Lorna Gold, présidente du mouvement Laudato Si’, et Martin Palmer, fondateur et président de Faith Invest, expliquent comment les grandes religions du monde peuvent être un moteur pour la société civile en matière de changement climatique. Pendant la conférence de la COP26, les chefs religieux présents ont pris part à divers événements qui étaient des occasions de compréhension mutuelle et de dialogue. Parmi ceux-ci, un événement organisé à la mosquée et un autre organisé par le mouvement des Focolari. Martin Palmer (Angleterre) a passé toute sa vie professionnelle à s’engager auprès des principales religions du monde sur les questions environnementales. Tout a commencé en 1986, lorsque le prince Philip (le duc d’Édimbourg) – qui était le président international du Fonds mondial pour la nature (WWF) – lui a demandé de réunir les représentants de cinq des principales religions du monde afin d’examiner la manière dont ces religions comprennent leur place dans la nature. Ils ont créé un programme complet visant à amener les religions à travailler avec les principaux groupes environnementaux, les Nations unies, la Banque mondiale et d’autres organismes. Lorna Gold est vice-présidente du Global Catholic Climate Movement et présidente du Mouvement Laudato Si’. Elle coordonne leur travail sur l’action climatique au sein des communautés de foi et a mené le travail pour que l’Église catholique en Irlande et dans le monde entier se désinvestisse des combustibles fossiles. Lors de nos entretiens, nous avons abordé de nombreux sujets concernant la COP26, la crise climatique et la situation actuelle… Bien entendu, il n’a pas été possible de tout inclure dans le service diffusé lors de la Téléconférence. Par exemple, Martin Palmer a parlé de la période particulière que nous traversons en disant : « Je pense que nous sommes à l’aube d’un grand changement. Au lieu d’attendre que les gouvernements donnent l’exemple, c’est la société civile, les jeunes et les moins jeunes qui le font. Je travaille sur ce sujet depuis 40 ans. Je pense à l’essor des organisations de femmes qui n’existaient tout simplement pas en 1997. Je pense à l’ensemble du rôle des populations autochtones, des communautés religieuses, des ONG et du monde de l’éducation. Je vois que nous sommes maintenant à un tournant. Il y a encore beaucoup de gens qui pensent que si nous protestons, nous pouvons influencer les gouvernements … Je dois dire que je n’y crois pas ». « Les croyants rencontrent le monde financier, le monde de l’éducation et ils disent : comment pouvons-nous créer des partenariats ? Là où nous avons de l’argent, nous pouvons exercer une influence. Nous avons les structures. Nous avons les moyens de générer le changement… ». Ensuite, nous avons eu un échange très intéressant avec Lorna Gold sur ce qu’elle a appelé « l’anxiété climatique », où elle a déclaré : « Je pense que c’est quelque chose auquel nous allons tous être confrontés à un degré ou à un autre, parce qu’une fois que tu acceptes qu’il y a une crise climatique et que tout ne sera plus aussi rose à l’avenir – comme nous l’aurions peut-être voulu – la perspective d’un monde uni est assez éloignée si le changement climatique ne peut être résolu… ». « (…) J’essaie de gérer cette anxiété. L’un des moyens est de passer du temps dans la nature. La nature est une grande guérisseuse. Être en plein air, méditer dans la nature, trouver Dieu dans la création. Cela te fait comprendre que la nature est assez résistante. Nous la voyons se régénérer tout autour de nous ». « Je crois vraiment que le moment que nous vivons est une crise, mais il peut aussi être un kairos. Un kairos, comme le dit le pape François, est une occasion, un moment, un instant opportun pour repenser, pour se convertir, pour subir cette profonde conversion écologique et commencer à avancer dans une direction différente ». https://www.youtube.com/watch?v=cX6R-InbSb8
Mettre en pratique l’amour
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