Mouvement des Focolari

« Le défi de la modernité passe par le dialogue »

Oct 10, 2010

Une interview de Lucia Fronza Crepaz, coresponsable du secrétariat international du mouvement Humanité Nouvelle, qui dirigera le groupe d’étude “Transitions institutionnelles” lors des semaines sociales des catholiques d’Italie.

Dialogue est le mot clé de la contribution apportée par les Focolari aux semaines sociales organisées à Reggio de Calabre. Lucia Fronza Crepaz a participé à la rédaction du document présenté par le mouvement et, à Reggio, elle dirigera, avec Luca Antonini, le groupe d’étude sur les transitions institutionnelles. Mme Fronza a été plusieurs fois députée et elle est coresponsable, au sein des Focolari, du secréteriat du mouvement Humanité Nouvelle.

Lorsque la Conférence épiscopale italienne a souhaité la contribution des Focolari, qu’avez-vous ressenti?

Une grande joie. La joie d’avoir été appelés ensemble, avec tous les autres. C’est une idée géniale et typiquement catholique qui a nous été proposée: nous appeler avant d’élaborer le programme ou, mieux, aller au siège des différentes associations pour reccueillir leurs attentes, saisir leurs charismes et leurs différents langages. Nous apporterons avant tout ce que Chiara Lubich nous a donné: la culture de la Résurrection. Non pas tant comme une réponse à ces temps sans grandes perspectives, mais comme une espérance qui puise dans la certitude de la Pâque de Jésus, qui embrasse de vastes horizons et tourne son regard vers l’unique famille humaine, cette seule et même famille qui est le vrai but de l’histoire. Donc, de l’histoire de l’Italie aussi. C’est ce qui peut donner à notre pays, au moment du 150ème an¬niversaire de son unité, cette nouvelle unité qui naît dans l’espérance de Jésus ressuscité.

Vous avez hérité de Chiara Lubich l’appel au dialogue et à l’unité. Elle disait: « Tous seront un si nous, nous sommes un. » Comment dialoguer dans cette société qui semble si divisée et fracturée?

Le dialogue tel que le concevait Chiara est le reflet de la vie trinitaire, d’un Dieu qui est un et trine. Au lieu de nous demander pourquoi nous n’avons pas d’identité, nous devons partir de notre forte identité qui se fonde sur la culture de la Résurrection, si nous voulons parvenir à engager un dialogue plein d’espérance. Si nous considérons ce qu’il y a de nouveau en chaque homme, dans chaque culture et dans chaque religion, nous faisons apparaître une lueur d’espérance.

Tout ceci se fait dans la ville qui est, selon vous, le lieu privilégié. Est-ce aussi un lieu de dialogue?

On peut voir la ville comme une ‘décharge’, comme certains l’appellent, comme lieu de solitude ou bien, au contraire, envisager la vocation de la ville. Ce qu’elle doit être: le lieu où les gens trouvent leur identité. On peut alors se demander: Qu’en est-il des personnes nouvelles qui arrivent, de leur culture? Eh bien, elles façonnent elles aussi l’avenir de nos villes. Si nous ne perdons pas de vue l’horizon de la famille humaine, il devient clair pour nous que ce qui se passe dans la ville en fait déjà partie.

Vous, les Focolari, vous proposez un laboratoire de la ville, puisque la paroisse n’englobe qu’une partie de la ville et que le diocèse va au-delà de ses frontières. En quoi cela consiste-t-il?

Une ville, même de taille modeste, nous place devant tous les défis de la mondialisation: la rencontre entre des cultures et des générations différentes. Une ville est déjà un laboratoire. Le grand thème des rapports entre les religions, par exemple, concerne aussi le simple chrétien qui va à la rencontre du musulman. Ce microdialogue montre que même à petite échelle, il est possible d’apporter un début de réponse aux grandes questions de l’humanité. Ce projet nouveau peut partir d’une paroisse, d’un maire, d’un groupe de citoyens ou encore de plusieurs associations. Ainsi, la ville n’est plus le lieu où les tensions s’exacerbent, mais devient le lieu par où commencer.

Source: Avvenire, édition du 24 septembre 2010

Publié par Giovanni Ruggiero

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