Ce jour anniversaire a donné lieu à un moment de réflexion sur la vie chrétienne et sur l’aspiration à porter partout la paix et la joie du Christ. Au cœur de l’événement, la célébration Eucharistique dans le Sanctuaire de Maria Théotokos (Loppiano, Italie) “La joie de l’Evangile – comme l’affirme le Pape François dans Evangelii gaudium – comble le cœur et remplit complètement la vie de ceux qui rencontrent Jésus » Il en a été ainsi de Renata.
Une joie qui jaillit d’une âme qui dès l’adolescence s’est mise à la recherche de Dieu et de la beauté de sa création. Dès qu’elle a rencontré le mouvement des focolari, Renta n’a pas ménagé ses forces ni son enthousiasme pour témoigner chaque jour de l’amour et pour contribuer à construire cette unité de la famille humaine demandée par Jésus à son Père avant d’entrer dans sa passion.
“La joie – écrivait Renata dans son journal – coïncide avec Dieu… l’avoir toujours en soi signifie qu’on est habité par Dieu » ; et plus loin : « La joie de vivre pour les autres », une joie « qui ne peut être conditionnée par rien ni par personne » parce que « Dieu m’aime, même si je suis incapable, même si j’ai fait de nombreuses bêtises au cours de ma vie et que je continue à en faire », une joie qui, paradoxalement, est passée par le pressoir de la souffrance et le creuset de la douleur.
Pendant vingt-trois ans Renata Borlone a partagé la responsabilité de la cité-pilote de Loppiano qui porte aujourd’hui son nom. Elle a témoigné avec cohérence et humilité de la joie de l’Evangile vécu auprès des milliers de personnes venues dans ce lieu pour se former ou seulement pour un bref séjour. Elle a ainsi donné une contribution essentielle au renouvellement social que la cité-pilote s’engage à promouvoir, en étant toujours au service des autres et en vivant avec une foi exceptionnelle la maladie qui l’a emportée. « Je suis heureuse, je, suis trop heureuse – répétait-elle à ses derniers instants – Je veux témoigner que la mort est Vie »
Pour continuer le rapprochement entre les propos du Pape et ceux de Renata, on est frappé de voir à quel point la joie peut être non seulement un fruit mais encore la cause des changements du monde, des difficultés surmontées. Récemment le pape François disait au cours d’une homélie à Sainte Marthe : « On ne peut pas avancer sans la joie, même au milieu des difficultés et des problèmes, même dans nos propres erreurs ou péchés il y a la joie de Jésus qui pardonne et qui nous aide » Et Renata écrivait : « Si je devais dire quelque chose, je soulignerais le fait que la joie que l’on trouve à Loppiano naît de la décision prise par chacun de vouloir mourir à soi-même. Et j’ajouterais que, de cette manière, l’unité des peuples est déjà faite, parce que l’huile qui sort du pressoir est de l’huile, on n’y distingue plus une olive d’une autre… »
Douleur et joie donc, tel est le défi de cette conquête toujours à refaire, sans tomber dans le repli sur soi : « Fais que les autres soient heureux, que notre ciel ici-bas soit de leur procurer la joie », « Je ne me suis pas donnée à Jésus pour mon bonheur personnel, mais pour que ma donation trouve sons sens dans la joie, dans le bonheur de tous les autres, de tous ceux que Dieu met à mes côtés » .
Francesco Châtel
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