Juin 30, 2002 | Non classifié(e), Parole di vie
Ces paroles de Jésus si importantes, Matthieu les rapporte deux fois dans son Évangile. Que nous rappellent-elles ? Tout simplement que Dieu ne pense pas l’économie comme nous. On le voit bien, par exemple, lorsqu’il donne le même salaire à l’ouvrier de la dernière heure qu’à celui de la première .
Jésus adresse ces paroles à ses disciples qui lui demandent pourquoi il leur parle ouvertement, alors qu’aux autres il s’adresse en paraboles, de manière voilée. Pourquoi Jésus pouvait-il donner directement à ses disciples la plénitude de la vérité et la lumière ? Parce qu’ils le suivaient. Jésus était tout pour eux. Leur cœur était disposé à l’accueillir. Ils avaient déjà Jésus qui pouvait ainsi se donner à eux en plénitude.
Comment comprendre cette manière d’agir ? Saint Luc nous rapporte une autre parole semblable : « Donnez et on vous donnera ; c’est une bonne mesure, tassée, secouée, débordante qu’on vous versera dans le pan de votre vêtement » . Dans ces deux phrases – de Matthieu et de Luc – Jésus donne au verbe « avoir » (à qui « a » il sera donné) le même sens que « donner » (à qui « donne » il sera donné).
Cette vérité évangélique, nous l’avons tous expérimentée. En aidant un malade, en consolant un affligé, en entourant une personne isolée, n’éprouve-t-on pas quelquefois une joie et une paix dont on ne connaît pas l’origine ? C’est la logique de l’amour : plus on donne, plus on s’enrichit.
Ainsi la Parole de ce mois peut se comprendre ainsi : à celui qui aime, qui vit dans l’amour, Dieu donne la capacité d’aimer encore plus. Il lui donne la plénitude de l’amour jusqu’à le rendre semblable à lui, qui est Amour.
« À celui qui a, il sera donné, et il sera dans la surabondance ; mais à celui qui n’a pas, même ce qu’il a lui sera retiré. »
Oui, c’est l’amour qui nous fait être. Nous existons parce que nous aimons. Si nous n’aimions pas, et chaque fois que nous n’aimons pas, nous ne sommes pas, nous n’existons pas (« même ce qu’il a lui sera retiré »).
Il ne nous reste alors qu’à aimer, sans nous ménager. Car ainsi Dieu se donnera à nous et apportera avec lui la plénitude de ses dons.
Donnons concrètement à ceux qui nous entourent, sûrs qu’ainsi c’est à Dieu que nous donnons. Donnons sans cesse ; donnons un sourire, notre compréhension, un pardon, notre écoute ; donnons notre intelligence, notre disponibilité ; donnons notre temps, nos talents, nos idées, notre activité ; donnons nos expériences, nos capacités, nos biens ; partageons-les avec les autres, afin de ne rien accumuler et de tout faire circuler. Si nous donnons, nous ouvrons les mains de Dieu. Et, dans sa providence, il nous comble avec surabondance, afin que nous puissions encore donner beaucoup, et recevoir encore, et répondre ainsi aux besoins sans nombre d’une multitude.
« À celui qui a, il sera donné, et il sera dans la surabondance ; mais à celui qui n’a pas, même ce qu’il a lui sera retiré. »
Le plus grand cadeau de Jésus ? C’est lui-même, sa présence au milieu de nous. Voilà la plénitude de la vie, l’abondance dont il veut nous combler. Soyons-en bien conscients : Jésus se donne à ses disciples qui le suivent en étant unis. Cette Parole de vie nous rappelle donc aussi la dimension communautaire de notre spiritualité. Nous pouvons la traduire ainsi : à tous ceux qui s’aiment d’un amour réciproque, à ceux qui vivent l’unité, sera donnée la présence même de Jésus au milieu d’eux.
Il nous sera donné davantage encore. À celui qui a ­ c’est-à-dire qui a vécu dans l’amour et aura ainsi gagné le centuple en cette vie ­ le Paradis sera donné en plus. Et il sera dans la surabondance.
Celui qui n’a pas, c’est-à-dire qui n’a pas le centuple ici-bas parce qu’il n’a pas vécu dans l’amour, n’aura pas non plus dans l’avenir le bonheur, les choses matérielles, l’affection des siens dont il a joui sur terre car l’enfer ne sera que souffrance.
Aimons donc. Aimons tout le monde. Aimons au point d’inciter l’autre à aimer à son tour, et que l’amour devienne réciproque : nous aurons alors la plénitude de la vie.
Chiara LUBICH
Mai 31, 2002 | Non classifié(e), Parole di vie
Un jour, Jésus demanda à Matthieu de le suivre, et alla manger chez lui… Scandale chez les « gens bien » qui excluaient les collecteurs d’impôts comme Matthieu, considérés des « pécheurs publics », collaborateurs de l’occupant romain !
Mais enfin – se demandent les pharisiens – pourquoi manger avec un pécheur ? La prudence ne conseille-t-elle pas de les tenir à distance ? Jésus peut alors expliquer qu’il désire justement rencontrer les pécheurs, comme un médecin les malades. Et, pour conclure, il cite aux Pharisiens cette parole de Dieu, rapportée par le prophète Osée : « C’est l’amour qui me plaît, non le sacrifice. »
Pourquoi Dieu veut-il de nous l’amour, la miséricorde ? Pour être comme lui, lui ressembler comme des enfants à leurs parents. Tout au long de l’Évangile, Jésus nous parle de l’amour du Père pour les bons et pour les méchants, pour les justes et pour les pécheurs. Il n’exclut personne, lui. Et s’il a quelques préférences, elles vont à ceux qui semblent les moins dignes d’amour, comme le fils prodigue de la parabole.
« Montrez-vous compatissants, comme votre Père est compatissant » , explique Jésus : voilà la perfection.
« Allez donc apprendre ce que signifie : C’est la miséricorde que je veux et non le sacrifice. »
Aujourd’hui encore, Jésus s’adresse à chacun de nous : « Allez donc apprendre… » Mais où aller ? Qui pourra nous enseigner ce que signifie être compatissant ? Seul Jésus le peut. Lui qui est allé à la recherche de la brebis perdue, qui a pardonné à ceux qui l’avaient trahi et crucifié, qui a donné sa vie pour nous sauver. Pour apprendre à être miséricordieux comme le Père, regardons Jésus, pleine révélation de l’amour du Père. Il nous l’a dit : « Celui qui m’a vu a vu le Père. »
« Allez donc apprendre ce que signifie : C’est la miséricorde que je veux et non le sacrifice. »
Pourquoi la miséricorde et non le sacrifice ? Parce que l’amour est la valeur absolue qui donne sens à tout le reste, y compris au culte et au sacrifice. En effet le sacrifice le plus agréable à Dieu, c’est l’amour concret envers le prochain, qui trouve son expression la plus haute dans la miséricorde.
La miséricorde nous aide à poser chaque jour un regard nouveau sur ceux et celles qui partagent notre vie : en famille, à l’école, au travail. Elle nous permet de ne pas nous souvenir de leurs défauts, de leurs erreurs ; elle nous incite à ne pas juger, mais à pardonner les torts subis ; et même à les oublier.
Notre sacrifice ne consistera pas tant à veiller longuement ou à jeûner, ou à dormir par terre, mais à toujours accueillir dans notre cœur celui qui passe à côté de nous, qu’il soit bon ou mauvais.
C’est ce qu’a fait un homme dont le village avait été brûlé par ses « ennemis » et dont voici l’histoire. Employé à la réception et à la comptabilité d’un hôpital, il voit un jour arriver un malade accompagné d’un parent. À son accent, il reconnaît un de ses « ennemis » qui, de peur d’être renvoyé, n’ose pas donner son identité. L’employé l’accepte sans documents, surmontant la haine qu’il sentait affleurer en lui. Les jours suivants, il a plusieurs fois l’occasion de l’aider. En réglant la note de l’hôpital, « l’ennemi » dit à l’employé : « Je dois t’avouer quelque chose que tu ignores… » Mais l’autre répond : « Dès le premier jour, je sais qui tu es. » « Mais pourquoi alors m’as-tu aidé, si je suis un de tes “ennemis ” ? »
La miséricorde naît de l’amour qui sait se sacrifier pour tout un chacun, à l’exemple de Jésus qui est allé jusqu’à donner sa vie pour nous.
Chiara LUBICH
Avr 30, 2002 | Non classifié(e), Parole di vie
Jésus est le Dieu-avec-nous, l’Emmanuel. Matthieu le rappelle au début de son Évangile qui se conclut par la promesse du Christ de rester toujours avec nous, même après son retour au Ciel. Dieu-avec-nous, Jésus le restera jusqu’à la fin des temps.
Le Christ adresse cette promesse à ses disciples après leur avoir confié la mission de porter son message dans le monde entier. Il savait qu’il les envoyait comme des brebis au milieu des loups et qu’ils rencontreraient oppositions et persécutions . C’est pourquoi il ne voulait pas les laisser seuls dans leur mission. Aussi, à l’heure de son départ, promet-il de rester ! Ses disciples ne le verront plus, n’entendront plus sa voix, ne pourront plus le toucher, mais Jésus vivra au milieu d’eux, comme avant et même plus qu’avant. Car si jusqu’alors sa présence se situait en un lieu précis de la Palestine, il sera désormais présent partout où se trouvent ses disciples.
Jésus pensait aussi à nous tous. Lui, l’Amour incarné, voulait rester toujours parmi les hommes, partager leurs préoccupations, les conseiller, marcher avec eux, entrer dans leurs maisons, les combler de joie par sa présence.
Voilà pourquoi il a voulu rester avec nous, nous donner sa force et son amour, nous faire sentir qu’il était proche de nous.
L’Évangile de Luc raconte qu’après l’avoir vu monter au Ciel, les disciples « retournèrent à Jérusalem pleins de joie » . Comment était-ce possible ? C’est qu’ils avaient expérimenté la vérité de ses paroles.
Nous aussi, nous serons remplis de joie, si nous croyons vraiment à la promesse de Jésus :
« Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. »
Ces paroles, les dernières de Jésus à ses disciples, marquent à la fois la fin de sa vie terrestre et le début de celle de l’Église. Il reste présent de multiples manières : dans l’Eucharistie, dans sa Parole, dans ses ministres (les évêques, les prêtres), dans les pauvres, les petits, les laissés pour compte…, dans chacun de nos prochains.
Soulignons une présence particulière. L’Évangéliste Matthieu nous l’indique : « Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » . Jésus désire, par ce mode de présence, s’établir partout. Si nous vivons ce qu’il nous demande, spécialement son commandement nouveau, nous pouvons donc le rencontrer même en dehors des églises, au cœur du monde, où que ce soit.
Ce qui nous est demandé, c’est l’amour réciproque, un amour de service, de compréhension, qui nous fasse participer aux douleurs, aux angoisses et aux joies de nos frères ; l’amour caractéristique du christianisme, qui couvre tout, qui pardonne tout.
Vivons de cette manière, afin que tout homme ait, déjà sur cette terre, la possibilité de rencontrer Dieu.
Chiara LUBICH
Mar 31, 2002 | Non classifié(e), Parole di vie
Pour l’évangéliste Jean, “ voir ” Jésus est d’une importance capitale. C’est la preuve évidente que Dieu s’est vraiment fait homme. Dès la première page de son évangile, l’apôtre nous donne son témoignage passionné : “ Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire. ”
C’est surtout après la résurrection de Jésus que nous entendons l’exclamation de ceux qui l’ont vu. Marie de Magdala l’annonce : “ J’ai vu le Seigneur ”, de même que les apôtres : “ Nous avons vu le Seigneur . ” Quant au disciple que Jésus aimait, “ il vit et il crut ”…
Seul l’apôtre Thomas n’avait pas vu le Seigneur ressuscité, parce qu’il n’était pas présent le jour de Pâques, lorsque Jésus était apparu aux autres disciples. Tous les autres avaient cru, parce qu’ils avaient vu. Lui aussi – affirme-t-il – il aurait cru si, comme les autres, il avait vu. Jésus le prend au mot et huit jours après la résurrection il se montre à lui, afin qu’il croie lui aussi. À la vue de Jésus vivant devant lui, Thomas explose en la profession de foi la plus profonde et la plus complète de tout le Nouveau Testament : “ Mon Seigneur et mon Dieu . ” Alors Jésus lui dit : “ Parce que tu m’as vu, tu as cru : ”
« Bienheureux ceux qui, sans avoir vu, ont cru. »
Comme Thomas, nous voudrions nous aussi voir Jésus. En particulier quand nous nous sentons seuls, sous le poids d’une épreuve ou dans un moment difficile… Nous nous reconnaissons un peu dans ces Grecs qui s’approchèrent de Philippe et lui demandèrent : “ Seigneur, nous voudrions voir Jésus . ” Comme nous aimerions avoir vécu au temps de Jésus, pour le voir, le toucher, l’écouter, lui parler ! Comme nous aimerions qu’il nous apparaisse comme il est apparu à Marie de Magdala, aux douze, aux disciples !
Ils avaient vraiment de quoi être bienheureux ceux qui étaient avec lui. D’ailleurs, Jésus lui-même le dit dans une béatitude que rapportent les évangiles de Matthieu et de Luc : “ Heureux vos yeux qui voient ce que vous voyez ! ” . Pourtant, devant Thomas, c’est une autre béatitude qu’il prononce :
« Bienheureux ceux qui, sans avoir vu, ont cru. »
Jésus pensait à nous qui n’avons plus la possibilité de le voir de nos yeux de chair, mais qui pouvons toutefois le voir avec les yeux de la foi. En fin de compte, la situation de ceux qui vivaient au temps de Jésus et la nôtre ne diffèrent pas tellement. Même en ce temps-là, il ne suffisait pas de le voir. Les yeux du corps voyaient un homme. Il fallait d’autres yeux pour reconnaître en cet homme le Fils de Dieu.
Déjà parmi les premiers chrétiens, nombreux étaient ceux qui n’avaient pas vu personnellement Jésus et qui vivaient la béatitude que nous sommes appelés à vivre aujourd’hui. Nous lisons, par exemple, dans la première Lettre de Pierre : “ Vous l’aimez [le Christ] sans l’avoir vu ; vous croyez sans le voir encore ; aussi tressaillez-vous d’une joie ineffable et glorieuse, en remportant, comme prix de la foi, le salut de vos âmes. ”
Les premiers chrétiens avaient bien compris l’origine de la foi dont Jésus parlait à Thomas : l’amour. Croire, c’est découvrir qu’on est aimé de Dieu, c’est ouvrir son cœur à la grâce et se laisser envahir par son amour, c’est se fier totalement à cet amour en répondant à l’amour par l’amour. Si tu aimes, Dieu entre en toi et témoigne de lui-même en toi. Il apporte une manière toute nouvelle de regarder la réalité qui nous entoure. La foi nous fait voir les événements avec ses propres yeux, elle nous fait découvrir le projet qu’il a sur nous, sur les autres, sur la création tout entière.
« Bienheureux ceux qui, sans avoir vu, ont cru. »
Thérèse de l’Enfant-Jésus nous a donné un lumineux exemple de ce regard nouveau sur la réalité que donnent les yeux de la foi. Une nuit, à cause de la tuberculose qui devait l’emporter, elle se mit à cracher du sang. Elle aurait pu dire : “ Je crache du sang. ” Non, elle a dit : “ L’époux est arrivé. ” Elle a cru sans avoir vu. Elle a cru qu’en cette souffrance Jésus venait lui rendre visite et qu’il l’aimait, lui, son Seigneur et son Dieu.
La foi, comme dans le cas de Thérèse de l’Enfant-Jésus, nous aide à tout voir avec des yeux nouveaux. De même que Thérèse a traduit l’événement douloureux en “ Dieu m’aime ”, nous pouvons à notre tour traduire tout événement de notre vie en “ Dieu m’aime ”, en “ C’est toi qui viens me rendre visite ”, ou bien encore en “ Mon Seigneur et mon Dieu . ”
Au ciel, nous verrons Dieu tel qu’il est. Dès à présent, la foi nous ouvre tout grand le cœur aux réalités du ciel et nous fait tout entrevoir à sa lumière.
Chiara Lubich
Fév 28, 2002 | Non classifié(e), Parole di vie
Dans cette perle de l’Évangile qu’est l’entretien avec la Samaritaine aux abords du puits de Jacob, Jésus présente l’eau comme l’élément le plus simple, mais aussi le plus désiré, le plus nécessaire à la vie dans le désert. Nul besoin de se lancer dans de grandes explications pour faire comprendre l’importance de l’eau.
Or, l’eau de source est à notre vie naturelle ce qu’est l’eau vive, celle dont parle Jésus, pour notre vie éternelle.
Sans pluie, le désert ne fleurit pas. Sans la Parole de Dieu, les semences déposées en nous au baptême ne peuvent ni germer ni grandir pour donner ensuite des fleurs ou de beaux arbres. Et cela grâce à l’eau vive de la Parole qui donne la vie et la vie éternelle.
« Quiconque boit de cette eau-ci aura encore soif ; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif; au contraire, l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source jaillissant en vie éternelle »
À qui s’adressent les paroles de Jésus ? À nous, à tous les assoiffés de ce monde, conscients de notre sécheresse et de notre aridité spirituelle ; mais aussi à ceux qui ne sentent même plus le besoin de s’abreuver à la source de la vraie vie et des grandes valeurs de l’humanité.
C’est nous, hommes et femmes d’aujourd’hui, que Jésus invite à boire cette eau vive, celle qui répondra à nos questions et satisfera nos désirs. Puisons donc à la Parole de Dieu, laissons-nous pénétrer par son message.
Comment ? En réévangélisant notre vie, en la confrontant avec la Parole, en essayant de penser avec l’esprit de Jésus et d’aimer avec son cœur.
Chaque instant où nous cherchons à vivre l’Évangile est une goutte de cette eau vive que nous buvons. Chaque geste d’amour envers notre prochain est une gorgée de cette eau. Oui, car cette eau si vive et si précieuse a cela de spécial qu’elle jaillit dans notre cœur chaque fois que nous l’ouvrons à l’amour envers les autres. La source – qui vient de Dieu – jaillit en nous dans la mesure où sa veine profonde désaltère les autres au moyen de simples ou de grands gestes d’amour.
« Quiconque boit de cette eau-ci aura encore soif; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; au contraire, l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source jaillissant en vie éternelle »
Pour ne pas souffrir de la soif, donnons, nous aussi, l’eau vive que nous puisons en nous-mêmes et qui vient de Lui.
Il suffira d’une parole, ou même juste d’un sourire, d’un simple geste de solidarité, pour nous redonner un sentiment de plénitude, de paix profonde, un jaillissement de joie. Et si nous continuons à donner, cette fontaine de paix et de vie prodiguera une eau toujours plus abondante, sans jamais se tarir.
Et Jésus nous a révélé un autre secret, une sorte de puits sans fond où nous pouvons puiser. Lorsque deux ou trois sont réunis en son nom, en s’aimant de l’amour dont il nous a aimés, il est là au milieu d’eux . C’est alors que nous nous sentons libres, un, remplis de lumière, et que des fleuves d’eau vive jaillissent de notre sein . C’est la promesse de Jésus qui se réalise, car c’est de Lui-même, présent au milieu de nous, que jaillit l’eau qui désaltère pour l’éternité.
Chiara LUBICH
Jan 31, 2002 | Non classifié(e), Parole di vie
Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, Jésus répond ainsi à la première tentation au désert. Elle concerne le besoin le plus élémentaire, la faim.
Le tentateur lui propose d’utiliser ses pouvoirs pour transformer les pierres en pain. Quel mal à cela ? Tous les hommes n’éprouvent-ils pas le besoin de satisfaire leur faim ?
Jésus perçoit pourtant le piège qui se cache derrière cette proposition : utiliser Dieu à nos propres fins, prétendant qu’il soit uniquement au service de nos besoins matériels. Au fond, le tentateur demande ici à Jésus d’adopter une attitude d’autonomie et non d’abandon filial envers le Père.
Telle est la réponse de Jésus. Nous devrions en tenir compte quand nous affrontons le problème dramatique de la faim dans le monde, pour répondre aux millions d’êtres humains manquant de nourriture, de logements, de vêtements. Celui qui allait rassasier les foules en multipliant les pains, celui qui nous demandera lors du jugement dernier si nous avons donné à manger aux affamés, affirme aussi que Dieu est plus grand que notre faim et que sa Parole est notre première nourriture.
« Il est écrit : ce n’est pas seulement de pain que l’homme vivra, mais de toute parole sortant de la bouche de Dieu. »
Jésus présente la Parole de Dieu comme pain, comme nourriture. Cette comparaison nous éclaire sur notre rapport avec la Parole.
Mais s’en nourrir ?
Si le blé est d’abord grain, puis épi et enfin pain, de façon analogue la Parole est une semence déposée en nous. Elle doit germer, devenir morceau de pain pour être mangée, assimilée, transformée en vie de notre vie.
La Parole de Dieu, le Verbe prononcé par le Père et incarné en Jésus, est l’un des modes de sa présence parmi nous. Chaque fois que nous l’accueillons et cherchons à la mettre en pratique, cela revient à nous nourrir de Jésus.
Comme le pain qui nourrit et fait grandir, la Parole nous nourrit et nous fait grandir selon notre vraie dimension, le Christ en nous.
Maintenant que Jésus est venu sur la terre et s’est fait notre nourriture, nous ne pouvons plus nous contenter d’un aliment naturel comme le pain. Nous avons besoin de la nourriture surnaturelle de la Parole pour grandir comme enfants de Dieu.
« Il est écrit : ce n’est pas seulement de pain que l’homme vivra, mais de toute parole sortant de la bouche de Dieu. »
Il en va de la Parole comme de l’Eucharistie : lorsque nous mangeons cette nourriture, ce n’est pas elle qui se transforme en nous, c’est nous qui nous transformons en elle. D’une certaine manière, nous sommes assimilés par la Parole et non l’inverse.
L’Évangile n’est donc pas un livre de consolation, un refuge dans les moments douloureux de la vie, mais le code des lois de la vie. Ces lois, nous n’avons pas seulement à les lire, mais à les assimiler, les absorber avec l’âme, pour devenir à chaque instant semblables au Christ.
En mettant sa doctrine en pratique, dans toutes ses exigences et à la lettre, nous pouvons devenir d’autres Jésus. Ses Paroles sont celles d’un Dieu, riches d’une force révolutionnaire, insoupçonnée.
Nous devons nous nourrir de la Parole de Dieu. Aujourd’hui on sait concentrer la nourriture nécessaire à notre corps en de petites pilules ; on peut aussi se nourrir du Christ en vivant l’une après l’autre chacune de ses Paroles, car il est présent en chacune d’elles.
Il existe une Parole pour chaque moment, pour chaque situation de notre vie. La lecture de l’Évangile nous le révélera.
Vivons alors l’amour du prochain par amour pour Dieu : c’est là un condensé de toutes ses Paroles.
Chiara LUBICH