Mouvement des Focolari
Église, foi et jeunes

Église, foi et jeunes

La relation entre les jeunes et l’Église traverse une phase particulièrement heureuse. La rencontre annuelle des mouvements ecclésiaux, organisée par le Dicastère du Saint Siège pour les Laïcs, la Famille et la Vie, a donné lieu à un dialogue et à des échanges d’expériences sur « Jeunes, foi et discernement vocationnel ». Elle a coïncidé avec la publication de « L’Instrument de travail » sur lequel se pencheront les évêques au cours du prochain Synode d’octobre entièrement consacré aux jeunes. Il s’agit d’un document très élaboré et riche, qui a fait appel à la contribution de jeunes du monde entier. Introduite par Kevin Farrell, le cardinal préfet du Dicastère, la journée du 19 juin  s’est vue enrichie par  vu les propos de Mgr Carlos Simón Vázquez, délégué pour la Famille et la Vie : il a fait le point sur la 9ème Rencontre Mondiale des Familles, qui se tiendra à Dublin du 21 au 26 août. Quant au  Père Alexandre Awi Mello, secrétaire du Dicastère, il a rendu compte des développements de la préparation du Synode d’octobre, tandis que Giovanna Guerrieri Nalin, du Bureau des Jeunes,  a parlé de la préparation de la Journée Mondiale de la Jeunesse, prévue en janvier 2019 à Panama. Dans l’après-midi, le secrétaire général du Synode des évêques, la cardinal Lorenzo Baldisseri, a développé les finalités, les attentes et les perspectives de ce prochain Synode. Parmi les participants, il y avait aussi le Mouvement des Focolari, représenté par un jeune du Savador, Nelson Vanegas, et par la présidente elle-même, Maria Voce, qui explique: « Les initiatives apostoliques, adressées aux jeunes dans les divers lieux d’annonce de la foi et de la vocation, permettent de mettre des racines à l’expérience caractéristique née du charisme de l’unité ». Dès les années 60, Chiara Lubich s’est adressée particulièrement aux jeunes. Son appel à lancer un nouveau type de révolution, inspiré par l’amour évangélique, (« Jeunes du monde entier unissez-vous »)  a donné vie, au fil des années, à des outils et à des lieux de formation et de témoignage que ces jeunes se sont appropriés. Ils s’orientent dans  trois directions : la communion réciproque entre jeunes et adultes, le binôme  vie et pensée, la fraternité vécue concrètement pour répondre aux problématiques du monde actuel. Nelson, qui avait déjà participé à la réunion pré synodale de mars, expose ce que vivent les  jeunes des Focolari: « Durant les écoles de formation  d’été  – dit-il – des parcours d’approfondissement théologique et moral leur sont proposés, fruits d’un cheminement vécu ensemble, avec un type d’accompagnement qui trouve sa confirmation dans  celui suggéré par le pape François. Une expérience analogue se retrouve dans ce qu’on appelle « les Écoles de discernement vocationnel », un vrai parcours de formation et d’accompagnement  pour les jeunes de 25 à 30 ans, qui sont particulièrement confrontés, dans cette tranche d’âge,  à des choix décisifs pour ce qui est de leur projet de vie personnel ». Mais, explique-t-il, il y a aussi des occasions où les jeunes expérimentent que la vie et les études sont une unique réalité: « L’Institut Universitaire Sophia, qui a son siège à Loppiano, est né pour favoriser l’interaction des savoirs orientés vers la Sagesse, avec un projet universitaire axé sur  l’expérience d’une vie  communautaire où l’on partage la recherche, la pensée et la vie, non seulement entre étudiants de différentes provenances, mais aussi entre étudiants et professeurs ». Il y  a aussi d’autres lieux, comme les écoles Gen et les congrès nationaux et internationaux. Et enfin les Genfest : « Une expérience formatrice, fondée sur un effort permanent visant à inclure, accueillir et écouter l’autre, ce qui conduit à un dialogue authentique et à la construction de relations profondes. Ils offrent surtout une profonde expérience spirituelle, où beaucoup de jeunes ont entendu ou approfondi l’appel de Dieu à vivre pour quelque chose de grand, à réaliser le rêve de Jésus ». Le prochain Genfest est tout proche. Il se tiendra à Manille du 6 au 8 juillet, autour du thème « Beyond all borders ».  

Le café : une occasion pour aller plus loin

Le café : une occasion pour aller plus loin

A Milan, il y a quelques mois, les Jeunes Pour un Monde Uni se sont retrouvés pour réfléchir ensemble à une initiative orientée vers le Genfest 2018 de Manille, aux Philippines. C’est ainsi qu’ils ont eu l’idée de vendre du café, comme ils l’avaient fait à l’occasion du Genfest de 2012 à Budapest. Après avoir obtenu un prix spécial de gros, ils ont conçu et réalisé les étiquettes selon les lignes générales de cette activité et avec le logo de l’événement. Ils ont ensuite décidé d’envoyer le montant récolté pour : soutenir la population philippine, frappée par le typhon Vinta en décembre dernier, pour ceux qui iront à Manilles au Genfest et viennent des pays plus lointains ainsi que les dépenses de son organisation. Un des jeunes de Milan raconte que l’idée est née lorsque « nous nous sommes demandé comment diffuser l’idée du Genfest ici dans nos régions. Comme c’est un événement qui essaie de favoriser la fraternité entre les personnes, en tant que relations matérielles et interpersonnelles, il nous a semblé qu’un des éléments les plus représentatifs de ce désir de socialisation, de vivre ensemble et en même temps de partage, dans notre culture, était la boisson et le rite du café. Ce moment de pause qui, pendant une journée, devient possibilité d’échanges et de partage, une occasion pour aller au-delà… » Cette fois-ci, c’était plus simple qu’en 2012 parce qu’ils avaient déjà les contacts. Après avoir décidé ensemble quoi faire, ils ont contacté les fournisseurs et ont fait venir 4000 paquets de café dans le dépôt central de Milan, en l’espace d’un mois. Entre temps dans les différents endroits de la région une vingtaine de personnes ont mis à disposition leur maison pour servir de dépôt secondaire. Ils ont fait eux-mêmes l’étiquetage qui « est devenu l’occasion de dîner ensemble, de nous rencontrer. Nous l’avons fait ici à Milan, mais aussi dans les endroits où les jeunes et les familles nous aident. Enfin cette activité a créé beaucoup d’occasions pour aller rendre visite à des personnes que nous ne voyions pas depuis longtemps, et nous avons consolidé ces rapports de fraternité. Pour plus d’informations : caffe2018manila@gmail.com Source: United World Project

Un climat de joyeuse attente

Un climat de joyeuse attente

“Que faisais-tu quand tu avais mon âge ? Quels jeux me conseilles-tu ? ». C’est la question que Luis Francisco, jeune mexicain de dix ans, adresse au Pape François en attendant son arrivée. Comme lui, tous les habitants de la cité pilote internationale font le compte à rebours. Une attente qui a commencé début février lorsque le secrétariat du Pape François a communiqué l’annonce de sa visite, le 10 mai, aux cités pilotes de Nomadelfia et de Loppiano. Dans la première des 24 cités pilotes des Focolari qui sont nées au cours des années, le Pape François viendra voir en personne comment on vit « à l’école du seul Maître », comme lui-même l’a définie. « Surprise et joie profonde », s’était exclamée Maria Voce, la présidente des Focolari, à la nouvelle tout à fait inattendue de cette visite. Ces jours-ci Loppiano regorge de monde. Des visages souriants et rayonnants. Beaucoup de jeunes venus pour le Genfest qui a rassemblé fin avril des centaines de participants venus de toute l’Italie, mais pas seulement, et des milliers le matin du 1er mai,  radieux malgré la pluie menaçante. On retrouve partout un air de fête, une attente chargée d’espoir et pleine d’effervescence…comme à l’approche d’un événement qu’on n’oubliera pas de si tôt. Nous sommes allés, caméra en main, à la rencontre des habitants de Loppiano, tous au travail et vaquant à leurs activités normales, pour saisir l’ambiance. Benedetta se trouve à Loppiano pour sa période de formation à l’école des focolarines. Pour elle la visite du Pape est aussi un cadeau de Dieu, car elle coïncide avec son anniversaire : « Même s’il ne s’arrête que peu de temps, j’espère qu’il pourra rencontrer cette famille que nous cherchons à construire chaque jour ». Depuis 1966  le groupe musical Gen Rosso est basé à Loppiano, né, selon le désir de Chiara Lubich, pour aider à diffuser, à travers la musique, le message d’un monde plus juste, plus pacifique et solidaire. Chacun de ses membres vit personnellement cet esprit, ce qui se traduit par un style de vie tout imprégné de communion et de fraternité. Depuis quelques années Michele Sole a intégré le groupe. C’est lui qui entonnera le chant  « Madre dolcissima » (Très douce Mère) sur le parvis du sanctuaire dédié à la Mère de Dieu (Theotokos), où tout est prêt pour cette rencontre historique. Il est en train d’envoyer au Pape  un message de remerciement « pour avoir eu le courage de prendre le nom de  François. Je pense que cela n’a pas été  facile de choisir un prénom qui signifie donner la préférence aux pauvres, aux oubliés ». Pendant ce temps là,  de la salle de répétitions fusent les notes de la chanson « Accendi la pace » (déclenche la paix), que les membres du Gen Rosso sont en train de mettre au point avec l’autre groupe musical de Loppiano, le Gen Verde, une formation pluridisciplinaire, composée d’artistes et de musiciens, qui se caractérise par son profil très international. Roberto Cipollone, Ciro de son nom d’artiste, basé à Loppiano depuis 1977, a le don de mettre son imagination et son talent pour transformer des objets usagés ou des matériaux destinés au rebut en des œuvres qui touchent le cœur et le comble d’émerveillement. « C’est l’artiste qui leur donne une nouvelle vie ». Grâce à son art, il a fait naître une « Boutique », qui exprime son propre talent et son amour pour la  nature à travers la sculpture, la peinture, l’artisanat.  « Je m’attends à ce que le Pape puisse trouver ici, réalisés, ses désirs les plus cachés ». Aranza, qui vient du Mexique, participe en ce moment à « l’École Loreto », où des familles  de divers Pays et langues approfondissent la spiritualité de l’unité. L’internationalité et l’immersion « à plein temps » dans les cours, qui commencent chaque année en septembre pour se terminer en juin, en font une expérience unique d’échanges et d’enrichissement entre les cultures. Elle souhaiterait que le Pape réponde à une question brève, mais engageante : « Que pouvons-nous faire, nous les jeunes, pour vaincre les conditionnements et les stéréotypes imposés par la société ? ». Quant à Natalia, une étudiante brésilienne qui fréquente à Loppiano l’Institut Universitaire Sophia,  elle souhaite connaître se sa part le rôle des jeunes couples dans l’Église. Beaucoup de questions, d’interrogations, de souhaits. Mais toujours cette même joyeuse attente! Chiara Favotti


LIVE STREAMING from Loppiano on 10th May at 10.00 (CEST) http://live.dev.focolare.org Vatican Media Live: 08.00 am -12.00

Simon le requin

Simon le requin

“Comme vous voyez à la couleur de mes cheveux, j’ai quelques années de plus que vous. Je fais moi aussi partie de la famille du Genfest. Les Genfest auxquels j’ai participé étant jeune sont restés gravés en moi. Qu’est-ce qui m’est resté de ces expériences ? Deux choses. La première. Pour moi qui arrivais d’un petit village des Abruzzes (Italie), c’était chaque fois me plonger dans une expérience de mondialité. La seconde : au Genfest j’ai compris que chacun est acteur de son propre destin : le mien dépendait de moi. C’est ce que j’ai essayé de suivre chaque jour de ma vie pour réaliser mes aspirations. Même les plus compliquées et apparemment impossibles. C’est la même chose qu’avec ma femme Claudia nous essayons de transmettre à nos enfants. J’aime bien penser que c’est un dessein plus grand pour chacun d’entre nous. Comme les morceaux d’un puzzle, les événements de la vie se mélangent, s’entremêlent, il semble difficile de trouver leur juste place, mais tout d’un coup les morceaux commencent à s’assembler. En janvier 2000 Claudia et moi étions en Australie, à Sydney, en voyage de noces et nous nous promenions dans le nouveau parc olympique. Nous élaborions des programmes et mettions les bases pour construire notre famille. Simon était en route, et nous étions heureux et pleins d’amour. Nous nous sentions invincibles. Puis l’arrivée de Simon a tout de suite été une épreuve. Le jour de sa naissance nous avons découvert qu’il avait une hypoplasie du fémur et une coxa vara. Un handicap permanent aggravé d’une fracture du fémur. Il en résultait un fémur plus court que l’autre d’une quinzaine de centimètres. Fragile comme du verre. Les années suivantes, Simon a subi douze interventions chirurgicales : allongement du fémur, interventions pour corriger la hanche, greffes osseuses pour consolider le col du fémur qui ne tenait pas. Douze opérations suivies de longs mois dans le plâtre qui le bloquait du torse jusqu’en bas. Durant ses longues périodes alitées, Simon a appris à dessiner, la seule chose qu’il pouvait faire allongé. Il aimait dessiner les poissons, surtout les requins pour leur force et leur vitesse. Au point qu’un de nos amis proches l’a surnommé « Simon le requin ». Lorsqu’il était dans le plâtre jusqu’à la poitrine, nous regardions souvent le film Nemo, qui se passe en Australie. Simon, comme Nemo, avait et a une nageoire plus courte que l’autre. Je me sentais comme Marlin, le père de Nemo. Anxieux pour son futur. Apeuré pour ce qui aurait pu lui arriver. Mais comme Marlin, à un certain moment j’ai compris que Simon pouvait affronter seul son « océan ». Sans peur. Même avec sa nageoire plus petite. À un moment donné, Simon a commencé à se lancer dans le sport. La natation était l’unique sport qu’il pouvait faire pour développer ses muscles sans risquer de se casser l’os de cristal. Peu après il s’est lancé dans les compétitions. Quelques années plus tard il s’est mis à s’entraîner avec les jeunes de l’équipe nationale italienne de natation, tous les jours, après l’école, pendant deux heures et demie, qui devenaient cinq à l’approche des compétitions plus importantes. Au point qu’à 17 ans, aux derniers jeux mondiaux de natation paralympiques qui se sont déroulés dans la ville de Mexico, en décembre dernier, Simon a gagné deux médailles d’or, sur 50 et 100 mètres nage libre, une d’argent et une de bronze. Ce sont les courses les plus rapides en natation. Maintenant, exactement 16 ans après notre voyage de noces, Simon est en Australie en tant qu’”exchange student” pour suivre sa quatrième année de lycée et continuer ses entraînements de haut niveau. Il continue à s’entraîner, à étudier et à faire les compétitions avec les nageurs australiens les plus forts au Centre Aquatique de Sydney, justement là où Claudia et moi l’avions porté lorsqu’il était encore dans le ventre de sa mère. Eh bien, s’il y a quelques années on m’avait dit qu’un jour nous aurions eu un fils avec deux titres de champions du monde, je lui aurais répondu qu’il était fou. Simon a une nageoire plus petite, mais plus forte que ce que tous croyaient. Il a eu le courage de l’ouvrir et de voler. Je vous souhaite, je vous invite, à ouvrir vos ailes à vous aussi. A avoir du courage. Et à apprendre à voler. Suivez vos passions. Ne vous contentez pas de peu.» Riccardo Barlaam

Les chemins pour un monde uni

Les chemins pour un monde uni

L’unité du monde. Très chers jeunes, sommes-nous si peu attentifs aux événements dans lesquels nous sommes plongés jour après jour que nous ne voyons même pas combien notre époque est marquée par des tensions de toutes sortes : guerres, guérillas, menaces de conflagrations nucléaires, nombreuses ruptures d’unité, phénomènes de terrorisme, enlèvements, maux les plus variés, qui proviennent justement tous du manque d’amour et d’entente entre les hommes ? Ne comprenons-nous pas que parler d’unité est aujourd’hui presque une utopie ? […] Mais grâce à Dieu, ce n’est pas seulement ce que je viens d’indiquer qui caractérise notre époque, ce n’est pas tout ce qui peut être soumis à notre attentive observation. […] Sans aucun doute, le monde tend à l’unité : c’est son destin, ou mieux, le projet que Dieu a sur lui. […] Nous répondrons à vos questions non seulement de vive voix mais par la vie, après ce Genfest, en empruntant avec décision les différentes voies qui portent remède au monde divisé, en l’unifiant. Citons-en déjà quelques-unes : la voie de l’unité entre les générations, les races, les groupes ethniques, entre les différents peuples, entre l’Est et l’Ouest, le Nord et le Sud ; entre les chrétiens des diverses confessions, entre les fidèles des religions les plus variées ; la voie de l’unité entre riches et pauvres afin de parvenir à une communion des biens ; entre pays en guerre pour arriver à la paix ; la voie de l’unité entre l’homme et la nature ; la voie de l’unité avec les indifférents, ceux qui sont seuls, avec quiconque souffre de quelque manière que ce soit ; la voie du développement, du progrès ; la voie de l’unité entre les divers mouvements spirituels, entre les associations laïques ; entre les personnes de diverses idéologies, de différentes cultures, etc. Comme vous pouvez le constater, certaines de ces voies sont déjà des chemins battus par les jeunes car ils sont faits pour eux. […] Ils veulent suivre les chemins les plus divers, mais en s’engageant sur le chemin par excellence […] ce chemin qu’est le Christ, lui qui a dit : « Je suis le chemin » (Jn 14,6). Que devons-nous faire pour être bien insérés sur ce chemin et porter ainsi du fruit en marchant dans toutes les autres voies ? Être Lui, d’autres Lui. Si nous vivons la Parole, notre vie chrétienne tout entière, semée en nous par le baptême, refleurira pleinement. Les jeunes de toutes les Églises ou communautés chrétiennes pourront se rattacher à cette Parole. Et nous avons fait l’expérience qu’elle peut être également acceptée, en nombre de ses expressions, par des jeunes d’autres religions et par quiconque pense, de bonne foi, être athée. La Parole fera de vous tous un seul bloc, vous rendant forts et invincibles. […] Alors, si vous êtes fidèles et si vous vous répandez dans le monde comme d’autres Jésus, le programme « Que tous soient un » ne sera pas une chimère, mais toujours plus une réalité, grâce aussi à votre action. Un printemps fleurira dans le monde. Nous assisterons à des miracles. Et l’affirmation du Christ pourra se concrétiser à votre sujet : « Celui qui croit en moi fera lui aussi les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes » (Jn 14,12). Passages de l’intervention de Chiara Lubich au Genfest. Roma (Palaeur), 29 mai 1985.