« Si, après avoir fait le bien, vous souffrez avec patience, c’est là une grâce aux yeux de Dieu. » L’apôtre recommande à ces personnes de ne pas céder à la réaction instinctive que peuvent susciter de telles situations, mais d’imiter le comportement de Jésus. Pierre les exhorte même à répondre par l’amour, en voyant dans ces difficultés et incompréhensions une grâce, c’est-à-dire une occasion que Dieu permet pour donner la preuve du véritable esprit chrétien. De cette façon, elles pourront conduire au Christ, par amour, même ceux qui ne les comprennent pas. « Si, après avoir fait le bien, vous souffrez avec patience, c’est là une grâce aux yeux de Dieu. » Sur la base de ces paroles ou d’autres allant dans le même sens, certains voudraient accuser le christianisme de favoriser une soumission excessive, qui endormirait les consciences, en les rendant moins actives dans la lutte contre les injustices. Il n’en est pas ainsi. Si Jésus nous demande d’aimer même ceux qui ne nous comprennent pas et nous maltraitent, ce n’est certainement pas pour nous rendre insensibles aux injustices. Bien au contraire ! C’est parce qu’il veut nous apprendre comment construire une société vraiment juste. Et l’on peut y parvenir en diffusant l’esprit de l’amour vrai, en commençant nous-mêmes à aimer en premier. « Si, après avoir fait le bien, vous souffrez avec patience, c’est là une grâce aux yeux de Dieu. » Comment vivre la Parole de Vie de ce mois ? Les façons dont nous pouvons nous aussi être incompris et maltraités ne nous manquent pas aujourd’hui. Elles peuvent aller des indélicatesses et impolitesses aux jugements malveillants, à l’ingratitude, aux offenses et jusqu’aux véritables injustices. Eh bien, dans toutes ces occasions, il nous faut témoigner l’amour, que Jésus a porté sur la terre, à tous et donc aussi à ceux qui nous traitent mal. Dans la défense légitime de la justice et de la vérité, la Parole de vie de ce mois veut nous rappeler notre premier devoir comme chrétiens : aimer l’autre, conserver à son égard cette attitude nouvelle de compréhension, d’accueil et de miséricorde, celle-là même de Jésus envers nous. Alors, même en défendant notre point de vue, nous ne briserons jamais la relation, nous ne céderons jamais à la tentation du ressentiment ou de la vengeance. Et en agissant ainsi, comme des instruments de l’amour de Jésus, nous serons en mesure nous aussi de conduire à Dieu notre prochain.
CHIARA LUBICH
* Parole de vie publiée en mai 1990
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