Mouvement des Focolari

Commentaire de Chiara Lubich à la Parole de vie du mois de juillet 2005

Dieu est Amour. C’est la grande certitude qui doit guider notre vie, nous le savons… Pourtant, si souvent, le doute nous prend : devant les grandes catastrophes naturelles, la violence dont l’humanité se montre capable, nos échecs, les souffrances qui nous touchent personnellement.
Son amour, Dieu nous l’a montré : en créant le monde, en nous donnant la vie (et tout le bien qui s’y rattache), en nous sauvant par son Fils et en nous permettant de nous sanctifier par l’Esprit Saint.
Et son amour, Dieu ne cesse de nous le manifester, en se faisant proche de chacun, en nous suivant pas à pas et en nous soutenant dans les épreuves de la vie. Le psaume d’où vient cette Parole de vie nous l’assure, en parlant de la grandeur de Dieu, de sa puissance et, en même temps, de sa tendresse et de son immense bonté. Dieu est capable d’exploits infinis, tout en étant un père attentif, plus prévenant qu’une mère.

« Le Seigneur est l’appui de tous ceux qui tombent, il redresse tous ceux qui fléchissent. »

Les situations difficiles, douloureuses, dans notre vie personnelle comme dans les rapports avec les autres, tous nous les connaissons. Devant des murs d’indifférence et d’égoïsme qui nous dépassent, nous nous sentons impuissants et baissons les bras. Combien alors sentons-nous le besoin qu’un autre pense à nous ! Eh bien, dans ces moments-là, cette Parole de vie vient nous aider.
Jésus nous laisse prendre conscience de notre incapacité, non pour nous décourager, mais pour nous faire sentir la puissance de sa grâce qui se manifeste justement au moment où les forces semblent nous lâcher. Ainsi comprenons-nous mieux son amour pour nous. À une condition cependant : que nous ayons totalement confiance en lui, comme un petit enfant vis-à-vis de sa mère ; abandonnons-nous totalement à lui et nous sentirons que nous sommes dans les bras d’un Père qui nous aime comme nous sommes et pour qui tout est possible.
La conscience de nos erreurs ne peut même pas nous arrêter car Dieu, qui est amour, nous relève à chaque chute, comme le font les parents pour leur enfant.

« Le Seigneur est l’appui de tous ceux qui tombent, il redresse tous ceux qui fléchissent. »

Forts de cette certitude, nous pourrons jeter en lui toutes nos inquiétudes, nos problèmes, comme l’Ecriture nous invite à le faire : « Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car il prend soin de vous. »
Cela, nous l’avons vécu, nous aussi, dès les premiers temps du Mouvement, lorsque l’Esprit Saint guidait nos pas sur le chemin de l’amour. Décharger tous nos soucis sur le Père, nous le faisions alors continuellement.
Je me souviens que je prenais une comparaison : de même qu’on ne peut tenir une braise dans ses mains mais qu’on est obligé de s’en débarrasser tout de suite pour ne pas se brûler, de même, il nous faut, avec la même rapidité, jeter toutes nos préoccupations dans le cœur du Père. Et je n’ai souvenir d’aucune dont il ne se soit occupé.
Croire à son amour n’est pas toujours facile. Efforçons-nous ce mois-ci de le faire en toutes circonstances, même dans les cas qui nous semblent inextricables. Nous assisterons chaque fois à l’intervention de Dieu, qui ne nous abandonne pas mais prend soin de nous. Nous connaîtrons alors une force nouvelle qui viendra libérer en nous des ressources insoupçonnées.
Dieu est Amour. C’est la grande certitude qui doit guider notre vie, nous le savons… Pourtant, si souvent, le doute nous prend : devant les grandes catastrophes naturelles, la violence dont l’humanité se montre capable, nos échecs, les souffrances qui nous touchent personnellement.
Son amour, Dieu nous l’a montré : en créant le monde, en nous donnant la vie (et tout le bien qui s’y rattache), en nous sauvant par son Fils et en nous permettant de nous sanctifier par l’Esprit Saint.
Et son amour, Dieu ne cesse de nous le manifester, en se faisant proche de chacun, en nous suivant pas à pas et en nous soutenant dans les épreuves de la vie. Le psaume d’où vient cette Parole de vie nous l’assure, en parlant de la grandeur de Dieu, de sa puissance et, en même temps, de sa tendresse et de son immense bonté. Dieu est capable d’exploits infinis, tout en étant un père attentif, plus prévenant qu’une mère.

« Le Seigneur est l’appui de tous ceux qui tombent, il redresse tous ceux qui fléchissent. »

Les situations difficiles, douloureuses, dans notre vie personnelle comme dans les rapports avec les autres, tous nous les connaissons. Devant des murs d’indifférence et d’égoïsme qui nous dépassent, nous nous sentons impuissants et baissons les bras. Combien alors sentons-nous le besoin qu’un autre pense à nous ! Eh bien, dans ces moments-là, cette Parole de vie vient nous aider.
Jésus nous laisse prendre conscience de notre incapacité, non pour nous décourager, mais pour nous faire sentir la puissance de sa grâce qui se manifeste justement au moment où les forces semblent nous lâcher. Ainsi comprenons-nous mieux son amour pour nous. À une condition cependant : que nous ayons totalement confiance en lui, comme un petit enfant vis-à-vis de sa mère ; abandonnons-nous totalement à lui et nous sentirons que nous sommes dans les bras d’un Père qui nous aime comme nous sommes et pour qui tout est possible.
La conscience de nos erreurs ne peut même pas nous arrêter car Dieu, qui est amour, nous relève à chaque chute, comme le font les parents pour leur enfant.

« Le Seigneur est l’appui de tous ceux qui tombent, il redresse tous ceux qui fléchissent. »

Forts de cette certitude, nous pourrons jeter en lui toutes nos inquiétudes, nos problèmes, comme l’Ecriture nous invite à le faire : « Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car il prend soin de vous. »
Cela, nous l’avons vécu, nous aussi, dès les premiers temps du Mouvement, lorsque l’Esprit Saint guidait nos pas sur le chemin de l’amour. Décharger tous nos soucis sur le Père, nous le faisions alors continuellement.
Je me souviens que je prenais une comparaison : de même qu’on ne peut tenir une braise dans ses mains mais qu’on est obligé de s’en débarrasser tout de suite pour ne pas se brûler, de même, il nous faut, avec la même rapidité, jeter toutes nos préoccupations dans le cœur du Père. Et je n’ai souvenir d’aucune dont il ne se soit occupé.
Croire à son amour n’est pas toujours facile. Efforçons-nous ce mois-ci de le faire en toutes circonstances, même dans les cas qui nous semblent inextricables. Nous assisterons chaque fois à l’intervention de Dieu, qui ne nous abandonne pas mais prend soin de nous. Nous connaîtrons alors une force nouvelle qui viendra libérer en nous des ressources insoupçonnées.

 

Chiara Lubich

 

(suite…)

Commentaire de Chiara Lubich à la Parole de vie du mois de juin 2005

Sortant de Capharnaüm, Jésus voit, assis au bureau des taxes, Matthieu, un collecteur d’impôts, un publicain. Ce métier qui le rabaissait au rang des usuriers et des exploiteurs le rendait haïssable aux yeux du peuple. Les scribes et les pharisiens assimilaient d’ailleurs les publicains aux pécheurs et reprochaient à Jésus d’être « l’ami des pécheurs et des collecteurs d’impôts » ainsi que de manger avec eux1.
À contre-courant de toute convention sociale, Jésus appelle Matthieu à le suivre et accepte d’aller prendre le repas chez lui, comme il le fera plus tard chez Zachée, le chef des collecteurs d’impôts de Jéricho. Sommé de s’expliquer sur ce point, Jésus répondra qu’il est venu pour soigner les malades et non les bien portants, appeler non pas les justes, mais les pécheurs. Son invitation, cette fois encore, s’adresse à l’un d’eux :

« Suis-moi »

Ces mots, Jésus les avait déjà adressés à André, Pierre, Jacques et Jean sur les rives du lac. Invitation qu’il adressera, dans un contexte différent, à Paul sur la route de Damas.
Mais Jésus ne s’est pas arrêté là : au long des siècles, il a continué à appeler à lui des hommes et des femmes de tous peuples et de toutes nations. Il le fait encore aujourd'hui : il passe dans notre vie, il nous rencontre en des lieux différents, de manières différentes, et il fait à nouveau résonner en nous son invitation à le suivre.
En nous appelant à établir avec lui un rapport personnel, il nous invite en même temps à collaborer avec lui au grand dessein d’une humanité nouvelle.
Nos faiblesses, nos péchés, nos misères lui importent peu. Il nous aime et nous choisit tels que nous sommes. En nous transformant, son amour nous donnera la force et le courage de le suivre comme l’a fait Matthieu.
Il a pour chacun un amour, un projet, un appel particulier. Et il se manifeste en nous à travers une inspiration de l’Esprit Saint, certaines circonstances ou encore par l’intervention de nos frères… Malgré la diversité de ses manifestations, il fait toujours résonner la même parole :

« Suis-moi »

Un jour, j’ai, moi aussi, ressenti cet appel de Dieu.
C’était en un froid matin d’hiver, à Trente. Maman avait demandé à ma plus jeune sœur d’aller chercher le lait à deux kilomètres de chez nous, mais il faisait trop froid et elle n’en avait pas envie. Mon autre sœur avait, elle aussi, refusé. Alors je me suis avancée : « J’y vais, maman », et j’ai pris la bouteille. Je suis sortie de la maison et au milieu du trajet, j’ai ressenti comme un appel : il me semblait presque que le ciel s’ouvrait et que Dieu m’invitait à le suivre. Et ces mots ont résonné dans mon cœur : « Donne-toi toute à moi ! »
C’était un appel explicite auquel j’ai tout de suite voulu répondre. J’en ai parlé à mon confesseur qui m’a permis de me donner à Dieu pour toujours. C’était le 7 décembre 1943. Il ne me sera jamais possible de décrire ce qui s’est passé en moi ce jour-là : j’avais pris Dieu comme époux. Et je pouvais tout attendre de lui.

« Suis-moi »

Ces mots ne concernent pas seulement le moment déterminant où l’on choisit les orientations de notre vie, Jésus continue à nous les adresser chaque jour : “suis-moi” semble-t-il nous dire devant les devoirs quotidiens les plus simples ; “suis-moi” dans cette épreuve à embrasser, dans cette tentation à dépasser, dans ce service à accomplir…
Comment lui répondre concrètement ?
En faisant ce que Dieu veut dans le moment présent, qui est toujours porteur d’une grâce particulière.
Nous nous efforcerons donc ce mois-ci de nous dédier avec décision à la volonté de Dieu ; de nous dédier aux frères et aux sœurs que nous avons à aimer, au travail, dans nos études, durant la prière, les repas, pendant nos activités.
Apprenons à écouter au fond de nous la voix de Dieu qui parle aussi avec la voix de la conscience : elle nous dira ce qu’il veut de nous à chaque instant, prêts à tout sacrifier pour le suivre.
« Donne-nous de t’aimer, o Seigneur, chaque jour davantage ; mais cela ne suffit pas parce que les jours qui nous restent sont peut-être trop peu nombreux. Donne-nous alors de t’aimer à chaque instant, de tout notre cœur, de tout notre esprit et de toutes nos forces, en ce qui est ta volonté ».
C’est là, la meilleure façon pour suivre Jésus.

 

Chiara Lubich

 

Commentaire de Chiara Lubich à la Parole de vie du mois de mai 2005

Nous sommes au soir de Pâques. Jésus ressuscité est déjà apparu à Marie de Magdala ; Pierre et Jean ont trouvé le tombeau vide. Les disciples restent pourtant enfermés chez eux, emplis de crainte. Et voilà que le Ressuscité vient au milieu d’eux, car aucune barrière, désormais, ne peut plus le séparer de ses amis.
Après s’en être allé, Jésus revient comme il l’avait promis, il est là maintenant pour toujours : « Il se tint au milieu d’eux » ; il ne s’agit pas d’une apparition momentanée mais d’une présence permanente ! À partir de ce moment-là les disciples ne seront plus seuls et leur crainte fait place à une joie profonde : « En voyant le Seigneur, les disciples furent tout à la joie ».
Le Ressuscité ouvre leurs cœurs et les portes de leurs maisons sur le monde entier, en disant :

« Comme le Père m’a envoyé, à mon tour je vous envoie. »

Jésus avait été envoyé par le Père pour réconcilier tous les hommes avec Dieu et recomposer l’unité du genre humain. À ses disciples maintenant de continuer à édifier l’Eglise. C’est par son unité avec le Père que Jésus avait pu accomplir son dessein ; par la présence en eux du Ressuscité, eux aussi pourront mener à bien leur mission. « Pour qu’ils soient un comme nous sommes un », (que je sois) « moi en eux » avait demandé Jésus au Père.
La mission transmise du Père à Jésus, de Jésus aux apôtres, de ceux-ci à leurs successeurs, est toujours restée la même.
Et chaque chrétien, à son tour, doit entendre résonner en lui ces paroles de Jésus. Car, « il y a dans l’Eglise diversité de ministères, mais unité de mission ».

« Comme le Père m’a envoyé, à mon tour je vous envoie. »

Comment répondre à cet appel du Seigneur ? Laissons-le vivre en nous, commençant par nous évangéliser nous-mêmes et devenant en quelque sorte Parole de Dieu, membres vivants de l’Eglise.
Jean Paul II a appelé cela la « nouvelle évangélisation » : « Nous nourrir de la Parole, pour que nous soyons des « serviteurs de la Parole » dans notre mission d’évangélisation, c’est assurément une priorité pour l’Église au début du nouveau millénaire », car « seul un homme transformé par la loi d’amour du Christ et la lumière de l’Esprit Saint peut opérer une véritable metanoia (c’est-à-dire une conversion) des cœurs et des esprits, dans son milieu, son pays, le monde ».
Aujourd’hui, parler ne suffit plus. « L’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres, notait déjà Paul VI, ou s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins ». L’annonce de l’Evangile sera efficace si elle s’appuie sur le témoignage de la vie, comme chez les premiers chrétiens qui pouvaient dire : « Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons… » ; elle sera efficace si on peut dire aussi de nous : « Regardez comme ils s’aiment, ils sont prêts à donner leur vie les uns pour les autres »8 ; elle sera efficace si nous nous mettons concrètement à aimer, dans une attitude de don, en répondant à ceux qui en ont besoin : nous saurons ainsi nourrir, vêtir, procurer un logement à celui qui n’a rien, donner de l’amitié à celui qui est seul et désespéré, soutenir celui qui est dans l’épreuve.
Si nous vivons ainsi, nous deviendrons d’autres Christ : le monde se sentira alors attiré par Jésus et son œuvre se poursuivra.

« Comme le Père m’a envoyé, à mon tour je vous envoie. »

Cette expérience, quelques médecins et infirmières l’ont faite en 1966, en découvrant la situation du peuple Bangwa au Cameroun, touché à cette époque par une mortalité infantile de 90 % qui le menaçait de disparition.
Ils décident alors de s’installer parmi eux, sentant comme première nécessité l’importance de continuer à vivre entre eux l’amour réciproque, afin de témoigner de l’Evangile. Ils sont pleins d’amour pour chacun de ceux qu’ils rencontrent, sans distinction. Ils ouvrent un dispensaire, qui devient vite un hôpital. La mortalité infantile n’est plus maintenant que de 2 %. En pleine forêt, une centrale électrique se construit, puis un collège avec école primaire et secondaire. Au fil des années et avec la participation de tout le peuple, douze routes sont tracées pour relier les différents villages.
L’amour concret est saisissant : une grande partie de ce peuple partage cette nouvelle vie, des villages autrefois rivaux se réconcilient ; les querelles de frontières se résolvent ; les rois des différents clans établissent entre eux un pacte d’amour réciproque et donnent par leur vie un témoignage original et authentique de fraternité.

 

Chiara Lubich

 

Commentaire de Chiara Lubich à la Parole de vie du mois de avril 2005

Pour enseigner de manière simple et efficace les vérités, même les plus profondes, de son message, Jésus utilisait souvent des images et des paraboles. Celle dont est tirée cette parole de vie évoque une scène courante de la vie quotidienne : l’attention du berger pour son troupeau. Les voleurs et les brigands, comme des loups rapaces, menacent le troupeau. Mais Jésus se compare au bon pasteur, celui qui prend réellement soin de ses brebis, les guide et les défend, jusqu’à affronter la mort pour elles.
En Jésus, cette comparaison devient réalité. Il est vraiment mort sur la croix « afin que nous vivions par lui ».

« Je suis venu pour que les hommes aient la vie… »

Il est venu, car le Père l’a envoyé, pour nous apporter sa vie divine. « Dieu, en effet, a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle ».
Comment comprendre cela ? La vie terrestre, nous l’avons reçue de nos parents. Mais ce que Jésus nous apporte, c’est la « vie éternelle », participation à sa vie de Fils de Dieu, l’entrée dans la communion intime avec Dieu. Il s’agit de la vie même de Dieu que Jésus peut nous communiquer parce qu’il est lui-même la vie. Il l’a dit : « Je suis la vie » et « de sa plénitude, tous, nous avons reçu ».
Qu’est-ce que la vie de Dieu ? Nous le savons, c’est l’amour.
C’est par amour que Jésus, Fils de Dieu qui est Amour, a vécu en venant sur cette terre, et qu’il nous a apporté l’amour même qui brûle en lui. Il nous transmet la flamme de cet incendie infini et il veut que nous en vivions.

«… et qu’ils l’aient en abondance. »

Car Jésus ne se contente pas de posséder la vie, il « est » lui-même la vie, et il peut la donner en abondance, comme il donne la plénitude de la joie.
Le don de Dieu est toujours infini et généreux comme Dieu lui-même. Il comble les aspirations de notre cœur : notre désir d’une vie pleine et sans fin. Seul Dieu peut satisfaire notre soif d’infini. Il nous donne sa vie éternelle, non seulement pour le futur, mais aussi pour le présent. La vie de Dieu commence dès maintenant et ne meurt jamais.
Pensons aux saints ! Ils nous apparaissent tellement pleins de vie que celle-ci déborde autour d’eux. D’où venait cet amour universel de François d’Assise, capable d’accueillir les pauvres, d’aller à la rencontre du Sultan, de reconnaître un frère ou une sœur en chaque créature ? D’où venait l’amour actif de mère Teresa de Calcutta, qui s’est faite la mère de tout enfant abandonné et la sœur de toute personne seule ? Ils possédaient une vie extraordinaire, celle que Jésus leur avait donnée.

« Je suis venu pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »

Comment vivre cette Parole ?
Accueillons la vie que Jésus nous donne. Elle est déjà présente en nous par notre baptême et notre foi. Elle peut toujours grandir dans la mesure où nous aimons.
C’est l’amour qui fait vivre. Celui qui aime, écrit saint Jean, demeure en Dieu , participe de sa vie même. Oui, car si l’amour est la vie et l’être de Dieu, il est aussi la vie et l’être de l’homme. À l’inverse, chaque fois que nous n’aimons pas, nous ne vivons pas.
Le départ pour le Ciel de Renata Borlone en est un vivant témoignage. Elle avait accepté comme la volonté de Dieu, la nouvelle de sa mort imminente. Elle disait vouloir témoigner que la « mort est vie », qu’elle est résurrection, et elle s’est proposée, avec l’aide de Dieu, de le manifester jusqu’à la fin. Elle y est parvenue, transformant ainsi sa souffrance en un temps de Pâques.

 

Chiara Lubich

 

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Commentaire de Chiara Lubich à la Parole de vie du mois de mars 2005

S’il est une réalité mystérieuse, dans notre vie, c’est bien celle de la souffrance. Nous voudrions l’éviter, mais tôt ou tard, elle survient. Et sous quelle forme ? Un banal mal de tête qui perturbera notre activité de la journée ? Le souci de voir un enfant s’embarquer sur une mauvaise pente ? Un ennui au travail ? Un accident qui emporte un de nos proches ? Un échec à un examen, l’angoisse devant la violence, les catastrophes naturelles ?
Devant la douleur, nous nous sentons désemparés, impuissants. Malgré leur affection, nos proches sont souvent incapables de nous aider. Il nous suffirait pourtant que quelqu’un vienne partager notre peine, même en silence.
C’est justement ce qu’a fait Jésus. Il s’est fait proche de tous, jusqu’à tout partager avec nous.
Il a même été plus loin : il a pris sur lui chacune de nos souffrances, il s’est fait souffrance avec nous, jusqu’à crier :

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Il était trois heures de l’après-midi lorsque Jésus lança ce cri vers le ciel. Depuis trois longues heures, il était pendu à la croix, pieds et mains cloués.
Sa courte vie n’avait été qu’un don continuel. Il avait guéri les malades, ressuscité les morts, multiplié les pains et pardonné les péchés. Il avait prononcé des paroles de sagesse et de vie qui ne passeront jamais.
Là encore, sur la croix, il pardonne à ses bourreaux, il ouvre le paradis au larron, il nous offre son corps et son sang après nous les avoir donnés dans l’Eucharistie. Puis il s’écrie :

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Mais Jésus ne se laisse pas vaincre par la douleur. Il la transforme en amour et en vie. Et c’est justement après s’être senti si loin du Père que, par un effort pour nous inconcevable, il croit à son amour et s’abandonne à nouveau totalement à lui : « Père, entre tes mains, je remets mon esprit ».
Il rétablit l’unité entre Ciel et terre, il nous ouvre les portes du Royaume des cieux, il nous rend enfants de Dieu et fait de nous des frères.
C’est ce mystère de mort et de résurrection que nous célébrons à Pâques.
Ce même mystère, Marie, la première disciple de Jésus, l’avait, elle aussi, vécu au pied de la croix. Elle avait accepté de « perdre » son bien le plus précieux, son Fils, Dieu. Au moment où elle adhère au plan de Dieu sur elle, et parce qu¹elle y adhère, elle devient la mère d'une multitude d'enfants, notre Mère.”

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Par sa douleur infinie, prix de notre rédemption, Jésus se fait solidaire de chacun de nous, il prend sur lui notre fatigue, nos illusions, nos troubles, nos échecs, et il nous apprend à vivre.
Puisqu’il a pris sur lui toutes les souffrances, les divisions, les drames de l’humanité, je peux penser que, quand je vois une souffrance, en moi ou dans mes frères et sœurs, c’est lui que je vois. Chaque douleur, qu’elle soit physique, morale, spirituelle, me rappelle Jésus, c’est une de ses manières de se présenter à nous, un de ses visages.
Je peux lui dire : « Dans cette douleur, c’est toi que j’aime, Jésus abandonné. C’est toi qui, en faisant tienne ma souffrance, viens me rendre visite. Alors je te choisis, je te serre contre moi ! »
Et si nous continuons ensuite d’aimer, si nous répondons à sa grâce, si nous voulons ce que Dieu veut dans le moment présent, si nous vivons notre vie pour lui, nous pourrons constater bien souvent que la douleur disparaît. Car l’amour appelle les dons de l’Esprit : joie, lumière, paix. Et le Ressuscité resplendit en nous.

 

Chiara Lubich

 

Commentaire de Chiara Lubich à la Parole de vie du mois de fevrier 2005

Que veut nous dire l’Eglise durant le carême ? Que nous sommes en chemin vers la Pâque, où Jésus, par sa mort et sa résurrection, nous introduit dans la vraie vie et nous conduit à la rencontre de Dieu. Ce chemin est une sorte de traversée du désert qui n’est pas exempt de tentations et d’épreuves.
C’est d’ailleurs justement au désert que le peuple d’Israël, en marche vers la terre promise, abandonna un moment son Dieu pour adorer le veau d’or.
A son tour Jésus parcourt le même chemin dans le désert. Il est lui aussi tenté par Satan, qui lui demande d’adorer succès et pouvoir. Mais Jésus rejette les flatteries du mal et se tourne résolument vers l’Unique Bien :

« Le Seigneur ton Dieu tu adoreras et c’est à lui seul que tu rendras un culte. »

Comme pour le peuple juif et comme pour Jésus, nous sommes souvent tentés, dans notre vie quotidienne, d’emprunter des chemins de facilité. On nous invite à trouver notre joie et notre sécurité dans l’efficacité, la beauté, le plaisir, la possession, le pouvoir… toutes choses qui, sans être mauvaises en elles-mêmes, peuvent être érigées en absolus et qui deviennent souvent, dans notre société, réellement des idoles.
Quand on ne reconnaît pas Dieu, qu’on ne l’adore pas, d’autres « dieux » viennent le remplacer. D’où la diffusion du culte de l’astrologie ou de la magie…
Jésus nous rappelle que nous trouvons notre pleine réalisation non pas dans la recherche des choses éphémères, mais si nous nous mettons devant Dieu, de qui tout provient, et si nous le reconnaissons comme notre créateur, le Maître de l’histoire, notre Tout.
Nous cheminons vers le ciel, vers Dieu. Là-haut nous chanterons sans cesse sa louange. Alors pourquoi ne pas le faire dès maintenant ?
Nous sentons la soif de l’adorer, en le louant du fond du cœur, lui qui nous rencontre dans l’eucharistie et qui vit l’assemblée qui le fête !

« Le Seigneur ton Dieu tu adoreras et c’est à lui seul que tu rendras un culte. »

Mais que signifie « adorer » Dieu ?
C’est un geste réservé exclusivement à Dieu. Adorer Dieu revient à lui dire : « Tu es tout », c’est-à-dire à le reconnaître pour « celui qui est » ; et moi, j’ai le privilège immense d’avoir reçu la vie pour le faire.
Mais « adorer » implique également que l’on ajoute : « Moi, je ne suis rien ». Il ne suffit pas de le dire. Pour adorer Dieu, il nous faut nous abaisser nous-mêmes, reconnaître que, de nous-mêmes, nous ne sommes rien, afin qu’il puisse agir en nous et dans le monde. Cela nous oblige à démolir constamment les fausses « idoles » que nous sommes tentés de nous construire dans la vie.
Proclamer par notre vie que nous ne sommes rien et que Dieu est tout, est un chemin tout à fait positif. Si nous nous tournons vers Dieu et faisons nôtre sa pensée révélée par l’Évangile, nos propres pensées sont déjà mortifiées. Si nous accomplissons sa volonté telle qu’elle nous est indiquée dans le moment présent, nos tendances égoïstes sont mises en échec. Si Dieu prend toute sa place dans notre cœur et si « nous nous faisons un » avec notre prochain en partageant ses inquiétudes, ses peines, ses joies, alors nous pouvons vaincre nos affections désordonnées.
Sans nous en rendre compte, en étant sans cesse « amour », nous ne sommes rien. Et en vivant ce rien, nous affirmons par notre vie que Dieu est tout, nous ouvrant ainsi à la véritable adoration.

« Le Seigneur ton Dieu tu adoreras et c’est à lui seul que tu rendras un culte. »

Il y a des années, quand nous avons découvert qu’adorer Dieu revenait à proclamer sa grandeur et affirmer que de nous-mêmes nous n’étions rien, nous avons composé cette chanson : « Si les étoiles s’éteignent dans le ciel/si chaque jour a une fin/si la vague se perd dans la mer pour ne pas revenir/tout cela est pour ta gloire./Que la création te chante :/Tu es tout./Et que toute chose se dise à elle-même :/Je ne suis rien ! »
Nous expérimentions alors que, lorsque nous nous vidions de nous-mêmes par amour, le Tout, Dieu, emplissait notre rien. Dieu entrait dans notre cœur.

 

Chiara Lubich

 

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