Mouvement des Focolari
Les délégués du Mouvement des Focolari réunis à Rome

Les délégués du Mouvement des Focolari réunis à Rome

La rencontre annuelle des Délégués du Mouvement des Focolari a commencé par le message introductif de la présidente, Maria Voce. Ils sont environ 300 participants, entre les responsables du Centre et ceux provenant des différents pays du monde où le Mouvement est présent.

Le congrès se poursuivra jusqu’au 6 octobre et il est prévu trois jours de ‘’retraite spirituelle’’, centrée sur un des points de la spiritualité de l’unité : l’amour pour le frère. Le thème sera approfondi en puisant aux textes et aux discours de Chiara Lubich, avec une réflexion de Maria Voce et les témoignages des participants. Ces derniers donneront les expériences de la vie de l’Evangile approfondie et vécue durant  l’année qui se termine. Est prévue aussi une réflexion sur l’année de la foi – fixée par Benoît XVI pour le mois d’octobre  prochain – faite par le théologien irlandais d. Brendan Leahy et  Lida Ceccarelli, focolarina. La première phase de la rencontre se terminera avec une liaison par internet qui sera suivie par les nombreuses communautés éparpillées dans de nombreux pays.

Lundi 17 septembre commenceront les travaux centrés sur les différents sujets et en particulier : les New Medias et la transformation de la société, l’identité du ‘focolarino’ et sa contribution spécifique – à la lumière du charisme de l’unité – à l’Eglise et à la société, la présentation du développement du Mouvement dans quelques pays (Canada, USA, Amérique Latine…). Le bilan sur le Genfest qui vient de se terminer en Hongrie avec  les jeunes comme protagonistes sera aussi évoqué. C’est le signe de l’importance avec laquelle les Focolari regardent les nouvelles générations comme un futur déjà présent et stimulant pour tout le Mouvement. La célébration de l’Eucharistie du 26 septembre sera présidée par l’évêque de Frascati, Mons. Raffaello Martinelli.

En concomitance avec cette rencontre, sortie  à Citta Nuova du livre ‘’Le pari d’Emmaus, ce que font et ce que pensent les focolarini dans ‘l’après Chiara’. Nous en aurons un aperçu ces jours.

Des ponts entre les diversités religieuses et culturelles

Des ponts entre les diversités religieuses et culturelles

« Si chacun d’entre nous s’engageait à communiquer à au moins cinq jeunes ce que nous avons vécu ces jours-ci à Budapest, alors peut-être que nous pourrions vraiment changer le monde. » C’est ce qu’a déclaré avec courage et détermination un jeune musulman palestinien de Jérusalem, qui a conclu : « N’oubliez pas de prier pour la situation en Palestine ». Un Algérien, lui aussi musulman, lui a fait écho : « S’il a été possible de vivre ces jours avec des jeunes d’ethnies, de cultures, de langues et de religions différentes, alors cela peut aussi être possible là où nous vivons ». Ce sont quelques-unes des réactions à chaud, lors de la conclusion de la dernière matinée du Genfest, consacrée au monde du dialogue interreligieux.

Parmi les protagonistes de l’événement Genfest qui s’est déroulé à la SportArena, étaient en effet présents des jeunes musulmans, bouddhistes et hindous qui se sont engagés, personnellement, dans le déroulement de la manifestation.

Dimanche matin, alors que les jeunes catholiques participaient à la messe sur la grande Place Saint-Etienne, les jeunes d’autres dénominations chrétiennes ont pu participer à différents services selon l’Église à laquelle ils appartiennent : orthodoxes – de 8 Patriarcats et Églises – coptes-orthodoxes, anglicans, méthodistes, baptistes et pentecôtistes. La sainte-cène, que luthériens et réformés ont souhaité célébrer ensemble, était présidée par le secrétaire général du synode de l’Église réformée hongroise, le pasteur Zoltan Tarr.

Pour les fidèles d’autres religions, un programme alternatif, qui leur permettait de se rencontrer pour échanger des expériences de vie vécue et d’engagement dans le dialogue, leur a été proposé.

Cette rencontre interreligieuse a pris le cœur et l’esprit de toutes les personnes présentes. Un moment spécial qui a renforcé les ponts entre les diversités religieuses et culturelles. Les modérateurs étaient un musulman algérien, un bouddhiste japonais et une chrétienne jordanienne.

La salle était un kaléidoscope vivant : les participants provenaient des États-Unis, Uruguay, Japon, Thaïlande, Inde, Algérie, Liban, Israël et Territoires palestiniens, Macédoine, Bosnie, Bulgarie, France, Italie et d’autres pays encore. Parmi eux, il y avait des juifs, musulmans, bouddhistes mahayana et theravada, hindous, une jaïniste et des représentants de Tenrikyo, une des religions nées dans le Japon du XIXe siècle. Quelques jeunes catholiques souhaitant partager ce moment avec leurs amis étaient aussi présents.

Les représentants des différentes traditions religieuses racontent ce qu’ils font déjà pour construire la paix et la fraternité universelle : le travail pour les droits humains d’organisations juives de jeunes en Uruguay laïc, l’engagement de jeunes musulmans algériens et macédoniens qui vivent la fraternité au quotidien au travail et à l’université ; des actions sociales avec les organisations gandhienne dans le sud de l’Inde. Il y a les jeunes de Tenrikyo, qui expliquent comment ils essayent d’apporter la joie dans le monde, les bouddhistes Myochikai, avec une proposition pour l’éducation étique des jeunes à travers un réseau interreligieux, et les jeunes de la Rissho Kosei-Kai, avec leurs activités pour la paix, dont la campagne « offre un repas ».

Après presque deux heures, le programme s’est conclu par une minute de profond silence durant laquelle chacun a prié au fond de son cœur avec les mots et la sensibilité de sa foi pour la paix dans le monde et l’engagement en faveur de la fraternité, pour vraiment être des constructeurs de ponts. En sortant, deux jeunes juifs de l’Uruguay ont commenté : « Une expérience incroyable ! Nous devons travailler ensemble pour amener cet esprit où nous nous trouvons ». Deux jeunes hindous ont expliqué : « Il n’existe pas de mots pour exprimer ce que nous avons vécu ces derniers jours ». Une bouddhiste japonaise a confié : « J’ai trouvé la force d’affronter les situations difficiles avec amour ». Et elle a crié avec les autres :Let’s bridge !”


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Les inondations qui nous ont unis

Les inondations qui nous ont unis

Je m’appelle Sam et je viens de la Thaïlande.

Comme vous l’avez vu dans ces images, l’année dernière en octobre, mon pays a été frappé par une inondation. Les destructions ont été énormes et incalculables ; il faudra beaucoup de temps pour récupérer ce que nous avons perdu : maisons, usines, villages et villes ont été entièrement submergés pendant plusieurs mois, dans plusieurs parties du pays !

La chose extraordinaire est que cette terrible catastrophe a provoqué un grand sens de solidarité parmi le peuple thaïlandais ; un phénomène inattendu. Le pays sortait d’une longue période de combats politiques, parfois violents à cause des élections. Vous vous souvenez peut-être des fusillades avec les militaires et des morts dans les rues. Mais l’inondation nous a tous rassemblés.

Il y avait des personnes âgées comme des enfants ; certains avaient quitté leur maison n’emportant que les vêtements qu’ils avaient sur eux, ne pouvant rien emporter d’autres : certains étaient en état de choc, d’autres sérieusement malades : des scènes terribles !

Nous avons alors essayé d’apporter une aide matérielle, mais aussi de redonner du courage aux personnes démoralisées. Nous avons distribué des vivres et des jeux pour les enfants et nous avons joué avec eux. En somme, nous avons partagé leur désespoir.

Mais à ce moment-là, la chose la plus urgente était celle de sauver la ville de Bangkok, la capitale.

Les étudiants et beaucoup d’autres personnes se sont mobilisés pour renforcer les berges des canaux et des rivières et construire quelques barrières pour dévier l’eau qui arrivait. Nous sommes donc nous aussi allés remplir les sacs de sable qui étaient acheminés par de gros camions […] Arrivés sur le lieu où l’on préparait les sacs de sable, nous avons travaillé jour et nuit. Le sable était sale et sentait très mauvais : c’était une véritable course contrela montre. Lesgens venaient de tous les coins de la ville, à toutes les heures. Ce fut un travail exténuant et usant et il fallait sauter quelques repas et des heures de sommeil. L’Idéal du monde uni nous a soutenu. Nous avons construit et réparé les berges des canaux qui ont épargné Bangkok, la capitale mais le plus beau fut encore le rapport d’amitié et de fraternité qui s’est construit avec tout le monde et qui perdure. À la fin, l’inondation s’est arrêtée mais il est resté la joie de s’être donné pour construire un monde plus solidaire ; ce qui signifie parfois se salir les mains dans la boue ; mais le plus beau a été le bonheur de donner et d’aimer !

De Budapest au monde entier

De Budapest au monde entier

Comment s’est déroulé le programme de la deuxième journée du Genfest au Sport Arena ? Les interventions, les musiques et les chorégraphies, dans une grande variété de sons, couleurs et mouvements, ont filé la métaphore de la construction d’un pont. Le slogan « Let’s bridge », si souvent scandé ou échangé, a acquis une autre profondeur.

Fais tes calculs, c’est la première  étape. Au milieu des conflits, comme le raconte Bassem, d’Égypte, dans son expériences suite aux événements de la place Tahrir ; de l’exclusion sociale, dont parle Plinio, du Brésil ; dans ces contextes de violence qui appellent… la vengeance… ou bien des choix possibles pour prendre la décision d’un engagement destiné à faire face aux situations difficiles.

Se salir les mains, creuser dans la boue, constitue la deuxième étape. C’est ce que peuvent dire littéralement les jeunes de Thaïlande quand ils racontent l’aide qu’ils ont apportée aux sinistrés des inondations dans leur pays. Un engagement qui consistait à aller personnellement se porter volontaires dans les situations les plus urgentes. C’est aussi ce que racontent, de façon différente, Ricardo, du Chili et les jeunes d’Indonésie et de Suède.

Troisième étape : planter les piles du pont, les fondations. C’est le moment de revivre l’expérience de Chiara Lubich, grâce à un monologue théâtralisé et à la synthèse d’une intervention qu’elle a faite à L’ONU. Le message est clair : le choix de Dieu qui est Amour et qui pousse à aimer. La Règle d’or, exprimée par les Écritures chrétiennes, dit ceci : « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux » (Mt 7,12). Avec des nuances diverses, les textes sacrés des autres grandes religions le disent aussi. C’est ce que viennent confirmer les expériences des jeunes de l’Inde, des chrétiens et des hindous, de deux jeunes mariés de Suisse et de Nacho, un jeune Argentin, qui décide de laisser une prometteuse carrière de footballeur pour choisir de vivre à plein temps pour les autres. Des choix courageux, souvent à contre-courant, toujours porteurs de plénitude de vie.

La réalisation du pont est l’étape suivante, image de l’unité qui passe par des actions concrètes dans tous les domaines du quotidien. Sans oublier la clef de voûte qui permet à l’arche du pont de ne pas s’écrouler : aimer même dans la douleur. C’est ce qu’illustrent des jeunes Italiens engagés dans un centre d’accueil pour immigrés clandestins, apportant avec eux les images et la voix de leurs amis. Adhelard et Ariane, du Burundi, partagent aussi leur vie dans un camp d’anciens réfugiés, à la périphérie de Bujumbura. Kaye, des Philippines, donne sa dure expérience de séparation familiale. Ce sont des histoires qui n’ont pas eu jusqu’à présent de fin heureuse, mais qui, vécues  dans l’amour, permettent d’expérimenter la plénitude de la vie, même dans des situations douloureuses.

Il se crée ainsi des bases solides  qui permettent de traverser le pont, dernière étape de ce parcours imaginaire. Le pont permet une ouverture vers de nombreuses routes. Issa, chrétien de Nazareth, et Noura, musulmane de Jérusalem, le savent bien. Ils se rencontrent régulièrement, avec d’autres jeunes chrétiens, musulmans et juifs pour approfondir leur connaissance réciproque et prier pour la paix.

Nous avons déjà parlé de l’intervention de la présidente des Focolari, Maria Voce, et du lancement du Projet Monde Uni. Le soir, la joie des 12 000 jeunes est grande lorsqu’ils quittent le Sport Arena pour marcher jusqu’au pont des Chaînes, hautement symbolique. Après 30 secondes de silence, c’est le flash mob le plus international de l’histoire. Au signal, les jeunes s’échangent des foulards colorés sur lesquels chacun a écrit une phrase, son nom ou une consigne. Un nouveau signal et, dans un joyeux brouhaha, tous tendent le foulard au-dessus de leur tête pour laisser découvrir « le cadeau que Dieu a voulu me faire », comme l’exprime une jeune Italienne en larmes après avoir découvert le message reçu : « Dieu t’aime immensément ». Sur un autre foulard, on peut lire : « Aujourd’hui, on commence à vivre pour la paix ». « Let’s bridge » est recopié dans toutes les langues. « Le bracelet, signe du pacte, je ne le porte pas par conformisme, mais parce que je m’engage », dit un autre.

A voir leurs visages, c’est du sérieux. Budapest pourra écrire dans son histoire cette révolution insolite et non violente renouvelée ici.

20120902-11

Conclusion du Genfest le dimanche 2 septembre au matin, place Saint-Étienne, en centre ville, avec la messe pour les jeunes catholiques présidée par le cardinal Peter Erdő, archevêque de Budapest. Les jeunes appartenant à d’autres Églises se trouvent dans d’autres lieux de culte pour leur propres célébrations et un espace approprié est prévu pour les 160 musulmans, bouddhistes et hindous. A la fin, tous se rassemblent pour un moment de silence et de recueillement pour la paix : le Time out.

Prochain rendez-vous à Rio de Janeiro, aux JMJ 2013, et tous partent avec l’engagement à construire des relations de  fraternité entre les personnes et les groupes, dans les 104 pays d’où venaient les participants. De Budapest au monde entier !


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Carlo Maria Martini: avec reconnaissance

Carlo Maria Martini: avec reconnaissance

Le Mouvement des Focolari s’arrête aussi un instant pour se souvenir avec gratitude du Cardinal Carlo Maria Martini, remerciant Dieu d’avoir donné en sa personne un grand témoignage à l’Eglise et à l’humanité. Nous voulons considérer comme un trésor son amour extraordinaire pour la Parole de Dieu ainsi que sa capacité et son investisseent dans le dialogue avec la culture contemporaine. Deux perles qu’il faudrait pouvoir reccueillir pour les nouvelles générations, alors que nous nous apprêtons à donner le départ au Genfest, avec les 12 000 jeunes des cinq continents, arrivés à Budapest.