Les restrictions causées par la pandémie, en particulier les périodes de confinement, ont souvent provoqué ou augmenté des tensions dans les relations interpersonnelles. Le pardon est nécessaire. Mais il demande force, courage et entraînement. Souvent les familles se brisent parce que nous ne savons pas nous pardonner. De vieilles haines entretiennent des divisions entre les membres d’une même famille, entre groupes sociaux et entre peuples. Certains enseignent même à ne pas oublier les torts subis, à nourrir des sentiments de vengeance… Une rancœur sourde empoisonne alors l’âme et ronge le cœur. Le pardon serait-il un signe de faiblesse comme certains le pensent ? Bien au contraire. Il est l’expression d’un grand courage, d’un amour vrai, authentique car désintéressé. « Si vous aimez ceux qui vous aiment », dit Jésus, « quelle récompense en aurez-vous ? » Tout le monde en fait autant. « Vous, aimez vos ennemis[1]. » A nous aussi il est demandé d’avoir – en l’apprenant de lui – un amour de père, un amour de mère, un amour de miséricorde envers ceux que nous rencontrons au cours de la journée, surtout envers ceux qui sont dans l’erreur. Et à ceux qui sont appelés à vivre une spiritualité de communion, c’est-à-dire la spiritualité chrétienne, le Nouveau Testament demande encore plus : « Pardonnez-vous mutuellement[2]. » L’amour réciproque nécessite presque un pacte entre nous : celui d’être toujours prêts à nous pardonner l’un l’autre. Seulement ainsi, nous pourrons contribuer à créer la fraternité universelle.
Chiara Lubich
Extrait de la Parole de vie d’Août 2014. [1] Cf. Matthieu 5, 46, 44. [2] Cf. Colossiens 3, 13.
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