comme une fille normale et elle n’aurait peut-être jamais imaginé devoir faire face à la maladie à seulement 17 ans : une maladie grave. Si Chiara Luce était vivante aujourd’hui, comment serait-elle et à quoi aurait-elle consacré sa vie ? C’est une question que beaucoup d’entre nous se posent, car nous sentons que Chiara Luce est proche de nous, l’une des nôtres, hier comme aujourd’hui. Nous avons demandé à trois de ses amis les plus proches, Chicca et Franz Coriasco et Cristina Cuneo, de la Fondazione Chiara Badano. « Sur la base de ce que nous avons vécu avec elle, nous pouvons imaginer qu’elle serait une femme absolument normale », dit Chicca, « mais consciente qu’en vivant l’Évangile et l’idéal de Chiara Lubich, on peut faire de grandes choses ». Qu’est-ce qui lui tiendrait à cœur ? « Nous pensons que ce sont justement les jeunes d’aujourd’hui qui peuvent répondre à cette question – souligne Cristina. L’un des derniers messages de Chiara Badano, en fait, presque un testament, était celui de la ‘remise’ de la torche aux jeunes ‘comme aux Jeux olympiques’. Comme tant d’autres le font, par leur engagement concret pour réduire les inégalités et les injustices sociales, pour prendre soin de l’environnement, pour protéger le bien commun, dans les situations les plus douloureuses de chaque contexte, d’autant plus en cette période d’urgences pandémiques. Guérir les plaies ouvertes, en somme, comme elle a essayé de le faire tout au long de sa vie : à sa petite échelle, mais toujours très concrètement ». Franz ajoute : « Dans l’un de ses essais, elle a écrit : « Souvent, l’homme ne vit pas sa vie parce qu’il est plongé dans des temps qui n’existent pas : soit dans le souvenir ou dans le regret du passé, soit projeté dans l’avenir. En réalité, le seul temps que l’homme possède est le moment présent, qui doit être vécu entièrement, en l’exploitant au maximum… De cette façon, nous prendrons conscience de la valeur de notre vie, un don précieux qui ne peut et ne doit pas être gaspillé ou brûlé dans un égoïsme stérile et des ambitions inutiles ». Un rendez-vous quotidien avec elle et avec beaucoup d’autres personnes dans le monde était le Timeout : chaque jour à midi, nous nous arrêtions pour demander la paix. C’était une urgence fondamentale pour elle et nous pensons qu’elle le reste pour nous tous aujourd’hui. L’Église l’a béatifiée le 25 septembre 2010 après avoir reconnu le miracle de la guérison soudaine d’un garçon de Trieste (Italie). Du 28 au 30 octobre, des événements seront organisés dans différentes parties du monde pour se souvenir d’elle. Le premier aura lieu le 28 octobre à 20 heures. (Temps de Pâques – États-Unis et Canada), l’événement organisé par New City Press, Living City et YCNA (Youth Center for North America) avec des présentations artistiques, des moments interactifs et des témoignages de personnes qui ont été touchées par l’exemple de vie de Chiara. Le programme comprendra un message d’un témoin direct qui l’a connu. Ce sera également l’occasion de présenter deux nouveaux livres sur Chiara en anglais : « Blessed Chiara Badano. Her Secrets to Happiness qui s’adresse en particulier aux enfants, avec un texte de Geraldine Guadagno et des illustrations de Loretta Rauschuber, et « In my staying is your going. The Life and Thoughts of Chiara Luce Badano », édité par la Fondation Chiara Badano. À Sassello (Italie), sa ville natale, le 29 octobre, une messe sera célébrée à 18 heures (heure italienne) en streaming sur le site chiarabadano.org. Elle sera suivie de la projection de la vidéo « Chiara Badano : une vie de lumière » (réalisée par Marco Aleotti) avec des interviews inédites de ses parents qui parlent d’elle et de leur vie familiale. La vidéo pourra être visionnée les jours suivants sur le site web qui lui est consacré. Samedi 30 octobre, jour de la fête liturgique, à 12h. (heure italienne) directement du cimetière de Sassello, autour de Chiara Luce et toujours en diretta streaming, il y aura le Timeout : une minute de silence pour demander la paix dans le monde entier. A 15h00 (heure italienne) la messe de la paroisse de la Sainte Trinité à Sassello célébrée par Mgr Luigi Testore avec la participation du postulateur, Père Gianni Califano. Elle sera suivie de la remise du Prix Chiara Luce Badano 2021.

Lorenzo Russo

Chiara Lubich: Nous sommes encore en voyage

« La vie peut être une divine aventure », écrit Chiara Lubich, qui suggère la manière de rendre telle notre existence. Nous devons apprendre à regarder ce qui nous arrive, en croyant que tout est un signe de l’amour de Dieu pour nous et que tout ce qui nous arrive peut contribuer à notre bien. « Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu. » Le fait est qu’Il a un dessein d’amour sur chacun de nous. Il nous aime d’un amour personnel et si nous croyons à cet amour et si nous y répondons par notre amour (voilà la condition !), il mène toute chose à son plein accomplissement. Il suffit de regarder Jésus. Nous savons à quel point il a aimé le Père. Si nous pensons à lui, ne serait-ce qu’un instant, nous pouvons observer comment il a, pendant toute sa vie, réalisé cette Parole. Rien, pour lui, n’est arrivé par hasard. Tout a eu un sens. Il a incarné cette Parole spécialement dans la dernière partie de sa vie. Rien ne s’est passé au hasard dans sa Passion ni dans sa mort. Même l’abandon de la part du Père, épreuve suprême, a contribué au bien car, en la dépassant, il a accompli son Œuvre. Les causes étaient peut-être aveugles. Ceux qui l’ont soumis aux souffrances, puis à la mort, ne savaient pas ce qu’ils faisaient. Non seulement ils ne connaissaient pas celui qu’ils flagellaient et crucifiaient, mais ils ne savaient pas non plus qu’ils étaient les auteurs d’un sacrifice, du Sacrifice par excellence qui allait entraîner le Salut de l’humanité. Les douleurs arrivaient donc à Jésus sans cette intention mais, parce qu’il aimait le Père, Jésus a transformé toutes ses souffrances en moyens de rédemption, voyant même dans ces moments terribles, l’heure qu’il attendait depuis toujours, l’accomplissement de sa divine aventure sur la terre. L’exemple de Jésus doit être lumière pour notre vie. Tout ce qui nous arrive, tout ce qui se passe, ce qui nous entoure et aussi tout ce qui nous fait souffrir, nous devons savoir le lire comme volonté de Dieu qui nous aime, ou comme permission de Dieu qui, là encore, nous aime. Tout deviendra alors plus qu’intéressant dans la vie. Tout aura un sens. Tout sera d’une extrême utilité. Gardons courage : nous sommes encore en vie. nous sommes encore en voyage. La vie peut encore être une divine aventure. Le dessein de Dieu sur nous peut encore s’accomplir. Il suffit d’aimer, de garder les yeux ouverts sur sa volonté toujours magnifique.

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, Conversazioni in collegamento telefonico, préparé par Michel Vandeleene, Città Nuova, Rome, 2019, pp. 160-161)