Mouvement des Focolari
Sportmeet dans les Balkans : quand le sport unit

Sportmeet dans les Balkans : quand le sport unit

Krizevci_2015_007Le sport peut-il aider à la réalisation d’un monde plus uni ? Peut-il créer un champ d’action et un instrument d’unité entre les personnes et entre les peuples ? Voilà quelques questions qui ont déclenché l’expérience des fondateurs de Sportmeet, en partant de leur passion commune pour le sport qu’ils se sont communiquée. “ Nous n’avons pas la prétention d’avoir la vérité en poche, nous nous sommes mis à chercher les personnes, les expériences dans le monde sportif qui pourraient nous aider dans ce travail. De là ont surgi ces année-ci, de manière synthétique, trois éléments qui déterminent l’identité de Sportmeet : la haute considération pour le sport en tant que phénomène significatif de la société ; la capacité et le but de réunir les personnes des catégories les plus diverses intéressées par le sport ; le défi de conjuguer théorie et pratique dans un contexte qui a tendance à séparer ceux qui étudient et ceux qui pratiquent le sport ». Voilà quelques extraits de l’intervention de Paolo Cipolli, président de Sprotmeet for a United World, à l’occasion de l’ouverture du septième congrès organisé par le réseau de Sportmeet à Krizevci (Croatie). Considérer le sport comme un dialogue avec la culture contemporaine, avec la conviction qu’il est possible d’apporter une aide spécifique, stimulante et positive à la culture, à la construction d’une citoyenneté active et responsable. Krizevci_2015_006Une centaine de participants – directeurs, enseignants de sciences de la motricité, pédagogues, athlètes, responsables de club sportifs, arbitres, éducateurs, étudiants universitaires, journalistes sportifs presque tous de conviction non religieuse – se sont donné rendez-vous du 2 au 4 octobre à la cité pilote « Mariapoli Faro » en Croatie. Ils venaient de différentes régions de Croatie et de Serbie. Etaient aussi présentes les institutions régionales et locales qui ont parrainé et financé le congrès, la télévision nationale, la radio locale et l’athlète Branko Zorko, coureur de demi-fond, trois fois champion olympique mondial sur 1500 mètres, natif du lieu et depuis longtemps en contact avec Sportmeet. Le thème “Temps libre comme ressource pour les jeunes générations”, a mis en évidence les grands changements et les risques qui viennent de l’utilisation massive d’internet et de la diffusion des nouvelles technologies, comme l’a souligné avec une préoccupation claire et passionnée Mirna Andrijašević de la faculté des sciences de la motricité de Zagreb. Alexandar Ivanosky de la faculté privée de Sport et Santé de Belgrade (Serbie), a souligné l’importance de la présence des adultes, appelé au défi de chercher avec les jeunes une approche créative – souvent seuls face aux puissants stimulants de la technologie et des réseaux sociaux. Milan Čapalija, psychiatre et Majda Fajdetić, pédagogue au ministère de l’éducation de Zagreb, ont mis en lumière les différentes méthodes de promotion pour une action pédagogique qui puisse remettre en valeur la contribution du jeu et du sport. Pour témoigner du climat d’estime et de confiance qui s’est accru ces dernières années, Alexandar Ivanosky (Serbie) mettait en lumière la capacité du sport croate d’exceller dans les jeux d’équipe et demandait une interaction plus étroite encore afin de partager l’esprit de fraternité qui anime ce groupe des Balkans ainsi que d’autres. En fin de rencontre, ils ont annoncé la prochaine Summer School 2016 qui se déroulera du 14 au 17 juillet, dans la ville de Krizevci.

Fin du Synode sur la famille

Fin du Synode sur la famille

20151026-02C’est une expérience d’Eglise importante, une occasion unique dans leur vie qu’ils emportent dans le cœur: c’est ainsi que résument leur expérience María Angélica e Luis, de Bogotà. Elle est dentiste, lui Directeur du Département d’Ethique de l’université Gran Colombia. Ils ont deux enfants de 18 et 20 ans. Ils ont participé du 4 au 25 octobre au Synode ordinaire sur la famille intitulé “Vocation et mission de la famille au sein de l’Eglise et du monde contemporain”. Depuis lus de vingt ans ils travaillent au service des familles en lien avec le mouvement des focolari, en les accompagnant dans les parcours de préparation au mariage et au cours des années qui suivent, lorsque les crises, toujours aux aguets, risquent d’altérer le sacrement et l’amour. Vous avez participé activement aux travaux des “circoli minores”: quels moments vous ont semblé importants pour pouvoir offrir une contribution à l’avancée du synode? “L’expérience des “circoli minores” a été très belle parce que nous pouvions y apporter notre vécu et celui d’autres familles, la transmission, que nous voulons vivre en tant que famille, de la dynamique d’amour qui se vit dans la Trinité – où chacune des trois divines Personnes est Amour pour l’Autre – Cela a été l’une de nos contributions. Par ailleurs, tout en affirmant l’importance de l’Eucharistie, nous avons mis en valeur le besoin de la présence de Jésus entre les époux grâce à leur amour réciproque. Nous avons donc partagé les moments où nous nous sommes demandé pardon lorsqu’entre nous cette unité n’était pas pleine. Une autre contribution a porté sur les divorcés remariés. Il était important de ressentir un amour particulier pour chacune de ces familles. Et dans la mesure où mûrit l’expérience de la foi en eux aussi – en les accompagnant afin qu’ils arrivent à expérimenter la présence de Jésus dans l’autre, dans la Parole d’Evangile que l’on vit, dans la communauté qui vit l’amour réciproque – grandit la proximité de vie avec le Christ. Nous avons senti que l’un des points forts à proposer était l’amour envers Jésus abandonné et crucifié, parce qu’Il a assumé toutes les souffrances de l’humanité: en Lui peut se retrouver celui qui est trahi, humilié, qui se sent seul, abandonné, coupable, qui ne trouve pas de réponse à ses questions. En Lui nous sommes tous accueillis parce que Lui a vécu tout cela, et en Lui nous pouvons vivre cette unique communion où nous nous retrouvons tous dans le même OUI. Cela a été notre proposition: qu’il n’y a pas de différence entre une famille qui n’a pas souffert l’échec et celle qui l’a vécu, parce qu’en Lui nous nous sentons tous accueillis. Nous avons raconté les expériences de nombreuses familles, y compris dans notre mouvement, qui ont vécu et dit ce oui, avec la douleur de ne pouvoir recevoir l’Eucharistie, mais conscientes qu’elles sont elles aussi appelées à la sainteté. Et qu’elles ne sont donc pas exclues de cet appel. Comme l’a dit un jour le pape Benoit, l’offrande et le sacrifice qu’elles font mettent en évidence la beauté de l’indissolubilité du mariage, c’est à dire qu’elles construisent aussi cette réalité (l’indissolubilité) et qu’elles apportent donc une forte contribution lorsqu’elles mûrissent dans ce OUI. Parfois il s’agit de comprendre plus profondément la signification du sacrement. Pour nombre de nos contemporains le sacrement du mariage ne signifie pas grand-chose, parce que soit au sein des paroisses, soit au sein des mouvements, les couples n’ont pas été suffisamment formés. Chaque être humain devrait pouvoir se découvrir comme tel et découvrir la transcendance qui l’habite. Il s’agit de faire comprendre comment ce sacrement peut aider à former une famille et pourquoi, à travers la famille, nous sommes responsables des enfants. Nous aimons dire: “Telle famille, telle société”, c’est à dire que la société est le résultat de ce qu’est la famille”. FamigliaRojas_PapaFrancesco - CopyUn jour vous avez raconté qu’en sortant d’un petit groupe de travail vous avez ressenti le désir que les évêques comprennent votre profond amour pour l’Eglise… “La relation et le dialogue avec les évêques au cours de cette semaine se sont de plus en plus approfondies grâce à une connaissance et une écoute réciproques. Nous avons cherché aussi à leur témoigner une affection toute maternelle lorsque par exemple ils toussaient ou avaient le rhume… nous avions le désir qu’ils sentent qu’en tant que familles nous aussi nous aimons l’Eglise comme ils l’aiment, que comme eux nous souffrons et donnons notre vie pour elle. Nous avançons sur le même chemin. Comme Chiara Lubich le disait, chacun est un petit carreau de la grande mosaïque, mais il a sa propre valeur dans la construction de cet unique édifice qu’est l’Eglise. C’était très important de pouvoir se le dire et aussi d’en faire l’expérience ». Lors d’un des derniers « circoli minores » un de vos textes a été intégré dans le compte rendu final… “Effectivement, lors du dernier groupe de travail le rapporteur nous a demandé notre expérience de famille. Ainsi ce qu’il a finalement proposé était enrichi de tout ce que chacun avait dit. Et on ne remarquait pas de différence entre ce qui avait été proposé par une famille ou par un père du Synode : c’était la proposition de tous, votée à l’unanimité ». Quel souhait formuleriez-vous en cette fin de Synode? “Les souhaits sont très nombreux! Espérer que petit à petit toutes les familles puissent découvrir la richesse que chacune porte en elle, quelle que soit sa situation – « régulière » ou « irrégulière » – , si elle vit vraiment la famille, pour faire grandir la société toute entière : croître en humanité ».

Synode, pour cheminer ensemble

Synode, pour cheminer ensemble

20151024-02Une célébration solennelle, avec tous les Pères synodaux présents ainsi que des délégations, des ambassadeurs, et le Pape François – avec un discours qualifié parmi les plus importants de son pontificat – celle du 17 octobre dans la Salle Nervi, qui rappelait les 50 années de l’institution du Synode des évêques de la part de Paul VI. « Un chef-d’œuvre » affirme la présidente des Focolari Maria Voce se référant au discours du Pape lors d’un commentaire donné à chaud. « Il a montré qu’un cheminement de l’Église ne peut exister s’il n’est pas synodal. Le fait qu’il ait souligné l’importance du sensus fidei m’a touchée, c’est-à-dire le sens de la foi et l’infaillibilité du peuple de Dieu qui écoute ensemble l’Esprit Saint, exprimant ainsi la foi de l’Église. Et cela part toujours de la base. Ainsi toutes les figures juridiques collégiales nées après le Concile Vatican II – nous fait comprendre le Pape François – si elles ne vivent pas cette synodalité, en partant des gens à qui elles s’adressent, elles ne servent pas à la communion. Ce sont comme des masques, loin de la réalité». « Et puis la primauté du service : ”Ne l’oublions jamais !”, dit le Pape. ”Pour les disciples de Jésus, hier, aujourd’hui et toujours, l’unique autorité est l’autorité du service, l’ unique pouvoir est le pouvoir de la croix, selon les paroles du Maître : ‘Vous savez que les gouvernants des nations les dominent et les chefs les oppriment. Entre vous, ce ne sera pas ainsi ; mais celui qui veut être grand parmi vous, sera votre serviteur et celui qui veut être le premier parmi vous sera votre esclave’ (Mt 20,25-27). Entre vous, ce ne sera pas ainsi : dans cette expression, nous rejoignons le cœur même du mystère de l’Église – ‘entre vous, ce ne sera pas ainsi’– et nous recevons la lumière nécessaire pour comprendre le service hiérarchique.” Et il parle de ”pyramide renversée”, une expression dans laquelle nous nous efforçons depuis quelques temps de nous refléter, justement dans le sens dans lequel lui l’explique :”le sommet se trouve en-bas, à la base. C’est pour cela que ceux qui exercent l’autorité s’appellent ”ministres” car, selon la signification originaire de la parole, ce sont les plus petits parmi tous”. Encore une fois, dans le discours émerge l’ harmonie de pensée entre le pape François et le patriarche Bartolomé I : « L’engagement à construire une Église synodale – mission à laquelle nous sommes tous appelés, chacun dans le rôle que le Seigneur lui a confié – est dense d’implications œcuméniques. C’est pour cela qu’en parlant à une délégation du patriarche de Constantinople, j’ai eu récemment la confirmation de la conviction que ” l’examen attentif de la manière avec laquelle s’articulent dans la vie de l’Église, le principe de la synodalité et le service de celui qui préside, offrira une contribution significative au progrès des relations entre nos Églises” ». « Une harmonie de pensée – souligne Maria Voce – qui ne concerne pas seulement les problèmes de la création, exprimés dans l’encyclique Laudato si’ ; c’est justement ce fait de sentir l’Église synodale qui pousse le Pape à ouvrir une porte pour dire : nous devons nous mettre ensemble. Une responsabilité qui le pousse à chercher comment faire pour arriver à des pas concrets vers la pleine communion. Car c’est seulement dans la communion pleine de tous les chrétiens que s’exprime la synodalité de l’Église ». Et pour terminer, commente Maria Voce, « la recherche du non – compromis, mais de celui que l’Esprit Saint veut nous dire, est un défi qui requiert une grande unité de toute l’Église. Nous avons parlé avec différents participants au Synode de la Famille en cours ces jours-ci, aussi avec la famille de focolarini mariés de la Colombie, Maria Angélica et Luis Rojas, et tous nous demandaient de prier. Alors, intensifions la prière comme si nous étions nous, là, à chercher à comprendre comment aller à la rencontre des angoisses et des difficultés de la famille en cette époque moderne et à regarder la famille dans le dessein de Dieu ». La motivation et les paroles denses de Paul V qui accompagnèrent l’institution du Synode des Évêques le 15 septembre 1965, sont particulièrement importantes pour le Mouvement des Focolari, justement parce que l’institution du Synode, explique Maria Voce, « a apporté un air nouveau à l’Église, un retournement : celui de la collégialité, de la communion, du passage d ‘une façon de conduire l’Église individuelle, plutôt hiérarchique, à une façon collégiale ». « Comme Mouvement des Focolari, comme mouvement de l’unité, nous ne pouvions donc pas ne pas prendre en considération cet événement, et j’ai accueilli avec joie l’invitation du cardinal Baldisseri pour participer à la commémoration ». Avec les synodes, en effet, on actualise une sorte de continuation du Concile Vatican II : « Paul VI, mû d’une façon évidente par l’Esprit Saint, après avoir fait cette expérience conciliaire si belle, qui avait apporté à l’Église de nouvelles réalités – il suffit de penser aux documents Gaudium et Spes, Lumen Gentium, Nostra Aetate – il avait senti que cette expérience devait continuer ». ”Synode”, en effet, veut dire justement ”cheminement ensemble”, comme ont expliqué aussi bien le cardinal Schönborn dans son intervention sur la naissance du Synode des évêques et sur les différents Synodes, que le Pape, avec force. Cela signifie, donc, que « l’ Église est en train de cheminer, ensemble. Ce n’est pas le Pape seul, le peuple de Dieu, seul, les laïcs, seuls : ce chemin c’est l’Église qui le fait dans laquelle tous ont quelque chose à dire et à donner ». Lis également : communiqué de presse sur la participation des Focolari à la commémoration du 50 ème du Synode des évêques.

On the Other Side Tour : on commence en Grande Bretagne

On the Other Side Tour : on commence en Grande Bretagne

20151005-01On a travaillé dur. Pendant trois ans, nous nous sommes mis à l’écoute de milliers de personnes, surtout des jeunes, que nous avons rencontré chez nous ou dans nos tournées. Nous avons composé de la musique, écrit des textes, mais surtout, nous avons essayé de ”vivre” dans le sens littéral du terme : en se mettant au jeu, en risquant, en accueillant le beau et le laid de l’humanité. Nous sommes impatientes de partir pour la Grande Bretagne : nous allons pour accueillir et partager, mais aussi pour donner ». C’est Sally McAllister, manager du Gen Verde, irlandaise d’origine et anglaise d’adoption qui parle : « J’ai vécu à Londres pendant plus de 30 ans et j’ai appris à connaître et à aimer les gens. C’est donc avec une grande joie que nous répondons à l’invitation de retourner là ». Les Focolari sont présents en Grande Bretagne depuis 1963, dans pas mal de villes du Royaume Uni et ses membres sont catholiques, anglicans, fidèles des Églises Libres. Il y a aussi des musulmans et des sikhs qui, dans leur mesure, sont un réel témoignage d’unité vécue, soufferte et réalisée dans le quotidien. « Pourquoi nous ont-ils appelées ? – continue Sally – Ce sont les communautés des Focolari qui ont organisé la tournée entière. Une vingtaine de groupes de jeunes et d’adultes, de familles, dispersés dans le Royaume Uni. Nous l’avons rêvé et organisé avec tous. Ils nous ont dit de vouloir ouvrir mieux et davantage les mains et les cœurs, recomposer les relations, vaincre la haine et la méfiance ; rencontrer les gens et communiquer le don de la communion dans la diversité ». « Il en a fallu du courage et je peux dire que ces gens en ont à revendre !. Nous ferons 12 dates pour un total de 7 spectacles ”Start Now” et cinq concerts acoustiques et ce, à côté de différents autres rendez-vous ». En écoutant Sally, on comprend que les concerts ne sont que la pointe de l’iceberg de la tournée, si on peut dire, et que le voyage musical du Gen Verde dans le Royaume Uni, peut toucher la corde sensible des personnes. « Nous nous exhiberons dans des villes complexes comme Londres, Birmingham, Glasgow, Oxford, Liverpool, Portsmouth et Cardiff – explique Sally – avec un tissu social et culturel qui a été défini post-chrétien, désagrégé, mais également où les dimensions œcuméniques et interreligieuses sont encore actuellement fortes. A travers la musique, les paroles et les chorégraphies, nous raconterons la vie qu’il y a entre nous et dans beaucoup de coins du monde : une vie faite de communion, fraternité, sacrifice et réciprocité. Nous voulons faire émerger le ”bien plus” qui est là présent, mais qui ne se raconte pas de la société britannique, celle qui se dépense pour les autres mais qui risque de rester cachée derrière les titres des médias qui souvent crient exclusion, défense, peur ». A Londres, le Gen Verde rencontrera aussi les jeunes du Centre Islamique, à l’invitation de l’imam dr. Mohammad Ali Shomali. Un rendez-vous qui n’est nullement gagné en ces moments-ci. « Misons sur les valeurs qui nous unissent et nous voulons travailler ensemble ». De la passion qui anime Sally, il est évident que justement les jeunes auront une place privilégiée dans la tournée : « Ils sont le thermomètre de la société, ils en vivent souvent les abysses les plus obscurs et ce n’est pas un mystère, qu’aussi en Grande Bretagne, comme dans d’autres pays européens, violence et suicides sont en forte augmentation parmi les under 30 ». Dans le nouveau show qui sera mis en scène en Grande Bretagne, il y aura aussi les nouveaux morceaux de ”On The Other Side”, l’album qui sort actuellement. « Il est dédié justement aux jeunes et les thèmes sont universels. Il s’agit d’un voyage en quatre étapes : on commence avec les défis, ceux qui sont profonds, qui font en sorte que tu regardes en toi ; puis la question arrive : est-il possible de les relever ? Et à la fin, l’invitation à sortir de soi-même pour construire le présent et le futur ensemble et que nous avons voulu appeler ”No frontiers”, sans frontières, car ensemble, nous pouvons faire la différence ».

LoppianoLab 2015: Faire rêver les jeunes en Afrique

LoppianoLab 2015: Faire rêver les jeunes en Afrique

20151002-02« Accueillir dans l’ordinaire, l’extraordinaire, en exerçant l’œil à voir l’arbre qui grandit : si les prophètes venaient à manquer, la vie serait le lieu du pessimisme et non de l’espérance qui nous unit ». Il est possible de résumer en ces paroles de l’économiste Luigi Bruni, la Convention nationale des réseaux de l’Économie de Communion, dans le cadre de la sixième édition de LoppianoLab qui a enregistré plus de deux mille participants du pays entier et non seulement. Économie de Communion, un modèle pour repartir. « C’est seulement en régénérant les relations que l’on vainc la peur et que l’économie repart : alors qu’aujourd’hui, méfiance et pessimisme freinent la reprise en Europe et en Occident, nous avons osé regarder l’économie avec les yeux des jeunes africains – a exhorté Bruni. Si nous voulons contribuer à la renaissance de l’économie, il faut régénérer les territoires, les familles, les relations, redécouvrir et pratiquer les vertus civiles ». ”Au-delà de la peur. Culture du dialogue, citoyenneté active, économie civile”, ce titre choisi par l’édition LoppianoLab 2015, organisée par le Groupe éditorial Città Nuova, le Pôle Lionello BonfantiEconomie de Communion (EDC), l’Institut Universitaire Sophia (IUS) et le Centre international de Loppiano (Florence), ne l’a pas été par hasard. Évidemment pressant, l’appel du secteur économique, dans le cadre dans lequel, il y a environ 200 entreprises en Italie, 800 dans le monde, qui adhèrent et mettent au centre de l’agir économique, l’homme et la dimension relationnelle, adhérant à l’Économie de communion. 20151002-01En rêvant l’Afrique. Les rappels ont été fréquents au congrès international EdC, qui s’est déroulé en mai dernier à Nairobi, à propos duquel Geneviève Sanze, économiste centre-africaine, a raconté la ”vitalité”. Sur son continent, jusqu’à aujourd’hui, environ une trentaine d’entreprises ont adhéré au projet et un réseau de soutien aux jeunes est né, de la part des entrepreneurs EdC. « L’Économie est une science de la richesse, pourrions-nous penser : on pense qu’il faut aller dans les grandes métropoles pour l’exercer, mais avec l’EdC, elle est devenue une science de la communion – a-t-elle affirmé. Échange, dialogue, fraternité : nous avons compris à Nairobi que chaque personne porte en elle une richesse dans sa compréhension et dans son unicité, comme par exemple, l’entrepreneur avec sa créativité, il cherche à enrichir son lieu de travail, son territoire, sans vouloir s’aligner à de lointains standard mais bien en portant son attention sur les périphéries qui sont dans le besoin. Parler d’économie au niveau international en partant de l’Afrique, c’est vraiment un nouveau processus mais ce l’est encore plus quand on parle de contribution que l’Afrique peut donner, plus que recevoir, donnant ainsi confiance et élan nouveau aux africains eux-mêmes pour accroître leurs possibilités dans leurs pays ». L’Afrique est un continent jeune, deux étudiants africains engagés à l’Institut Universitaire Sophia à Loppiano, Gloria et Melchiot l’ont témoigné : « Faire rêver les jeunes en Afrique, signifie éviter le phénomène de l’immigration : pourquoi ne pas penser ouvrir des entreprises en Afrique, leur faire trouver là du travail ? ». Deux projets EdC. « Deux projets économiques sont partis de Nairobi ainsi que la naissance d’un cours de diplômé en Économie de Communion à l’université CUIB (Catholic University Institute of Buea) au Cameroun – explique Anouk Grevin – économiste (Université de Nantes et Institut Universitaire Sophia) – : dès 2017, commencera l’ incubateur ”Siobhan” en soutien à la naissance de nouvelles entreprises en Afrique. Le second projet, portant le nom de François Neveux, pionnier français de l’EdC, mettra en contact des entrepreneurs du monde entier, donnant vie à un réseau d’accompagnement économique et de réalisations, adressé surtout aux jeunes entrepreneurs ». Source : Città Nuova

La crise qui suit la mise à la retraite : je ne sais pas ce dont il s’agit

La crise qui suit la mise à la retraite : je ne sais pas ce dont il s’agit

20150915-02Je ne sens pas la fatigue, peut-être seulement un peu de sommeil, pour avoir dormi moins de cinq heures par nuit pendant cinq jours consécutifs. Je suis rentré d’un camp-école pour adolescents ou pour le dire autrement, d’un ”chantier” comme l’ont appelé les animateurs des Juniors pour un Monde Uni des Focolari. Une aventure fantastique qui, mise à la suite de tant d’autres que depuis un an j’ai l’occasion de vivre et qui mettent de la couleur dans ma vie. Et elles me font oublier d’être entré dans cette phase potentiellement critique qu’est la période de mise à la retraite. La proposition de donner un coup de main pour ces jeunes m’avait flatté. Et je m’étais dit : ”Je suis peut-être retraité mais l’énergie et l’envie de faire plein de choses, je les ai” ! Le rendez-vous est à 9 heures, à Borgo Don Bosco, dans un lieu mis à la disposition par les Salésiens. Petit à petit, les jeunes commencent à arriver, 25 garçons et filles , en-dessous de 18 ans. Un premier moment où l’on rompt la glace, puis tout de suite, une atmosphère d’amitié se crée, même si la majorité d’entre eux ne sait pas trop où elle est tombée ni ce qui l’attend. Le programme est riche en surprises, comme cela convient pour une initiative pour jeunes adolescents. Mais aussi de travail dur (si on peut dire!), en transpirant ensemble sous le soleil, ou trempés jusqu’aux os sous la pluie et ce, afin d’améliorer l’endroit qui nous accueille. Je me vois confier pendant trois matinées, l’amélioration d’un endroit reculé du jardin, abandonné depuis vingt ans. L’herbe a poussé sur une terre apportée par le vent et la pluie, cachant tout un sol d’asphalte, avec des vestiaires et des douches, toujours là, devenus repère pour araignées et insectes qui pour, toute proportion gardée, semblent de race extraterrestre. Sans compter les nombreuses choses abandonnées dans les hautes herbes invisibles à première vue. Pratiquement une jungle à raser. Alors qu’on travaille, vers la moitié de la matinée, j’ai l’idée de raconter aux jeunes comment j’essaie de vivre le travail et en particulier ce travail-là. Je ne pense pas avoir dit plus de vingt à trente paroles en tout. J’ai conclu ces quelques mots en confiant la réelle motivation qui me pousse à le faire : penser que, dans ce lieu, l’enfant Jésus aurait pu venir jouer. Par le silence qui a suivi, je perçois que les jeunes en comprennent le sens et l’intériorisent. Et cette lumière que je vois briller dans leurs jeunes yeux se transforme tout de suite en actions concrètes, en y mettant une nouvelle ardeur, s’aidant les uns les autres. Cette promptitude est une leçon pour moi : par rapport à ce que je vois chez ces jeunes, je suis plutôt lent pour me laisser convaincre par les choses qui me sont dites. Le dimanche à la messe, je me trouve à côté d’un garçon avec lequel nous avions travaillé côte à côte. Au moment de l’échange du signe de paix, aussi bien lui que moi nous approchons l’un de l’autre et nous nous déclarons être prêts à donner la vie l’un pour l’autre. Initiative que moi, en tant qu’adulte, je n’aurais pas prise vis-à-vis d’un autre adulte ; mais vis-à-vis de lui, oui. Le fait d’être avec ces jeunes, m’a donné une nouvelle dimension du futur comme humanité. Et d’espérance. J’ai vu l’envie et la capacité de se donner à fond. C’est à nous de croire en eux. L’adolescence est un âge difficile mais c’est aussi un âge où l’on peut voir les choses en grand. Beaucoup de paroles ne sont pas nécessaires, il suffit de ‘faire’ des choses positives. C’est peut-être pour cela qu’en se quittant, un jeune m’a demandé de m’accompagner samedi prochain au marché du quartier pour rassembler ce qui est resté des invendus de fruits et légumes, pour la cantine des pauvres.