La sphère des couples en difficulté, des personnes séparées et des personnes séparées qui vivent de nouvelles unions est un cri de détresse qui appelle à l’aide. Le Mouvement Familles Nouvelles, une ramification des Focolari, a mis en place des parcours de soutien pour ces familles. Il existe de nombreux couples en difficulté qui, à cause de malentendus, de perte de dialogue, de froideur dans la relation, en arrivent à la décision la plus radicale : la séparation. Des familles en crise qui éclatent, des séparations et de nouvelles unions qui se forment. Souvent, les problèmes de couple, petits ou grands, ne peuvent être résolus seuls et nécessitent une aide extérieure. Depuis quelques années, le Mouvement des Familles Nouvelles prend soin de ces familles qui se sentent « différentes » simplement parce qu’elles n’ont pas eu un parcours linéaire dans la vie. Françoise et Jean (noms fictifs) sont la preuve que, malgré les imperfections de la vie, on peut toujours former une famille. Au cours de son adolescence, Françoise fait la connaissance des Focolari et découvre le seul idéal qui vaille la peine d’être vécu : Dieu-Amour. Le temps passe, ses amies se fiancent, se marient, certaines se consacrent à Dieu, mais pour elle, il n’y a toujours pas d’avenir certain. Entre-temps, elle obtient son diplôme mais ses parents se séparent. « Je vis cette douleur pour une famille que je découvre après presque 30 ans, différente de ce que j’avais imaginé », dit-elle. « Pourtant, l’amour est possible même après tant d’années, car je l’ai vécu dans l’idéal ! ». Entre-temps, Françoise a changé de ville pour poursuivre son rêve professionnel. Un soir, une amie insiste pour qu’elles sortent avec d’autres amis à une fête de village. C’est ainsi qu’elle rencontre Jean, mignon et gentil… mais il est séparé et père de deux enfants. « Non merci ! Je réponds à ses appels, mais quand il m’invite à sortir, je suis contrariée parce que je ne veux pas et ne peux pas avoir une liaison avec un homme séparé. Comment pourrais-je concilier ma vie, mon identité chrétienne avec quelqu’un comme lui »? Avec le temps, l’histoire prend forme, mais son cœur s’agite de plus en plus. « Connaissant la pensée de l’Église sur ces unions, je vais à la messe mais je décide de ne plus communier car je ne me sens plus digne. Je décide de partager cette histoire avec le prêtre qui me connaît depuis toujours. Et ainsi nous nous confions à Marie ». L’histoire continue. « Je sens que mon histoire avec lui est peut-être ‘ma voie’, ajoute Françoise, mais ce qui me fait souffrir c’est surtout l’idée de ne plus pouvoir recevoir Jésus dans l’Eucharistie. Toutefois, si c’est l’indication de l’Église, je la respecte et je vais de l’avant. Je reste donc fidèle à la messe du dimanche, même si elle est privée de l’Eucharistie. En 2016, elle reçoit une invitation des Familles Nouvelles à participer à une rencontre à Rome pour les couples séparés en nouvelle union. « Jean et moi adhérons à la proposition. D’un côté, j’ai peur de la réaction qu’il pourrait avoir, de l’autre, je pense que c’est une opportunité pour nous. Ce sont trois jours intenses. Je vois Jean impliqué et très heureux. Je me sens ‘à la maison’ avec la personne qui est importante pour moi, même si elle n’est pas canoniquement parfaite. Jean emporte avec lui le sentiment d’être une partie vivante de l’Église. Non pas marginalisé à cause d’un mariage brisé, mais membre d’un corps vivant et non plus isolé ou exclu. « J’ai dit à Jean que la famille que je voulais dans ma vie devait être construite sur l’amour que nous avions vécu durant ces jours, dans cette mesure et cette dimension, et que s’il partageait également ma pensée, alors nous pourrions nous marier. Un mariage civil, mais la famille qui est créée doit avoir ce sceau : l’amour réciproque qui nous a été révélé ». « En septembre 2017, nous nous marions dans la commune. Je pense que mon grand désir de jeunesse d’aller dans le monde s’est réalisé le jour de notre mariage où toutes les générations et les cultures étaient représentées, où il y avait des gens de différents milieux, croyants et non-croyants, mais tous heureux de pouvoir partager notre joie. Depuis des années, nous faisons partie d’un groupe de Familles Nouvelles où il y a des couples qui vivent la même réalité que nous, et cela nous donne l’occasion de nous exprimer librement sans crainte d’être jugés. Ainsi, nous ne nous sentons plus ‘de série B’, mais pleinement acceptés et reconnus comme famille. Ce groupe nous aide dans notre cheminement de couple à ne pas nous renfermer, à maintenir le dialogue entre nous en partageant avec d’autres couples, à cultiver des relations positives et de belles amitiés ».
Lorenzo Russo
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