Mouvement des Focolari

Décembre 2013

« Que le Seigneur fasse croître et abonder l’amour que vous avez les uns pour les autres et pour tous ».

Si l’amour, centre de la vie chrétienne, ne progresse pas, toute la vie du chrétien s’en ressent ; elle perd sa force et peut finir par s’éteindre.

Il ne suffit pas de comprendre dans la lumière le commandement de l’amour du prochain ni même d’expérimenter l’enthousiasme que l’amour suscite lorsque l’on commence à se convertir à l’Évangile. Il faut le faire grandir en le maintenant toujours vivant, actif, agissant. Et cela se réalisera si l’on sait profiter, avec toujours plus de promptitude et de générosité, des multiples occasions que nous offre la vie.

« Que le Seigneur fasse croître et abonder l’amour que vous avez les uns pour les autres et pour tous ».

Pour Paul, les communautés chrétiennes devraient avoir la fraîcheur et la chaleur d’une véritable famille.

L’apôtre veut donc les mettre en garde contre les dangers les plus fréquents : l’individualisme, la superficialité, la médiocrité.

Cependant, il veut aussi prévenir un autre risque, étroitement lié aux précédents : celui de s’abandonner à une vie ordinaire et tranquille, repliée sur elle-même.

Il veut des communautés ouvertes, où règne non seulement l’amour entre ceux qui ont la même foi, mais aussi un amour tourné vers tous les autres, sensible aux soucis, aux difficultés et aux nécessités de tous. C’est en effet le propre de l’amour que de savoir accueillir chacun, quel qu’il soit, de construire des ponts, en sachant saisir le positif, et en unissant nos désirs et nos efforts en vue du bien à ceux de tous les hommes de bonne volonté.

« Que le Seigneur fasse croître et abonder l’amour que vous avez les uns pour les autres et pour tous ».

Alors, comment vivrons-nous la parole de vie ce mois-ci ? En cherchant à grandir nous aussi dans l’amour réciproque au sein de nos familles, dans nos milieux de travail, dans nos communautés ou associations ecclésiales, les paroisses, etc.

Cette parole nous demande un grand amour, qui sache dépasser les mesures médiocres et surmonter les divers obstacles dus à notre égoïsme dur à secouer.

Il nous suffira de penser à certains aspects de l’amour pour découvrir de nombreuses occasions de le vivre : tolérance, compréhension, accueil mutuel, patience, disponibilité pour se mettre au service, miséricorde envers les manques véritables ou présumés de notre prochain, mise en commun des biens matériels, etc.

Bien sûr, si dans notre communauté règne ce climat d’amour réciproque, sa chaleur ne manquera pas de rayonner autour de nous. Même ceux qui ne connaissent pas encore la vie chrétienne seront attirés par elle et, sans presque s’en rendre compte, se laisseront facilement entraîner au point de se sentir membres d’une même famille.

 CHIARA LUBICH

 

 

* Parole de Vie publiée en 1994

Novembre 2013

C’est entrer dans le cœur de l’autre pour comprendre sa mentalité, sa culture, ses traditions et en quelque sorte les faire nôtres. C’est aussi bien comprendre ce dont il a besoin et savoir reconnaître les valeurs que Dieu a semées dans le cœur de tout être humain. En un mot, c’est vivre pour celui qui est à nos côtés.

Avoir du cœur, (être miséricordieux) c’est accueillir l’autre tel qu’il est et non comme nous aimerions qu’il soit, sans vouloir qu’il change de caractère, ni qu’il partage nos idées politiques ou nos convictions religieuses. Sans chercher à lui enlever tels défauts ou telles manières de faire qui nous heurtent. Non, il nous faut dilater notre cœur et le rendre capable d’accueillir chacun dans sa diversité, ses limites et ses misères.

Pardonner, c’est voir l’autre avec un regard toujours neuf. Même là où l’ambiance est bonne et sereine, en famille, à l’école, au travail, il ne manque jamais de moments de désaccords, d’affrontements. Cela peut aller jusqu’à ne plus se parler, éviter de se rencontrer, voire même à laisser grandir en nous des sentiments de haine envers ceux qui ne partagent pas nos idées. Il faut un dur effort, un effort exigeant, pour regarder chaque jour nos frères et nos sœurs comme s’ils étaient nouveaux, complètement nouveaux, sans nous souvenir des offenses reçues, en couvrant tout avec amour et par une amnistie complète, à l’image de Dieu qui pardonne et oublie.

La paix véritable et l’unité s’obtiennent quand bonté, miséricorde et pardon sont vécus,  non seulement individuellement, mais ensemble, dans la réciprocité.

Pensons au feu dans la cheminée : il faut de temps en temps remuer la braise pour que les cendres ne l’étouffent pas. Il en est de même pour nous. Raviver de temps en temps sérieusement notre amour réciproque protège nos relations de la cendre de l’indifférence, de l’apathie et de l’égoïsme.

« Soyez bons les uns pour les autres, ayez du cœur ; pardonnez-vous mutuellement, comme Dieu vous a pardonné en Christ »

Cette attitude intérieure demande à être traduite en faits, en actes concrets.

Jésus lui-même a montré ce qu’est l’amour quand il a guéri les malades, nourri les foules, ressuscité les morts, lavé les pieds des disciples. Des faits, des actes : voilà ce qu’est l’amour.

Je me souviens de l’histoire d’une mère de famille africaine dont la fille, Rosangela, avait perdu un œil, victime de l’agression d’un petit garçon qui l’avait blessée avec une canne et continuait à l’importuner. Les parents du garçon ne s’étaient même pas excusés. Ce silence, ce manque de rapports avec cette famille la peinaient. Rosangela, qui avait pardonné, consolait sa mère : « J’ai de la chance, disait-elle, je peux voir de l’autre œil ! »

« Un matin, raconte la maman de Rosangela, quelqu’un vient me chercher de la part de la mère de ce petit garçon qui ne se sent pas bien. Ma première réaction est indignée : “Après ce que son fils nous a fait, c’est justement moi qu’elle envoie chercher, alors qu’elle a des tas d’autres voisins !” Mais bien vite il me revient à l’esprit que l’amour n’a pas de bornes. J’accours chez elle. Elle m’ouvre la porte et s’évanouit dans mes bras. Je l’accompagne à l’hôpital et je reste auprès d’elle jusqu’à ce qu’elle soit prise en charge par les médecins. Une semaine plus tard, à sa sortie d’hôpital, elle vient chez moi me remercier. Je l’accueille de tout mon cœur. J’ai réussi à lui pardonner. Désormais, un beau rapport s’est établi entre nous sur des bases toutes nouvelles ».

Nous pouvons, nous aussi, remplir notre journée de services concrets, humbles et ingénieux, expression de notre amour. Nous verrons grandir autour de nous la fraternité et la paix.

Chiara Lubich

* Parole de Vie publiée en 2006

Octobre 2013

« N’ayez aucune dette envers qui que ce soit, sinon celle de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son prochain a pleinement accompli la loi. »

Cette Parole de Vie met en évidence deux choses.

Tout d’abord l’amour nous est présenté comme une dette, c’est-à­-dire comme une chose face à laquelle on ne peut pas rester indifférents, que l’on ne peut pas écarter ; elle nous pousse, nous presse, ne nous laisse pas en paix tant qu’on ne l’a pas payée.

Cela revient à dire que l’amour réciproque n’est pas un « supplément », fruit de notre générosité, dont – strictement parlant – nous pourrions nous dispenser sans encourir les sanctions de la loi positive. Cette Parole nous demande expressément de le mettre en pratique sous peine de trahir notre dignité de chrétiens, appelés par Jésus à être un instrument de son amour dans le monde.

En second lieu, la Parole nous dit que l’amour réciproque est le mobile, l’âme et le but de tous les commandements.

Il s’ensuit que, si nous voulons bien accomplir la volonté de Dieu, nous ne pourrons pas nous contenter d’une observance froide et juridique de ses commandements. Il nous faudra toujours considérer le but qu’à travers eux Dieu nous propose. Par exemple, pour bien vivre le septième commandement, on ne pourra pas se limiter à ne pas voler : il faudra s’engager sérieusement à éliminer les injustices sociales. Alors seulement nous prouverons que nous aimons notre semblable.

« N’ayez aucune dette envers qui que ce soit, sinon celle de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son prochain a pleinement accompli la loi. »

Comment vivre la Parole de Vie de ce mois ?

Le thème de l’amour du prochain, qu’elle nous propose à nouveau, présente mille nuances. Cette fois-ci nous en soulignerons surtout une qui nous semble suggérée par les mots mêmes du texte.

Si, comme le dit saint Paul, l’amour réciproque est une dette, notre amour devra être un amour qui aime en premier comme Jésus l’a fait avec nous. Un amour qui prend l’initiative, qui n’attend pas, qui ne renvoie pas à plus tard.

Agissons donc ainsi au cours de ce mois. Cherchons à être les premiers à aimer chaque personne que nous rencontrons, à laquelle nous téléphonons ou écrivons, ou avec laquelle nous vivons. Que notre amour soit concret, qu’il sache comprendre et prévenir, qu’il soit patient, confiant, persévérant et généreux.

Nous nous apercevrons que notre vie spirituelle fera un saut de qualité, sans parler de la joie qui remplira notre cœur. 

CHIARA LUBICH

Parole de vie publiée en 1990

Septembre 2013

Aimer en actes. La vraie foi, dit l’apôtre, c’est celle qui se prouve en aimant comme Jésus a aimé et nous l’a enseigné. Or, la première caractéristique de cet amour, c’est qu’il est concret. Jésus ne nous a pas aimés en prononçant de beaux discours. Il est passé au milieu de nous en faisant le bien, en guérissant tout le monde (Ac 10, 38), en étant pleinement disponible envers ceux qui se présentaient à lui – à commencer par les plus faibles, les plus pauvres, les plus marginaux – et en donnant sa vie pour nous.

« N’aimons pas en paroles et de langue, mais en actes et dans la vérité. »

Nous devons aimer non seulement en actes, dit l’apôtre, mais aussi dans la vérité. L’amour chrétien, tout en cherchant à se traduire en faits concrets, a le souci de s’inspirer de la vérité de l’amour, que nous trouvons en Jésus. Il a le souci d’accomplir des actes conformes à ses sentiments et à son enseignement. Il s’agit donc d’aimer dans la ligne et avec la mesure que nous a manifestées Jésus.

« N’aimons pas en paroles et de langue, mais en actes et dans la vérité. »

Comment vivre la Parole de Vie de ce mois ?

Le message est des plus clairs. C’est un rappel à cette authenticité chrétienne, sur laquelle Jésus a tant insisté. Mais n’est-ce pas aussi la grande attente du monde ? N’est-il pas vrai que le monde d’aujourd’hui veut voir des témoins de l’amour de Jésus ?

Alors aimons en actes et non en paroles, en commençant par les humbles services que nous demandent chaque jour les personnes qui vivent à côté de nous.

Et puis, aimons dans la vérité. Jésus agissait toujours selon la volonté du Père. De la même façon, nous devons toujours agir en suivant la ligne de la parole de Jésus. Il souhaite que nous le reconnaissions en chaque prochain, car ce que nous faisons pour les autres, il le considère comme étant fait à lui-même.

Il veut également que nous aimions les autres comme nous-mêmes et que nous nous aimions réciproquement en étant prêts à donner notre vie l’un pour l’autre.

Aimons donc de cette manière afin d’être, nous aussi, des instruments de Jésus pour sauver le monde.

 CHIARA LUBICH

______________________________

 Parole de Vie publiée en mai 1988

Août 2013

« Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance vous en a-t-on ? Car les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment. »

 

La première caractéristique de l’amour de Dieu le Père, c’est sa gratuité absolue, s’opposant en cela à l’amour tel que le connaît le monde. Alors que ce dernier se fonde sur l’échange et la sympathie (aimer ceux qui nous aiment ou qui nous sont sympathiques), l’amour du Père du ciel est totalement désintéressé. Il se donne à ses créatures indépendamment de la réponse qui peut lui arriver.

C’est un amour dont la nature est de prendre l’initiative, en communiquant tout ce qu’il possède. C’est donc un amour qui construit et qui transforme. Le Père du ciel nous aime non pas parce que nous sommes bons, beaux spirituellement et donc dignes d’attention et de bienveillance. Au contraire, en nous aimant il crée en nous la bonté et la beauté spirituelle de la grâce, en nous faisant devenir ses amis et ses enfants.

« Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance vous en a-t-on ? Car les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment. »

Autre caractéristique de l’amour de Dieu le Père : son universalité. Dieu aime tout le monde indistinctement. Il a comme mesure l’absence de toute limite et de toute mesure.

D’ailleurs son amour ne pourrait pas être gratuit et inventif s’il n’était pas totalement orienté vers tous les besoins ou les vides à combler.

Voilà pourquoi le Père du ciel aime aussi les fils ingrats, lointains ou rebelles ; plus encore, il se sent particulièrement attiré vers eux.

« Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance vous en a-t-on ? Car les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment. »

Comment vivre la Parole de vie de ce mois ?

En nous comportant en vrais fils du Père, c’est-à-dire en imitant son amour, à la fois gratuit et universel. Nous chercherons à aimer en premier, d’un amour généreux, solidaire, ouvert à tous, et prêt à combler les manquements de tous genres que nous rencontrons. Nous chercherons à aimer d’un amour détaché de toute considération intéressée. Nous nous efforcerons de devenir des instruments de la libéralité de Dieu, en faisant aussi participer les autres aux dons de la nature et de la grâce que nous avons reçus de lui.

En nous laissant guider par cette Parole de Jésus, nous verrons avec un regard neuf et un cœur disponible chaque prochain qui passera près de nous, chaque occasion que nous offrira la vie quotidienne.

Et partout – famille, école, milieu de travail, hôpital, etc.- nous nous sentirons poussés à diffuser cet amour qui vient vraiment de Dieu et que Jésus a porté sur la terre, le seul amour capable de transformer le monde.