Mouvement des Focolari
« Soyez de ceux qui mettent la parole en pratique et ne se contentent pas seulement de l’écouter en vous trompant vous-mêmes » (Jc 1,22).

« Soyez de ceux qui mettent la parole en pratique et ne se contentent pas seulement de l’écouter en vous trompant vous-mêmes » (Jc 1,22).

Le thème de l’écoute et de la pratique est un thème fondamental sur lequel insiste l’auteur du verset de ce mois. En effet, la lettre poursuit : “Mais celui qui fixe son regard sur la loi parfaite, la loi de la liberté, et qui lui reste fidèle, non comme un auditeur oublieux, mais comme quelqu’un qui la met en pratique, celui-là trouvera son bonheur” (Jc 1,25). Et c’est précisément cet engagement à connaître Ses paroles et à les vivre qui nous rend libres et nous donne la joie.

On pourrait dire que le verset biblique de ce mois-ci est à lui seul la raison d’être de la pratique de la Parole de Vie qui s’est répandue dans le monde entier. Une fois par semaine, puis une fois par mois, Chiara Lubich choisissait une phrase complète de l’Écriture et la commentait. On se retrouvait, on se partageait les fruits de ce que la Parole avait opéré à travers les expériences de vie, créant ainsi une communauté unie qui montrait les débuts des changements sociaux dont elle était capable.

“Malgré sa simplicité, l’initiative a apporté une contribution notable à la redécouverte de la Parole de Dieu dans le monde chrétien du vingtième siècle »[1], transmettant ainsi une “méthode” pour vivre l’Évangile et en partager les effets.

« Soyez de ceux qui mettent la parole en pratique et ne se contentent pas seulement de l’écouter en vous trompant vous-mêmes »

La lettre de Jacques reprend ce que Jésus a annoncé pour faire vivre et expérimenter la réalité du Royaume des cieux parmi nous : il déclare bienheureux celui qui écoute sa parole et la garde ; il reconnaît comme sa mère et ses frères ceux qui l’écoutent et la mettent en pratique2 ; il la compare à la semence qui, si elle tombe sur une bonne terre, c’est-à-dire sur ceux qui l’écoutent d’un cœur bon et entier et la gardent, produira du fruit grâce à leur persévérance.

“Dans chacune de ses paroles, Jésus exprime tout son amour pour nous”, écrit Chiara Lubich. Incarnons-la, faisons-la nôtre, expérimentons la puissance de vie qu’elle libère, si elle est vécue, en nous et autour de nous. Soyons amoureux de l’Évangile au point de nous laisser transformer par lui et de toucher ainsi les autres. […] Nous nous libérons ainsi de nous-mêmes, de nos limites, de nos esclavages,

et non seulement cela, mais nous verrons exploser la révolution de l’amour que Jésus, libre de vivre en nous, provoquera dans le tissu social dans lequel nous sommes immergés”[2].

« Soyez de ceux qui mettent la parole en pratique et ne se contentent pas seulement de l’écouter en vous trompant vous-mêmes »

Comment pouvons-nous mettre cette parole en pratique ? Regardons autour de nous et faisons tout notre possible pour nous mettre au service de ceux qui sont dans le besoin par de petits ou grands gestes d’attention mutuelle, en contribuant à la transformation des structures injustes de la société, en combattant la violence, en promouvant des gestes de paix et de réconciliation, en grandissant dans la sensibilité et dans les actions en faveur de notre planète.

Une authentique révolution fera ainsi irruption dans nos vies et dans celles de la communauté dans laquelle nous vivons, dans l’environnement de travail dans lequel nous évoluons.

L’amour se manifeste dans des actions sociales et politiques qui cherchent à construire un monde meilleur. De l’engagement d’une petite communauté de Focolari au service des personnes les plus fragiles est né au Pérou un Centre pour personnes âgées portant le nom de la fondatrice du mouvement, à Lámud, une ville de l’Amazonie péruvienne située à 2 330 mètres d’altitude.

“Le Centre a été inauguré au plus fort de la pandémie et accueille 50 personnes âgées qui étaient seules. La maison, les meubles, la vaisselle et même la nourriture ont été offerts par la communauté voisine. Ce fut un pari, non sans difficultés et obstacles, mais en mars 2022, le centre a fêté son premier anniversaire, ouvrant ses portes à la ville, avec une fête à laquelle même les autorités politiques ont participé. Les deux jours de célébrations ont attiré de nouveaux bénévoles, adultes et enfants, désireux de s’occuper de grands-parents isolés et d’agrandir leur famille”. [3]

Patrizia Mazzola et l’équipe de la Parole de Vie


[1] C. Lubich, Parole di Vita, Introduzione, a cura di Fabio Ciardi, (Opere di Chiara Lubich 5), Città Nuova, Roma 2017, p. 9

[2] Lubich, Parole di Vita, Introduzione, a cura di Fabio Ciardi, (Opere di Chiara Lubich 5), Città Nuova, Roma 2017, p. 790

[3] Bilan de Communion 2022. Mouvement des Focolari , in https://dev.focolare.org/wpcontent/uploads/2024/01/BdC-2022-2.pdf, p.67


L’IDÉE DU MOIS, basée sur la Parole de Vie du mouvement des Focolari, est née en Uruguay dans le cadre du dialogue entre personnes de différentes convictions religieuses et non religieuses, dont la devise est “construire le dialogue”. Le but de cette publication est de contribuer à la promotion de l’idéal de fraternité universelle. L’IDÉE DU MOIS est actuellement traduite en 12 langues et distribuée dans plus de 25 pays.

« Seigneur, il est bon que nous soyons ici » (Mt 17, 4).

« Seigneur, il est bon que nous soyons ici » (Mt 17, 4).

« Seigneur, il est bon que nous soyons ici » (Mt 17, 4).

Jésus est en route avec ses disciples vers Jérusalem. À l’annonce qu’il doit y souffrir, mourir et ressusciter, Pierre se rebelle, se faisant l’écho de la consternation et de l’incompréhension générales. Le Maître l’emmène alors avec Jacques et Jean, gravit “une haute montagne” et, là, il leur apparaît sous un jour nouveau et extraordinaire : son visage “resplendit comme le soleil” et Moïse et le prophète Élie conversent avec lui. Le Père lui-même fait entendre sa voix depuis une nuée lumineuse et les invite à écouter Jésus, son Fils bien-aimé. Face à cette expérience surprenante, Pierre ne veut pas partir et s’exclame :

« Seigneur, il est bon que nous soyons ici ».

Jésus a invité ses amis les plus proches à vivre une expérience inoubliable, afin qu’ils la gardent toujours en eux.

Nous aussi, nous avons peut-être expérimenté avec émerveillement et émotion la présence et l’action de Dieu dans notre vie, dans des moments de joie, de paix et de lumière que nous voudrions sans fin. Ce sont des moments que nous vivons souvent avec les autres ou grâce à eux. En effet, l’amour mutuel attire la présence de Dieu, car, comme Jésus l’a promis : “Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux” (Mt 18, 20). Parfois, dans ces moments d’intimité, il nous fait voir et lire les événements à travers son regard.

Ces expériences nous sont données pour avoir la force d’affronter les difficultés, les épreuves et les fatigues que nous rencontrons sur notre chemin, avec la certitude dans le coeur que nous avons été regardés par Dieu, qui nous a appelés à faire partie de l’histoire du salut.

Une fois descendus de la montagne, les disciples se rendront ensemble à Jérusalem où les attend une foule pleine d’espérance mais aussi d’embûches, d’oppositions, d’aversions et de souffrances. Là, “ils seront dispersés et envoyés aux extrémités de la terre pour être les témoins de notre dernière demeure, le Royaume de Dieu”(1).

Ils pourront commencer à construire Sa maison dès ici-bas parmi les hommes, parce qu’ils auront été “chez eux” avec Jésus sur la montagne

« Seigneur, il est bon que nous soyons ici ».

“Levez-vous et n’ayez pas peur” (Mt 17,7), telle est l’invitation de Jésus au terme de cette expérience extraordinaire. Il nous l’adresse également. Comme ses disciples et ses amis, affrontons avec courage ce qui nous attend.

Ce fut également le cas de Chiara Lubich. Après une période de vacances si riche en lumière qu’elle fut appelée “le paradis de 1949” en raison d’une perception toute particulière de la présence de Dieu dans la petite communauté avec laquelle elle passait un temps de repos et pour une contemplation extraordinaire des mystères de la foi, elle non plus ne voulait plus retourner à la vie quotidienne. Elle le fit cependant avec un nouvel élan, comprenant qu’elle devait “descendre de la montagne” et, précisément à cause de cette expérience lumineuse, se mettre au travail comme instrument de Jésus pour la réalisation de son Royaume. Elle se sentit invitée à mettre son amour et sa lumière là où ils faisaient défaut, y compris en affrontant les difficultés et les souffrances.

« Seigneur, il est bon que nous soyons ici ».

Quand, au contraire, la lumière nous fait défaut, rappelons à notre coeur et à notre esprit les moments où le Seigneur nous a éclairés. Et si nous n’avons pas fait l’expérience de sa proximité, recherchons-la. Faisons l’effort de “monter sur la montagne”, de Le rencontrer dans notre quartier, de L’adorer dans nos églises, mais aussi de Le contempler dans la beauté de la nature.

Parce qu’Il est toujours là pour nous : il suffit de marcher avec Lui et, en faisant le silence, de se mettre humblement à l’écoute, comme Pierre, Jean et Jacques (2).

Silvano Malini et l’équipe de la Parole de Vie
Traduction Dominique Fily

1 T. Radcliffe, OP, seconda meditazione ai partecipanti all’assemblea generale del Sinodo dei Vescovi, Sacrofano, 1° ottobre 2023: https://www.vaticannews.va/it/vaticano/news/2023-10/testi-meditazioni-padre-radclifferitiro-sacrofano-sinodo.html.
2 Cf. Mt 17, 6.
Foto: © Steven Weirather – Pixabay

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L’IDÉE DU MOIS est actuellement réalisée par le “Centre pour le dialogue avec les personnes de croyance non religieuse” du Mouvement des Focolari. Il s’agit d’une initiative née en 2014 en Uruguay pour partager avec des amis non croyants les valeurs de la Parole de Vie, c’est-à-dire la phrase de l’Écriture que les membres du Mouvement s’engagent à mettre en œuvre dans la vie quotidienne. Actuellement L’IDÉE DU MOIS est traduite en 12 langues et distribuée dans plus de 25 pays, avec des adaptations du texte pour s’adapter aux différentes sensibilités culturelles.

« Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien ». (Ps 23 (22)[22],1).

« Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien ». (Ps 23 (22)[22],1).

Le psaume 23 est l’un des psaumes les plus connus et les plus aimés. Il s’agit d’un chant de confiance et, en même temps, d’une joyeuse profession de foi. Celui qui prie le fait en tant que membre du peuple d’Israël, auquel le Seigneur a promis, par l’intermédiaire des prophètes, d’être son berger. L’auteur proclame son bonheur personnel de se savoir protégé dans le Temple [1], lieu d’asile et de grâce, mais il veut aussi, par son expérience, encourager les autres à avoir confiance en la présence du Seigneur.

« Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien ».

L’image du berger et du troupeau est très chère à toute la littérature biblique. Pour bien la comprendre, il faut s’imaginer dans les déserts arides et rocailleux du Moyen-Orient. Le berger conduit son troupeau avec douceur, car sans lui, les brebis pourraient s’égarer et mourir. Les brebis doivent apprendre à se fier à lui, à écouter sa voix. Il est avant tout leur compagnon de tous les instants.

« Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien ».

Ce psaume nous invite à renforcer notre relation intime avec Dieu en faisant l’expérience de son amour. Certains se demanderont peut-être pourquoi l’auteur va jusqu’à dire que “rien ne manque” ? Notre expérience quotidienne n’est jamais exempte de problèmes et de défis, santé, famille, travail, etc., sans oublier les immenses souffrances que vivent aujourd’hui tant de nos frères et sœurs à cause de la guerre, des conséquences du changement climatique, des migrations, à cause de la violence, etc.

« Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien ».

La clé se trouve peut-être dans le verset où nous lisons “car tu es avec moi” (Ps 23, 4). Il s’agit de la certitude de l’amour d’un Dieu qui nous accompagne toujours et nous fait vivre l’existence d’une manière différente. Chiara Lubich écrivait : « C’est une chose de savoir que nous pouvons avoir recours à un Être qui existe, qui a pitié de nous, qui a payé pour nos péchés, et c’en est une autre de vivre et de se sentir au centre des prédilections de Dieu, avec pour conséquence le bannissement de toute peur qui nous retient, de toute solitude, de tout sentiment d’être orphelin, de toute incertitude. (…) La personne se sait aimée et croit en cet amour de tout son être. Elle s’y abandonne avec confiance et veut le suivre. Les circonstances de la vie, qu’elles soient tristes ou joyeuses, sont alors éclairées par la pensée d’un amour qui les a toutes voulues ou permises ». [2].

« Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien ».

Mais celui qui a réalisé cette belle prophétie, c’est Jésus qui, dans l’Évangile de Jean, n’hésite pas à s’appeler le “bon berger”. La relation avec ce berger est caractérisée par une relation personnelle et intime : “Je suis le bon berger, je connais mes brebis et mes brebis me connaissent” (Jean 10,14-15). Il les conduit vers les pâturages de sa Parole qui est vie, en particulier la Parole qui contient le message contenu dans le “Commandement nouveau”, qui, s’il est vécu, rend “visible” la présence du Ressuscité dans la communauté rassemblée en son nom, dans son amour [3].

Augusto Parody Reyes et l’équipe de la Parole de Vie


Photo: © Sergio Cerrato – Italia en Pixabay

[1]Cf. Ps 23,6.
[2] C. Lubich, L’essenziale di oggi, ScrSp/2, Città Nuova, Roma 19972, p. 148.
[3] Cf. Mateo, 18, 20.

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Évangile vécu : « Portez vos regards vers les choses d’en haut et non vers celles de la terre » (Col 3,2)

Pour un chrétien, la résurrection est un fait concret, quelque chose qui se produit, une rencontre qui change toute perspective humaine ; c’est l’événement qui nous rappelle que notre citoyenneté est au ciel et que c’est là que notre vie doit tendre, vers le haut, en témoignant là où nous sommes des valeurs que Jésus a apportées pour la première fois sur la terre. L’autre comme quelqu’un à aimer J’étudie la médecine et je suis en quatrième année. Dans le milieu hospitalier, le malade est presque toujours utilisé comme objet d’étude. Tout le monde est un “cas”, représente une maladie. En général, pendant les cours pratiques, chaque patient est examiné par une trentaine d’étudiants. Quant à moi, j’ai vite compris que pour le patient, une telle façon de procéder pouvait être inconfortable et souvent douloureuse, alors quand c’était mon tour de participer à ce cours pratique, je répondais : « Non, je n’irai pas, la personne malade a déjà beaucoup souffert. Je n’aimerais pas être traité de la sorte. Lorsque le prochain patient arrivera, je serai le premier à l’examiner. » Mes camarades ont rétorqué qu’en faisant cela, je n’apprendrais jamais et que je ne deviendrais jamais un bon médecin, mais plus tard, sans que je le sache, ils ont proposé eux-mêmes au professeur que chaque patient ne soit examiné que par cinq étudiants au maximum. Toute la classe a voulu signer la demande et le professeur a accepté. La conclusion est qu’avec cette méthode, ils apprennent mieux et les patients se sentent respectés. (Regina – Brésil) Ouvrir une fenêtre Parfois, une chute avec fracture de l’épaule change brutalement la vie : les vacances, la garde des petits-enfants, les courses… Tout repose maintenant sur ma femme qui n’utilise plus la voiture depuis qu’elle est à la retraite. Un jour, ma petite-fille, avec qui nous avons souvent joué à chercher le positif dans le négatif, me demande où est le positif dans cette immobilité non désirée. Je lui réponds que ma nouvelle condition me fait découvrir que j’avais l’habitude de faire beaucoup de choses … comme traîné comme une planche de bois dans une rivière. Il y a toujours une autre possibilité que celle prévue, comme une nouvelle fenêtre qui s’ouvre dans votre chambre et vous montre un paysage que vous ne voyiez pas auparavant. La petite-fille reste silencieuse et pensive. Puis, comme réveillée par une découverte, elle reprend : « Grand-père, j’ai une camarade de classe qui a mauvais caractère. Non seulement elle dit des gros mots, mais elle est toujours en colère contre tout le monde. Nous évitons tous de lui parler et il s’est créé avec elle une sorte de mur qui l’isole. Peut-être que je dois aussi lui ouvrir une fenêtre. » Je n’aurais pas pu entendre de plus belles paroles. » (H.N. – Slovaquie)

Propos recueillis par Maria Grazia Berretta

(extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année IX – n .1 – mars-avril 2023)

Parole de vie de septembre 2018

La Parole de ce mois provient d’un texte attribué à Jacques, personnage important de l’Église de Jérusalem. Il recommandait aux chrétiens cohérence entre croire et agir. Le début de la lettre souligne une condition essentielle : faire le vide en nous pour accueillir la Parole de Dieu et nous laisser guider par elle afin de cheminer vers la pleine réalisation de la vocation chrétienne. La Parole de Dieu possède une force bien à elle : elle est créatrice et produit de bons fruits aussi bien chez l’individu que dans la communauté, elle construit des relations d’amour entre chacun de nous et Dieu ainsi qu’entre les hommes. Cette Parole, nous dit Jacques, a déjà été « plantée » en nous. « Accueillez avec douceur la parole plantée en vous et capable de vous sauver la vie » Dieu, dès la création, a prononcé une Parole définitive : l’homme est son « image ». Chaque créature humaine en effet se trouve face à Dieu, appelée à l’existence pour partager sa vie d’amour et de communion. Pour les chrétiens, ce sont la foi et le baptême qui nous insèrent en Jésus-Christ, Parole de Dieu entrée dans l’histoire humaine. En chaque personne donc, le Christ a déposé la semence de sa Parole. Elle l’appelle au bien, à la justice, au don de soi et à la communion. Accueillie et cultivée avec amour dans la « terre » de chacun, elle est capable de produire la vie et des fruits. « Accueillez avec douceur la parole plantée en vous et capable de vous sauver la vie » Un des lieux où Dieu nous parle est la Bible qui, pour les chrétiens, culmine dans les évangiles. Accueillons sa Parole dans une lecture aimante de l’Écriture. En la vivant, nous pourrons en voir les fruits. Nous pouvons écouter Dieu aussi au plus profond de notre cœur, où nous constatons si souvent l’invasion de bien des « voix », de bien des « paroles » : slogans, propositions de choix, modèles de vie, de même que préoccupations et peurs… Comment reconnaître la Parole de Dieu et lui faire place pour qu’elle vive en nous ? Pour cela, désarmons notre cœur et répondons à l’invitation de Dieu, en nous mettant à écouter librement et courageusement sa voix en nous, souvent la plus discrète de toutes. Sa voix nous demande de sortir de nous-mêmes et de nous aventurer sur les chemins du dialogue et de la rencontre, avec lui et avec les autres. Elle nous invite à collaborer pour rendre l’humanité plus belle, où nous nous reconnaîtrons toujours davantage frères et sœurs. « Accueillez avec douceur la parole plantée en vous et capable de vous sauver la vie » La Parole de Dieu, en effet, a la possibilité de transformer notre quotidien, de le libérer de l’obscurité du mal personnel et social, mais elle attend notre adhésion consciente, si imparfaite et fragile soit- elle. Nos sentiments et nos pensées ressembleront toujours davantage à ceux de Jésus. La foi et l’espérance en l’Amour de Dieu se renforceront en nous, tandis que nos yeux et nos mains s’ouvriront aux nécessités de notre prochain. Voici ce que suggérait Chiara Lubich en 1992 : « Il y avait en Jésus une profonde unité entre son amour pour son Père du ciel et celui pour les hommes, ses frères. Il y avait en outre une extrême cohérence entre ses paroles et sa vie, ce qui attirait tout le monde. Ainsi doit-il en être pour nous aussi. Accueillons les paroles de Jésus avec la simplicité des enfants. Mettons-les en pratique dans leur pureté et leur lumière, dans leur force et leur caractère radical, pour être les disciples qu’il désire, c’est-à-dire des disciples qui ressemblent au maître :  autant d’autres Jésus répandus dans le monde. Pourrait-il exister une plus belle et plus grande aventure pour nous 1 ? »  Letizia Magri   1 D’après Chiara LUBICH, Come il Maestro, in “Città Nuova” 36 (1992/4), p. 33.

Parole de vie d’août 2018

Le prophète Jérémie est envoyé par Dieu au peuple d’Israël, qui vit la douloureuse expérience de l’exil à Babylone et a perdu tout ce qui représentait son identité et son élection : la terre, le temple, la loi… La parole du prophète déchire cependant ce voile de douleur et de désarroi. Certes Israël s’est montré infidèle au pacte d’amour avec Dieu, mais voici l’annonce d’une nouvelle promesse de liberté, de salut, d’une alliance renouvelée que Dieu, dans son amour éternel et jamais révoqué, prépare pour son peuple. « D’un amour éternel je t’ai aimé, aussi t’ai-je maintenu ma faveur » Le caractère éternel et irrévocable de la fidélité de Dieu est inséparable de son amour. Père de chaque créature humaine, il est le premier à aimer et à s’engager pour toujours. Sa fidélité touche chacun de nous et nous permet de jeter en lui chacune de nos préoccupations. N’est-ce pas grâce à cet Amour éternel et patient que nous pouvons nous aussi grandir et approfondir notre relation avec lui et avec les autres ? Malgré notre sincérité, combien sommes-nous conscients de l’instabilité de notre engagement à aimer Dieu et nos frères ! Cependant sa fidélité pour nous est gratuite, elle vient toujours au-devant de nous, sans tenir compte de ce que nous avons fait. Dans cette certitude joyeuse, nous pouvons lever les yeux de notre horizon limité, nous remettre chaque jour en chemin et devenir témoins nous aussi de cette tendresse qui évoque pour nous celle d’une mère. « D’un amour éternel je t’ai aimé, aussi t’ai-je maintenu ma faveur » Ce regard de Dieu sur l’humanité fait naître aussi un grand dessein de fraternité, qui trouvera en Jésus son plein accomplissement. En effet, il a témoigné de sa fidélité à l’amour de Dieu par la parole, mais surtout par l’exemple de toute sa vie. Il nous a ouvert la voie pour imiter le Père dans l’amour envers tous (Mt 5,43ss). Il nous a dévoilé que la vocation de chaque être humain est de contribuer à l’édification de relations d’accueil et de dialogue. Comment vivrons-nous la Parole de vie de ce mois ? Chiara Lubich nous invite à avoir un cœur de mère : « Une mère accueille sans cesse, elle aide sans cesse, elle espère toujours, elle couvre tout […]. L’amour d’une mère en effet est semblable à la charité du Christ, dont parle l’apôtre Paul. Si nous avons un cœur de mère ou, plus précisément, si nous nous proposons d’avoir le cœur de la Mère par excellence, Marie, nous serons toujours prêts à aimer les autres, en toutes circonstances, donc à garder vivant en nous le Ressuscité […]. Prêts à aimer non seulement les chrétiens, mais aussi les bouddhistes, les hindouistes, les musulmans, etc., ainsi que les hommes de bonne volonté, tout homme qui habite sur cette terre 2 « D’un amour éternel je t’ai aimé, aussi t’ai-je maintenu ma faveur » Une jeune épouse qui a commencé à vivre l’Évangile en famille raconte : « J’ai rencontré une joie comme jamais je n’en avais éprouvée et j’ai eu le désir de faire déborder cet amour au- delà de chez moi. Je me rappelle, par exemple, avoir couru à l’hôpital rendre visite à l’épouse d’un collègue, qui avait tenté de se suicider. Bien qu’au courant de leurs difficultés, mes propres soucis m’avaient empêchée de les aider. Et voilà que je ressentais comme mienne sa souffrance ! Je n’ai pas eu de répit tant qu’a duré la situation qui l’avait poussée à ce geste. Un tel épisode a marqué pour moi le début d’un changement de mentalité. Il m’a fait comprendre que, si j’aime, je peux être, pour chacune des personnes que je côtoie, un reflet, bien petit certes, mais un reflet de l’amour même de Dieu. » Et si nous aussi, soutenus par l’amour fidèle de Dieu, nous nous mettions dans une telle disposition intérieure face à tous ceux que nous rencontrons dans notre journée ? Letizia Magri __________________________________________

  1. Bible de Jérusalem.
  2. D’après Chiara LUBICH, Cercando le cose di lassù, Rome 19925, 41,42.
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