Arooj Javed. Photo © Fabio Bertagnin – CSC Audiovisivi
«
Les jeunes d’aujourd’hui aspirent à devenir des citoyens mondiaux et nous, nous aspirons à un monde uni ». En fin de journée, cette déclaration d’
Arooj Javed, jeune étudiante en Relations internationales, résumait le Cap de Bonne Espérance fixé par
New Humanity, Organisation Non Gouvernementale représentant le Mouvement des Focolari auprès des Nations Unies.
Car cet anniversaire des 20 ans de la remise du prix de l’éducation pour la paix décernée à Chiara Lubich n’avait rien d’un rendez-vous nostalgique. Récentes élections américaines, drames des réfugiés, menaces climatiques, accroissement des inégalités, marchés dominés par la cupidité… ; l’actualité brûlante évoquée par les différents intervenants justifiait totalement le titre choisi pour le colloque « Réinventer la paix ». C’est-à-dire comment, à partir de la
spiritualité communautaire des Focolari,
« trouver des réponses nouvelles » au
« visage dur et angoissant de nouvelles situations de guerre » comme l’a exprimé
Jesús Morán,, le co-président du Mouvement. Plusieurs mots phares ont ainsi éclairé les réflexions : laboratoires interculturels, fraternité universelle, solidarité interreligieuse, art de la cohabitation et surtout éducation au dialogue et à la paix.
Enrico Letta. Photo © Fabio Bertagnin – CSC Audiovisivi
« Nous devons dialoguer comme dans un orchestre où chaque instrument doit jouer tout en créant une harmonie, une symphonie », dira de manière poétique
Mgr Francesco Follo, observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’
UNESCO. Quant à
Enrico Letta, président de l’Institut Jacques Delors et ancien président du Conseil des Ministres d’Italie, il témoignera : «
Il faut que le dialogue passe par la conscience que nous sommes tous des minorités sur cette terre […]
Si on suit la fraîcheur des jeunes et leur ouverture mentale on comprend que l’éducation au dialogue reste notre mission fondamentale ».
La déclaration finale a proposé notamment très concrètement d’ «
offrir aux États membres des parcours de formation pour les enseignants de l’art du vivre-ensemble ».
Mgr Francesco Follo, observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’UNESCO. Photo © Fabio Bertagnin – CSC Audiovisivi
Le pape François – qui a envoyé un
message pour bénir les travaux de l’assemblée – a parlé récemment d’une « troisième guerre mondiale par morceaux
». Cette guerre
« appelle en réponse une paix elle aussi construite « par morceaux », faite de petites avancées, de gestes concrets. Chacun y a son rôle, chacun sa responsabilité.[…]
. La paix n’est pas une promesse, elle est un effort et un choix. […]
C’est une invitation adressée à nous tous qui sommes ici, et à ceux qui nous suivent dans le monde entier, à nous armer de paix… », a déclaré par la voix de Catherine Belzung,
Maria Voce, la présidente du Mouvement des Focolari, absente pour raison de santé. Au cours de ce colloque, plusieurs vidéos ont illustré ces petites réalisations de paix qui autorisent l’espérance.
Miroirs de multiples expériences de terrain, elles prouvent à quel point
« La paix n’est pas seulement une théorie, un rêve mais un modèle », selon l’affirmation d’une représentante des « Jeunes pour un monde uni ». Qu’il s’agisse des femmes chrétiennes et musulmanes de l’association Koz Kazak, au Caire (Égypte) devenues «
comme des sœurs » les unes pour les autres, des 40 entreprises de l’Économie de Communion en Afrique, de la présence d’une communauté des Focolari à Alep (Syrie) qui offre un espace de partage à cette population martyrisée ou encore de l’école Santa Maria à Récife (Brésil) où se vit une belle réciprocité entre l’école et les familles. Autant de petites pierres mises au service de l’édification de la culture de la paix que porte l’UNESCO
« Merci du rôle important que vous jouez pour renforcer cette architecture de la paix », a commenté M. Badarch Dender, directeur de la division des transformations sociales et du dialogue interculturel de son Secteur des Sciences Humaines et Sociales.
Chantal Joly (Paris) Revoir la directe
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